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ESSAI: HYPOTHÈSE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE ÉQUILATÉRAL » DE ROGER GABRIEL NLEP .
L’HYPOTHESE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE ÉQUILATÉRAL » DE ROGER GABRIEL NLEP (Par M. le Professeur Albert MANDJACK).

Professeur Albert MANDJACK
Pr. Roger Gabriel Nlep, auteur des concepts: « village électoral » et « triangle équilatéral » dont les cônes se partageraient le pouvoir au détriment des autres peuples camerounais.
L’HYPOTHESE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE EQUILATERAL » DE ROGER GABRIEL NLEP
AUTEUR : Dr. Albert Mandjack, vice doyen chargé de recherche et de la Coopération université de Douala.
En 1990/1991, au plus fort de la mobilisation autour de la transition démocratique, Roger Gabriel Nlep, alors professeur de droit public à l’Université de Yaoundé, se signale sur la scène politique nationale et à la communauté intellectuelle en évoquant et en fustigeant lors d’un débat télévisé, l’existence d’un « triangle équilatéral » dont les cônes se partageraient le pouvoir au détriment des autres peuples camerounais. Il a aussi, à d’autres occasions, constatant les menaces fortes qui pesaient sur les autochtones, devenus minoritaires dans leurs régions d’origine, proposé l’instauration du « village électoral » comme solution devant permettre la bonne expression et le plein épanouissement de toutes les composantes ethniques du Cameroun. L’auteur de ces concepts n’a pas pu, faute de temps , je suppose , submergé qu’il était , par le travail administratif dans les Universités d’Etat, les développer pour en livrer une explication cohérente , claire et unique. Toutefois ,des discussions que nous avons souvent eues et des rares fois qu’il a eu à revenir sur ces concepts , nous pouvons sans trahir sa pensée , vous livrer son idée du triangle équilatéral, objet des développements qui suivent.
Roger Gabriel Nlep estime en effet que, depuis l’indépendance et même depuis l’autonomie interne , trois groupes confisquent le pouvoir au Cameroun soit en se le partageant (ce qui est plus fréquent ) soit en se succédant à ces mêmes responsabilités( par rotation ). Ces groupes réduisent les autres soit à la marginalisation totale soit à leur servir d’appoint dans leur prétention à demeurer éternellement au pouvoir. Ces groupes sont : les ressortissants du Grand Nord (appelons- les Nordistes pour les besoins d’analyse ), les Fang-Beti et les Grassfields (habitants des Hauts Plateaux de l’Ouest ou Highlanders ).Ces groupes reliés entre eux, forment un triangle , pas nécessairement équilatéral. Une présentation sommaire desdits groupes nous permettra de mieux discuter la thèse du pouvoir confisqué de Roger Gabriel Nlep.
1-Les Nordistes :
Il s’agit là d’un ensemble hétérogène constitué des populations de l’Extrême nord , du Nord et de l’Adamaoua . Ce groupe se compose de plusieurs nationalités : les Arabes, les Peuhl ou Foulbé, les Bororo , les Soudanais eux-mêmes subdivisés en plusieurs ethnies (Mboum , Baya , Mousgoum, Moundang ,Kotoko,Massa, Matakam , Dourou, Koutine ,Toupouri, etc )
Ce groupe est aussi hétérogène quant à la foi : on y trouve les musulmans, les chrétiens et surtout les animistes.
Pendant longtemps, ce groupe a connu une homogénéité politique du fait de la domination imposée par l’élite musulmane et du fait que le premier président de la république en était ressortissant .Jusqu’en 1992, on y avait jamais trouvé une pluralité ni de candidatures ni de partis politiques. Depuis 1992, plusieurs partis politiques y mènent une activité normale, mais toujours avec cette tendance au parti dominant
2-Les Fang-Beti :
Cet ensemble est constitué de peuples Pahouins qui partagent tous une certaine parenté de langue . On y trouve : les Fangs, les Ntoumou, les Boulou, les Eton, les Ewondos , les Manguissa, les Yebekolo , les Yezoum , les Nanga-eboko , les Mveles , les Bamvele, etc
Par la proximité, les mixages et l’évangélisation, des peuples voisins ont facilement été intégrés dans cet ensemble : les Makas , les Sanagas, etc
Ce groupe est totalement converti au Christianisme. Politiquement hétérogène , ce groupe a été dominé pendant longtemps par les formations politiques suivantes : le Bloc Démocratique du Cameroun (BDC ) et par la suite, les Démocrates Camerounais de Mbida, le Mouvement d’Action Nationale de Charles Assale dans le Ntem, l’Union Sociale Camerounaise de Okala Charles dans le Mbam, l’ Union des Populations du Cameroun (UPC ) dans le Dja et Lobo , l’Union Camerounaise (UC ) et toutes les formations politiques qui lui ont succédé depuis les années 1961.
3-Les Grassfields( ngrafi ) :
Ce groupe se constitue des peuples de souche Tikar qui se sont installés progressivement sur les Hauts plateaux de l’Ouest Cameroun. Ils se retrouvent aujourd’hui dans les provinces de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Cette appellation unificatrice n’est ni péjorative ni falsificatrice : elle est tout simplement l’appellation originelle que les Allemands avaient donnée à ces peuples qui partageaient la même culture , avaient même origine et habitaient le même espace. La division de ce peuple à la suite de la première guerre mondiale a créé l’illusion d’une diversité de peuples. Il s’agit donc d’une nationalité dont les sous-groupes constitutifs sont les Bamoun, Bamiléké, Bafut, Bamenda , Meta , Banso , etc
Ce peuple comprend les Chrétiens , les Musulmans et les Animistes.
Ce peuple a connu une certaine hétérogénéité politique jusqu’à présent. l’UPC, le Kamerun National Congress (KNC) , le Kamerun National Democratic Party ( KNDP) , les Paysans Indépendants ,le Front Populaire pour l’Unité et le Progrès (FPUP ) , l’UC , le Cameroon United Congress (CUC) , et ses successeurs ; récemment , le Social Democratic Front (SDF) , L’ Union Démocratique Camerounaise (l’UDC) , L’Union des Forces Démocratique du Cameroun ( l’UFDC) , etc.
.La situation de ce groupe a été rendue plus complexe à cause de la double colonisation qu’il a subie : dès 1916 en effet, cette nationalité a été soumise à l’administration britannique et française. Cela a conféré des trajectoires parallèles aux populations du même groupe à telle enseigne qu’au sortir de la colonisation, ce groupe se comportera souvent comme pluriel et parfois comme unique . Comme pluriel, le groupe ngrafi pourra dans sa variante anglophone englober ou non d’autres groupes ethniques . Et par là même, prendre son autonomie par rapport au groupe ngrafi francophone .
Cette hypothèse de confiscation de pouvoir par quelques groupes para ethniques, aussi séduisante ou scandaleuse qu’elle puisse paraître, exige d’être vérifiée pour que l’on sache s’il s’agit d’une simple coïncidence ou d’une stratégie savamment montée. Mais si cette confiscation est avérée, il faudrait en déceler les fondements, et pouvoir en livrer une explication intelligible et plausible.
En effet, si l’hypothèse de confiscation de pouvoir se comprend aisément de 1966 à 1991 quand un seul parti politique est autorisé au Cameroun, elle devient problématique avant et après cette période, compte tenu du multipartisme ambiant. Si donc, ce n’est pas un parti politique qui confisque le pouvoir, qu’est-ce qui peut inciter à parler de confisqué ? Les principaux dirigeants du pays sont-ils de la même religion, de la même secte ou de la même génération ?
Roger Gabriel Nlep semble accorder une importance réduite à tous ces facteurs et privilégie l’appartenance au groupe ethnique. En ces moments où la communauté internationale semble mettre un point d’honneur à juger les Etats sur quelques paramètres qui conditionnent leur admission dans le cercle de nations « civilisées » , il semble urgent de revisiter cette théorie de Roger Gabriel Nlep, pour en déceler la pertinence. L’intérêt du sujet semble renforcé quand on observe les gesticulations et la fébrilité du parti au pouvoir ces derniers temps .
