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Le procès du président Laurent à la cour d‘injustice internationale.

31 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Le procès du président Laurent à la cour d‘injustice internationale.

 

 

 

 

 


 

http://www.youtube.com/watch?v=6jsWckFBbgc&feature=youtu.be

 

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Il était une fois… la révolution. Des actions concrètes à la révolution Par Marie-Louise Eteki Otabela.

30 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Il était une fois… la révolution. Des actions concrètes à la révolution Par Marie-Louise Eteki Otabela.

 Eteki Otabela-copie-1

On a beau dire, que le féminisme est mort, que l’Afrique est marginalisée et le nationalisme dépassé, que les Upécistes sont toujours aux prises 50 ans après avec la question de l’union (qu’ils ont d’ailleurs refilé à l’Opposition), les patriotes ont toujours plus d’un tour dans leur sac. J’aime bien leur dernière trouvaille : le principe des sens divers...Ça aussi, ça fait partie des constats. À chacun les siens donc. Ce n’est pas de notre faute si notre combat politique à nous part non seulement de ces constats-là professés par le discours dominant pour adopter la pensée critique. C’est cette théorie qui nous a conduits à la résistance et c’est tant mieux si aujourd’hui tout opposant digne de ce nom veut sortir du régime politique camerounais. Ce n’est pas faute d’actions concrètes. Pour libérer un peuple cela prend plus que des actions concrètes : la Révolution.

I- Du constat...à la description : la pensée critique

L’autre soir, je suis de passage sur Facebook  (furtivement : ce n’est pas notre passe-temps favori) et je reçois cette déclaration : je vous aime, de tout mon cœur, de toute ma force. Amusée, je réponds : Oh là làaaa, je suppose qu’il s’agit de mes idées politiques ? Alors je vais vous les rappeler. Nous partons d’une expérience de vie que nous partageons depuis plus de 60 ans avec des millions de personnes. Et donc chacun de nous fait ses constats : voici ceux de Kamto & co, le dernier venu dans l’arène politique de notre pays. Un Pouvoir qui confisque tout et méprise les citoyens et les citoyennes de ce pays ;  un régime pour lequel la politique se réduit aux mensonges, à la duperie : une démocratie de façade dont les griots patentés et autres indéfectiblement attachés ne veulent pas que l’on reconnaisse l’échec retentissant de sa politique. Un Président de la république qui n’aime pas son pays et passe le plus clair de son temps en villégiature à l’étranger depuis bientôt 30 ans et aux frais du contribuable. Des Gouvernants qui ont échoué dans tous les domaines de la vie nationale et dont la seule préoccupation est de durer le plus longtemps possible au pouvoir pour servir leurs seuls intérêts personnels. Un Pouvoir législatif par décret qui ne relève de moins en moins de la souveraineté du Peuple et un Pouvoir judiciaire qui conçoit des lois mais vit au-dessus de la Loi. Notre constat à nous c’est que 94,9 % de jeunes camerounais veulent aujourd’hui changer ce régime politique parce qu’ils en ont assez de vivre sous un régime totalitaire.

Kamto nous dit ensuite depuis qu’il a démissionné, qu’il veut sortir de ce régime aujourd’hui parce que la Devise nationale a été trahie et la valeur " Travail " abandonnée au profit de la culture de la jouissance. Que la Corruption est institutionnalisée et érigée en mode de gestion juste pour piller la richesse nationale dans l’impunité totale et pour continuer à enrichir une certaine élite. Que les travailleurs qui nourrissent nos villes au prix de leur santé, n’intéressent le Pouvoir que comme " bétail " lors des mascarades électorales et meurent dans la misère de générations en générations. Qu’il n’existe plus aucune infrastructure : ni hospitalières, ni routières ni sportives, ni même des supports de communication dignes de ce nom et encore moins des logements sociaux. Et qu’enfin le miracle économique promis aux Camerounais par le parti- Etat il y a cinq décennies s’est transformé en mirage : des grandes ambitions ...aux grandes réalisations ! Tous nos compatriotes regardent Kamto, sceptiques et lui demandent mais qu’est-ce que tu as été faire là-dedans sachant tout cela et bien plus peut-être? Il répond que la Patrie était en danger et il a été appelé. Nous n’avons pas arrêté depuis 50 ans de dire que non seulement la patrie est en danger mais pire : il n’a pas de patrie du tout parce que nous en avez assez d’être exploité-e-s dans une Nation sous-tutelle.

Kamto et son équipe constatent enfin que nous vivons dans une société qui donne de notre pays une image négative : tout patriote a honte du Cameroun aujourd’hui et pour de nombreux Camerounais, le seul espoir est d’obtenir, par tous les moyens... un visa afin de se sauver de cet " enfer " ! Une société dans laquelle Il existe une fracture sociale profonde entre le pays réel et le pays officiel : des jeunes Camerounais sont massacrés au propre et au figuré... parce qu’ils cherchent souvent à 30/40 ans un premier emploi, ou simplement parce qu’ils crient qu’ils ont faim ! Le tribalisme est la logique de fonctionnement de base : tout est tribalisé : l’organisation territorial du pays, l’organisation ministérielle, les partis politiques, l’admission à la fonction publique, aux concours, aux examens, aux établissements scolaires, aux espaces de loisirs, aux médias, le sport, même notre histoire... l’aménagement des espaces urbains : toute notre vie est bloquée au stade primaire de la tribu. La télévision publique (la CRTV) et le journal " officiel " (Cameroon Tribune) nous assomment toute la journée et assure le lavage de cerveau à coup de folklore tonitruant " le Cameroun c’est le Cameroun " ou de berceuses pour zombies du style : tout va bien madame la ...présidente ! Les médias dits " privés " mais sous contrôle... sont chargées de l’abrutissement par séries B importées ou des danses obscènes qui nous tiennent lieu de culture (dite traditionnelle) et faute d’une seule salle de cinéma dans tout le pays, le football est devenu l’opium du peuple et on s’y abreuve à longueur de journée et de vacances et tous nos enfants et petits-enfants rêvent d’être Eto’o ! Mais la Coordination des Forces Alternatives est partie du même constat fondamental il y a 15 ans : nous en avons assez de survivre dans une Société archaïque en plein 21è siècle !

II- De la théorie ...à la résistance : on a tout essayé

C’est vrai que l’expérience c’est comme donner un peigne à un chauve  surtout dans une société où s’est installée la haine de la pensée. Notre humanité bloquée au stade primitif et primaire de ...développement depuis des siècles ! Alors chacun invente sa théorie du pouvoir et sa pratique de la politique. La dernière en date c’est celle qu’un pur produit du régime m’a sortie l’autre jour sur l’influence déterminante du sexe en politique : rien à voir avec W. Reich. Ici on nous dit qu’en politique, là où d’autres pensent avec leur tête, les femmes elles, elles sentent avec leur Sexe ! Même Senghor n’avait pas osé aller si loin. Et pourtant, il fût sacré " immortel ". Mais comme il n’y a pas de règle sans exception et que ce jeune " Docteur " a bien daigné me reconnaître " un discours structuré et structurant ", j’en profite pour vous renvoyer à ma thèse sur la nature totalitaire de l’Etat camerounais. (Eteki-Otabela : 2001)

Dès 1955 l’Union des Populations du Cameroun, l’UPC est traité " d’organisation communiste et totalitaire inspiré par Ho Chi Minh et Mao Zé Dong, organisation qui sous la direction du violent Félix Moumié organisa et déclencha l’insurrection qui a eu lieu entre le 20 et le 30 mai. Il eut été inconcevable au regard de ces progrès rapides ... de laisser subsister un mouvement totalitaire dans ce Cameroun-là ". C’est dans les archives de la documentation coloniale ! Pourtant en 1949, Um Nyobè de son côté, mettait les Camerounais en garde et rappelait à Soppo Priso que : l’engouement des Camerounais vis-à-vis de la Jeucafra - premier mouvement politique de la « Jeunesse Camerounaise Française » (en 1938) - était juste une occasion de manifester publiquement notre attachement pour la liberté (et non pour la France) et contre le totalitarisme. (Richard Joseph : 1986). Malgré la résistance qu’il organise alors pendant dix ans, 1948-1958 sur toute l’étendue du territoire camerounais avec des relais dans les pays africains et malgré ses plaidoyers à la tribune de l’Organisation des Nations-Unies, le régime totalitaire va être institutionnalisé au Cameroun dès 1962 et y fonctionne jusqu’à nos jours ! En 1996, nous étions deux africains à en faire une analyse systématique. Mzimela Sipo  pour rompre avec la thèse du régime Sud-Africain qualifié juste d’" apartheid " et moi-même pour sortir de "l’autoritarisme " africaniste des Etats postcoloniaux comme le nôtre. Aujourd’hui, il n’y a pas un seul discours " savant " qui ne qualifie l’Etat au Cameroun de régime totalitaire. 

