Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de afrohistorama.over-blog.com

politique

Rencontre au sommet entre le Secrétaire général du CEE et le Président du MPDR et COMICODI

8 Septembre 2021 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #ACTUALITES, #Politique

De gauche à droite : Mr Serge Angoni Onguene Secrétaire général du CCE et  Mr Jean Claude  Shanda Tonme Président des organisation MPDR et COMICODI

De gauche à droite : Mr Serge Angoni Onguene Secrétaire général du CCE et Mr Jean Claude Shanda Tonme Président des organisation MPDR et COMICODI

Une rencontre au sommet :

Le mercredi  8 septembre 2021 a eu lieu à Yaoundé une rencontre au sommet entre Monsieur Jean Claude Shanda Tonme président  de deux importantes organisations le MPDR (Mouvement populaire pour le Dialogue et la Réconciliation) et  COMICODI (Commission indépendante contre la corruption et la discrimination) avec  le Secrétaire général du  CCE (Comité des Camerounais de l’Extérieur) voir photo.

Les discussions ont portées sur les préoccupations des deux organisations sur  le cadre du dialogue à mettre en place dans la diaspora afin que le Cameroun puisse bénéficier des compétences de ses enfants de l’extérieur et afin que les institutions du Cameroun soit le ciment de l’unité de la nation.

A suivre

Par Paul Iya

Lire la suite

OPINION : ON PEUT DIVISER POUR SE MAINTENIR AU POUVOIR, MAIS POUR Y ACCÉDER IL FAUT PLUTÔT UNIFIER --- WE CAN DIVIDE IN ORDER TO KEEP THE POWER, BUT TO GET THERE IT IS NECESSARY TO UNIFY

5 Septembre 2021 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #ACTUALITES, #Politique, #OPINIONS

OPINION : ON PEUT DIVISER POUR SE MAINTENIR AU POUVOIR, MAIS POUR Y ACCÉDER IL FAUT PLUTÔT UNIFIER --- WE CAN DIVIDE IN ORDER TO KEEP THE POWER, BUT TO GET THERE IT IS NECESSARY TO UNIFY

ON PEUT DIVISER POUR SE MAINTENIR AU POUVOIR, MAIS POUR Y ACCÉDER IL FAUT PLUTÔT UNIFIER

 

De 1990 au milieu de 1991, le débat était relativement sain. Si des intellectuels de bas étage comme Mono Dzana tente d'introduire la notion farfelue d'ethnofascisme, celle ci ne mord pas au niveau des masses populaires. Le rdpc est en reculade dans toutes les régions du pays. Les populations de tout le pays veulent le changement. Pour ne prendre que l'exemple de Cap Liberté, une de ses plus grandes sections se trouvait à Sangmelima sous la direction de notre vice présidente, la regrettée Élisabeth Mendomo.

Un jour, mal inspiré, Benjamin Zebaze de Challenge Hebdo met à la Une de son journal le titre "Les Betis et la Betisation". Joseph Owona et quelques autres pontes du régime utilisent à leur profit cette gaffe monumentale. Ils sillonnent les provinces du centre et du sud avec des copies du journal et manipulent le sentiment ethnique en faveur du rdpc. Ils font croire aux populations locales que le vent du changement est une conspiration directe contre elles. Sous leurs instigations, les   commerces de certains résidents sont brûlés et leurs propriétaires attaqués par des voyous commandités par les pontes du rdpc.

La gaffe de Zebaze est malheureusement répétée par Kamto à la cour constitutionnelle en novembre 2018. À l'intérieur d'un brillant plaidoyer dont il a le secret et qui d'un point de vue du droit entrera dans les annales de l'histoire, le prof introduit malheureusement la notion déconcertante de "concours pour devenir bulu". Cette fois, c'est Owona Grégoire qui sonne la charge, à l'intérieur même de la Cour Constitutionnelle. Il est carrément jouissif. Kamto vient de leur donner le bâton qu'il vont utiliser pour le taper. En dépit des faits contraires, Le rdpc va désormais dépeindre le MRC comme un projet ethnique.

Soyons clairs, ce ne sont ni Zebaze ni Kamto qui ont introduit le tribalisme en politique. Depuis Ahidjo le régime unc-rdpc manipule le sentiment ethnique pour se maintenir au pouvoir. Cependant ceux qui ne sont pas au pouvoir ne doivent jamais tomber dans le jeu. Car si on peut se maintenir au pouvoir en faisant la promotion de la division, on ne peut prendre le pouvoir qu'en promouvant l'unité transethique et transpartisane des forces du Changement.

Par Djeukam Tchameni

 

 

WE CAN DIVIDE IN ORDER TO KEEP THE POWER, BUT TO GET THERE IT IS NECESSARY TO UNIFY

From 1990 to mid-1991, the debate was relatively healthy. If low-level intellectuals like Mono Dzana try to introduce the eccentric notion of ethnofascism, it does not bite at the level of the popular masses. The CPDM is in decline in all regions of the country. People across the country want change. To take the example of Cap Liberté, one of its largest sections was in Sangmelima under the direction of our vice president, the late Elisabeth Mendomo.

One day, badly inspired, Benjamin Zebaze of Challenge Hebdo puts on the front page of his newspaper the title "Les Betis et la Betisation". Joseph Owona and some other pundits of the regime use this monumental blunder to their advantage. They crisscross the central and southern provinces with copies of the newspaper and manipulate ethnic sentiment in favor of the CPDM. They make local people believe that the wind of change is a direct conspiracy against them. Under their instigations, the businesses of some residents were burnt and their owners attacked by thugs sponsored by the pundits of the CPDM.

Zebaze's blunder was unfortunately repeated by Kamto at the constitutional court in November 2018. Within a brilliant plea of ​​which he had the secret and which from a legal point of view would go down in the annals of history, the teacher unfortunately introduces the disconcerting notion of "competition to become bulu". This time, it is Owona Grégoire who rings the charge, within the Constitutional Court itself. It is downright enjoyable. Kamto has just given them the stick that they are going to use to hit it. In spite of the contrary facts, the CPDM will henceforth portray the CRM as an ethnic project.

Let's be clear, it was neither Zebaze nor Kamto who introduced tribalism to politics. Since Ahidjo the CNU-CPDM regime has manipulated ethnic sentiment to keep power. However, those who are not in power should never fall into the game. Therefore one’s can stay in power by promoting division, we can only take power by promoting the transethical and trans-advocate of unity of the forces of change.

By Djeukam Tchameni

 

Lire la suite

Alliance des Forces Progressistes - COMMUNIQUE DE PRESSE - PRESS RELEASE - Alliance of Progressive Forces

31 Août 2021 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #ACTUALITES, #Politique

Alliance des Forces Progressistes - COMMUNIQUE DE PRESSE - PRESS RELEASE - Alliance of Progressive Forces

L'alliance des Forces Progressistes (AFP) informe l'opinion publique nationale et internationale, qu'au terme de son Congrès du 27 août dernier tenu à Yaoundé, Monsieur Cyrille SAM MBAKA a été élu Président National du Parti, pour un mandat de quatre ans renouvelables une seule fois.

 

L'Alliance des Forces Progressistes invite les Camerounais d'ici et de la Diaspora dans leur immense majorité, à se joindre au Parti en qualité de militants ou de sympathisants pour construire un nouveau deal pour notre pays et oeuvrer ensemble pour son Progrès véritable.

 

Pour tout renseignement utile sur l'adhésion au Parti, veuillez contacter les numéros suivants: 694040455 /678556025 / 694253880.

 

Le Secrétaire National à la Communication                                                                          Auréole Tchoumi

 

 

Press release

 

The Alliance of Progressive Forces (AFP) informs national and international public opinion that at the end of its Congress of August 27 held in Yaoundé, Mr. Cyrille SAM MBAKA was elected National President of the Party, for a term of four years renewable only once.

 

The Alliance of Progressive Forces invites Cameroonians from here and from the Diaspora in their vast majority, to join the Party as members or sympathizers to build a new deal for our country and work together for its true progress.

 

For any useful information on Party membership, please contact the following numbers: 694040455/678556025/694253880.

 

The National Secretary for Communication                                             Auréole Tchoumi

Alliance des Forces Progressistes - COMMUNIQUE DE PRESSE - PRESS RELEASE - Alliance of Progressive Forces
Alliance des Forces Progressistes - COMMUNIQUE DE PRESSE - PRESS RELEASE - Alliance of Progressive Forces
Lire la suite

Alliance des Forces progressistes : Une Alliance en marche pour la reconquête des territoire.