Aussi, pour ne pas nous éloigner de la pensée de l’auteur, nous présenterons les principaux dirigeants, nous essayerons de voir s’ils proviennent des mêmes groupes cités par le défunt professeur. Nous essayerons de nous trouver une explication à cela et nous en ferons une petite lecture critique. Pour ce faire, notre approche se voudra descriptive et analytique.
I- LA CURIEUSE SUCCESSION DES MEMES GROUPES AU POUVOIR DEPUIS L’AUTONOMIE INTERNE.
Faire une présentation exhaustive des principaux dirigeants du Cameroun exigerait sans doute beaucoup plus de temps et d’espace.. Par conséquent, nous ne ferons pas du « Ngayap » qui reprenait pour son compte Birnbaum . Nous ne ferons même pas un détours vers le secteur économique pour voir , qui en dernier ressort , tient les cordons de la bourse ( ou pour reprendre Karl Marx, qui détermine le politique .) .Pourtant, ce détours aurait pu nous renseigner sur les différentes alliances qui se nouent avant , pendant et après les élections et dont les différents termes de change sont :impasse fiscale, pause fiscale, financement des campagnes électorales, financement de la machine de fraude ( organisation des charters , achats des électeurs ,etc.). Pour le moment,nous nous en tiendrons aux trois principaux personnages du régime : le chef de l’Etat, le Président de l’Assemblée Nationale et le premier ministre pour démontrer qu’il y a confiscation du pouvoir par les composantes du triangle équilatéral. L’on pourra à l’occasion , étendre nos investigations aux fonctions de Vice Présidents et de Vice Premier Ministre pour voir dans quelle mesure leur occupation obéit à la logique du triangle équilatéral. Il est constant que , dans un Régime présidentialiste, d’autres ministres, par leur proximité avec le Chef de l’Etat, leur longévité au pouvoir , ont pu avoir , à un moment ou à un autre , de l’ascendant sur le Premier Ministre . Mais , même en étendant l’étude de ce « triangle équilatéral » à toute la classe dirigeante, la logique de confiscation de pouvoir décriée par Roger Gabriel Nlep sera confirmée .
A- LA SUCCESSION DES RESPONSABLES A CES TROIS FONCTIONS
Il s’agit d’une présentation quasi chronologique à ces différentes responsabilités. Au passage, nous mentionnerons leurs familles politiques et leurs groupes ethniques ; cela nous permettra de mieux apprécier la thèse de la confiscation du pouvoir.
1-A la Présidence de la république
Si c’est la fonction de chef des l’Etat qui va nous intéresser, nous ne manquerons pas de souligner qu’à la période la fédération, le Cameroun a connu la fonction de Vice Président à coté de celle de Président de la république.
a- les Présidents de la république
Le Cameroun en a eu deux depuis 1960 : Ahmadou Ahidjo et Paul Biya.
Le premier , membre du BDC, a été à l’origine du groupe parlementaire Union Camerounaise( UC ) en 1956. Il transforme ce groupe en parti politique en 1958. Il fonde l’Union Nationale Camerounaise (UNC ) en 1966 et dirige le pays jusqu’en 1982. Tout naturellement, il est ressortissant du Grand Nord.
Le second est un haut fonctionnaire dont la carrière se déroule en totalité à la présidence de la République (au cabinet civil d’abord et ensuite au secrétariat général de la présidence de la république). Dès 1975, il est désigné Premier Ministre jusqu’en 1982 quand il accède à la magistrature suprême. Successivement membre de l’UC et de l’UNC, il fonde le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC ) en 1985 lors du congrès de l’UNC . Il est Yezoum chez les Boulou.
b-Les Vice Présidents de la République
Le Cameroun en a eu deux : John Ngu Foncha et Solomon Tandeng Muna. Tous sont ngrafi anglophones du Nord Ouest. Pendant la période de la fédération, le Vice Président devait être d’un Etat fédéré différent de celui du Président de la république. Comme le Président de la république était du Cameroun Oriental, le Vice Président ne pouvait être que du Cameroun Occidental. Si le premier était du KNDP, le second avait déjà adhéré au parti unique, Union Nationale Camerounaise (UNC).
2-Les présidents de l’Assemblée
Deux situations se présentent à ce niveau : les présidents au niveau national et ceux qui le sont au niveau des entités fédérées.
a- Au niveau de l’ensemble national
Seront pris en compte à ce niveau les présidents de l’Assemblée fédérale et les présidents de l’Assemblée Nationale depuis l’instauration de l’Etat unitaire en 1972.
Le 11 mai 1962, Marcel Marigoh Mboua est élu président de l’Assemblée Nationale Fédérale. Ressortissant de l’Est Cameroun, il est du parti des démocrates Camerounais et facilement assimilable au groupe fang-beti. Il est secondé par Lifio Carr, un côtier du South-West de la région de Victoria. Les deux sont reconduits aux mêmes fonctions le 26 avril 1964. Marigoh Mboua revient en le 19 juin 1970 comme président mais cette fois-ci, il est secondé par Ndeley Stephen, un Anglophone du South- West.
Solomon Tandeng Muna est élu président de la toute nouvelle Assemblée Nationale du Cameroun le 14 juin 1973. Il est Ngrafi de la Momo. Il est secondé par Mayi Matip Théodore. Ce tandem sera reconduit en 1978 et en 1983. Fonka Shang Laurence succèdera à Tandeng Muna au perchoir jusqu’en 1992 ; il est aussi Ngrafi. Dès 1992, Cavaye Yeguié Djibril remplacera Fonka et occupe encore cette fonction jusqu’à ce jour .
b- Au niveau des Etats fédérés
Les nuances peuvent être introduites pour distinguer la période de l’autonomie interne de la période qui suit l’indépendance ; une autre différence peut être observée entre les deux Etats fédérés.
b 1-Dans la partie sous domination anglaise
Nous ne mentionnerons pas les speakers de l’Assemblée législative du Cameroun Occidental ( Effiom de la Manyu ou Paul Kale du Fako ) car il était établi dans cette assemblée que le Speaker ne pouvait provenir de la même région que le Premier Ministre . Et comme le Premier Ministre était toujours ngrafi , le speaker ne pourra plus appartenir au même groupe.
b 2- Dans la partie sous domination française
Dès 1946-1947, l’Assemblée Représentative du Cameroun (ARCAM) est mise en place. Cette Assemblée est présidée jusqu’en 1952 par les Européens . Après le passage de Paul Soppo Priso de 1952 à 1956 à la tête de l’ATCAM, le Cameroun retrouve avec l’autonomie interne la logique du triangle équilatéral :
Le 28 janvier 1957, Ahmadou Ahidjo est élu président de l’Assemblée . Ressortissant du Nord Cameroun, il est membre du groupe parlementaire Union Camerounaise. Il sera remplacé le 10 mai 1957 par Jules Ninine. Ce dernier, bien qu’étant Antillais, appartient à la région Nord Cameroun et au groupe parlementaire UC. . Le 13 octobre 1958, il est remplacé par Daniel Kemadjou Il est du groupe politique des Paysans Indépendants et appartient à la nationalité Ngrafi. Son successeur s’appelle Jean Baptiste Mabaya , membre du groupe des Démocrates Camerounais , il est ressortissant de l’Est Cameroun. Il est élu le 13 octobre 1959. Par un jeu d’assimilation et d’intégration, on le mettrait volontiers dans le groupe Fang-beti. ( encore que par ses origines Baya, il aurait des affinités avec le groupe nordiste ).
Le 17 mai 1960 ,Kemayou Louis est élu président de l’Assemblée Nationale. Il est Ngrafi .Par la transformation de cette Assemblée le 10 octobre 1961 en Assemblée législative ( du Cameroun Oriental) , il en devient le premier Président .(son premier vice-président est Moussa Yaya). Ce tandem est reconduit le 16 juin 1965 .Tous sont membres de l’UC.
El Hadj Sanda Oumarou est élu président de l’Assemblée Législative le 7 juin 1970. Ressortissant du Grand Nord , il est membre de l’UNC et est secondé dans sa tache par un Ngrafi du nom de Ngako Kamkoumi .