Pour arriver à ce résultat, on a tout essayé. Nous avons fait tant de choses en 50 ans de résistance à ce régime politique : au nom des sans voix, au nom de la majorité de notre peuple – pour dire comme reprend l’ami Kamto aujourd’hui- que nous voulons sortir de ce régime politique sans violence ! Mais à chaque acte posé, par les nationalistes des premières nations,- un roi, Duala Manga Bell a même donné sa vie ! - par l’Eglise d’en bas qui a contribué à l’éveil de millions de consciences, par les nationalistes du mouvement de libération nationale, en particulier ceux de l’Union des Populations du Cameroun, exterminés par milliers dans des Camps de concentration , reconnus enfin comme tels aujourd’hui..., par les socialistes, pas seulement ceux qui sont allés trahir la cause du peuple aux Nations –Unies... mais depuis 1990, ceux qui veulent un Etat de droit et ceux qui voulaient redonner le pouvoir au peuple camerounais. Le Régime nous a toujours répondu par la violence.

 

III- Des actions concrètes... à la révolution : retrouvons-nous !

De la même façon que les nationalistes - par une résistance héroïque - nous ont permis au moins d’avoir une fausse indépendance, les socialistes à leur tour avec un semblant de démocratie - nos oppresseurs ont appelé cela le processus de démocratisation -, ont ré-ouvert la voie au multipartisme, perverti ensuite par nos adversaires avec la reconnaissance de centaines de " partis politiques " qui en réalité, ne sont que de Nouveaux Mouvements Sociaux qui tous ont un seul objectif (politique) : libérer le peuple camerounais dans ses différentes composantes – la jeunesse, les femmes, les travailleurs, les exilés (appelés aujourd’hui Diaspora), ceux qui croient au progrès social ; ceux qui sont sensibles à la misère de notre peuple, une injustice fondamentale d’un peuple travailleur mais qui depuis 50 ans ne récolte que la pauvreté, etc. C’est au nom de ces millions de nos concitoyens, ceux et celles qui nous ont quitté sans demander leur dû, ni une moindre reconnaissance, après tant d’efforts et souvent dans l’anonymat...Au nom des 20 millions de Camerounais qui sont là aujourd’hui, réduits à la survie pour la majorité d’entre nous et surtout, surtout au nom de tous ceux qui viendront après nous et qui nous poussent déjà vers la porte de sortie...

Nous avons réussi à populariser le concept d’alternative politique alors que dans les années 90, il n’était question que d’alternance : le fameux Biya must go. Nous avons travaillé dans le cadre de la Coopération internationale pour organiser une rencontre Panafricaine de la Politique, la Mission canadienne nous a répondu par une fin de non-recevoir... mais nous avons lancé le premier contre-sommet France-Afrique sur le sol africain, au Cameroun en Janvier 2001. Alors en 2004, le Pouvoir en place a refusé d’avoir la première femme à la tête d’un Etat en Afrique. Depuis, nos concitoyens ont massivement boycotté les élections de 2007 avec un record d’abstention historique, et ont refusé de s’inscrire sur les listes électorales d’Elécam en 2011 sachant que même les inscriptions biométriques ne serviront qu’à attribuer de fabuleux marchés publics aux mêmes criminels...Nous avons appelé la jeunesse camerounaise, " les Damnés de la terre " à se lever : ils ont été massacrés dans la rue en février 2008, bien avant le printemps arabe ! Nous avons proposé la tenue d’une Assemblée des peuples camerounais en 2008, le Sénégal a organisé des  " Assises nationales " avant nous ! Nous avons été jusqu’à exiger, avec le Cardinal Tumi, l’ouverture d’un véritable espace de débat politique pour un dialogue national et avons même lancé un  Appel à la Réconciliation nationale avant toute élection à venir !

Puisqu’il n’y a pas moyen de faire entendre raison au président de la République (une dizaine d’organisations ont même demandé sa démission à plusieurs occasions...) et à ses hommes de mains, voici les 10 idées nouvelles que les nouveaux venus en face du totalitarisme vous proposent pour que l’alternative politique devienne enfin une réalité dans ce pays ;

Si vous :

1-faites partie des millions de Camerounais qui ont cru au parti au pouvoir et qui depuis ont déchanté  face à son archaïsme, son immobilisme et à son incapacité à tolérer le moindre débat contradictoire en son sein ou dans le pays ?
2-faites parti de ces Camerounais dont les espérances de changement ont été mal portées ou trahies par une Opposition qui s’est éloignée de son objet premier: la conquête du pouvoir,  et qui refuse de s’appliquer les principes démocratiques qu’elle prétend incarner ?
3-étouffez dans le système politique actuel mais aimez encore le Cameroun et que vous êtes impatients de mettre votre créativité, votre dynamisme et votre fougue au service du Cameroun ?
4-croyez que malgré l’échec cuisant du parti gouvernant et le discrédit de l’Opposition institutionnelle, la politique demeure le seul moyen de parvenir à une alternance démocratique et pacifique, pour remettre le Cameroun sur les rails et les Camerounais au travail ?
5-faites plutôt partie de ces millions de Camerounais qui n’ont jamais compris l’intérêt de l’engagement politique ?
6-êtes lycéen/ lycéenne, étudiante/ étudiant, vous venez d’avoir seize ans révolus et êtes déjà préoccupé (e) par les conditions scandaleuses dans lesquelles l’Etat est sensé assurer votre éducation, les injustices sociales de notre société ; vous avez des appréhensions pour votre avenir et ne supportez plus la résignation de vos aînés, parents et enseignants ?
7-croyez aux vertus de la démocratie participative et trouvez suspect une société dans laquelle tout le monde proclame être d’accord avec tout le monde dans un unanimisme dominant  et ne croyez pas aux « guides éclairés », ni aux « hommes providentiels » et encore moins aux « hommes indispensables ou irremplaçables » ?
8-recherchez un parti qui vous ressemble, un parti alternatif : un parti qui bouge et qui fait bouger la société ; un parti où l’ascenseur social fonctionne : un parti où les « super seniors » quittent la pelouse pour servir de coachs aux générations suivantes ;
9- un parti où être une femme, un jeune est plutôt un atout : un parti dont la force réside dans le débat LIBRE et CONTRADICTOIRE ; un parti capable de mener une opposition RESOLUE, INCISIVE mais LOYALE et REPUBLICAINE ?
10- Alors retrouvons-nous ! Afin que :

- ensemble nous remettions le Cameroun à l’endroit : pour renégocier notre souveraineté nationale !
- ensemble nous restaurions le prestige de l’Etat et de la Justice : en institutionnalisant un Etat de droit !
- ensemble nous rétablissions les libertés inaliénables et les droits socio-économiques : en réorganisant un Cameroun féminin-Pluriel.
Et faisons ensemble ce que nous avons décidé : Convoquer et tenir une Assemblée des peuples camerounais. Ensemble nous allons révolutionner la manière de faire la politique au Cameroun. Autrement dit : " Faire la politique autrement ! ". 