31 Août 2021 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #ACTUALITES, #Politique

Alliance des Forces progressistes : Une Alliance en marche pour la reconquête des territoire.

 

  Lorsque le mandat de Mme Alice Sadio expire en décembre 2019, le Parti avait 3 mois pour organiser le Congrès. Pour des raisons diverses, cela n'a pas été fait. Un intérim a, alors été mis en place et Monsieur  Ngam Emmanuel Chia alors 1er Vice-président a été chargé d'assurer l'intérim.

Avec le temps ce dernier a pris goût à l'appellation de président. Mais aussi à la gestion opaque, se contentant des prébendes et soutiens financiers de ceux qu'il appelle affectueusement ''sponsors''. Le militant étant relégué aux oubliettes.

C'est pendant son intérim que l'AFP est politiquement morte sur le plan politique. Le Parti a presque disparu totalement de la scène politique nationale. Certains observateurs avaient même peur qu'avec la disparition de son fondateur Me Bernard Muna, le parti ne reverrait plus le jour.

 

HEUREUSEMENT;

en 2020, Cyrille Sam Mbaka arrive et avec lui, plus de 650 militants et sympathisants. Le même Ngam Emmanuel Chia le nomme le 10 octobre 2020 1er vice-président de l'AFP croyant l'utiliser pour son compte et non celui du parti.

Le 25 mai au Conseil National qui s'est tenu à Douala, le même Ngam Emmanuel Chia décide de confier l'organisation du Congrès à Sam Mbaka en lui disant de former une Task force pour relancer les activités du parti.

Le 27 août 2021 a lieu un Congrès  qui se tient à Yaoundé. Pendant le congrès la commission que préside le Pr Isidore Noumba enregistre deux listes de candidature.

Sentant que sa liste ne sera pas validée par les congressistes Mr Ngam Emmanuel Chia déserte la salle, refuse et refuse de participer au vote. Ce aui n'empêche pas la poursuite du congrès puisque le quorum est atteint et toutes les conditions sont remplies.

Sam Mbaka est élu Président National avec 97,10% de voix.

Aujourd'hui en plein dans les larmes, l'intérimaire multiplie des manœuvres post congrès en  s'autoproclamant président d'un  Bureau Exécutif  fictif de l'AFP.

Beaucoup d'opposants même fondateurs de parti doivent comprendre qu'un parti est une association politique qui n'est pas une propriété personnelle. Se maintenir à tous les prix au sommet dans l'inactivité est une manière de travailler contre une alternance démocratique.

Comme son nom l'indique; le part est une alliance des hommes et femmes de progrès et non des hommes et femmes de la régression.

Ce genre de comportement malheureusement est monnaie courante dans l’opposition camerounaise où on rencontre des présidents, et/ou Présidents-fondateurs de partis à vie. Cela doit cesser

Par Timothy  Njié

Lire la suite

Cameroun : La Liste des 18 Directeurs Généraux illégaux des entreprises publiques en accusation d’usurpation.

30 Août 2021 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #ACTUALITES, #Politique

Cameroun : La Liste des 18 Directeurs Généraux illégaux des entreprises publiques en accusation d’usurpation.

Les DG des sociétés publiques sont nommés par le président de la République pour un mandat de trois ans renouvelable deux fois. Soit maximum 9 ans.

Mais on constate que cette règle n’est pas respectée. Il y a 18 Directeurs généraux  qui sont à leur poste depuis plus de 6 ans ; ce qui veut dire qu’ils occupent illégalement leur fonction alors que ce n’est pas les talents qui manquent au Cameroun sans entrer dans la qualité de la gestion de ses multiples entreprises qui n’est pas toujours au rendez-vous.

La plainte du Front des démocrates camerounais (FDC)  auprès  du conseil constitutionnel en charge de veiller au respect de la constitution, même si elle n’aboutit pas a le mérite de mettre à jour les disfonctionnements de la société camerounaise qui doivent être corrigés  pour faire avancer le pays dans le sentier de la croissance et du respect des règlements.

Par Paul Iya

Lire la suite

Sam Cyrille Mbaka nouveau président de l’AFP. Un Nouveau départ et une révolution dans le landerneau politique camerounais.

29 Août 2021 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Actualités, #Politique

Cyrille Sam Mbaka Président national de l'AFP (Alliance des Forces Progressistes du Cameroun)
Cyrille Sam Mbaka Président national de l'AFP (Alliance des Forces Progressistes du Cameroun)

Cyrille Sam Mbaka Président national de l'AFP (Alliance des Forces Progressistes du Cameroun)

Au terme d’un Congrès national à Yaoundé le vendredi 27 août dernier, l’AFP (Alliance des Forces Progressistes) a choisi Cyrille Sam Mbaka comme son leader et président national  pour les 4  prochaines années.

Un francophone élu président dans un parti crée par l’anglophone Me Bernard Muna de regretter mémoire est un événement exceptionnel qui doit retenir toute l’attention des camerounais.  Cette initiative  de haute facture est un message clair et net pour un Cameroun en paix et rassembler.

Une fois élu, le  nouveau président a placé sa mandature sous le signe de l’INCLUSION et du DYNAMISME.

L’AFP sera le parti de tous les camerounais anglophones ou francophones et peut importe son origine régionale.

Avec le dynamisme qui anime déjà la nouvelle équipe, celle-ci se fixe comme mission prioritaire de trouver les solutions aux nombreux problèmes qui se posent au Cameroun et en priorité la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest. 

Sur le plan macro, elle propose un changement de paradigme et une véritable alternative pour faire du Cameroun un pays véritablement tourné vers le chemin de la croissance et du développement.

Pour les camerounais de l’extérieur une nouvelle approche politique afin de les permettre  d’être des partenaires au développement.

La révolution que ce parti vient d’introduire dans la politique camerounaise  prend son origine dans la tripartite des années 90. La construction  du parti et de la politique à partir de la base. Dans les 10 régions  sera installé des véritables équipes locales sous la responsabilité des vice-présidents qui seront au plus prêt des militants et des citoyens. Tout ne partira plus du sommet mais de la base.

Pour le nouveau président le véritable développement de la Nation camerounaise devra se construire à partir de la base et non à partir du sommet. Il invite  donc les camerounais à l’accompagner dans cette mission.

Par Paul Iya

Lire la suite

Politique camerounaise : Le conflit entre la gauche historique et les néolibéraux ethno-fasciste par DJEUKAM TCHAMENI

3 Mai 2020 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique, #ACTUALITES

Politique camerounaise : Le conflit entre la gauche historique et les néolibéraux ethno-fasciste par DJEUKAM TCHAMENI

 

  Djeukam Tchameni, Président du MDI (Mouvement pour la Démocratie et l'Indépendance)

 

 

MA REPONSE AU  POST DE LUC PERRY WANDJI INTITULE

" COMPRENDRE LA BROUILLE KAMTO-MONGA"  reproduit ci-dessous.

Le MRC se déclare social libéral. Cependant son programme économique néolibéral très proche de celui de Ouattara en fait un parti non pas de centre droite mais de droite tout court. Ce que ne dément d’ailleurs pas son casting emblématique ekoka-dzongang, des néolibéraux issus de la matrice du libéralisme communautaire rdpciste. Le flirt de ce parti avec Nganang un ethno fasciste connu le rapproche des mouvements racistes de  l’extreme droite europeenne.

Celestin Monga n’est pas de gauche non plus. Il est de la droite libérale, voire néolibérale. La banque mondiale et la Bad ne sont pas des universités d’été pour socialistes. Les querelles entre kamto et monga sont des contradictions internes au sein de la même famille idéologique. Monga est de la droite qui se veut sophistiquée, aristocratique et universaliste. Il est donc naturellement allergique à la grossièreté, au repli identitaire  et aux insultes qui caractérisent certains militants et sympathisants du MRC.