3-LES PREMIERS MINISTRES
Cette fonction sera pourvue sous l’autonomie interne, dans les Etats fédérés et dans l’Etat unitaire.
a- les premiers ministres de l’autonomie interne
En 1957 ,Emmanuel Mbella Lifafe Endeley est désigné premier ministre du Southern Cameroon. Il est Bakweri de la région de Victoria et appartient au KNC .Le 10 mai 1957 André Marie Mbida est désigné Premier Ministre du Cameroun sous administration française. Il est le Président fondateur du parti des Démocrates Camerounais et appartient à la nationalité Fang-Beti.
Le 18 février 1958, Ahmadou Ahidjo , ressortissant du Grand Nord et président fondateur du parti politique Union Camerounaise ( UC) est nommé Premier Ministre.
Le 30 janvier 1959, John Ngu Foncha du KNDP devient Premier Ministre . Il est ngrafi.
b-les premiers ministres du Cameroun oriental
Le 16 mai 1960, Charles Assalè, Boulou de la région d’Ebolowa, et donc appartenant au groupe Fang-Beti et membre du mouvement politique MANC est nommé Premier Ministre. Après la réunification , il sera maintenu au poste de Premier Ministre, mais de l’Etat du Cameroun Oriental. Le 18 juin 1965, Ahanda Vincent, ancien démocrate ayant adhéré à l’UC, est désigné Premier Ministre . Il appartient au groupe Fang-Beti.
En Novembre 1965, Ahanda démissionne de ses fonctions et est remplacé par Simon Pierre Tchoungui, Ewondo de Ngoumou et membre de l’UC. Il restera en place, jusqu’en 1972.
c- Les Premiers Ministres du Cameroun Occidental
De 1959 à 1965 ,John Ngu Foncha sera Premier Ministre au Cameroun Occidental. Il sera remplacé en 1965 par Augustine Ngom Jua. Ce dernier est de Fundong ; ngrafi et membre du KNDP comme Foncha. En 1968, Tandeng Muna, ngrafi et co-fondateur avec Egbe Tabi du Cameroon United Congress est nommé. Naturellement, il est de l’UNC.
d- Les Premiers Ministres de l’Etat unitaire
En 1975, Paul Biya, Yezoum ou Boulou est nommé Premier Ministre. Il restera en place jusqu’en 1982.En 1982, Bello Bouba Maigari le remplace pour peu de temps .Il cèdera sa place à Ayang Luc en 1983. Tous deux sont ressortissants du grand Nord .
Quand cette fonction est restaurée , elle reviendra toujours à un nordiste, Sadou Hayatou.
Après les premières élections pluralistes à l’Assemblée, Achidi Achu, un ngrafi de Santa , non loin de Bamenda, sera désigné Premier Ministre. En 1997, c’est Peter Mafany Musongue qui assume ces responsabilités ; il est Bakweri. Après les élections présidentielles de 2004, Chief Inoni Ephrem est désigné Premier Ministre .
e- Les Vice Premiers Ministres
Le Cameroun en a eu six : Ahmadou Ahidjo, Njiné Marcel, Gilbert Andze Tsoungui, Niat Njifendi, Amadou Ali et Jean Nkuete.
Le premier a été désigné au gouvernement de Mbida. Njiné Marcel l’est devenu au gouvernement du 20 février 1958. il a été reconduit au gouvernement du 18 juin 1959. Gilbert Andze Tsoungui et Niat Njifendi ont été nommés après les élections de 1997. Les deux derniers ont été désignés après les élections présidentielles de 2004( Ahmadou Ali ) et législatives de 2007( Jean Nkuete ). De ces six, trois sont ngrafi, deux sont ngrafi, et un est fang beti.
B-ESSAI D’EVALUATION
Les deux chefs de l’Etat que le Cameroun a eus jusqu’alors font partie intégrante du « triangle équilatéral. ». Il en est de même des Vice Présidents.
Au niveau des Présidents de l’Assemblée, si les speakers de l’Assemblée du Southern Cameroon étaient du Sud de cette région, donc n’appartiennent pas au fameux triangle, tous les autres, en dehors des ressortissants de l’Est, appartiennent aux groupes du triangle équilatéral. Concrètement, sur dix présidents d’assemblée qui nous ont intéressé, 4 sont Nordistes, 4 sont Ngrafi et deux sont de l’Est, mais du groupe parlementaire des Démocrates .Leur appartenance à ce groupe parlementaire et leur proximité ethnologique avec le groupe fang beti les intègre donc au sein de celui-ci. Et même s’ils n’étaient rattachés à aucun de ces groupes, leur présence serait tout simplement cette « exception qui confirme la règle »
Sur 16 Premiers Ministres, seuls trois sont choisis hors du triangle équilatéral de Roger Gabriel Nlep. On peut même s’amuser à dire que les deux derniers doivent leur nomination autant au cri de cœur du Professeur Nlep qu’aux marches Sawa . Dans l’Etat du Cameroun Oriental, tous les responsables nommés à ces trois fonctions appartiennent au triangle équilatéral. Dans L’Etat du Cameroun Occidental, tous les Premiers Ministres sont ngrafi. Les speakers se recrutaient dans le Sud ( comme tous les premiers ministres étaient du Nord) en vertu d’un principe qui voulait que le premier ministre et le président de l’assemblée ne soient pas issus de la même région Ces quelques tendances , tirées des trois principaux piliers du régime devraient être confirmées si on étendait l’échantillon à tous les membres du gouvernement, aux groupes parlementaires, aux commissions parlementaires, aux responsables des entreprises publiques, aux différentes chambres de commerce, d’agriculture, etc.…
Mais l’éminent homme de science qu’était Roger Gabriel Nlep ne pouvait pas , sur la base d’une simple lecture des faits , s’insurger comme il le fit ce soir à l’émission de télévision si au moins une certaine logique , objective guidait cette confiscation du pouvoir. La révolte du Professeur vient du fait que si logique il y a, ce serait plutôt une logique d’exclusion , une logique finalement anti-démocratique et donc dangereuse pour la stabilité de l’ensemble Cameroun.
II-LES FONDEMENTS POSSIBLES DU TRIANGLE EQUILATERAL DE ROGER GABRIEL NLEP
En théorie politique, les formations politiques investissent leurs candidats aux différentes élections et les vainqueurs occupent les sièges qui étaient en compétition . Quand il s’agit des élections législatives, le parti politique ou la coalition majoritaire à l’Assemblée est appelé à former le gouvernement . La situation est évidemment différente en cas de parti unique ; tous les élus étant d’un même parti politique, d’autres arguments plaideront pour la désignation à des postes de responsabilité. Il apparaît dès lors que les fondements du triangle sont d’abord politiques, qu’ils peuvent être aussi d’une autre nature, en fin de compte, ces fondements peuvent s’avérer fragiles, et donc inopérants.
A- LES FONDEMENTS POLITIQUES
Il s’agit des arguments qui procèdent de l’activité politique de la personne concernée. Il faut donc rechercher la justification d’une nomination dans le parcours politique de l’individu. Ce parcours va être exploré , soit dans un parti politique, soit à travers l’équation politique personnelle.
1- l’appartenance au parti majoritaire
La lecture rapide des responsabilités politiques à la tête de l’Etat nous révèle que la plupart des personnes qui ont occupé les responsabilités de Chefs d’Etat, de Présidents d’Assemblée ou de premiers ministres provenaient du parti majoritaire à l’Assemblée.
Telle est la situation des Chefs d’Etat : en 1960 en effet, Ahmadou. Ahidjo, membre de l’Union Camerounaise, formation majoritaire à l’Assemblée Nationale, était seul candidat ; c’est tout naturellement qu’il a gagné.
En 1982, le Cameroun est depuis 16 ans dans le système du parti unique . Paul Biya est Premier Ministre et en vertu de la succession constitutionnelle prévue par la loi fondamentale , c’est tout naturellement qu ‘il devient chef de l’Etat .
Pour ce qui est de la situation des présidents de l’Assemblée, si l’appartenance au parti majoritaire continue à être l’élément fondamental qui conditionne la nomination, de nombreuses exceptions surgissent.
La situation des premiers ministres souffre de peu d’écarts , l’orthodoxie en la matière est généralement respectée .
