Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de afrohistorama.over-blog.com

GRAND RASSEMBLEMENT DE PARIS CONTRE BOKO A RATS

29 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Droits humains

Lire la suite

AFROCENTRICITY INTERNATIONAL COMDAMNE L’INAUGURATION D’UNE STELE CELEBRANT L’ARRIVÉE DES PREMIERS COLONS FRANCAIS EN GUADELOUPE

27 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Droits humains

AFROCENTRICITY INTERNATIONAL COMDAMNE L’INAUGURATION D’UNE STELE CELEBRANT L’ARRIVÉE DES PREMIERS COLONS FRANCAIS EN GUADELOUPE

AFROCENTRICITY INTERNATIONAL COMDAMNE L’INAUGURATION D’UNE STELE CELEBRANT L’ARRIVÉE DES PREMIERS COLONS FRANCAIS EN GUADELOUPE

 

Afrocentricity International a été choquée d’apprendre qu’un groupe de békés, i.e., des descendants des colons francais qui depuis 1635 occupent illégalement et par la force la Guadeloupe, et ont réduit en esclavage des milliers et des milliers d’Africains après avoir massacré un grand nombre de Karibs, a l’intention d’inaugurer une stèle commémorant  l’arrivée des premiers colons français en Guadeloupe. La dite inauguration est prévue pour le 31 Janvier 2015, à 14h30.

 

Afin d’apprécier pleinement la nature et l’étendue de l’insulte qu’une telle inauguration représente, passons en revue brièvement l’histoire. Lorsque les Espagnols arrivèrent en Guadeloupe au 16ème siècle, y vivaient entre 20.000 et 25.000 Karibs. En 1697, il n’en restait plus que 47. Le reste avait été décimé, soit au cours de massacres, soit par des maladies introduites pas les Français, qui avaient réussi à prendre le pays aux Espagnols. Pendant qu’ils exterminaient les Karibs, les Français introduisaient  un nombre de plus en plus important d’Africains qui devaient travailler sur des plantations de canne à sucre. Des centaines de milliers d’Africains furent ainsi introduits en Guadeloupe, où une vie de misère

totale les attendait. En fait, c’était l’enfer sur terre. Nous étions forcés à travailler du matin jusqu’au soir, sous le soleil ou la pluie, suant et saignant pendant les 7 ou 8 ans que nous pouvions espérer vivre, partageant un taudis infect avec une douzaine d’autres Africains, recevant une nouvriture insuffisante

en quantité comme en qualité pour soutenir nos forces chancelantes, soumis à des abus physiques et verbaux constants, et à des tortures sans nom ni fin. Nous pouvons simplement imaginer l’étendue de nos souffrances lorsque nous considérons le taux de mortalité extrêmement élevé des Africains asservis dans les Antilles dites francaises, puisque plus de la moitié des Africains qui y étaient introduits mouraient pendant les trois premières années. La principale raison expliquant ce fort taux de mortalité était les mauvais traitements que nous subissions. Dans la mesure où nous n’étions pas considérés comme des êtres humains mais comme des “meubles,” c’est-à-dire des choses, nos “propriétaires” pouvaient nous traiter comme ils le souhaitaient. Ils préféraient nous faire travailler à mort puis nous remplacer par de nouveaux-venus. La terre de Guadeloupe est donc imbibée du sang et de la sueur de nos Ancêtres qui furent kidnappés et enlevés de force d’Afrique pour travailler pour rien pendant plus de 200 ans sur des terres volées aux Karibs par des gens dont l’ultime préoccupation est de gagner de l’argent par n’importe quel moyen, et qui sont déterminés à imposer leur volonté et amoralité au reste du monde. Les descendants  des colons français en Guadeloupe continuent à monopoliser la plus grande partie des terres et continuent à jouir de la considérable richesse accuumulée grâce à notre labeur non- rémunuéré.  Aujourd’hui, et comme si cela ne suffisait pas, au lieu de parler des Réparations qu’ils nous

 

doivent, ne voilà-t-il pas que ces gens-là projettent d’honorer leurs ancêtres, ces mêmes blancs et blanches qui ont asservi, exploité et maltraitré nos Ancêtres.