Par Marie-Louise Eteki Otabela -PH.D en Sc. Po, / Présidente de la Coordination des Forces Alternatives

Source : http://www.njanguipress.com/il-etait-trois-foisla-revolution/tous

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L`entretien avec Monsieur Toussaint Alain, ancien conseiller et ex-porte parole du président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo (président de 2000 à 2011).

30 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

L`entretien avec Monsieur Toussaint Alain, ancien conseiller et ex-porte parole du président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo (président de 2000 à 2011).

Alain Toussaint

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie :

Monsieur Alain, bonjour ! Vous êtes ancien conseiller et ex-porte-parole du président Ivoirien renversé en avril 2011, Monsieur Laurent Gbagbo. Aujourd’hui vous êtes Président de « Côte d’Ivoire Coalition, INC » et continuez de défendre toujours aussi activement Monsieur Laurent Gbagbo, victime de putsch. On sait que ce putsch a été réalisé non sans la participation des forces armées françaises, on parle notamment de la fameuse « opération Licorne », ainsi que de l’ONUCI. Je vous remercie pour cet entretien exclusif de votre part pour La Voix de la Russie, votre premier entretien pour un média russe.

Monsieur Alain, on sait que Monsieur Laurent Gbagbo a été renversé en avril 2011, avec une participation active de troupes militaires françaises, y compris l’aviation. Depuis le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo est incarcéré à la prison de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Ma première question : que pensez-vous d’une part de la légitimité des actions perpétrés par la force Licorne et de l’ONUCI en Côte d’Ivoire et aussi de la légitimité du placement en détention de Monsieur Gbagbo à la Haye ?

Toussaint ALAIN : Le président Laurent Gbagbo a été victime d’une démonstration de puissance coloniale. Le gouvernement français s’est ingéré de manière outrageuse et intolérable dans le contentieux post-électoral d’un pays souverain. Ses forces armées ont installé à la tête de mon pays M. Alassane Ouattara, l’instigateur de l’insurrection armée de septembre 2002. Durant une décennie, la France, soutien politique, diplomatique, militaire et financier de la rébellion, était à l’initiative de toutes les résolutions onusiennes dans le cadre de la crise ivoirienne. Elle a instrumentalisé le Conseil de sécurité des Nations unies parce qu’elle voulait coûte que coûte chasser le président Gbagbo, pourtant légitimement élu en octobre 2000. Aux yeux des dirigeants français, en particulier Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, l’ancien pouvoir socialiste ivoirien constituait une grave menace pour la pérennité des intérêts de la France en Côte d’Ivoire. Le sort du président Gbagbo était scellé depuis longtemps. Il devait partir même au prix d’une guerre absurde bien qu’étant le vainqueur de la présidentielle de novembre 2010. Un recomptage des voix, comme préconisé par Gbagbo lui-même, aurait réglé le problème et établi définitivement la vérité électorale en Côte d’Ivoire. Au lieu de cela, la communauté internationale, la France et les Etats-Unis en tête, a préféré le décompte macabre des morts plutôt que de recompter des bulletins de vote. Gbagbo n’a pas perdu les élections, il a été évincé du pouvoir par la guerre. Alassane Ouattara a été imposé à la tête de mon pays au terme d’un complot dont la ligne-force était d’arrêter Laurent Gbagbo. Dès janvier 2003, après la signature de l’Accord de Marcoussis, les autorités françaises menaçaient déjà de le traduire devant la Cour pénale internationale (CPI). Il paie au prix fort son insoumission à l’ancien colonisateur. La détention du président Laurent Gbagbo à La Haye est illégale, arbitraire et sans fondement. La CPI est une juridiction au service des grandes puissances occidentales. Elle ne dit pas le droit, elle fait de la politique. D’ailleurs tout se décide au Conseil de sécurité de l’ONU.

La Voix de la Russie : Dans une lettre adressée par vous au Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon, vous accusez ouvertement la France et les Etats-Unis d’avoir orchestré ce putsch militaro-électoral. Quels intérêts la France et les Etats-Unis voulaient-ils à protéger en intervenant dans les affaires de l’Etat souverain, qu’est la Côte d’Ivoire ? Et en quoi Laurent Gbagbo les gênait-il ?

Toussaint ALAIN : Se soumettre à la France ou être démis par la France, tel était le dilemme du président Gbagbo. Le Président Gbagbo a fait le bon choix en préférant la souveraineté à l’assujettissement, la dignité à l’indignité. Ce qui s’est passé dans mon pays relance la question de l’indépendance des pays africains et de la mainmise coloniale de l’ex-puissance sur ses anciennes possessions d’Afrique. Laurent Gbagbo est la victime expiatoire d’un système : la Françafrique, une mafia au service des intérêts français en Afrique. En Côte d’Ivoire, la France contrôle la quasi-totalité de l’économie ivoirienne. La Côte d'Ivoire est le 1er producteur mondial de cacao : lorsque vous achèterez une tablette de chocolat, il y a 99% de chances que le cacao vienne de mon pays. C'est également un nouveau producteur de pétrole offshore : c'est le groupe français Total qui va l'exploiter. Plusieurs grandes entreprises françaises gèrent également des secteurs stratégiques comme le port et le chemin de fer (Bolloré), la téléphonie mobile et fixe (Orange), l’eau et l’électricité (Bouygues), l’importation et la vente de véhicules neufs et de produits pharmaceutiques (François Pinault/PPR), la banque (Société générale et BNP Paribas), etc. Sur le plan audiovisuel, Canal+ détient le marché exclusif de la télévision par satellite. La Côte d'Ivoire abrite au moins 200 filiales d'entreprises françaises et compte plus de 600 entreprises appartenant à des ressortissants français. Il y a également d’autres secteurs qui expliquent ce néo-colonialisme rampant : le café, le bois, le coton, l'or, les pierres précieuses… Enfin, la quasi-totalité du marché de la reconstruction post-crise devrait revenir aux entreprises civiles ou militaires françaises. Notamment le renouvellement de l’armement ivoirien détruit par l’armée française. C’est quand même un comble ! En Côte d’Ivoire, la France ne défend pas la démocratie, elle défend ses intérêts. Quant aux Etats-Unis, ce sont principalement le cacao et le pétrole du Golfe de Guinée qui les intéressent. La Côte d’Ivoire possède d’importantes réserves. En outre, les Américains restent toujours en quête d’un territoire pour abriter Africom, leur commandement militaire pour l’Afrique.

Le président Gbagbo a ouvert le marché ivoirien à des investisseurs chinois, russes, sud-africains, brésiliens et indiens. Cette politique a fortement irrité et inquiété les dirigeants et les patrons français.

La Voix de la Russie : Laurent Gbagbo est accusé à la Haye de « crimes contre l’humanité ». Pourtant, et vous l’avez d’ailleurs également mentionné dans votre lettre au Secrétaire Général de l’ONU, il est désormais avéré que de nombreux massacres ont été perpétrés par les milices pro-Ouattara, notamment celui de Duékoué où près d’un millier de civils ont été tués. Et malgré cela, fait étrange, Laurent Gbagbo est aujourd’hui emprisonné à la Haye, et Alassane Ouattara est salué et reçu par les chefs de gouvernements occidentaux. N’est-ce pas la manifestation d’une véritable politique des doubles standards.