2- Autres arguments politiques
Nous pourrons noter rapidement que certaines nominations ont plus obéit à la logique régionale et/ou au calcul politique .
a- la logique régionale
Une observation minutieuse des nominations de ces trois personnages que nous avons choisi d’étudier nous montre qu’ils sont toujours choisis dans les régions différentes. Il y a donc une prise en compte certaine de la donne régionale dans les nominations.
Cela peut expliquer la nomination des personnages provenant des partis minoritaires à l’Assemblée ou des régions n’ayant pas voté pour le parti au pouvoir.
b- la logique du calcul politique ou l’option stratégique.
L’on évoquera cette logique quand l’on espère des gains politiques évidents dans la nomination d’un personnage. Cette nomination est stratégique car elle sort des canons habituels qui conditionnent les nominations à ce type de responsabilités. C’est dans ce sens qu’il faut interpréter la nomination d’Assale comme Premier Ministre en 1960 . L’on peut aussi classer dans ce registre la nomination de Ahanda Vincent de Paul comme Premier Ministre le 18 juin 1965 . Les nominations de Simon Achidi Achu, Peter Mafany Musongue, Chief Ephrem Inoni peuvent aussi être classées de stratégiques dans ce sens qu’elles ne s’imposaient pas . Dans chaque parti politique, il y a une sorte de préséance qui veut que, quand le numéro un (1) est Président de la République, le second doit conduire le gouvernement et le troisième se retrouver soit à la tête de l’Assemblée soit à la tête du parti au pouvoir quand cette fonction est incompatible avec les premières citées . Or dans les cas précités, si Achidi Achu était membre du bureau politique du RDPC au moment de sa nomination, il n’ appartenait pas au cercle fermé des premiers décideurs. Peter Mafany Musongue n’était même pas membre du Comité Central du parti au pouvoir. Chief Inoni Ephrem était un grand commis de l’Etat au moment de sa nomination , il ne faisait pas partie des dirigeants du parti. Ces précisions démontrent à souhait que leur nomination n’obéissait qu’à la logique du calcul politique.
B- AUTRES FONDEMENTS DU TRIANGLE EQUILATERAL
En dehors de ces fondements politiques, qui ne parviennent pas à nous servir une explication valable et globale sur la succession des mêmes groupes aux plus hautes responsabilités de l’Etat pendant 50 ans, peut-on envisager d’autres pistes ? La réponse à cette question peut nous conduire à explorer les pistes de la démographie et l’impact de l’histoire des peuples qui sont associés ou non au pouvoir. Ce détours est important surtout quand on se rappelle que sous le parti unique et en régime présidentialiste, le Président de la république concentre tous les pouvoirs entre ses mains. La seule activité politique dans ce type de régime est l’allégeance au Chef de l’Etat.. Et comme ce régime a été connu au Cameroun pendant près de trois décennies, il est judicieux d’envisager ces pistes.
1-L’argument démographique
L’on pourrait mentionner cet argument pour justifier le triangle de NLEP. Les recensements de 1976 et 1987 ont en effet cité comme les plus peuplés du Cameroun , les groupes ethniques ci-après : bamileke, fang-beti, basaa-mpoo , etc. l’on trouverait donc normal que les groupes les plus peuplés soient représentés aux hautes sphères de l’Etat . Le premier groupe ethnique est largement représenté parmi les personnages nommés : 6 Présidents d’Assemblées et 4 Premiers Ministres . Le deuxième groupe a déjà eu 1 Président de la république, 6 Premiers Ministres . Cet argument révèle ses limites au moins à deux niveaux : les ressortissants des ethnies minoritaires ont déjà été nommés alors que les ressortissants des ethnies dites majoritaires sont curieusement absents de cette liste .
La difficulté majeure que rencontre le paramètre de la démographie réside dans la rareté des données statistiques : les derniers résultats de recensement disponibles sont ceux de 1987. l’autre difficulté réside dans la méconnaissance des réalités ethniques du pays. Plus d’une fois, l’on a entendu des gens affirmer que les kirdis sont les plus nombreux du pays. D’autres évoquent les toupouris. Or, ce que ces gens ne savent pas, c’est que le terme kirdi indique tous les peuples non musulmans du Nord Cameroun. Cet ensemble composite se constitue de plusieurs dizaines de groupes ethniques. D’autres créent même des groupes ethniques imaginaires pour relativiser la prétention de certains à être aussi nommés : tantôt l’on présente les anglophones , tantôt l’on parle des mbamois comme groupes ethniques .
L’argument démographique est donc important mais pas déterminant. Il faudrait peut-être explorer la piste de la culture politique des peuples camerounais et surtout leur relation au pouvoir pour comprendre si en fin de compte il y a des peuples des gouvernants et d’autres prédisposés à être gouvernés éternellement.
2-le poids de l’histoire politique des peuples camerounais.
Dès le début de l’entreprise coloniale en 1884, les peuples camerounais se sont déterminés par rapport à ce pouvoir, qui en plus, était étranger. Cela peut , peut-être , expliquer leur proximité ou leur éloignement des postes de pouvoir
a- les ethnies favorables au pouvoir.
Accueillis par les duala , les Allemands ont trouvé une belle hospitalité chez les Elog mpoo où ils se sont établis à Marienberg ( non loin de Mouanko), à Lobetal et à Edéa. Ils ont trouvé que les peuples du plateau central ( la région de Yaoundé ) étaient hospitaliers. Certes, la révolte et le ralliement de Martin Paul Samba à Douala Manga Bell aurait pu susciter la méfiance de l’administration coloniale à l’endroit des boulou ; mais le « réalisme politique » d’Assale Charles a pu inverser la tendance.
Même la fronde de Mbida André Marie, après son renversement comme chef de gouvernement, n’a pas pu entraîner les eton dans l’hostilité ouverte au gouvernement en place.
Les Français et les Anglais qui prennent le relais dès 1916 feront aussi une appréciation différenciée des peuples camerounais. Tout comme les Allemands, ils vont s’appuyer sur l’organisation traditionnelle pour mieux assurer leur présence : cela explique leur compréhension et même leur admiration pour les peuhls (dominateurs des peuples du Nord Cameroun) et les aristocraties de l’Ouest Cameroun. Telle a été aussi l’attitude des Britanniques qui dans leur système « d’inderect rule », ont laissé les anciens dignitaires dirigé leurs anciennes communautés ethniques. Dès la colonisation par conséquent, les bases du triangle équilatéral étaient déjà posées .
b-les ethnies jugées hostiles au pouvoir
Après avoir accueilli avec joie les Allemands , les duala vont devenir moins enthousiastes pour au moins trois raisons : la répression du roi et des populations de Bonaberi , l’expropriation des terres du plateau Joss et l’exécution du roi Rudolf Douala Manga Bell , et les conséquences liées à la longue cohabitation entre les Allemands et les duala .
Après les duala, les basaa ont été le deuxième groupe à montrer son hostilité à la présence d’une administration étrangère. Ils se sont opposés à la pénétration coloniale, obligeant les nouveaux venus à contourner par l’océan pour remonter par la Sanaga . Ils se sont illustrés dans les revendications d’un statut favorable aux indigènes à travers leur implication massive dans le syndicat USCC et dans le parti politique UPC . Cela explique-t-il le transfert de la capitale du pays de Douala à Yaoundé ? Ou devons-nous croire à cent pour cent aux arguments liés à la géographie pour comprendre ce déplacement ?
Les kirdis ont aussi connu cette marginalisation tant il est vrai que, dominés par les peulhs et les ethnies islamisées, ils n’avaient que très peu de contacts avec l’administration coloniale. En se servant des structures administratives léguées par Ousmane Dan Fodio et son lieutenant Adama, l’administration coloniale a entériné la domination de ces peuples par les anciens dominants.
c-le paradoxe des populations de l’Ouest.
Cette classification des peuples hostiles et des peuples favorables à l’administration coloniale peut paraître caricaturale pour ce qui est des peuples de l’Ouest. En effet, après l’hostilité du roi Njoya à la pénétration coloniale , les bamoun ont tellement entretenu de bonnes relations avec l’administration coloniale, que même l’activisme de Félix Roland Moumié à la tête de l’UPC , n’a pas réussi à troubler.