 

Qu’il soit dit sans aucune ambigüité, mais fermementet clairement, qu’Afrocentricity International ne restera pas passive et ne tolèrera pas ce manque de respect. L’asservissement du peuple Africain par les Européens a été reconnu comme Crime contre l’Humanité, à la Conférence WCAR des Nations Unies qui s’est tenue à Durban, en Afrique du Sud en Septembre 2001. Pas moins de 168 pays ont signé cette résolution. Par conséquent, toute célébration d’individus impliqués dans l’asservissement des Africains – et qui sont donc des criminels, n’est plus ni moins qu’une apologie de la criminalité, et un acte de provocation simplement inadmissible. Afrocentricity International encourage toutes ses divisions à dénoncer ce nouvel acte de barbarie blanche.  Mais plus spécifiquement, Afrocentricity International s’engage à soutenir et à encourager sa division AI Guadeloupe alors qu’elle mène des actions ou collabore avec d’autres organisations afin de résister par tous les moyens nécessaires à cet acte

insultant pour nos Ancêtres, c’est-à-dire pour nous-mêmes en dernière instance. Trop c’est trop.

 

L’Unité est notre But, la Victoire est notre Destinée!

 

Afrocentricity International

Ama Mazama, Per-aat Universal

 

A Philadelphie, ce 22 Janvier 2015

Lire la suite

Pourquoi le socialisme au VENEZUELA ? Eléments de réflexion pour une bataille des idées

27 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Social

Pourquoi le socialisme au VENEZUELA ? Eléments de réflexion pour une bataille des idées

 

Le 22 janvier, le président Maduro a rendu publique une conversation téléphonique entre militaires d’extrême droite (voir ci-dessous). L’un d’eux, expert en guerre psychologique de la School of Americas, explique comment organiser des pillages “avec l’aide d’étudiants” grâce aux pénuries générées par le secteur privé – encore hégémonique au Venezuela (1). Des liens resurgissent avec le leader d’extrême droite Leopoldo López, actuellement jugé en tant qu’organisateur des violences qui ont fait des dizaines de morts en 2014 et que les médias internationaux présentent comme un “prisonnier politique”. Le président Rafael Correa a rappelé récemment que ce scénario copie le modus operandi employépar Washington pour renverser le président Salvador Allende (2).

Pour stopper ce coup d’État en marche, Nicolas Maduro a lancé un ultimatum au secteur privé tout en réorganisant la distribution des produits et aliments de base. La droite comptait sur la chute des prix du pétrole pour pousser le gouvernement à l’austérité. Peine perdue : le 22 janvier, le président bolivarien a annoncé l’augmentation du salaire minimum de 15 % pour le protéger de l’inflation, 300.000 pensions supplémentaires, 200.000 nouvelles bourses d’études pour les étudiants du secondaire l’augmentation de 30 % des bourses universitaires, la construction de 400.000 logements et de nouvelles infrastructures routières, ainsi qu’une nouvelle mission de protection sociale pour 500.000 familles populaires (4). Le texte d’Elías Jaua éclaire la lutte entre ces deux modèles.

T.D., Caracas, 24 janvier 2015

 Nicolas Maduro lors de la manifestation populaire du 23 janvier 2015, brandissant la photo de Fabricio Ojeda, député, journaliste et guérillero de gauche assassiné en 1966.

23 janvier, Caracas. Familles des victimes des violences de la droite (notamment étudiante) et de ses alliés paramilitaires en 2014, mêlées aux familles des disparus sous les régimes « démocratiques » d’avant la révolution. La tentative meurtrière de déstabilisation en 2014 avait été présentée par les médias occidentaux comme « une révolte populaire réprimée par le gouvernement ».

Pourquoi le socialisme au Venezuela ? Éléments de réflexion pour une bataille des idées.

par Elías Jaua

Traduction : Jean-Marc del Percio

« Ce système est totalitaire et centralisateur. Il établit le contrôle de l’État sur tous les aspects de la vie (…) Il conduit à l’oppression et à la ruine des pays où ce système a été appliqué ».

Conférence des Évêques du Venezuela, janvier 2015.