Le conflit entre la gauche historique et le MRC est idéologique et réel. Mais elle ne s’explique pas par le fait que ce parti ait « siphonné si facilement, et sans son aval, une bonne partie de son électorat ». L’électorat naturel de la gauche est le prolétariat. Cette classe sociale est constituée de travailleurs ayant des revenus modestes mais réguliers. Le MRC recrute essentiellement dans le lumpen prolétariat qui est l’électorat naturel de la droite et de l’extrême droite. Ce sous-prolétariat en haillons est constitué des laissés pour compte, des chômeurs sans avenir, des sans-papiers de la diaspora, des aigris et autres rebus de la société. Les « talibans » ont pour alter ego non pas les militants socialistes de gauche mais les casseurs du front national, des mouvements néo-nazis et autres mouvements populistes de droite et d’extrême droite.

----------------------------------------

 

COMPRENDRE LA BROUILLE KAMTO-MONGA

Au delà des invectives et du mépris qu'elle a pu susciter ici et là, la récente sortie de Celestin Monga, évoquant, sans le citer, Pr Kamto Maurice dans un Tweet devenu viral en quelques heures, est révélatrice d'un conflit qui couve depuis peu et qui va à n'en point douter, déterminer le destin des oppositions camerounaises au cours des années qui viennent.

Il y a d'un côté, la gauche dure et historique. Et de l'autre, un centre gauche dont Maurice Kamto et le MRC sont les figures symboliques.

Le MRC et son leader ont confortablement pris place dans le marché politique national grâce à deux déterminants majeurs.

1- L'essoufflement des forces de gauche.

2- La «droitisation» des sociodémocrates, dont l'embourgeoisement de l'élite est un marqueur tangible parmi tant d'autres.

Le contexte, marqué par l'appauvrissement de la pensée politique, accentué par la crise économique et sociale dont Février 2008 fut le point culminant ; avec l'éclatement du leadership des forces alternatives à l'ordre gouvernant, ont pour beaucoup, contribué à offrir au MRC, un boulevard d'opportunités et un positionnement favorable; au centre gauche.

LA BATAILLE DE GAUCHE.

Le conflit qui couve: quel est-il ? Quelle en est la nature, et quels en sont les enjeux?

* La gauche historique, de son aile marxisante (Manidem, Upc et autres) à son bord le plus révolutionnaire dont Djeukam Tchameni est la figure emblématique, et dont Monga fut passablement l'un des idéologues, #refuse_d_adouber_Maurice_Kamto.

Elle considère, parfois avec un brin de dogmatisme, que l'histoire et les contradictions personnelles, les idées aussi, de Maurice Kamto en font naturellement un homme de droite; et que son positionnement à gauche n'est qu'artificiel et relèverait davantage de l'opportunisme politique que d'autre chose.

C'est précisément ce que Monga a voulu dire à Kamto dans son Tweet.

 

* La gauche historique ne pardonne pas à Maurice Kamto, d'avoir siphonné si facilement, et sans son aval, une bonne partie de son électorat; alors même qu'elle revendique à cor et à cri, un rôle prépondérant, si ce n'est l'exclusivité d'une certaine antériorité - fondatrice- , en matére de luttes populaire et révolutionnaire, depuis le retour au multipartisme au Cameroun.

Pour ainsi dire, la gauche historique se sent violer dans son coma profond... Et tente comme elle peut de négocier son retour en grâce sur un échiquier politique qui se transforme et met en scène de nouveaux acteurs.

* Devenue moribonde, depuis son victorieux échec des annees 90, la gauche historique peine toujours à se régénérer. Pour autant, elle se refuse de voir en Kamto Maurice et le MRC, l'espoir de sa réinvention.

*Le MRC a beau faire les yeux doux, avec un certain succès, à une frange importante des électeurs de gauche, il a encore du mal à passer pour crédible et légitime, aux yeux de ses leaders historiques et de certains acteurs de la société civile. À tort ou à raison ? L'histoire tranchera.

À l'évidence, sur les idées, l'approche et la méthode, il y a comme une distorsion fondamentale, une fracture presqu'ontologique entre le "nouveau centre" et la gauche historiquement radicale et révolutionnaire.

La brouille entre Patrice Nganang et le MRC, ainsi que la taquinerie peu amicale de Monga à l'adresse de Kamto, n'en sont que de parfaites illustrations.

Au Cameroun, alors que les oppositions s'opposent, la droite se réinvente et ratisse large.

Elle a manifestement de beaux jours devant elle, à moins qu'elle soit à son tour, rattrapée par ses propres contradictions internes.

LPW

MA REPONSE AU JOLI POST DE LPW

 

 

Contact: Email : cel.ressources@gmail.com

Lire la suite

ESSAI: HYPOTHÈSE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE ÉQUILATÉRAL » DE ROGER GABRIEL NLEP .

30 Avril 2020 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Société, #Politique

L’HYPOTHESE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE ÉQUILATÉRAL » DE ROGER GABRIEL NLEP (Par M. le Professeur Albert MANDJACK).

                              Professeur Albert MANDJACK

 

Pr. Roger Gabriel Nlep, auteur des concepts: « village électoral » et « triangle équilatéral » dont les cônes se partageraient le pouvoir au détriment des autres peuples camerounais.

L’HYPOTHESE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE EQUILATERAL » DE ROGER GABRIEL NLEP

AUTEUR : Dr. Albert Mandjack, vice doyen chargé de recherche et de la Coopération université de Douala.

 

En  1990/1991,  au  plus  fort  de  la mobilisation  autour  de  la  transition  démocratique, Roger  Gabriel  Nlep, alors professeur  de  droit  public  à  l’Université  de  Yaoundé,  se  signale sur   la  scène  politique  nationale  et  à  la  communauté intellectuelle  en  évoquant  et  en  fustigeant lors  d’un  débat  télévisé, l’existence  d’un  « triangle équilatéral »  dont  les  cônes  se  partageraient  le  pouvoir au  détriment  des  autres  peuples  camerounais. Il  a  aussi,  à  d’autres  occasions,  constatant  les  menaces  fortes  qui  pesaient  sur  les  autochtones,  devenus  minoritaires   dans  leurs  régions  d’origine,  proposé  l’instauration  du  « village  électoral »  comme  solution  devant  permettre  la  bonne  expression  et  le  plein  épanouissement  de  toutes  les  composantes  ethniques  du  Cameroun.  L’auteur  de  ces  concepts  n’a  pas  pu, faute  de  temps ,  je  suppose ,  submergé   qu’il  était , par  le  travail  administratif  dans  les  Universités  d’Etat,  les  développer  pour  en  livrer  une  explication  cohérente , claire  et  unique. Toutefois ,des  discussions  que  nous  avons  souvent  eues  et  des  rares  fois  qu’il  a  eu  à  revenir  sur  ces  concepts  , nous  pouvons  sans  trahir  sa  pensée , vous  livrer  son  idée  du  triangle  équilatéral,  objet  des  développements qui  suivent.

 

Roger  Gabriel  Nlep  estime en  effet que,  depuis  l’indépendance et  même depuis   l’autonomie  interne ,  trois  groupes  confisquent  le  pouvoir  au  Cameroun  soit  en  se  le  partageant (ce  qui  est  plus  fréquent  )  soit  en  se  succédant  à  ces  mêmes  responsabilités( par  rotation ).  Ces  groupes  réduisent  les  autres  soit  à  la  marginalisation  totale  soit  à  leur  servir  d’appoint  dans  leur  prétention  à  demeurer  éternellement  au pouvoir. Ces  groupes  sont :  les   ressortissants  du  Grand  Nord  (appelons- les  Nordistes   pour  les  besoins  d’analyse ), les  Fang-Beti     et   les  Grassfields   (habitants  des  Hauts  Plateaux   de  l’Ouest  ou  Highlanders ).Ces  groupes  reliés  entre  eux,  forment  un  triangle , pas  nécessairement  équilatéral. Une  présentation  sommaire  desdits  groupes  nous  permettra  de  mieux  discuter  la  thèse  du  pouvoir  confisqué  de  Roger  Gabriel  Nlep.

 

1-Les Nordistes :      

                                                                                                                

Il  s’agit  là  d’un  ensemble  hétérogène  constitué  des  populations  de  l’Extrême nord , du  Nord  et  de  l’Adamaoua     . Ce  groupe  se  compose  de  plusieurs  nationalités :  les  Arabes, les Peuhl  ou Foulbé, les  Bororo ,  les  Soudanais eux-mêmes  subdivisés  en  plusieurs  ethnies  (Mboum , Baya , Mousgoum, Moundang ,Kotoko,Massa, Matakam , Dourou, Koutine ,Toupouri, etc )

Ce  groupe  est  aussi  hétérogène   quant  à  la  foi : on  y  trouve  les  musulmans,  les  chrétiens  et  surtout  les  animistes.