Toussaint ALAIN : La communauté internationale a clairement érigé en règle la justice des vainqueurs. J’ai toujours dénoncé le parti-pris de cette procédure. La CPI est l’instrument de la France qui s’en sert pour assouvir ses noirs desseins politiques, régenter le paysage politique en Afrique, aider à l’accession au pouvoir de copains ou punir les dirigeants africains indociles. La détention du président Gbagbo à La Haye est insensée et injuste. Dans cette affaire, la CPI fait plus de politique que du droit. Il est illusoire de penser qu’elle serait guidée par la recherche de la vérité. Alassane Ouattara, Guillaume Soro et leurs mercenaires sont les premiers responsables de la violence en Côte d’Ivoire. Dès le début de la crise postélectorale, un commando dit « invisible », dirigé par des collaborateurs de Ouattara et Soro, a perpétré des attentats meurtriers contre les forces de l’ordre et les civils à Abidjan. Ces mêmes combattants ont commis des milliers de crimes depuis septembre 2002. Au nom de quoi, Laurent Gbagbo, Chef d’Etat et chef suprême des armées, aurait-il dû laisser la population se faire massacrer par la rébellion sans demander à l’armée régulière d’intervenir pour stopper ces tueries ? Sans la réaction de l’armée gouvernementale, des centaines de villages auraient été rayés de la carte de la Côte d’Ivoire par les troupes de Ouattara. On ne peut donc pas sérieusement accuser Laurent Gbagbo de crimes contre les populations civiles.

Je rappelle que toute cette crise est née d’un contentieux électoral qui aurait pu être résolu par le simple recomptage des voix. Malheureusement, Ouattara et la France ont catégoriquement refusé cette solution. Ils ont choisi une agression militaire pour la prise du pouvoir. J’indexeégalement le Secrétaire Général de l’ONU qui a considéré que le recomptage des voix serait une « injustice ». Via une résolution criminelle, Ban Ki-Moon a autorisé l’armée française et les troupes onusiennes à bombarder des populations civiles. Ouattara, le « démocrate », est en réalité un chef de guerre, un usurpateur, adoubé par les puissances occidentales.

La Voix de la Russie : Pensez-vous qu’un jour les responsables des crimes que vous avez cités puissent être traduits en justice ? Ne pensez-vous pas que le temps est venu de créer une alternative à la Cour pénale internationale de la Haye dont le rôle est extrêmement controversé ?

Toussaint ALAIN : En fait, Alassane Ouattara, chef de guerre de la rébellion armée, est devenu chef d’Etat par la volonté militaire de la France, des Etats-Unis et de l’ONU à l’issue d’un putsch électoral. Il doit rendre des comptes à la justice pour tous les crimes perpétrés par ses troupes. Tout comme Guillaume Soro, chef politique et chef militaire de la rébellion, ancien Premier Ministre et aujourd’hui président du parlement ivoirien. Ces deux éminents dirigeants de la rébellion ont recruté et financé, avec leurs parrains français, des dizaines de milliers de mercenaires, coupables de la mort d’au moins dix mille personnes depuis septembre 2002. Toutes ces victimes et celles occasionnées durant le contentieux post-électoral méritent justice. Contrairement à d’autres, je milite plutôt pour une justice nationale. On ne peut pas prétendre défendre la souveraineté de son pays et sous-traiter les affaires judiciaires auprès de la CPI. Il revient aux dirigeants ivoiriens, actuels et futurs, de la Côte d’Ivoire de renforcer et de crédibiliser l’institution judiciaire. C’est un pilier essentiel de l’Etat de droit. Ouattara et Soro ne jouiront pas indéfiniment d’un brevet d’impunité.

La Voix de la Russie : Quelles démarches entreprenez-vous afin d’obtenir la libération de Laurent Gbagbo ?

Toussaint ALAIN : Le président Gbagbo est un Africain authentique, un combattant de la souveraineté et de l’indépendance de notre continent. Il s’est toujours posé en défenseur de la démocratie et de la dignité africaine. Comme Patrice Lumumba et Nelson Mandela, Laurent Gbagbo a fait voir aux Africains l’éclat de leur dignité et la possibilité de leur liberté. Aux côtés de mes compatriotes de la diaspora ivoirienne, des Africains et des personnes de bonne volonté, nous nous battons pour faire libérer Laurent Gbagbo. En effet, nous ne serons de nouveau libres que le jour où le président Gbagbo retrouvera sa liberté. Depuis dix-huit mois, je parcours le monde pour rencontrer des décideurs politiques, des défenseurs des droits humains, des médias, participer à des actions citoyennes (marches, sit-in) ou tenir des réunions publiques afin de sensibiliser sur la situation en Côte d’Ivoire. Au-delà de Gbagbo, nous pensons aux générations futures. Il n’y a aucun complexe à devenir des hommes et des femmes libres après plusieurs siècles d’esclavage et de servitude, un siècle de colonisation, d’humiliation et de pillage des ressources naturelles du sous-sol africain. Je suis un témoin privilégié de l’Histoire de l’Afrique. Je prends ma part à l’éveil des consciences.

La Voix de la Russie : Comment se porte Laurent Gbagbo ?

Toussaint ALAIN : C’est un exercice toujours délicat d’évoquer l‘état physique ou le moral d’un prisonnier, surtout quand il s’agit d’un détenu politique injustement embastillé. Sachez seulement que le président Gbagbo est confiant. Il attend avec sérénité les différentes étapes de la procédure à la CPI. Cet homme est innocent !

La Voix de la Russie : Quel est la situation actuelle de la Côte d’Ivoire ?

Toussaint ALAIN : Je n’irai pas par quatre chemins pour vous dire que la Côte d’Ivoire vit sous un régime d’exception, une vraie dictature. Les milices tribales d’Alassane Ouattara font la loi sur toute l’étendue du territoire : exactions, tueries ciblées quotidiennes et pillages. L’insécurité règne partout en raison de la circulation des armes légères due au non-désarmement des troupes (au moins 100 000 mercenaires) ayant servi de supplétifs aux forces françaises et onusiennes lors de la guerre contre le président Laurent Gbagbo. Il s’agit des personnes désœuvrées, des délinquants et des criminels libérés des prisons au cours de l’offensive des forces pro-Ouattara, composées de rebelles, de mercenaires, principalement libériens, sierra léonais, sénégalais, burkinabés, nigérians... L’opposition ne peut pas tenir de réunions publiques. Plusieurs centaines de dirigeants politiques, des militants de base, des journalistes sont ainsi détenus au secret par le régime de Ouattara. Le nord du pays, région acquise au nouveau pouvoir, a été transformé en goulag. La presse libre est régulièrement interdite de parution. Les universités publiques sont fermées depuis plus d’un an. Sur le plan économique et social, le pouvoir d’achat des foyers se réduit comme une peau de chagrin. Le chômage est galopant. Les autorités actuelles se livrent à une chasse aux sorcières : les sympathisants de l’ancien pouvoir sont renvoyés de l’administration. D’une façon générale, l’Etat se désagrège, le tissu social se délite, la corruption a atteint un niveau endémique, les investisseurs sont méfiants face à l’instabilité chronique. L’arrivée de Ouattara n’a apporté ni la paix ni le développement. Tout est à refaire.

La Voix de la Russie : Dernière question. Après de nombreuses interventions de pays occidentaux et notamment de l’OTAN dans les affaires intérieures de pays souverains, selon vous que doivent faire les pays tels que la Russie, la Chine, le leader africain - l’Afrique du Sud - et plus généralement les pays du BRICS ainsi que tous les autres pays et forces du monde qui refusent cette domination et cette politique néo-colonialiste ?