Les autres ngrafi francophones,( les bamileké) ont connu aussi un parcours controversé. Le retournement de Djoumessi Mathias par l’administration coloniale, a entraîné l’alignement de tous les chefs traditionnels derrière les positions de celle-ci. En même temps, la forte implication de la diaspora bamileké dans les revendications et dans les mouvements nationalistes, en a fait un peuple hostile. Cette dualité de l’attitude des bamileké a eu comme conséquences leur association « mesurée » au pouvoir.
Les ngrafi anglophones se sont aussi illustrés dans un premier temps par leur opposition aux thèses de l’administration coloniale , mais quand le Cameroun sous domination française est devenu indépendant le 1é janvier 1960, cette position en a fait des partenaires incontournables des nouveaux gouvernements en place à Yaoundé. Et du coup, ce sont les ressortissants du Sud de cette région qui sont devenus hostiles au pouvoir. Seule l’émergence du parti politique SDF a pu inverser les tendances .
Ce petit détours à travers les relations que les peuples camerounais ont entretenu avec les différents pouvoirs en place révèle qu’il s’est établi une typologie des&nb
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La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 1
ADALBERT OWONA
La naissance du Cameroun (1884-1914)...
La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 2
La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 3
Source: Magazine - Les Cahiers de Développement du Droit
LA CONAC (Commission nationale anti-corruption) A LA RECHERCHE DES VOLEURS DU CONSULAT GENERAL DU CAMEROUN A PARIS.
LA CONAC (Commission nationale anti-corruption) A LA RECHERCHE DES VOLEURS DU CONSULAT GENERAL DU CAMEROUN A PARIS.

Scandale au Consulat général du Cameroun: La Conac aux trousses des diplomates camerounais à Paris suite aux fulgurances de faux au Consulat
Après des dénonciations anonymes, la Conac (Commission nationale anti-corruption) travaille actuellement sur un épais dossier de malversations financières et des accusations d’enrichissement de certains personnels diplomatiques en poste dans la capitale française.
L’annonce est aussi discrète que l’affaire sensible. Dans son édition du 05 octobre 2017, l’hebdomadaire Jeune Afrique avait annoncé que la représentation diplomatique camerounaise à Paris fait, depuis septembre de l’année en cours, l’objet d’une enquête anti-corruption de la Conac. Le journal ne révélera aucune information supplémentaire. A peine apprend-on, par le truchement d’une source, qu’en raison de graves soupçons de malversations financières et des accusations d’enrichissement personnel dont fait l’objet le consul général du Cameroun à Paris, Paul Biya, le chef de l’État camerounais a dépêché, à la mi-septembre, une importante mission coiffée par Garga Haman Adji. Une autre source confie qu’après avoir passé au crible la comptabilité de l’institution diplomatique, les manquements sont nombreux.

Scandale
On s’alarme, on s’effare. Le travail de la mission de la Conac a permis, selon nos informations d’entrer dans les cuisines du Consulat général du Cameroun à Paris.
L’on parle des décaissements sans aucune pièce comptable (notamment la prise en charge de la progéniture d’Alamine Ousmane Mey); de la surfacturation des services (prix des passeports, timbres, évacuations sanitaires et visas); de l’irrespect des normes des hiérarchies (le cas de Ketchankeu); du népotisme (recrutement d’une parente de Lejeune Mbella Mbella)…
Autre élément qui a alimenté la base de données de la mission de la Conac : la gestion opaque du compte spécial. L’équipe conduite par Garga Haman Adji ont, à en croire nos sources, voulu savoir où exactement sont logés les revenus immobiliers du Cameroun en France. Une piste a conduit les « visiteurs » au compte N° 000 37 29 38 71-(31) logé à la Société Générale, Avenue Kleber. Dans ce compte, sont versés chaque mois 5 470 euros représentant les charges d’eau, de ménage, d’électricité, de loyer et d’assurance.
L’on parle aussi d’une escroquerie financière qui a duré presque dix ans. Dans une lettre datée du 19 juillet 2017, dame Laure Minkue Owona (1ère Vice-Consul du Cameroun à Paris) réclame au total 180 000 euros (soit environ 119 millions de francs CFA) au titre de ses primes mensuelles « volées » pendant dix ans par Raphaël Galega Gana, le consul général.
Dérobade
«C’est hélas devenu une habitude, des adversaires colportent des ragots, diffament, cherchent à me calomnier en me qualifiant de tout » . Les mots sont ceux de Raphaël Galega Gana, joint au téléphone dans l’après-midi du 16 octobre dernier. Sans autre procédé, l’homme fait valoir une leçon de vie. « Je vous suggère d’aller à la Conac, votre informateur », lance-t-il véhément au bout du fil. Dans cette ligne de défense qui n’a rien de remarquable, il est loisible de souligner la logique du consul général : ne rien dire pour l’instant.
Entendu ailleurs…
Des faits, comme ceux évoqués plus haut, viennent rappeler ceux mis à la disposition de la Conac par le Mouvement «Solidarité diaspora» en décembre 2012. En ces temps-là, l’association dénonçait «la modification substantielle et unilatérale des tarifs de timbres et autres formalités préalables au service public dans les missions diplomatiques et postes consulaires en France».
Les rédacteurs de cette correspondance, abordaient aussi le service public des visas. L’on apprenait alors que les fonctionnaires du ministère des Finances et les ressources dirigeantes des missions consulaires de Paris et Marseille requièrent le versement d’une somme de 65 596 francs cfa (10 euros) à l’usager, or la réglementation fixe le timbre pour le visa à 50 000 francs cfa (76,23 euros) pour les usagers sollicitant un visa de un à 90 jours au Cameroun.
De même, s’agissant du service public du passeport à Paris, «Solidarité diaspora» rapportait qu’au lieu de 50 000 francs cfa, le requérant déboursait 65 596 francs cfa.
Source: http://www.lavoixdesdecideurs.biz
ÊTRE NOIRE, LA NOUVELLE TENDANCE AU JAPON
ÊTRE NOIRE, LA NOUVELLE TENDANCE AU JAPON
Le "B-Style"(Black style, style des noirs), ou quand
devenir noir c'est être sexy au Japon!
C'est la nouvelle tendance qui prend de l'ampleur au
Japon et surtout dans ses coins les plus branchés.
Se "noircir"(se tanner) la peau, se tresser les cheveux
comme leurs sœurs africaines. Les médias aussi s'en
raffolent! Les panneaux publicitaires et les magazines
qui ont des mannequins "noircis". Ce phénomène est né
depuis l'élection d'Ariana Miyamoto, la première
Japonaise métissée noire , miss japon 2015!
Colère à La Mecque : la sécurité du Hajj était assurée par une société israélienne
Rappel: Le 7 octobre 2013, le quotidien libanais Al-Akhbar a révélé que la sécurité du pèlerinage à La Mecque – le Hajj - est assurée depuis 2010 par la filiale d’une société israélienne de sécurité: Al-Majal G4S, dirigée par un certain Khaled Baghdadi .
G4S est une société qui intervient dans les territoires occupés en fournissant des équipements de sécurité aux colons, mais participe aux interrogatoires musclés de détenus palestiniens dans plusieurs prisons israéliennes.
Sur le papier, Al-Majal G4S appartient à une compagnie brito-danoise. Il n’empêche qu’en Israël, G4S cite d’autres activités en Arabie à Djeddah lors du transfert des pèlerins vers La Mecque. D’après le site Internet Asrar Arabiya – Secrets arabes – G4S a passé une annonce, en 2011, pour recruter des employés pour une mission de 7 jours dans la ville sainte au moment du Hajj.
G4S emploierait 44 000 personnes dans 16 pays, notamment aux aéroports de Bagdad et de Dubaï. Outre l’intérêt financier de ces contrats, G4S peut disposer des relevés d’identité de millions de pèlerins musulmans se rendant à La Mecque, y compris leur photo et leurs empreintes digitales.
Comme l’an dernier, l’assemblée générale de G4S qui s’est tenue en juin à Londres a été perturbée par des manifestants de l’organisation BDS, militant pour le boycott d’Israël. Ce genre de « publicité » n’étant bonne pour les affaires, Ashley Almanza, directeur de G4S a assuré que sa société ne renouvellerait pas son contrat avec les autorités pénitentiaires israéliennes, mais pas avant 2017. .. Ce qu’évidement personne ne croit.