Pendant  longtemps,  ce  groupe  a  connu  une  homogénéité  politique  du  fait  de  la  domination  imposée  par  l’élite  musulmane  et  du  fait  que  le  premier  président  de  la  république   en  était  ressortissant .Jusqu’en  1992,  on  y avait  jamais  trouvé  une  pluralité  ni  de  candidatures  ni  de  partis  politiques.  Depuis  1992,  plusieurs  partis  politiques  y  mènent  une  activité  normale,  mais  toujours  avec  cette  tendance  au  parti  dominant  

 

2-Les  Fang-Beti :

 

Cet  ensemble  est  constitué  de  peuples  Pahouins  qui  partagent  tous  une  certaine  parenté  de  langue .  On  y  trouve :  les  Fangs,  les  Ntoumou, les  Boulou,  les Eton, les  Ewondos ,  les  Manguissa,  les  Yebekolo , les  Yezoum , les  Nanga-eboko ,  les  Mveles ,  les  Bamvele, etc

Par  la  proximité, les  mixages  et  l’évangélisation,  des  peuples  voisins  ont  facilement  été  intégrés  dans  cet  ensemble : les  Makas ,  les  Sanagas, etc

Ce  groupe  est  totalement  converti  au  Christianisme. Politiquement  hétérogène , ce  groupe  a  été  dominé  pendant  longtemps  par  les  formations  politiques  suivantes :  le  Bloc  Démocratique  du  Cameroun (BDC )    et  par  la  suite,  les  Démocrates  Camerounais de  Mbida, le  Mouvement  d’Action  Nationale  de  Charles  Assale  dans  le  Ntem,  l’Union  Sociale  Camerounaise  de  Okala  Charles  dans  le  Mbam, l’ Union  des  Populations  du  Cameroun (UPC ) dans  le  Dja  et  Lobo , l’Union  Camerounaise (UC ) et  toutes  les  formations   politiques  qui  lui  ont   succédé   depuis  les  années  1961.

 

3-Les  Grassfields(  ngrafi )   :

 

Ce  groupe  se  constitue  des  peuples  de  souche  Tikar  qui  se  sont  installés  progressivement  sur  les  Hauts plateaux  de  l’Ouest Cameroun.  Ils  se  retrouvent  aujourd’hui  dans  les  provinces  de  l’Ouest  et  du  Nord-Ouest  du  Cameroun. Cette  appellation  unificatrice  n’est  ni  péjorative  ni  falsificatrice : elle  est  tout  simplement  l’appellation  originelle  que  les  Allemands  avaient  donnée  à  ces  peuples  qui  partageaient  la  même  culture ,  avaient  même  origine  et  habitaient  le  même  espace. La  division  de  ce  peuple  à  la  suite  de  la  première  guerre  mondiale  a  créé  l’illusion  d’une  diversité  de  peuples.  Il  s’agit  donc  d’une  nationalité  dont  les  sous-groupes  constitutifs  sont les   Bamoun,  Bamiléké, Bafut, Bamenda ,  Meta , Banso , etc

Ce  peuple  comprend  les  Chrétiens ,  les  Musulmans  et  les  Animistes.

Ce  peuple  a  connu  une  certaine  hétérogénéité  politique     jusqu’à  présent. l’UPC,  le  Kamerun  National  Congress (KNC) , le  Kamerun  National  Democratic  Party ( KNDP) ,   les  Paysans  Indépendants  ,le Front  Populaire  pour  l’Unité  et  le  Progrès  (FPUP )  ,  l’UC ,  le Cameroon  United   Congress (CUC)  , et  ses  successeurs ;  récemment , le  Social  Democratic  Front (SDF) ,  L’ Union Démocratique Camerounaise (l’UDC) , L’Union  des  Forces  Démocratique  du  Cameroun ( l’UFDC) , etc.

.La  situation  de  ce  groupe  a  été  rendue  plus  complexe  à  cause  de  la  double  colonisation  qu’il  a  subie :  dès  1916   en  effet,  cette  nationalité  a  été  soumise  à  l’administration  britannique  et  française. Cela  a  conféré  des  trajectoires  parallèles  aux  populations  du  même  groupe  à  telle  enseigne  qu’au  sortir  de  la  colonisation,  ce  groupe  se  comportera  souvent  comme  pluriel  et  parfois  comme  unique . Comme  pluriel,  le  groupe  ngrafi  pourra  dans  sa  variante  anglophone  englober  ou  non  d’autres groupes  ethniques .  Et  par  là même,  prendre  son  autonomie  par  rapport  au  groupe  ngrafi  francophone .

 

Cette  hypothèse  de  confiscation  de  pouvoir  par  quelques  groupes para ethniques,  aussi  séduisante  ou  scandaleuse  qu’elle  puisse  paraître,  exige  d’être  vérifiée  pour  que  l’on  sache  s’il  s’agit  d’une  simple  coïncidence  ou  d’une  stratégie  savamment  montée. Mais  si  cette  confiscation  est avérée,  il  faudrait  en  déceler  les  fondements,  et  pouvoir  en  livrer  une  explication  intelligible  et  plausible.

 

En  effet,  si  l’hypothèse  de  confiscation  de  pouvoir  se  comprend  aisément  de  1966  à  1991  quand  un  seul  parti  politique  est  autorisé  au  Cameroun,  elle devient  problématique  avant  et  après  cette  période,  compte  tenu  du  multipartisme  ambiant.  Si  donc,  ce  n’est  pas  un  parti  politique  qui  confisque  le  pouvoir, qu’est-ce  qui  peut  inciter  à  parler  de  confisqué ?  Les  principaux  dirigeants  du  pays  sont-ils  de  la  même  religion,  de  la  même  secte  ou  de  la  même  génération ?

 

Roger  Gabriel  Nlep  semble  accorder  une  importance  réduite  à  tous  ces  facteurs  et  privilégie  l’appartenance  au  groupe  ethnique.  En  ces  moments  où  la  communauté  internationale  semble  mettre  un  point  d’honneur  à  juger  les  Etats  sur  quelques  paramètres  qui  conditionnent  leur  admission dans le  cercle  de  nations  « civilisées » ,  il   semble  urgent  de  revisiter  cette  théorie  de  Roger  Gabriel  Nlep,  pour  en déceler  la  pertinence. L’intérêt  du  sujet  semble  renforcé  quand  on  observe  les  gesticulations   et  la  fébrilité  du  parti  au  pouvoir  ces derniers temps .

Aussi,  pour  ne  pas  nous  éloigner  de  la  pensée  de  l’auteur,  nous  présenterons  les  principaux  dirigeants,  nous  essayerons  de  voir  s’ils  proviennent  des  mêmes  groupes  cités  par  le  défunt  professeur.  Nous  essayerons  de  nous  trouver  une  explication  à  cela  et  nous  en  ferons  une  petite  lecture  critique.  Pour  ce  faire, notre  approche  se  voudra    descriptive  et  analytique.

 

 

I-  LA  CURIEUSE  SUCCESSION  DES  MEMES  GROUPES  AU  POUVOIR  DEPUIS  L’AUTONOMIE  INTERNE.