Toussaint ALAIN : D’une façon générale, l’Afrique doit cesser de subir la volonté d’une puissance étrangère quelle qu’elle soit. Or, notre continent est actuellement victime d’une croisade sans précédent des grandes puissances occidentales. Cette minorité, membre du Conseil de sécurité de l’ONU qu’elle instrumentalise au gré de ses intérêts, impose son diktat aux plus faibles par le truchement des résolutions onusiennes. Nous devons nous organiser, trouver des alternatives, créer de nouveaux équilibres face à la force brutale des puissants. Nous devons nouer de nouvelles relations, de nouveaux partenariats équitables avec les pays émergents tels que le Brésil, la Russie, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Inde. Seul le transfert des technologies peut sauver l’Afrique. Il nous faut aussi remédier à notre faiblesse militaire afin de protéger nos populations et nos richesses des prédateurs. Car les véritables motivations des interventions militaires des Occidentaux en Afrique sont économiques. La défense de la « démocratie » et les droits de l’Homme sont une couverture. Les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne dépendent de plus en plus du pétrole brut africain. Pour profiter de cet approvisionnement, il leur faut agir sur la gouvernance et à la stabilité de nos pays en y installant des pantins à leur service. L’Afrique doit impérativement se tourner vers d’autres interlocuteurs. Par ailleurs, sa voix mérite être prise en considération. Il est grand temps qu’un pays africain obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. La Russie et la Chine pourraient faire avancer cette cause.

La Voix de la Russie : Monsieur Toussaint Alain, je vous remercie pour cet entretien exclusif.

Source : http://french.ruvr.ru

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Hommage à un héros : Roland Félix Moumié

29 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

                                  Affiche-semaine des heros et martyrs

    Vous présente  

 

Hommage à un héros 

Roland Félix Moumié

Le souvenir et la commémoration des événements de notre passé doivent nous servir, non seulement à reconnaitre leur existence, mais aussi à nous enseigner ce que nous devons éviter. Notre histoire est riche, elle nous donne des modèles et doit guider notre conduite

  

Le samedi, 3 novembre 2012

15h30 -18h

MAISON DE L’AFRIQUE

7, RUE DES Carmes 75005 Paris

Metro : Maubert Mutualité (Ligne 10)

Moumie felix

Moumié Félix Roland

1925-1960

 

         Au programme


Projection d’un documentaire de son assassinat  

Intervenants 

Président de la Fondation Moumié

President de la FETAF                                                                    - Autres intervenants

Intermède artistique

                                                             

Débat : Quel rôle Roland Félix Moumié et ses camarades ont-ils joué dans l’accession

des pays francophones  d’Afrique à l’indépendance (autonomie ?) en 1960 ?


Clôture de la journée : Président de l’Association Citoyens pour la mémoire du Cameroun

Renseignement : neuronesnews@gmail.com

http://heros-et-martyrs-camerounais.overblog.com/

 

 

VENEZ NOMBREUX

 

 


 

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Afrique: le chantier est certes immense mais pas impossible.

29 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Afrique: le chantier est certes immense mais pas impossible.

 

Par KPOGLI Komla Komla Kpogli

 

 

        Notre lutte ne sera jamais arrêtée parce qu’elle est justement une lutte de libération. Ce qui, en revanche, fait vraiment peur c’est le fait que certains africains n’aient pas encore compris ou refusent de comprendre que les territoires africains ne sont en rien indépendants et que du fait de l’assassinat des leaders ou leur renversement par coup d’état, le processus qui conduisait l’Afrique à sa libération a été interrompu. Cette interruption brutale a été menée de main de maître dans l’espace francophone par le Général De Gaulle, vénéré par le peuple français et une quelques africains qui ont attribué ou confirmé l’attribution de son nom à des rues et des places en terre africaine. Une autre source d’inquiétude réside dans le fait que d’autres africains encore considèrent toujours l’Occident comme une partie de la solution sinon la solution alors que l’Occident est bel et bien une bonne partie du problème. 

 

Toutefois, en dehors de la répression brute, le colonialisme utilise d’autres outils plus doux, moins perceptibles pour nombreux africains pour briser la résistance ou en tout cas pour retarder la prise de conscience des africains. Il s’agit entre autres des médias (BBC, RFI, France 24, CNN, Vox of America, Deutsche Welle…) dont les africains en raffolent, car se disent-ils ainsi civilisés en les écoutant, des séries télévisées, des sectes et autres loges maçonniques qui mystifient les plus crédules, de l’école coloniale, du catholicisme colonial, du protestantisme le plus éculé, de l’évangélisme born-again destructeur, du business associatif qui appâte avec des miettes de fonds et financements des esprits qui manifestent des signes de compréhension, des ONG prétendument humanitaires paralysant toute imagination locale et consolidant l’extraversion, des centres culturels français, allemands (instituts Goethe)…faisant des africains qui les fréquentent des amis de ces cultures au détriment de la culture africaine, des institutions telles que la francophonie qui structure patiemment mais résolument la jeunesse africaine en la dotant des CNJ (Congrès National de la Jeunesse) et le Commonwealth promouvant les langues des pays qui les ont pensées aux fins de conserver et renforcer les liens entre les métropoles et les colonies… 

 

Face donc à toute ceci, le chantier est certes immense mais pas impossible. Il faut d’abord que les noirs commencent par s’emparer de la vertu de l’humilité pour apprendre et ainsi recouvrer la mémoire historique, car sans apprentissage point d’ouvrage. Il faudra aussi commencer par admettre que sous un leadership éclairé, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l'histoire et qu’en conséquence l’attitude typiquement négro-africaine qui nous fait haïr celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d'imprimer un rythme de marche relève de la folie qui conduit au suicide. C'est uniquement sous un leadership capable que nous relèveront la tête et dans ce cas, il faut dénoncer les mesquineries qui nous minent, braquer la torche sur les petits coups bas, éclairer les petits arrangements nocturnes pour isoler, détruire ou court-circuiter les gens les plus vaillants parmi nous et saboter les initiatives les plus audacieuses, ne plus confier aux plus incapables mais qui par la ruse et le torpillage des autres s’accaparent des tâches qu'ils se précipitent à couler dans l’immobilisme le plus paralysant. Dans un souci d’efficacité chacun a certainement une place, mais n'importe quelle place ne convient à n'importe qui. Ce n’est qu’à partir de tout ceci qu’une organisation globale bien structurée et munie des moyens les plus adaptés conduira notre marche vers des plaines vertes après avoir vaincu des difficultés les plus terribles imposées par le système que nous avons en face de nous.

 

 

 


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L’ancien modèle de relations entre la France et l’Afrique n’est plus compris par les nouvelles générations d’Africains, comme d’ailleurs par l’opinion publique française.

28 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

L’ancien modèle de relations entre la France et l’Afrique n’est plus compris par les nouvelles générations d’Africains, comme d’ailleurs par l’opinion publique française.

Par Achille Mbembe

 mbembe-achille

 

Alors que dans son discours de Dakar, François Hollande annonce la fin de la Françafrique, le Camerounais Achille Mbembe*, théoricien du postcolonialisme, affirme que la France doit sortir de sa vision obsolète du continent.

Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, chaque nouveau dirigeant français s’est cru obligé, à un moment ou à un autre de son mandat, d’en appeler à une refonte des relations entre la France et l’Afrique. Ce fut le cas du général de Gaulle le 30 janvier 1944 à Brazzaville. Alors que la guerre n’était pas encore terminée, il invitait la France à “établir sur des bases nouvelles les conditions de la mise en valeur de notre Afrique” et, dans la relation entre la Métropole et l’Empire, à “choisir noblement, libéralement, la route des temps nouveaux”.

Lors d’une allocution devant le Parlement sud-africain réuni au Cap en février 2008, Nicolas Sarkozy ne dérogea point à la règle : “L’ancien modèle de relations entre la France et l’Afrique n’est plus compris par les nouvelles générations d’Africains, comme d’ailleurs par l’opinion publique française”, déclarait-il alors, avant d’en appeler à de nouveaux rapports fondés non plus sur l’inégalité, l’exploitation et le ressentiment, mais sur le respect et la reconnaissance des intérêts mutuels.