Photo : La Mecque
Vidéo : Des militants de l’organisation BDS perturbant la dernière assemblée de G4S à Londres
Source : Gilles Meunier
Manière et méthode pour les autres jeunes Africains : Comment les jeunes Burkinabé ont mis en échec le coup d’état soutenu par la Franceafrique ?
Manière et méthode pour les autres jeunes Africains : Comment les jeunes Burkinabés ont mis en échec le coup d’état soutenu par la Franceafrique ?
Comment ce magnifique peuple du Burkina a mis en échec le coup d’Etat (2)
Après le peuple burkinabé, l’armée retrouve sa dignité
Difficile de savoir ce qui a emporté la décision chez les militaires. Ce qui est sur c’est qu’elle n’a pas été de soi. L’appel de Cheriff Sy, les manifestations d’opposition au coup d’Etat ont joué. Tous les officiers en poste ont été promus sous le régime de Compaoré. Mais le RSP était un régiment privilégié, avec des primes que les autres militaires n’avaient pas. En 2011, des mutineries ont éclaté dans pratiquement dans toutes les garnisons. Le RSP, fut même touché, une journée, alors que dans le reste du pays, les mutineries ont été beaucoup plus longues. Et ce sont les soldats du RSP qui ont mis fin à celle de Bobo Dioulasso la plus déterminée. Les jeunes burkinabé aimaient cette armée. Récemment, il était courant, sur la toile burkinabè de louer les soldats tchadiens qui affrontaient Boko Haram, l’opposant à l’armée burkinabè.
Lorsque la nouvelle d’une éventuelle venue de l’armée sur la capitale pour « sécuriser la population » est parvenue, les militants du Balai citoyen ont appelé à se masser aux abords de la ville pour les accueillir. La méfiance était plus grande du côté des syndicats et de la CCVC.
Le choix clair de l’armée aux côtés du peuple, son ultimatum aux putschistes ont changé la donne. Un accord a été signé, sous l’auspice de Moro Naaba, l’empereur des Mossis, entre militaires. Le RSP acceptait de rendre les armes, et le reste de l’armée s’engageait à ne pas les attaquer. Le soutien était moins unanime du côté de la société civile. Gilbert Diendéré n’a en effet arrêté. Le Chef d’Etat Major des armées s’en remettait au pouvoir civil pour le sort qui serait réservé au chef des putschistes. Sans doute une des clauses de l’accord. L’armée ne punit-elle pas elle-même, en d’autres circonstances, les indisciplinés ?
Malgré tout, l’armée a retrouvé sa dignité, en jouant un rôle déterminant pour mettre en échec le RSP. L’affront du RSP, ce régiment privilégié qui se comportait comme un groupe armé indépendant, a été lavé. C’est Gilbert Diendéré qui, cette fois, parait humilié. Le peuple du Burkina a pu donc se réconcilier avec son armée. Ce qui rend bien plus solide les autorités de la Transition auxquelles elle a fait allégeance.
La France du mauvais côté
Lors de notre dernier article (voir http://blogs.mediapart.fr/blog/bruno-jaffre/210915/burkina-le-projet-de-sortie-de-crise-de-la-cedeao-reprend-les-revendications-des-putschistes) nous avons déjà cité cette déclaration particulièrement malvenue de François Hollande cité par l’AFP qui mettaient en garde ce qui voudraient s’opposer au « dialogue engagé par des chefs d'Etat africains ». Nous avions ajouté : « Difficile de penser qu’il n’ait pas été mis au courant de l’avancement des discussions, alors que l’ambassadeur de France paraissait très actif à l’hôtel Laïco, et que des fuites étaient diffusées dès la veille ». Une photo diffusée sur facebook, le montrait avec d’autres diplomates, tous serrés dans un ascenseur, après l’attaque de l’hôtel par des éléments pro-putschistes.
Si la médiation était confiée à la CEDEAO, que faisait-il dans l’hôtel où se déroulent les discussions ? Quel rôle a-t-il jouté pour l’adoption aussi d’un accord aussi désastreux (voir http://blogs.mediapart.fr/blog/bruno-jaffre/210915/burkina-le-projet-de-sortie-de-crise-de-la-cedeao-reprend-les-revendications-des-putschistes )? Et lorsque Gilbert Diendéré a reconnu sa défaite, l’ambassadeur de France a cru bon de twiter pour informer, que le Président Michel Kafando, libéré, se trouvait à la résidence de France. Gilbert Diendéré l’aurait donc confié aux français ? Et si tel était le cas, fallait-il s’en vanter ? Faut-il y voir là un moyen de faire oublier la position de la France dans cette affaire ?
La France qui a déjà exfiltré Blaise Compaoré, a-t-elle voulu protéger Diendéré ? De nombreux articles de ce présent blog, rappellent les différentes raisons qui pousseraient la France à le protéger. Il a même été décoré de la légion d’honneur en 2008 ! La suite des évènements ne ridiculise-t-elle pas François Hollande, son ambassadeur au Burkina, et tous ces conseillers ? Quelle méconnaissance de la réalité du Burkina, et même de ce que seraient les réactions internatinales ! L’Union africaine a publié très rapidement des déclarations très dures contre les putschistes, se démarquant très nettement de la CEDEAO. Et la France s’est même trouvée isolée au sein de la CEE, « La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini », avait exhorté le 22 septembre « les membres de la garde présidentielle au Burkina Faso, qui ont mené un coup d'Etat contre le gouvernement de transition, à "déposer inconditionnellement leurs armes" » selon un communiqué de l’AFP du même jour.
Peut-on demander une amnistie pour des putschistes qui ont déjà à leur actif près d’une quarantaine de morts, si l’on inclut ceux de l’insurrection d’octobre ? Comment notre pays peut-il encore se permettre de faire des leçons de démocratie ?
Interrogé par un média burkinabè, le général Emmanuel Beth s’est cru, lui aussi, autorisé à donner son avis sur la situation (voir http://lavoixdufaso.net/le-general-beth-parle-de-la-crise-burkinabe-il-faut-maintenant-que-les-militaires-passent-la-main-une-interview-de-bruno-fanucchi/). Probablement très grassement payé, après sa reconvention dans le cabinet ESL & Network qui conseille les plus grosses sociétés du CAC40, il rejoint la horde nombreuse de ceux qui rejettent la responsabilité du coup d’Etat sur la Transition : « La situation actuelle au Burkina démontre une nouvelle fois qu’en politique on ne peut faire d’impasse sur l’essentiel : l’accès de tous (candidats et électeurs) aux élections qui tracent l’avenir du pays ». Il se garde bien, dans cette interview, de rappeler ses liens avec Gilbert Diendére lui avec qui il sautait en parachute lorsqu’il était ambassadeur au Burkina de 201à à 2013. Mais ce n’est pas tout. Voilà ce qu’il répond lorsque le journaliste lui demande si des poursuites devraient être engagées contre Blaise Compaoré : « Je fais partie des gens qui pensent que cela fait partie des règlements de comptes du passé et que c’est une absurdité ! Ce n’est pas comme cela que l’on reconstruira le Burkina demain. ». Et vive l’impunité, garante de la stabilité ! Voilà le genre d’individu que la France a choisi comme diplomate au Burkina pendant 3 ans! On comprend qu’elle se trompe sur ce qui s’y passe au Burkina. Sa priorité est-elle donc de protéger ses amis, Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré, plutôt que de lier des liens d’amitié à égalité avec le Burkina. Quant aux entreprises du CAC40, peut-être devraient-elles se méfier d’un tel spécialiste ! Il est vrai que business et satisfaction des besoins des populations n’ont jamais fait b bon ménage.