 

Faire  une  présentation  exhaustive  des  principaux  dirigeants  du  Cameroun  exigerait  sans  doute    beaucoup  plus  de temps   et  d’espace.. Par  conséquent, nous  ne  ferons  pas  du  «  Ngayap »    qui  reprenait  pour  son  compte  Birnbaum    .  Nous  ne  ferons  même  pas  un  détours  vers  le  secteur  économique  pour  voir , qui  en  dernier  ressort , tient  les  cordons  de  la  bourse  (  ou  pour  reprendre  Karl  Marx,  qui  détermine  le  politique .) .Pourtant, ce  détours  aurait  pu  nous  renseigner  sur  les  différentes  alliances  qui  se  nouent  avant  , pendant  et  après  les  élections  et  dont  les  différents  termes  de  change  sont :impasse  fiscale,  pause  fiscale, financement  des  campagnes électorales,  financement  de  la  machine  de  fraude (  organisation  des  charters     , achats  des  électeurs ,etc.). Pour  le  moment,nous  nous  en  tiendrons  aux  trois  principaux  personnages  du  régime    :  le  chef  de  l’Etat, le Président  de  l’Assemblée Nationale  et  le  premier  ministre  pour  démontrer  qu’il  y a  confiscation  du  pouvoir  par  les  composantes  du  triangle  équilatéral. L’on  pourra  à  l’occasion , étendre  nos  investigations  aux  fonctions  de  Vice Présidents  et  de  Vice  Premier  Ministre pour  voir  dans  quelle  mesure  leur  occupation  obéit  à  la  logique  du  triangle  équilatéral. Il  est  constant  que ,  dans  un  Régime  présidentialiste,  d’autres  ministres,  par  leur  proximité     avec  le  Chef  de  l’Etat,  leur  longévité  au  pouvoir      ,  ont  pu  avoir ,  à  un  moment  ou  à  un  autre , de  l’ascendant  sur  le  Premier  Ministre      . Mais , même  en  étendant  l’étude  de  ce  « triangle  équilatéral »  à  toute  la  classe  dirigeante,  la  logique  de  confiscation  de  pouvoir  décriée  par  Roger  Gabriel  Nlep   sera  confirmée .

 

A-  LA  SUCCESSION  DES  RESPONSABLES  A  CES  TROIS  FONCTIONS

 

Il s’agit  d’une  présentation  quasi  chronologique  à  ces  différentes  responsabilités. Au  passage,  nous  mentionnerons  leurs  familles  politiques  et  leurs  groupes  ethniques ;  cela  nous  permettra  de  mieux  apprécier  la  thèse  de  la  confiscation  du  pouvoir.

 

1-A  la  Présidence  de  la  république

Si  c’est  la  fonction  de  chef  des  l’Etat  qui  va  nous  intéresser,  nous  ne  manquerons  pas  de  souligner  qu’à  la  période  la  fédération,  le  Cameroun  a  connu  la  fonction  de  Vice  Président  à  coté   de  celle  de  Président  de  la  république.

 

a- les  Présidents  de  la  république

Le  Cameroun  en  a  eu  deux  depuis  1960 : Ahmadou  Ahidjo et  Paul  Biya.

Le  premier , membre  du  BDC, a  été  à  l’origine  du  groupe  parlementaire  Union  Camerounaise( UC )  en  1956. Il  transforme  ce  groupe  en  parti  politique  en  1958. Il  fonde  l’Union  Nationale  Camerounaise (UNC ) en  1966 et   dirige  le  pays  jusqu’en  1982. Tout  naturellement,  il  est  ressortissant du  Grand  Nord.

Le  second  est  un  haut  fonctionnaire  dont  la  carrière  se  déroule  en  totalité  à  la  présidence  de  la  République (au  cabinet  civil  d’abord  et  ensuite  au  secrétariat  général  de  la  présidence  de  la  république).  Dès  1975,  il  est  désigné  Premier  Ministre  jusqu’en 1982  quand  il  accède  à  la  magistrature  suprême.  Successivement membre  de  l’UC  et  de  l’UNC,  il  fonde  le  Rassemblement  Démocratique  du  Peuple  Camerounais (RDPC ) en  1985  lors  du  congrès  de  l’UNC  . Il  est  Yezoum       chez  les  Boulou.

 

b-Les  Vice Présidents  de  la  République

 

Le  Cameroun  en  a  eu  deux :  John  Ngu  Foncha  et  Solomon  Tandeng  Muna. Tous  sont  ngrafi  anglophones  du  Nord  Ouest.  Pendant  la  période  de  la  fédération,  le  Vice  Président  devait  être  d’un  Etat  fédéré  différent  de  celui  du  Président  de  la  république.  Comme  le  Président  de  la  république  était  du  Cameroun  Oriental,  le  Vice  Président  ne  pouvait  être  que  du  Cameroun  Occidental. Si  le  premier  était  du  KNDP, le  second  avait  déjà  adhéré  au  parti  unique,  Union  Nationale  Camerounaise (UNC).

2-Les  présidents  de  l’Assemblée

Deux  situations  se  présentent  à  ce  niveau :  les  présidents  au  niveau  national  et  ceux  qui  le  sont  au  niveau  des  entités  fédérées.

 

a- Au  niveau  de  l’ensemble  national

 

Seront  pris  en  compte  à  ce  niveau  les  présidents  de  l’Assemblée   fédérale  et  les  présidents  de  l’Assemblée  Nationale  depuis  l’instauration  de  l’Etat  unitaire  en  1972.

 

Le  11  mai  1962,  Marcel  Marigoh  Mboua  est  élu  président  de  l’Assemblée  Nationale  Fédérale.  Ressortissant  de  l’Est  Cameroun,  il  est  du parti  des  démocrates  Camerounais et  facilement  assimilable  au  groupe  fang-beti. Il  est  secondé  par  Lifio  Carr,  un  côtier  du  South-West    de  la  région  de  Victoria.  Les  deux  sont  reconduits  aux  mêmes  fonctions  le  26  avril  1964.  Marigoh  Mboua  revient  en  le  19  juin  1970  comme  président  mais  cette  fois-ci,  il est  secondé  par Ndeley  Stephen,  un  Anglophone  du  South- West.

 

Solomon  Tandeng  Muna  est   élu  président  de  la  toute  nouvelle  Assemblée  Nationale  du   Cameroun  le 14  juin  1973.  Il  est  Ngrafi  de  la Momo.  Il  est  secondé  par  Mayi Matip  Théodore. Ce  tandem  sera  reconduit  en  1978  et  en  1983. Fonka  Shang  Laurence  succèdera  à  Tandeng  Muna  au  perchoir  jusqu’en  1992 ;  il  est  aussi  Ngrafi. Dès  1992, Cavaye  Yeguié  Djibril  remplacera  Fonka  et  occupe  encore  cette  fonction  jusqu’à  ce  jour .

 

b- Au  niveau  des  Etats  fédérés

 

Les  nuances  peuvent  être  introduites  pour  distinguer  la  période  de  l’autonomie  interne  de  la  période  qui  suit  l’indépendance ;  une  autre  différence  peut  être  observée  entre  les  deux  Etats  fédérés.

b 1-Dans  la  partie  sous  domination  anglaise

 

Nous  ne  mentionnerons pas   les  speakers  de  l’Assemblée  législative  du  Cameroun  Occidental ( Effiom  de  la  Manyu  ou  Paul  Kale  du  Fako )  car  il  était  établi  dans  cette  assemblée  que  le  Speaker  ne  pouvait  provenir  de  la  même  région  que  le  Premier  Ministre .  Et  comme  le  Premier  Ministre  était  toujours ngrafi ,  le  speaker  ne  pourra  plus  appartenir  au  même  groupe.

 

b 2- Dans  la  partie  sous  domination  française

 

Dès  1946-1947, l’Assemblée  Représentative  du  Cameroun (ARCAM)  est  mise  en  place. Cette  Assemblée  est  présidée  jusqu’en  1952  par  les  Européens . Après  le  passage  de  Paul  Soppo  Priso   de  1952  à  1956  à  la  tête  de  l’ATCAM,  le  Cameroun  retrouve  avec  l’autonomie  interne  la  logique  du  triangle  équilatéral :

 

Le  28  janvier  1957, Ahmadou  Ahidjo  est  élu  président  de  l’Assemblée . Ressortissant  du  Nord Cameroun, il  est  membre  du  groupe  parlementaire  Union  Camerounaise. Il sera  remplacé le  10  mai  1957  par  Jules  Ninine. Ce  dernier, bien  qu’étant  Antillais,  appartient  à  la  région  Nord Cameroun  et  au  groupe  parlementaire UC. .  Le  13  octobre 1958, il  est  remplacé  par  Daniel  Kemadjou  Il  est  du  groupe politique  des  Paysans  Indépendants  et   appartient  à  la  nationalité  Ngrafi.  Son  successeur  s’appelle  Jean  Baptiste  Mabaya     , membre  du  groupe  des  Démocrates  Camerounais  , il  est  ressortissant  de  l’Est Cameroun.  Il  est  élu  le  13  octobre  1959. Par  un  jeu  d’assimilation  et  d’intégration,  on  le  mettrait  volontiers  dans  le  groupe  Fang-beti. ( encore   que  par  ses  origines  Baya,  il  aurait  des  affinités  avec  le  groupe  nordiste ).