De passage à Dakar et en route pour le Sommet de la Francophonie à Kinshasa, François Hollande y est allé de sa propre voix le 12 octobre dernier : “Le temps de la Françafrique est révolu”. Et d’ajouter cette phrase sibylline : “Il y a la France et il y a l’Afrique”,  par quoi il faut entendre deux entités distinctes dont les rapports devraient etre désormais fondés sur « le respect, la clarté et la solidarité ».

Racisme, paternalisme, mercantilisme et bénévolat, boyau dur de la propagande coloniale

Le discours africain des gouvernements de France ne date pas d’hier. C’est au cours du XIXe siècle  – celui de l’impérialisme triomphant – qu’il se cristallise autour des trois matrices qu’il ne cessera, depuis lors, de recycler – le racisme, le paternalisme et le bénévolat.

À ces trois registres s’ajoutera un quatrième,  puisé tout droit dans l’idéologie mercantiliste de l’époque, et qui définit l’Afrique comme un immense champ en friches, où abondent des ressources à l’état brut, mais dont les richesses sont malheureusement inexploitées ou simplement gaspillées par des peuples attardés.

Ces quatre structures fondamentales du discours africain de la France officielle – racisme, paternalisme, mercantilisme et bénévolat – seront puissamment mobilisées entre 1820 et 1960. Elles serviront de noyau dur de la propagande coloniale. Propagées et disséminées au sein de la culture populaire, elles s’y infiltreront  au point de faire désormais partie du sens commun. Dans une large mesure – et malgré l’extraordinaire richesse et l’ampleur des connaissances accumulées par la recherche française sur l’Afrique depuis lors -  les schèmes mentaux à partir desquels la France officielle perçoit l’Afrique sont restés intacts malgré la décolonisation.

De la première moitié du XIX siècle jusqu’à la Première guerre mondiale, les ressortissants coloniaux africains seront considérés comme des sujets indigènes que la France doit ouvrir aux bienfaits de la « civilisation » en les élevant par degrés vers les sommets de dignité et de fraternité qui constituent, pense-t-on, notre génie propre.

Ce discours « civilisationiste » commence cependant  à perdre de son aura au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Et d’abord, il fait l’objet d’une critique sans concession de la part des intellectuels africains et de la diaspora noire regroupés dans maints mouvements de la pensée. Ensuite, il est battu en brèche par les organisations anticolonialistes dont les rayons d’action et d’influence sont transnationaux.

Par ailleurs, grâce au concours massif des soldats africains lors des deux guerres de 14-18 et 39-45, la France, bien que défaite, évite le désastre final. Le général de Gaulle est si conscient de la contribution décisive de l’Afrique à la chute du nazisme qu’il ne qualifie pas seulement  la Deuxième Guerre mondiale de « guerre africaine ». À ses yeux, cette guerre aura forgé, entre la Métropole et l’Empire, « un lien définitif ».

Que des rapports de fraternité remplacent les rapports de sujétion

La « dette de sang » contractée à la faveur de l’effort de guerre et sur les champs de bataille laisse entrevoir la possibilité qu’aux rapports de sujétion pure et simple puissent se substituer des rapports de fraternité. Les prémisses du discours de la « coopération » datent de cette époque. Et c’est ce discours de la « coopération » qui, plus tard, se transformera en celui du « partenariat », du « codéveloppement »  et de la « solidarité ».

Au sortir de la guerre, l’abolition du travail forcé et du code de l’indigénat, puis la naissance des partis politiques et des organisations syndicales dans les pays coloniaux changent la donne. L’heure est à l’anticolonialisme. À l’origine des grandes mobilisations africaines des années cinquante se trouve le désir des colonisés de pouvoir enfin jouir pleinement et entièrement  du statut et des droits de citoyen au sein d’une large Union Française regroupant la France métropolitaine et toutes ses dépendances.

En  octroyant finalement l’indépendance à ses anciennes colonies en 1960, la France montre qu’elle n’est pas prête à faire de tous ses anciens sujets coloniaux africains des citoyens à part entière d’une communauté politique rénovée, multiraciale et multinationale, où la frontière entre la Métropole et l’Empire serait institutionnellement abolie.

La décolonisation à la française : un paradoxe historique

La décolonisation à la française se résume en quelques mots : « Ni indépendance réelle et effective, ni inclusion au sein de la nation française ». La Françafrique est la traduction en actes de ce paradoxe historique. On en parle souvent comme si elle ne consistait qu’en quelques intermédiaires, émissaires et officines opérant dans l’ombre. Mais qu’est-elle donc, sinon un modèle de contrôle et de domination sans responsabilité ?

Vaste système d’immunités fondé sur l’assimilation réciproque et la  corruption mutuelle des segments des élites françaises et africaines, la Françafrique, modèle de décolonisation à l’envers,  sera régie par toutes sortes d’arrangements privés et de passe-droits et huilée par un ensemble de pratiques illégales, voire criminelles. Pour sa survie, ce système mi-suzerain, mi-prébendal et mi-tributaire dépendra de la permanence de formes de pouvoirs tyranniques en Afrique et d’une patrimonialisation de la politique africaine de la France soustraite, pour l’occasion, à tout contrôle démocratique et parlementaire.

Grâce à ce système, les potentats africains jouiront d’une large autonomie vis-à-vis de leurs peuples devant lesquels ils ne seront guère comptables. Les rapports entre la France et ses anciennes possessions coloniales seront rarement des rapports d’État à État. Des accords secrets et inégaux feront des satrapes africains des vassaux au sein d’une vaste toile informelle affixée à l’État français dont elle utilisera les instruments de la puissance et de la souveraineté, souvent à des fins purement privées.

Au centre de cette toile trônera le Prince de Élysée. Il sera relayé par  ses courtisans, ses émissaires, une panoplie d’officines dans lesquelles se mêleront affairisme, renseignement policier et militaire, toutes sortes de faveurs, et où, de temps à autre l’on décidera de quelques assassinats ciblés.

Pour jouir de la protection assurée par le suzerain, les potentats africains se déchargeront en retour d’aspects cruciaux de la souveraineté de leurs États sur le plan militaire et monétaire et transformeront leurs économies nationales en autant de marchés captifs. Cette abdication est également de nature idéologique et s’effectue par le biais de dispositifs institutionnels variés. Désormais privé des ressources de sa reproduction sur la longue durée, c’est ce cycle historique qui, objectivement, arrive à sa fin. Tout comme Nicolas Sarkozy avant lui, François Hollande l’admet.

La pieuvre est-elle pour autant morte ? Contrairement à son prédécesseur, François Hollande ne se fait pas du Continent une idée métaphysique. Vis-à-vis du Continent, il est relativement agnostique. L’Afrique n’est à ses yeux ni une région du monde structurée par le malheur primordial, ni le symbole vivant de l’enfance du monde.

La politique du futur africain

Dans son discours devant le Parlement sénégalais, François Hollande esquisse, par-delà des nombreux éléments de continuité, un glissement de taille dans le discours africain de la France officielle.

En phase avec ce qu’une partie grandissante des élites intellectuelles africaines et d’Africanistes français éclairés n’ont cessé de répéter au cours du dernier quart du XXe siècle, il propose que l’Afrique soit désormais lue à partir de sa capacité potentielle ou effective à devenir non seulement sa force propre, mais aussi le lieu où se joue l’avenir de la planète.

Un tel changement d’hypothèse historique est énorme. Il n’ouvre pas seulement la voie à une nouvelle génération de travaux et réflexions critiques. Il exige également un renouvellement décisif des ressources analytiques à partir desquels pourrait être formulée une politique du futur africain.

Tel étant le cas, la sorte d’agenda africain qu’esquisse François Hollande lors de son allocution dakaroise est raisonnable, encore que très modeste au regard de l’enjeu qu’il semble identifier.