Au Burkina les masques sont tombés, la donne politique a changé
Les partis de l’ex majorité n’avaient de cesse de se plaindre de l’exclusion dont ils étaient victimes. On les empêchait de se présenter aux élections. Il s’agissait, selon eux, d’un déni de démocratie. Or, le 20 septembre, 13 partis de l’ex majorité ont signé une déclaration de soutien au putsch (voir http://www.fasozine.com/cnd-13-partis-en-soutien). Ils y affirment notamment « leur total soutien et leur entière solidarité au Conseil national pour la démocratie (CND le nom que s’étaient choisis les putschistes) qui a mis fin aux dérives anti démocratiques et sectaires du processus de la transition». Pour eux, l’insurrection était un « coup d’Etat ». On trouve parmi les signataires le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), la parti de Blaise Compaoré, l’UNDD d’Hermann Yaméogo, et la NAFA (Nouvelle alliance du Faso), créé après l’insurrection par le ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré, Djibril Bassolé. Hermann Yaméogo qui a même déclaré que Gilbert Diendéré était l’homme qu’il fallait pour diriger la Transition jusqu’aux élections (voir http://lepays.bf/concertations-avec-les-envoyes-speciaux-de-la-cedeao-le-recit-dune-si-longue-nuit-2/). Djibril assolé tentait de se faire une virginité politique en se distinguant du CDP. C’est râté ! Il va être bien difficile à ses partis déconsidérés et à leurs dirigeants de remonter la pente. Leur crédibilité est gravement mise à mal.
Du côté des opposants au putsch, peu se sont exprimés en dehors du communiqué cité plus hauts des partis de l’ex opposition. A notre connaissance, selon les informations qui nous sont parvenues, seul, le parti sankariste a continué à publier des communiqués appelant à la résistance. Mentionnons cependant cette déclaration de Roch Marc Christian Kaboré, le candidat du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) citée l’AFP, un des favoris au Présidentielles, reprise par Libération du 20 septembre). Il se disait surpris du projet d’accord, regrettant alors de ne pas avoir pu en discuter mais surtout n’étant pas « en mesure de dire s’il allait lever ou non le mot d’ordre de désobéissance civile ».
On peut supposer que la tête pensante du MPP, Salif Diallo, qui a travaillé pour le Président Mahamadou Issoufou du Niger, a, de son côté, influencé joué de ses liens avec lui pour qu’il se prononce fermement contre l’accord. Nous manquons cependant d’informations plus précises sur ce qu’ont été les attitudes des uns et des autres.
De son côté, le PCRV (parti communiste révolution voltaïque) semble cette fois ne pas s’être laissé déborder. Ce parti était passé à côté de l’insurrection des 30 et 31 octobre, la situation n’était pour eux pas mure, l’alternative ne leur semblant pas prête. Ils avaient appelé, avec de nombreuses organisations de la société civile, à manifester pour demander une transition civile, dénonçant un coup d’Etat et certains militants avaient même déployé à cette occasion une banderole appelant à une insurrection populaire armée. Cette fois, à travers les organisations syndicales, et la CCVC (Coalition contre le vie chère) sur lesquels leurs militants ont une influence prépondérante, ils ont immédiatement appelé à la résistance et pris les dispositions pour.
Si le Burkina continue dans une voie progressiste, voire un processus révolutionnaire, le PCRV aura un rôle à jouer. Il s’était opposé à la révolution dirigée par Sankara, malgré les avances que Thomas Sankara à leurs dirigeants pour se joindre à la Révolution. Le PCRV acceptera-t-il cette fois d’aller dans le même sens que les autres forces de gauche, ou continuera-t-il dans son attitude sectaire de contestation systématique? Dans ce cas sa force de nuisance pourrait être importante, compte tenu de son influence sur une partie de la société civile.
Un peuple uni, fier, digne et courageux… Thomas Sankara avait raison
La situation politique s’est donc éclaircie. La voie parait désormais libre pour que le peuple burkinabè puisse choisir en toute sérénité ses représentants. Bien sur, les ennemis de la Transition tenteront peut-être encore des entreprises de déstabilisation. Mais la Transition est plus solide, ses institutions plus fortes. Gilbert Diendéré fait partie des personnes dont les avoirs sont bloqués par la justice. Les Chefs militaires n’ont pas osé l’arrêter, espérons que la justice ne tarde pas à le faire.
Encore une fois, ce peuple uni, fier, digne et courageux donne l’exemple à l’Afrique, et au monde entier. Il vient de démontrer qu’aucun adversaire n’est invincible si le peuple est uni. ll n’est pas inéluctable que les institutions internationales, comme la C EDEAO, que des pays comme la France se permettent de dicter en Afrique la voie à suivre.
Beaucoup ont raillé et raillent encore ce qu’ils appellent le « populisme » de Thomas Sankara. Effectivement Thomas Sankara ne tarissait pas d’éloge pour son peuple. Ce mot traverse ses discours, ses interviews, sa pensée, sa vision politique. Ceux qui moquent cette confiance devront retenir leurs rires hautains et méprisants. Ce sont ceux que l’on retrouve aux côtés des institutions internationales comme la CEE, la CEDEAO, le FMI, la Banque Mondiale… Le peuple du Burkina lui sait reconnaitre ceux qui sont de son côté, lui qui ne cesse de se revendiquer héritier de Thomas Sankara. Oui le peuple mérite d’être valorisé. Il est le seul capable de se construire un avenir répondant à ses besoins.
Oui, Thomas Sankara avait raison.
Bruno Jaffré
Source : Médiapart
Cameroun: la course à l’enrichissement personnel, un véritable sport national qui s'est emparée des Camerounais.
Cameroun: la course à l’enrichissement personnel, un véritable sport national qui s'est emparée des Camerounais.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’aucun compatriote ne veut demeurer pauvre. Normal dans un pays où la misère s’est installée dans la durée.
La grande majorité des Camerounais pointe dans la catégorie des gens qui vivent avec moins d’un dollar américain par jour. Critère infâmant de pauvreté absolue reconnue par l’ONU et la communauté internationale. Mais cela justifie-t-il la frénésie d’enrichissement qui s’est emparée de tous, de haut en bas ?
Chacun veut en effet sortir de la pauvreté et pour ceux qui l’ont déjà fait, il s’agit d’amasser toujours plus, même au-delà du raisonnable. Là où le bât blesse, c’est que cette recherche frénétique se fait à tout prix et à tous les prix.
Conséquence, même les règles élémentaires de morale et de civisme ne sont plus prises en considération. Le vol, le viol, le pillage, la malhonnêteté, le banditisme, l’inceste, le parjure se démocratisent.
C’est à qui mieux bien que cela entraîne des effets désastreux. Comme cette explosion de gaz au quartier Santa Barbara qui outre les dégâts causés, a également privé la ville Yaoundé d’électricité pendant 3 jours. Les sauveteurs envahissent les chaussées des rues sans aucun scrupule. Idem pour les taximen et autres transporteurs qui empruntent les sens interdits, renversent les enfants d’autrui parce qu’ils discutent des clients ou veulent parvenir vite à destination. On construit partout, dans les marécages, les terrains de l’Etat, les collines et même sur des sables mouvants pour avoir toujours plus de locataires et donc plus d’argent. Dans les hôpitaux, infirmières et personnels soignants volent les médicaments des malades pour les leur revendre quatre fois plus chers. Les vendeurs de poisson et autres bouchers trafiquent les balances pour voler quelques grammes à la ménagère.
C’est terrible ! Et comme dirait quelqu’un, c’est comme si on courait tous vers la fin du monde. Mais qu’est-ce qui est donc arrivé finalement à ce pays pardi ? Il y a quelques années tous ces problèmes n’étaient qu’épiphénomènes.
Aujourd’hui l’anormalité qui passe pour être une règle de vie. On ne parle que de la corruption des fonctionnaires. Mais on ne voit pas tous ces méfaits, tous ces comportements déviants outrageusement affichés. Ce n’est même plus le ver qui est dans ce fruit. Mais c’est ce fruit qui est complètement pourri.
Source : http://www.237online.com
Sommet contre la Francophonie et la recolonisation.
Sénégal: La Francophonie c'est le colonialisme (novembre 2014)
Appel aux rassemblements continus jusqu’à l’annulation définitive de l’abominable exposition du zoo humain au théâtre Gerard Philippe de Saint Denis
Appel aux rassemblements continus jusqu’à l’annulation définitive de l’abominable exposition du zoo humain au théâtre Gerard Philippe de Saint Denis
Les Manifestants empêchent l’abominable exposition de Saint-Denis en images.