 

Le  17  mai  1960 ,Kemayou  Louis  est  élu  président  de  l’Assemblée  Nationale.   Il  est Ngrafi .Par  la  transformation  de  cette  Assemblée  le  10  octobre  1961  en  Assemblée  législative ( du  Cameroun  Oriental) ,  il  en  devient  le  premier  Président  .(son  premier  vice-président  est  Moussa  Yaya).  Ce  tandem  est  reconduit  le  16  juin  1965 .Tous  sont  membres  de  l’UC.

 

El Hadj  Sanda  Oumarou   est  élu  président  de  l’Assemblée  Législative  le  7 juin  1970.  Ressortissant  du  Grand  Nord , il  est  membre  de  l’UNC  et  est  secondé  dans  sa  tache  par  un  Ngrafi  du  nom  de  Ngako  Kamkoumi .

 

3-LES  PREMIERS  MINISTRES

 

Cette  fonction  sera  pourvue  sous  l’autonomie  interne,  dans  les  Etats  fédérés  et  dans  l’Etat  unitaire.

 

a- les  premiers  ministres  de  l’autonomie  interne

 

En  1957  ,Emmanuel  Mbella  Lifafe  Endeley  est  désigné  premier  ministre  du  Southern   Cameroon.  Il  est  Bakweri  de  la  région  de  Victoria et  appartient  au  KNC    .Le 10  mai  1957  André  Marie  Mbida   est  désigné  Premier  Ministre  du  Cameroun  sous  administration  française.  Il  est   le  Président  fondateur  du  parti  des   Démocrates  Camerounais  et  appartient  à   la  nationalité   Fang-Beti.

Le  18  février  1958,  Ahmadou  Ahidjo ,  ressortissant    du  Grand  Nord   et  président  fondateur  du  parti  politique Union  Camerounaise ( UC) est  nommé  Premier  Ministre.

 

Le  30  janvier  1959, John  Ngu  Foncha  du  KNDP  devient  Premier  Ministre  .  Il  est   ngrafi.

 

b-les  premiers  ministres  du  Cameroun  oriental

 

Le 16 mai  1960,  Charles  Assalè,  Boulou  de  la  région  d’Ebolowa,  et  donc  appartenant  au  groupe  Fang-Beti  et  membre du mouvement politique MANC   est  nommé  Premier Ministre. Après  la  réunification ,  il  sera  maintenu  au  poste  de  Premier  Ministre,  mais  de  l’Etat  du  Cameroun  Oriental. Le 18  juin  1965,  Ahanda Vincent, ancien  démocrate  ayant  adhéré  à  l’UC,  est  désigné  Premier  Ministre . Il  appartient  au  groupe  Fang-Beti.

 

En Novembre  1965,  Ahanda  démissionne   de  ses  fonctions et  est  remplacé  par   Simon  Pierre  Tchoungui,  Ewondo  de  Ngoumou  et  membre  de  l’UC.  Il  restera  en  place, jusqu’en  1972.

 

c- Les  Premiers  Ministres  du  Cameroun  Occidental

 

De  1959  à  1965 ,John  Ngu  Foncha  sera  Premier  Ministre  au  Cameroun  Occidental. Il  sera  remplacé  en  1965  par  Augustine  Ngom  Jua.   Ce  dernier   est   de  Fundong ;  ngrafi  et  membre  du  KNDP  comme  Foncha. En  1968, Tandeng  Muna, ngrafi et  co-fondateur  avec  Egbe  Tabi  du  Cameroon  United  Congress  est  nommé.  Naturellement,  il  est  de  l’UNC.

 

d- Les  Premiers  Ministres  de  l’Etat  unitaire

 

En  1975, Paul  Biya, Yezoum  ou  Boulou    est  nommé  Premier  Ministre.  Il  restera  en  place  jusqu’en  1982.En  1982,  Bello  Bouba  Maigari  le  remplace  pour  peu  de  temps .Il  cèdera  sa  place  à  Ayang  Luc  en  1983.  Tous  deux  sont  ressortissants  du  grand  Nord .

Quand  cette  fonction  est  restaurée ,  elle  reviendra  toujours  à  un  nordiste, Sadou Hayatou.

Après  les  premières  élections  pluralistes  à  l’Assemblée,    Achidi  Achu,  un ngrafi  de  Santa ,  non  loin  de  Bamenda,   sera   désigné  Premier  Ministre. En   1997,  c’est  Peter  Mafany  Musongue  qui  assume  ces  responsabilités ;  il  est  Bakweri. Après  les  élections  présidentielles  de  2004, Chief  Inoni  Ephrem  est  désigné  Premier  Ministre .

 

e- Les  Vice Premiers  Ministres

 

Le  Cameroun  en  a  eu  six : Ahmadou  Ahidjo, Njiné  Marcel,  Gilbert  Andze  Tsoungui, Niat  Njifendi,  Amadou  Ali  et  Jean  Nkuete.

Le  premier  a été désigné  au   gouvernement  de  Mbida. Njiné  Marcel l’est  devenu  au  gouvernement  du 20  février  1958.  il  a  été  reconduit  au  gouvernement  du  18  juin  1959. Gilbert  Andze  Tsoungui  et  Niat  Njifendi  ont  été  nommés  après  les  élections  de  1997. Les  deux  derniers ont  été  désignés  après  les  élections  présidentielles  de  2004( Ahmadou  Ali )   et  législatives de   2007( Jean  Nkuete ). De  ces  six,  trois  sont   ngrafi, deux  sont  ngrafi,   et  un  est  fang beti.

B-ESSAI  D’EVALUATION

 

 

Les  deux  chefs  de  l’Etat  que  le  Cameroun  a  eus  jusqu’alors   font  partie  intégrante  du  « triangle  équilatéral. ».  Il  en  est  de  même  des  Vice Présidents.

Au  niveau  des  Présidents  de  l’Assemblée,  si  les  speakers  de  l’Assemblée  du Southern Cameroon  étaient  du Sud  de  cette  région,  donc n’appartiennent  pas  au  fameux  triangle, tous  les  autres,  en  dehors  des  ressortissants de  l’Est,  appartiennent  aux  groupes  du  triangle  équilatéral.   Concrètement, sur  dix  présidents  d’assemblée   qui  nous  ont  intéressé, 4  sont  Nordistes, 4  sont  Ngrafi  et  deux  sont  de  l’Est, mais  du  groupe  parlementaire  des  Démocrates .Leur  appartenance  à  ce  groupe  parlementaire  et  leur  proximité  ethnologique  avec  le  groupe  fang beti  les  intègre donc  au  sein  de  celui-ci.  Et  même  s’ils  n’étaient  rattachés  à  aucun  de  ces  groupes, leur  présence  serait  tout  simplement  cette  « exception  qui  confirme  la  règle »

Sur  16  Premiers  Ministres,  seuls  trois  sont  choisis  hors  du  triangle  équilatéral  de  Roger  Gabriel  Nlep. On  peut  même  s’amuser  à  dire  que  les  deux  derniers    doivent  leur    nomination  autant  au  cri  de  cœur  du  Professeur  Nlep  qu’aux  marches  Sawa    .  Dans  l’Etat  du  Cameroun  Oriental,  tous  les responsables  nommés  à  ces  trois  fonctions  appartiennent  au  triangle  équilatéral. Dans  L’Etat  du  Cameroun  Occidental,  tous  les  Premiers  Ministres  sont  ngrafi.  Les  speakers  se  recrutaient  dans  le Sud ( comme  tous  les  premiers  ministres étaient  du  Nord)  en  vertu  d’un  principe  qui  voulait  que  le  premier  ministre  et  le  président  de  l’assemblée  ne  soient pas  issus  de  la  même  région Ces  quelques  tendances ,  tirées  des  trois  principaux  piliers  du  régime  devraient  être  confirmées  si  on  étendait  l’échantillon   à  tous  les  membres  du  gouvernement,  aux  groupes  parlementaires,  aux  commissions  parlementaires,  aux  responsables  des  entreprises  publiques,  aux  différentes  chambres  de  commerce,  d’agriculture, etc.…

 

Mais  l’éminent  homme  de  science  qu’était  Roger  Gabriel   Nlep  ne  pouvait  pas , sur  la  base  d’une  simple  lecture  des  faits ,  s’insurger  comme  il  le  fit  ce  soir  à  l’émission  de  télévision si  au  moins  une certaine logique , objective guidait  cette  confiscation  du  pouvoir.   La  révolte  du  Professeur  vient  du  fait  que  si logique  il  y  a,  ce  serait  plutôt  une  logique  d’exclusion ,  une  logique  finalement  anti-démocratique  et  donc  dangereuse  pour  la  stabilité  de  l’ensemble  Cameroun.