Le rétablissement de rapports d’État à État, la redéfinition des termes de la présence militaire française en Afrique, les modalités de la souveraineté monétaire des pays de la zone franc, la question cruciale des richesses minières africaines et des conditions de leur extraction constituent des portes d’entrée valables, certes. Mais ils ne sont pas suffisants.

Le Continent est en passe de devenir le centre de gravité d’un cycle nouveau de migrations planétaires. Les Chinois s’installent au cœur de ses grandes métropoles tandis que des colonies commerçantes africaines s’établissent dans plusieurs mégalopoles d’Asie. Des milliers de Portugais rentrent en Angola et au Mozambique. Dubai, Hong Kong  et Shanghai prennent le relais des grandes destinations atlantiques. Des milliers d’étudiants s’en vont en Chine chaque année tandis que le Brésil, l’Inde, la Turquie et d’autres pays émergents frappent à la porte.

Il faudra plus qu’un catalogue de bonnes intentions

La politique du futur africain sera, de prime abord, une politique de la déclosion et de la circulation. Recroquevillée sur elle-même et occupée à bâtir autour d’elle des murs imprenables, l’Europe risque de n’en faire point partie.

D’autre part, si comme l’affirme François Hollande, la France et l’Afrique disposent effectivement d’une histoire commune, d’une langue en partage et d’une culture commune, il est étonnant que la question d’une politique culturelle visant justement à fructifier cet en-commun ne soit guère perçue comme un enjeu stratégique.

Noyautées par de vieux réseaux de clientèle et fermées aux forces dynamiques de la pensée critique et de la création de langue française, les diverses agences de la francophonie tournent dans le vide, dans une extraordinaire atonie intellectuelle. La bifurcation entre la francophonie (entendue comme un instrument d’influence externe et un outil de puissance) et le français (entendu comme objet de  politique nationale) ne fait qu’accentuer cette dispersion, alors même que les grands blocs linguistiques mondiaux ne cessent de se consolider aux dépens du français.

Mais que François Hollande n’ait proposé à Dakar qu’un agenda minimum n’est pas nécessairement le reflet d’une absence d’ambition ou d’un désir de banalisation des rapports avec le Continent. C’est peut-être surtout la conséquence du fait que la France est désormais une puissance en voie de déclassement.

Confrontée à une crise profonde qui n’est pas seulement économique puisqu’elle affecte y compris les ressources imaginaires de son identité, elle ne dispose plus des moyens matériels d’une véritable politique du monde.  Taraudé par le rêve funeste d’une « communauté sans étrangers », le peuple français tourne le dos à son passé gaullien et s’embourbe dans les marais du provincialisme et de la xénophobie.

Pendant trop longtemps, la France a vécu sur une idée obsolète de l’Afrique et est passée à coté des énormes transformations dont cette région du monde a fait l’expérience au cours du dernier quart du vingtième siècle notamment.

Sortir du quadruple piège du racisme, du paternalisme, du mercantilisme et du bénévolat exigera plus qu’un catalogue de bonnes intentions.

Achille Mbembe

* auteur de Sortir de la grande nuit – Essais sur l’Afrique décolonisée, (La Découverte, 2010.

 

 

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Je suis bien déçue de la mascarade de la CPI !!!

27 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 

Kouassi               

 

               C’est avec une grande déception que j’ai vu la décision de la CPI ce Vendredi 26 Octobre, tard dans la nuit! Je me suis dit mais tiens! Décidément, Satan, ses institutions internationales et ses appareils maudits de justice ne sont pas prêts à changer…

Avec un peu de recul, on voit bien que cette bande de satanistes internationaux tiennent à détruire notre pays voilà pourquoi ils maintiennent Gbagbo en prison… Sinon Gbagbo n’est pas le seul acteur de la crise ivoirienne. Comment lui seul peut se retrouver à la CPI pendant que les criminel de grands chemin parcourent le monde librement ???

Qu'on aime Laurent Gbagbo ou pas, qu'on apprécie sa politique ou pas, qu'on apprécie sa gouvernance ou pas, il faut reconnaître que son incarcération à la Haye représente la recolonisation de notre pays et la honte de toute l'Afrique…

 

En fait ce n'est pas Gbagbo qui est dans les chaines de l’oppression internationale ici, mais c’est plutôt notre éveil des consciences qu’on en veut terriblement ... Or malgré tout ce que chacun pourrait avoir à reprocher à Gbagbo, on est tous d’accord sur le fait qu’il a contribué historiquement à l’éveil des consciences en Côte d’Ivoire et en Afrique. Son courage a permis de voir jusqu’où l’Occident peut aller avec l’Afrique…

 

Et moi je dis ceci:

 

C’est comment-comment, le train de l’éveil des consciences en Afrique est en marche et rien de peut l’arrêter…

C’est comment-comment, le train de la décolonisation est en marche et rien ne peut l’arrêter…

C’est comment-comment, le train de la FIN de la FRANÇAFRIQUE est en marche et rien ne peut l’arrêter…

C’est comment-comment, le train de la Liberté des peuples Africain est en marche et rien ne peut l’arrêter…

 

Courage au Président Gbagbo et à tous ses collaborateurs en prison!

Courage à ses partisans dans cette épreuve de trop!

Courage à tous les Ivoiriens et Africains opprimés et indignés!

 

En tant que croyante et désormais servante du  Dieu créateur, je demande à tous de ne jamais perdre la foi, car dans tout combat juste et noble, il faut s’appuyer sur directive du Bon Maître… Et le Bon Maître ici est bel et bien le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Là où l’homme n’a plus d’espoir, c’est bien là où Dieu agit pour se glorifier.

Alors où que vous soyez en lisant cette note: en prison, en exil, en Côte d’Ivoire, ailleurs en Afrique, ou dans d’autre coin du monde, prenez courage et regardez toujours à Dieu car il a décidé de se glorifier à travers la Côte d’Ivoire, et il le fera dans le Puissant Nom de Jésus Christ.

 

Le temps de Dieu est arrivé…

 

On est ensemble ou alors, apprenons à être ensemble; puisque nous sommes ensembles!

Soyez puissamment et richement béni!

Que Dieu prenne pitié de la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le monde!

 

Copenhague,  27 Octobre 2012

Rosalie Kouamé «Roska»

Présidente Fondatrice - Fondation Roska

 

     

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Livre : Remember Mouammar Al-Kadhafi.