LOUIS FARRAKHAN : « QUAND UN NOIR MEURT, UN BLANC DOIT MOURIR ET LÀ, ILS CHERCHERONT LE DIALOGUE »
LOUIS FARRAKHAN : « QUAND UN NOIR MEURT, UN BLANC DOIT MOURIR ET LÀ, ILS CHERCHERONT LE DIALOGUE »
Le Ministre Louis Farrakhan, leader charismatique afro américain, s’est récemment exprimer sur la situation explosive qui gagne l’ensemble des États-Unis suite au non-lieu prononcé en faveur de l’officier Darren Wilson. Selon Farrakhan, l’Amérique est à deux doigts de basculer dans une guerre raciale si les choses ne changent pas radicalement.
Lors de sa visite au ‘Morgan State University’, Farrakhan a fait savoir à l’audience que la situation à Ferguson devait pousser la communauté afro à se battre davantage pour ses droits.
« Je n’ai jamais vu de manifestation d’une telle ampleur » a-t-il affirmé. « Pendant plus de 100 jours, des hommes, des femmes, des enfants ont manifesté mais là, c’est tout le pays qui s’embrase. »
Farrakhan a tenu à avertir ceux qui se répandaient sur les réseaux sociaux concernant leurs activités et projets, leur expliquant que les agents du gouvernement devaient sûrement consulter leurs profils sur Facebook et sur Twitter afin de mieux les contrer.
“L’ennemi vous aura par le biais des réseaux sociaux, n’en parlez pas sur Facebook. Soyez prudents !”
Farrakhan a encouragé la jeunesse à ne pas baisser sa garde :
« Vous ne pouvez plus faire machine arrière ! Vous ne voulez peut-être pas vous battre, vous auriez aimé ne pas en arriver là mais vous devez vous y attendre. Enseignez-le à vos enfants, apprenez-leur à combattre. » Et d’ajouter : « Nous devons tous mourir un jour, autant que ce soit pour quelque chose qui en vaille la peine. »
Pour Farrakhan, rien ne se fait sans sacrifice : « quelques -uns mourons mais des millions seraient définitivement libres. C’est uniquement en raisonnant et en agissant de la sorte que la communauté afro américaine avancera. »
« Ils nous tuent. Ils continueront de nous tuer et iront ensuite manger un hamburger puis dormir comme si de rien était mais si à notre tour, nous décidons que pour un des nôtres tués, un des leurs le sera aussi, la donne changera et cela les rendra fatalement plus raisonnables. »
Farrakhan a d’ailleurs reçu le soutien du Dr Boyce Watkins pour son appréciation de la situation, Watkins le considérant comme le leader afro américain le plus indépendant.
« Farrakhan est l’une des rares personnalités afro américaines à ne pas être contrôlée par les blancs .» affirme le Dr. « Beaucoup parmi nous sont loin d’imaginer à quel point nous ne sommes pas libres. Tout est contrôlé par les blancs : les noirs que vous voyez à la télé, leurs émissions, absolument tout est dirigé et financé par leurs corporations. Seul Farrakhan fait exception. Les Noirs courageux doivent se jeter dans cette bataille corps et âmes et refuser tout compromis. Nous devons marquer l’histoire de l’Amérique. »
Source : NegroNews
CHARLES ATEBA EYENE, RÉVOLUTION 2.0 !
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Charles Ateba Eyene est mort hier Vendredi 21 février 2014 au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé, suite d’une insuffisance rénale.
OUI, la mort a encore frappé et a pris sur son chemin un jeune valeureux combattant tombé sur le champ de bataille. Porté par des convictions profondes, fortes et solides, Charles Ateba Eyene s’était engagé dans le combat politique et idéologique dans l’intérêt collectif de la nation mais surtout en pensant à cette jeunesse camerounaise pour qui ce combat mérite d’être mené avec hargne et rigueur.
Ateba Eyene ne craignait point la mort et n’hésitait pas à le rappeler à tous ceux qui souhaitaient l’entendre. D’ailleurs, à ce propos, ses combats politiques et idéologiques au sein de son parti et contre les réseaux mafieux de la République qu’il dénonçait en permanence en témoignent.
Charles Ateba Eyene lègue comme héritage à la jeunesse camerounaise : travail, bravoure, éthique et sens de la justice. Il avait décidé d’aborder fièrement l’éloquence et la profondeur des mots contre les armes et un système qui ne reculerait devant rien pour imposer sa loi au peuple. Au cœur de cette éloquence se trouvait un homme et pas des moindres car sa complexité laissait certains dubitatifs, voire perplexes sur la forme de la méthode. Ce qui est sûr, il ne laissait personne indifférent car son combat était juste.
Observons le graphique ci-dessous: c’est l’historiographie du Cameroun avec plusieurs étapes importantes :
- La période du protectorat allemand, du 12 juillet 1884 au 4 mars 1916.
- L’invasion suivie de l’installation des administrations française et britannique, du 4 mars 1916 au 1er janvier 1960 et au 1er octobre 1961. Cette période est aussi marquée par la révolte face à la brutalité allemande, et à partir de 1916, de la révolte face à la division de la patrie kamerunaise par les franco-britanniques et des brimades telles que l’impôt de capitation, l’absence de droits humains et politiques.
- 20 juillet 1922 : le placement du Kamerun sous mandat de la Société des Nations.
- Août 1944 : tournant majeur dans l’histoire du pays et de sa lutte politique. Cette année-là, les Camerounais ont acquis le droit syndical, à la faveur d’un décret de René Pléven, Commissaire aux colonies de Charles de Gaulle.
- En 1960 et 1961, l’indépendance et la réunification sont apparues comme l’aboutissement d’une longue lutte et d’une longue espérance de la part de la population camerounaise.
- Ces moments sont suivis par deux périodes que l’on espérait être le point de départ pour la prospérité du pays: a) 1958 et l’ascension de Ahmadou Ahidjo à la magistrature suprême; b) 6 novembre 1982, Paul Biya a introduit l’idéologie de «l’intégration nationale», en prolongement à celle de «l’unité nationale» de son prédécesseur.
La première révolution au Cameroun est née de l’idée de la possibilité pour la population de recouvrer sa liberté d’antan, perdue du fait de l’invasion coloniale. Cette révolution a débouché, tout naturellement, sur la revendication de l’indépendance et le départ des Blancs. Il s’agit là, de LA RÉVOLUTION 1.0 !
Dr. Charles Ateba Eyene a initié une nouvelle RÉVOLUTION. Il réveille la jeunesse camerounaise en réussissant là où tout le peuple a échoué : dénoncer et faire trembler un système corrompu, déviant et individualiste de l’ère Biya.
L’élément déterminant de la « Révolution Charles Ateba Eyene » démontrant l’absence de JUSTICE ET D’ETHIQUE dans notre pays, est la profondeur du fossé qui sépare d’une part, le caractère très alarmant de la demande sociale dans le sens large du terme, aussi bien dans ses exigences relatives à l’accès aux services sociaux de base tels que l’éducation, la sante, l’eau, l’électricité, en passant par l’emploi des jeunes, ainsi que sa demande démocratique pour la liberté d’expression et d’autre part, l’épaisseur de l’archaïsme politique, doublé de l’extrême immoralité de l’exercice du pouvoir par la corruption et la mafia organisée.
À travers sa démarche et son courage, Charles Ateba Eyene a pu mettre en évidence l’existence d’un réel fossé générationnel dans notre pays entre les moins de quarante-cinq ans et ceux de plus de soixante ans sans oublier au milieu, une sorte de no man’s land. Cette réalité nous oblige à admettre que nous aurons besoin d’un grand travail de soudure intergénérationnelle et que nous allons devoir nous parler franchement afin de recréer ensemble un espace commun où il fait bon de vivre ensemble, si l’on ne souhaite pas que le tissu social se fissure davantage avec des conséquences désastreuses pour toute une nation qui aspire à la prospérité.
Charles Ateba Eyene laisse à la jeunesse camerounaise un héritage dont chacun d’entre-nous aura le devoir de s’approprier et de contextualiser afin de faire face aux grands défis et enjeux de demain.
Va en paix Charles et vive ta RÉVOLUTION 2.0 ! « L’homme illustre a pour tombeau la terre entière », Périclès, 430 avant Jésus-Christ
par Dr Alain Nkoyock