 

II-LES  FONDEMENTS  POSSIBLES  DU  TRIANGLE  EQUILATERAL  DE  ROGER  GABRIEL  NLEP

 

En  théorie  politique,  les  formations  politiques  investissent  leurs  candidats  aux  différentes élections  et  les  vainqueurs  occupent  les  sièges  qui  étaient  en  compétition . Quand  il  s’agit  des élections  législatives, le  parti  politique  ou  la  coalition  majoritaire  à  l’Assemblée est  appelé  à  former    le  gouvernement . La  situation  est  évidemment  différente  en cas   de  parti  unique ; tous  les  élus  étant  d’un  même  parti  politique,  d’autres  arguments  plaideront  pour  la  désignation  à  des  postes  de  responsabilité. Il  apparaît  dès  lors  que  les  fondements  du  triangle  sont   d’abord  politiques, qu’ils  peuvent   être  aussi d’une autre  nature, en  fin  de  compte,  ces  fondements  peuvent  s’avérer  fragiles,  et  donc  inopérants.

 

A- LES  FONDEMENTS  POLITIQUES

 

Il  s’agit  des  arguments  qui  procèdent de  l’activité  politique  de  la  personne  concernée. Il  faut  donc rechercher  la  justification d’une  nomination  dans  le  parcours  politique  de l’individu. Ce  parcours  va  être  exploré , soit  dans  un  parti  politique,  soit  à  travers  l’équation  politique  personnelle.

 

1- l’appartenance  au  parti  majoritaire

 

La  lecture  rapide  des  responsabilités  politiques  à  la  tête  de  l’Etat  nous  révèle  que  la  plupart  des  personnes  qui  ont  occupé  les  responsabilités  de  Chefs  d’Etat, de  Présidents  d’Assemblée  ou  de  premiers  ministres  provenaient  du  parti  majoritaire  à  l’Assemblée.

Telle  est  la  situation  des  Chefs  d’Etat : en  1960  en  effet,  Ahmadou.  Ahidjo,  membre  de  l’Union Camerounaise,  formation  majoritaire  à  l’Assemblée  Nationale,   était  seul  candidat  ;  c’est  tout  naturellement  qu’il  a  gagné.

En  1982,  le  Cameroun  est  depuis  16  ans  dans  le  système  du  parti  unique . Paul  Biya est   Premier  Ministre  et   en  vertu  de  la  succession  constitutionnelle  prévue  par  la  loi   fondamentale ,  c’est  tout  naturellement  qu ‘il  devient  chef  de  l’Etat .

Pour  ce  qui  est  de  la  situation  des  présidents  de  l’Assemblée, si  l’appartenance  au  parti  majoritaire  continue  à  être  l’élément  fondamental  qui  conditionne  la  nomination,  de  nombreuses  exceptions   surgissent.

La  situation  des  premiers  ministres    souffre  de  peu   d’écarts ,  l’orthodoxie  en  la  matière  est   généralement  respectée .

 

2- Autres  arguments  politiques

Nous  pourrons  noter  rapidement  que  certaines  nominations  ont  plus  obéit  à  la  logique  régionale  et/ou  au calcul  politique .

 

a- la  logique  régionale

 

 

Une  observation  minutieuse  des  nominations  de  ces  trois  personnages  que  nous  avons  choisi  d’étudier  nous  montre  qu’ils  sont  toujours  choisis  dans  les  régions  différentes.  Il  y a  donc  une  prise  en  compte  certaine  de  la  donne régionale  dans  les  nominations.

Cela  peut  expliquer  la  nomination  des  personnages  provenant  des  partis  minoritaires  à  l’Assemblée   ou  des  régions   n’ayant  pas  voté  pour  le  parti  au  pouvoir.

 

b- la  logique  du  calcul  politique  ou  l’option  stratégique.

 

L’on  évoquera  cette  logique  quand  l’on  espère  des  gains  politiques  évidents  dans  la  nomination  d’un  personnage. Cette nomination  est  stratégique  car  elle  sort  des  canons  habituels  qui  conditionnent  les  nominations  à  ce  type  de  responsabilités. C’est  dans  ce  sens  qu’il  faut  interpréter  la  nomination  d’Assale  comme  Premier  Ministre  en  1960 . L’on  peut  aussi  classer  dans  ce  registre la  nomination  de Ahanda  Vincent  de  Paul  comme  Premier  Ministre  le  18 juin  1965 . Les  nominations  de  Simon  Achidi  Achu,  Peter  Mafany  Musongue,  Chief  Ephrem  Inoni  peuvent  aussi  être  classées  de  stratégiques  dans  ce  sens  qu’elles  ne  s’imposaient  pas . Dans  chaque  parti  politique,  il  y a  une  sorte  de  préséance  qui  veut  que,  quand  le  numéro un (1)  est  Président  de  la  République,  le  second  doit  conduire  le  gouvernement  et  le  troisième  se  retrouver   soit  à  la  tête  de  l’Assemblée soit  à  la  tête  du  parti  au  pouvoir  quand  cette  fonction  est  incompatible  avec  les  premières  citées .  Or  dans  les  cas  précités,  si  Achidi  Achu  était  membre  du  bureau  politique  du  RDPC  au  moment  de  sa  nomination,  il  n’ appartenait  pas  au  cercle  fermé  des  premiers  décideurs. Peter  Mafany  Musongue  n’était  même  pas  membre  du  Comité  Central  du  parti  au  pouvoir. Chief  Inoni  Ephrem  était  un  grand  commis  de  l’Etat  au  moment  de  sa  nomination  ,  il  ne  faisait  pas  partie  des  dirigeants  du  parti. Ces  précisions  démontrent  à  souhait  que  leur  nomination  n’obéissait  qu’à  la  logique  du  calcul  politique.

 

B- AUTRES  FONDEMENTS  DU  TRIANGLE  EQUILATERAL

 

 

En  dehors  de  ces  fondements  politiques,  qui  ne  parviennent  pas  à  nous  servir  une  explication  valable et  globale  sur  la  succession  des  mêmes  groupes  aux  plus  hautes  responsabilités  de  l’Etat  pendant  50  ans, peut-on  envisager  d’autres  pistes ? La  réponse  à  cette  question  peut  nous  conduire  à  explorer  les  pistes  de  la  démographie  et  l’impact  de  l’histoire  des  peuples  qui  sont  associés  ou  non  au  pouvoir. Ce  détours  est  important  surtout  quand  on  se  rappelle  que  sous  le  parti  unique  et  en  régime  présidentialiste, le  Président  de  la  république  concentre  tous  les  pouvoirs  entre  ses  mains. La   seule  activité  politique  dans  ce  type  de  régime  est  l’allégeance  au  Chef  de  l’Etat..  Et  comme  ce  régime  a  été  connu  au  Cameroun  pendant  près  de  trois  décennies,  il  est  judicieux  d’envisager  ces  pistes.

 

1-L’argument  démographique   

 

L’on  pourrait  mentionner  cet  argument  pour  justifier  le  triangle  de  NLEP.  Les  recensements  de  1976  et  1987  ont  en  effet  cité  comme  les  plus  peuplés  du  Cameroun ,  les  groupes  ethniques  ci-après :  bamileke, fang-beti,  basaa-mpoo ,  etc. l’on  trouverait  donc  normal  que  les  groupes  les  plus  peuplés  soient  représentés  aux  hautes  sphères  de  l’Etat . Le  premier  groupe  ethnique  est  largement  représenté  parmi  les  personnages  nommés : 6  Présidents  d’Assemblées  et 4 Premiers  Ministres . Le  deuxième  groupe  a  déjà  eu 1  Président  de  la  république, 6 Premiers  Ministres . Cet  argument  révèle  ses  limites  au  moins  à  deux  niveaux :  les  ressortissants  des  ethnies  minoritaires  ont  déjà  été  nommés  alors  que  les  ressortissants  des  ethnies  dites  majoritaires  sont  curieusement  absents  de  cette  liste .