26 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

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                   L’ancien directeur de l’Iric, Jean-Emmanuel Pondi, revisite la tragédie du guide libyen et ses conséquences pour l’Afrique.
Depuis le mort du leader panafricaniste Mouammar Mohamed Abu Minyar Kadhafi, ancien président de la Lybie, le 20 octobre 2011, rares sont les hommes politiques et universitaires africains qui se sont prononcés contre ce que d’aucuns appellent aujourd’hui «un crime de guerre». Car, comme l’indique le dernier rapport de l’organisation internationale, Human Rights watch, Mouammar Kadhafi a bel et bien été assassiné. Une thèse contraire à celle annoncée par Abdel Madjid Mlegta, coordonnateur des opérations militaires au sein du Conseil national de transition (Cnt) qui indiquait plutôt qu’il avait «succombé à ses blessures».
Dans ce vide, un intellectuel africain sort aujourd’hui du lot. Il s’agit de Jean-Emmanuel Pondi. Ce professeur des sciences politiques et des relations internationale, vient de publier aux éditions Afric’Eveil un ouvrage au titre fort évocateur : « Vie et mort de Mouammar Al-Kadhafi. Quelles leçons pour l’Afrique ». La présentation de cet ouvrage a eu lieu vendredi dernier au Merina Hôtel à Yaoundé. Il s’agit d’un travail de 173 pages divisé en six chapitres. Un premier chapitre qui retrace l’histoire de la Lybie et un second qui raconte la jeunesse, la formation, les débuts professionnels du guide libyen jusqu’au coup d’Etat du 1er septembre 1969 qui a porté Mouammar Al-Kadhafi au pouvoir.
Le troisième chapitre est consacré aux relations conflictuelles qui ont prévalu entre Kadhafi et les pays occidentaux. Des relations principalement marquées par « un soutien aux activités terroristes à travers le monde, la provocation érigée en règle de comportement et une posture anticolonialiste et anti-impérialiste ». Le quatrième chapitre nous embarque dans le labyrinthe de l’investissement libyen dans la réalisation du rêve d’une Afrique unie. Un vœu cher à Mouammar Kadhafi, dont il aura certainement posé les premiers jalons. Le cinquième chapitre fait état des réactions au sein du concert des nations. Des réactions caractérisées par une jubilation et soulagement dans les pays occidentaux, qui tranche avec la désolation et inquiétudes dans de nombreux Etats du Sud.
Le sixième chapitre de cet ouvrage est certainement le plus capital pour les africains. Il traite des leçons à tirer par le continent après la mort de Kadhafi. Cinq au total. Dans un premier temps, la destinée tragique des leaders panafricanistes qui « meurent de façon violente aux mains de commanditaires non africains, ou à la suite d’opérations pilotées par des structures non africaine ».
Ensuite la marginalisation politico-diplomatique de l’Afrique pendant la crise libyenne. Afin que cette situation ne se répète pas, « il faudra désormais plus que par le passé, que les africains se battent de toutes leurs forces, de façon unie, pour accéder au statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies avec droit de véto », précise le Pr Pondi, avant d’ajouter qu’il « faut surtout qu’au préalable, une véritable doctrine africaine de géopolitique et de géostratégie puisse accompagner et conforter cette présence qui symbolisera la reconnaissance des positions politiques d’un milliard d’humains comme ayant droit de cité dans la marche du monde ».
Troisième leçon, la nécessité d’une nouvelle stratégie de financement de l’intégration. Car Mouammar Kadhafi était le principal bailleur de fonds de l’Union africaine. Suivi de l’urgence d’une approche éducative axée sur l’affermissement de l’unité africaine et le passage d’une sécurité militaire à une sécurité alimentaire, culturelle et environnementale.
Le Pr Jean-Emmanuel Pondi est aujourd’hui à son 14ème ouvrage. L’actuel secrétaire général de l’université de Yaoundé I a reçu en début d’année le prix de l’universitaire camerounais le plus prolifique de l’année 2011 avec trois ouvrages. Parmi lesquels, « Repenser le développement à partir de l’Afrique » et « Redécouvrir Yaoundé. Une fresque historique et diplomatique de la capitale camerounaise ».

Source : quotidienmutations.info

 

 

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Wade invité à s’expliquer sur 2 milliards du Sénégal retrouvés en Côte d’Ivoire.

26 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Wade invité à s’expliquer sur 2 milliards du Sénégal retrouvés en Côte d’Ivoire.

wade

L’examen du projet de loi de finances rectificatives 2012 a permis de mettre à nu une gaffe de Me Wade. Les deux milliards alloués à l’Assemblée Nationale lors de son magistère ont été retrouvés en Côte d’Ivoire. Les députés demandent des explications

«Ces deux milliards destinés à l’Assemblée Nationale ont servi à acheter des véhicules pour la Côte d’Ivoire. Il faut nous faire le point sur l’état d’exécution de ces décrets. Et puis le Premier ministre doit passer à l’Assemblée nationale pour expliquer ces actes», demande le député Imam Mbaye Niang dans Wal Grand Place

Claude André Coly 

Source : Lynxtogo

 

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Dlamini Zuma écrit à la CPI et fait de la libération de Laurent Gbagbo une priorité.

26 Octobre 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Dlamini Zuma écrit à la CPI et fait de la libération de Laurent Gbagbo une priorité.

Nkosazana Dlamini Zuma

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La diplomatie pragmatique et préventive, telle que prônée par la toute nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine, est en train de prendre corps et passe à la vitesse supérieure. Les grands dossiers, tels que la crise malienne, la crise en Rdc, la crise au Soudan, et naturellement, celui du célèbre prisonnier de la Haye, Laurent Gbagbo, sont dans la besace de Dlamini Zuma. Qui donne des signaux forts, et non des moindres, depuis son investiture officielle le lundi 15 octobre 2012, à la tête de l’Union. Et en termes d’actions tangibles, Outre le mini sommet qu’elle a convoqué sur la crise malienne, qui a lieu en terre malienne, vendredi 19 octobre 2012, la première personnalité de l’Ua va plus loin. Le règlement de la crise ivoirienne, notamment le contour de l’incarcération de Laurent Gbagbo et les relents politiques liés à cet état de fait, dans la stabilité et le retour de la paix, sont, tout autre dossier brûlant dont elle s’est saisie avec diligence. Une prérogative que s’est octroyée Mme Zuma, sur laquelle revient François Soudan, éditorialiste à Jeune Afrique, sur les ondes de Rfi. Selon le confrère, en faisant sienne la crise ivoirienne, la présidente s’est attachée les services de plusieurs chefs d’Etats africains, y compris ceux qui seraient encore réticents, pour constituer un groupe de pression qui va peser de tout son poids, en faveur de la libération de Laurent Gbagbo. Toujours selon l’éditorialiste, la matriarche africaine s’est attelée en amont, à envoyer un courrier aux juges de la Cpi. Pour leur décliner sa vision de la crise, assortie de propositions, dont ils doivent tenir compte, dans le rendu du verdict du 30 octobre prochain.

 

A en croire François Soudan, qui prétend ne pas être imprégné du contenu total de la missive, mais qui assure avoir eu une idée de la partie liminaire dudit courrier, Dlamini Zuma s’est voulue très formelle dans le règlement de la crise qui secoue la Côte d’Ivoire. Et, écrit-elle en substance : «Sans m’ériger en Avocate défenseur de M. Laurent Gbagbo, encore moins m’immiscer dans les affaires judicaires qui ne sont pas de mon ressort, en tant que première responsable de l’Institution africaine, je prie le collège des juges de s’approprier mes propositions. Etant attendu que la réconciliation en Côte d’Ivoire est étroitement liée à la libération du chef de l’ex-régime». Pour lui, le fait que Dlamini associe à son projet, plusieurs chefs d’Etat, n’est ni moins ni plus une volonté avérée de la Sud-Africaine, d’éteindre tous les brasiers qui consument l’Afrique et freinent son développement. Et dans le répertoire, figurent les plus influents. Qui ne sont autres que Jacob Zuma, Goodluck Jonathan, le Ghanéen John Dramani, le Béninois Yayi Boni, pour ne citer que ceux-là. Et le moins qu’on puisse dire, la nouvelle dirigeante ouvre une nouvelle ère diplomatique, dans le mode de gestion concrète des crises qui minent l’Afrique. Elle qui ne cesse de clamer, haut et fort, et avec fermeté, citant Patrice Lumumba, que l’Afrique n’est «ni française ni russe ni portugaise ni américaine », mais bien africaine. Réputée rigoureuse et efficace, Dlamini Zuma, a largué cette mise en garde : «Nos décisions ne seront facteurs de changement que si elles sont appliquées. Il faut des solutions africaines aux problèmes africains». De célèbres phrases prononcées au cours de la cérémonie d’investiture, qui magnifient celle dont la débauche d’énergie en faveur de Laurent Gbagbo, est une réalité, et qui ne ménage aucun effort pour faire appliquer sa vision. Un pari qu’elle est en phase de gagner. Une belle leçon à inculquer aux avatars de l’affranchissement de l’Afrique, adeptes de l’afro pessimisme, qui militent en faveur de l’asservissement de tout un continent.

 

Marcel Dezogno LG 

Source :Lynxtogo

 

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