La  difficulté  majeure que  rencontre  le  paramètre  de  la  démographie  réside  dans  la  rareté  des  données  statistiques : les  derniers  résultats  de  recensement  disponibles  sont  ceux  de  1987. l’autre  difficulté  réside  dans  la  méconnaissance  des  réalités  ethniques  du pays.  Plus  d’une fois,  l’on  a  entendu  des  gens  affirmer  que  les  kirdis  sont  les  plus  nombreux  du  pays.  D’autres  évoquent  les  toupouris.  Or,  ce  que  ces  gens  ne  savent  pas, c’est  que  le terme  kirdi indique  tous  les  peuples  non  musulmans  du  Nord  Cameroun. Cet  ensemble  composite  se  constitue  de  plusieurs  dizaines  de  groupes  ethniques.  D’autres  créent même  des  groupes  ethniques  imaginaires  pour  relativiser  la  prétention  de  certains  à  être  aussi  nommés : tantôt  l’on  présente  les  anglophones ,  tantôt  l’on  parle  des  mbamois  comme groupes  ethniques .

 

L’argument  démographique  est  donc  important  mais pas  déterminant.  Il  faudrait  peut-être  explorer  la  piste  de  la  culture  politique  des  peuples  camerounais  et  surtout  leur  relation  au  pouvoir  pour  comprendre  si  en  fin  de  compte  il  y a  des  peuples  des  gouvernants  et  d’autres  prédisposés  à  être  gouvernés  éternellement.

 

2-le  poids  de  l’histoire  politique  des  peuples  camerounais.

 

Dès  le  début  de  l’entreprise  coloniale  en  1884,  les  peuples  camerounais  se  sont  déterminés  par  rapport  à  ce  pouvoir,  qui  en  plus,  était  étranger. Cela  peut ,  peut-être ,  expliquer  leur  proximité  ou  leur  éloignement  des  postes  de  pouvoir

 

a- les  ethnies  favorables  au  pouvoir.

Accueillis  par  les  duala , les  Allemands ont  trouvé  une  belle  hospitalité  chez  les  Elog mpoo  où  ils se  sont  établis  à  Marienberg ( non  loin  de  Mouanko), à  Lobetal  et  à  Edéa. Ils  ont  trouvé  que  les  peuples  du  plateau  central (  la  région  de  Yaoundé ) étaient  hospitaliers.  Certes, la révolte et  le  ralliement  de  Martin  Paul  Samba  à  Douala  Manga  Bell  aurait  pu  susciter  la  méfiance  de  l’administration  coloniale  à  l’endroit  des  boulou ; mais  le «  réalisme  politique » d’Assale  Charles   a  pu  inverser  la  tendance.

Même la  fronde de  Mbida  André  Marie, après  son  renversement  comme  chef  de  gouvernement, n’a  pas  pu  entraîner  les  eton  dans  l’hostilité  ouverte  au  gouvernement  en  place.

 

Les  Français  et  les  Anglais  qui  prennent  le  relais  dès  1916  feront  aussi  une  appréciation  différenciée  des  peuples  camerounais. Tout  comme  les  Allemands,  ils  vont  s’appuyer  sur  l’organisation  traditionnelle  pour  mieux  assurer  leur  présence : cela  explique  leur  compréhension  et  même  leur  admiration  pour  les  peuhls  (dominateurs  des  peuples  du  Nord Cameroun)  et  les  aristocraties  de  l’Ouest Cameroun.  Telle  a  été  aussi  l’attitude  des  Britanniques  qui  dans  leur  système  « d’inderect  rule »,  ont  laissé  les  anciens  dignitaires  dirigé  leurs  anciennes  communautés  ethniques. Dès  la  colonisation  par  conséquent,  les  bases  du  triangle  équilatéral  étaient  déjà  posées .

 

b-les  ethnies  jugées  hostiles  au  pouvoir

 

 

Après  avoir  accueilli  avec  joie  les  Allemands ,  les  duala  vont  devenir  moins  enthousiastes  pour  au  moins  trois  raisons : la  répression  du  roi  et  des  populations  de  Bonaberi , l’expropriation  des  terres  du  plateau  Joss  et  l’exécution  du  roi  Rudolf  Douala  Manga  Bell ,  et  les  conséquences  liées  à  la  longue  cohabitation  entre  les  Allemands  et  les  duala .

 

Après  les  duala, les basaa ont  été le  deuxième groupe  à  montrer son hostilité  à  la  présence  d’une  administration  étrangère. Ils  se  sont  opposés  à  la  pénétration  coloniale,  obligeant  les  nouveaux  venus  à  contourner  par  l’océan  pour  remonter  par  la  Sanaga . Ils  se  sont  illustrés  dans  les  revendications  d’un   statut  favorable  aux  indigènes  à  travers  leur  implication  massive  dans  le  syndicat  USCC  et  dans  le  parti  politique UPC .  Cela  explique-t-il  le transfert  de  la  capitale  du  pays  de  Douala  à  Yaoundé ?  Ou  devons-nous  croire  à  cent  pour  cent  aux  arguments  liés  à  la  géographie  pour  comprendre  ce  déplacement ?

 

Les  kirdis  ont  aussi  connu  cette  marginalisation  tant  il  est  vrai  que,  dominés  par  les  peulhs et  les  ethnies  islamisées,  ils  n’avaient  que  très  peu  de  contacts  avec l’administration  coloniale.  En  se  servant  des  structures  administratives  léguées  par Ousmane Dan  Fodio  et  son  lieutenant Adama, l’administration  coloniale  a  entériné  la  domination  de  ces  peuples  par  les  anciens  dominants.

 

 

c-le  paradoxe  des  populations  de  l’Ouest.

 

 

Cette  classification  des  peuples  hostiles  et  des  peuples  favorables  à  l’administration  coloniale  peut  paraître  caricaturale  pour  ce  qui  est  des  peuples  de  l’Ouest. En  effet, après  l’hostilité  du  roi  Njoya  à  la  pénétration  coloniale , les bamoun  ont  tellement entretenu  de  bonnes  relations  avec  l’administration  coloniale,  que  même  l’activisme  de Félix  Roland  Moumié  à  la  tête  de  l’UPC ,  n’a  pas  réussi  à  troubler.

 

Les  autres ngrafi  francophones,(  les  bamileké)  ont  connu  aussi  un  parcours  controversé. Le  retournement  de Djoumessi  Mathias  par  l’administration  coloniale,  a  entraîné  l’alignement  de  tous  les  chefs  traditionnels  derrière  les positions  de  celle-ci. En  même  temps,  la  forte  implication  de  la  diaspora  bamileké  dans  les  revendications  et  dans  les  mouvements  nationalistes,  en  a fait  un  peuple  hostile. Cette dualité  de  l’attitude des  bamileké  a  eu  comme  conséquences  leur  association « mesurée  » au  pouvoir.

 

Les  ngrafi  anglophones  se  sont  aussi  illustrés  dans  un  premier  temps  par  leur  opposition  aux  thèses  de  l’administration  coloniale ,  mais  quand  le Cameroun  sous   domination  française  est  devenu  indépendant  le  1é janvier  1960, cette  position  en  a  fait  des  partenaires  incontournables   des  nouveaux gouvernements  en  place  à  Yaoundé.  Et  du  coup,  ce  sont  les  ressortissants  du  Sud   de  cette  région  qui  sont  devenus  hostiles  au  pouvoir. Seule l’émergence  du parti  politique  SDF  a  pu  inverser  les  tendances .

 

Ce  petit  détours  à  travers  les  relations  que  les  peuples  camerounais  ont  entretenu  avec  les  différents  pouvoirs  en  place  révèle qu’il  s’est  établi  une  typologie  des&nb

 DANS LA MEME RUBRIQUE

La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 1

ADALBERT OWONA

La naissance du Cameroun (1884-1914)...

La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 2

La naissance du Cameroun (1884-1914) - PART 3

 

Source: Magazine - Les Cahiers de Développement du Droit

 

Lire la suite

CAMEROUN: APPEL A MANIFESTATION POUR LE 01 SEPTEMBRE AU TROCADERO

21 Août 2018 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique

 

Lire la suite

PRESIDENTIELLLE 2018: LA DIASPORA CAMEROUNAISE EN ORDRE DE BATAILLE

29 Juillet 2018 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique

 

Lire la suite
1 2 3 4 5 6 7 > >>