«Dans le même temps que les intérêts d’une minorité s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité s’effondrent. Ce déséquilibre résulte de la mise en application de critères idéologiques qui soutiennent l’autonomie absolue des marchés, mais aussi la spéculation financière. Et rejettent le droit de contrôle des États sur ces affaires. Lesquels sont en charge de la défense du bien public ».

Pape François. Exhortation apostolique, 12 juillet 2013.

Un État luttant pour la défense de l’intérêt général : ce principe est au cœur de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela. Celle-là même qui aura été approuvé il y a 15 ans, un mois et 3 jours, par le peuple vénézuélien. Un État social, démocratique ; un État de droit et de justice qui répond enfin au rêves de nombreuses générations. Un rêve transformé en réalité, du fait de la volonté affichée de millions de vénézueliens et vénézueliennes.

Notre constitution établit clairement le rôle de contrôle et de régulation dévolu à l’État, dans le domaine économique, et ce, dans le but de protéger les droits humains de notre peuple, face aux monopoles, face à la spéculation, l’usure et la fraude, inhérentes au capitalisme. Il s’agit également de promouvoir une répartition équitable de la richesse nationale, tout en favorisant une économie productive.

Sous l’impulsion initiale du président Chavez, la Révolution Bolivarienne aura sans aucun doute réussi le pari de démocratiser les fruits de la rente pétrolière, tout en soldant la dette sociale accumulée durant la période de la gabegie capitaliste. La remise en question du rentisme pétrolier en est le corolaire.

A ce jour, la démocratisation des fruits de la rente pétrolière, aura débouché sur les avancées suivantes en matière de recherche du bien commun.

1. L’investissement social

Entre 1985 et 1998 (avant la révolution) : avec un revenu national s’élevant à 213 286 000 de dollars, les dépenses sociales ne représentaient 36,82% (79 540 millions de dollars).

Entre 1999 et 2012 (a partir de la révolution) : avec un revenu national atteignant 883 089 000 de dollars, les dépenses sociales ont grimpé à 62,46% (551 639 millions de dollars).

Ainsi, en universalisant la redistribution de la rente, la Révolution bolivarienne a réussi à inverser la courbe. (3)

2. La bataille contre la pauvreté.

En 1998, 21% des ménages vénézuéliens vivaient en situation d’extrême pauvreté. En 2014, cet indice s’est rétracté à 5,5%. D’une manière générale, entre 1998 et 2013, la pauvreté a régressé de 49 à 19%.

Idice GINI pour le Venezuela 1998-2014. Cette formule mesure le taux d'inégalité. Plus le taux est proche de zéro, plus grande est l'égalité sociale.

3. Le droit à la santé.

Si en 1998, le Venezuela comptait 5360 centres de santé sur son territoire, ce chiffre a progressé pour atteindre en 2011 le taux de 13731. Ce qui représente une croissance de 150%.

A cette même date, 182 hôpitaux ont été réhabilités, tandis que les centres de santé publique se voyaient pourvus de 27 620 lits.

Entre autres réalisations importantes, on peut citer la construction -suivie d’une mise en service- de l’Hôpital cardiologique pédiatrique latino-américain Dr Gilberto Rodriguez Ochoa, doté d’un potentiel permettant de réaliser 4500 interventions chirurgicales annuelles, et 80 000 consultations en externe, pour les enfants souffrant du cœur.

En mars 2014, la Révolution a permis à 17 000 impétrants d’obtenir leurs doctorats en médecine. Et grâce à la Mission Barrio Adentro I, II et III, pas moins de 24 millions de Vénézuéliens (82,4% de la population totale), ont bénéficié d’une aide médicale gratuite. Ces Missions successives, se sont appuyées sur un réseau de 7500 cliniques populaires ; 6000 centres de santé ; 3000 cabinets dentaires (odontologie) ; 400 cabinets d’optique/ophtalmologie ; mais aussi sur 559 centres de diagnostic intégral ; 130 blocs opératoires ; 570 salles de rééducation et 35 centres de haute technologie médicale.

4. Le droit à l’éducation.

Grâce à la Révolution Bolivarienne, le taux des inscriptions a augmenté de 29%. Soit un total 7 778 538 élèves.

Le taux net de scolarisation dans le primaire a connu une croissance de 7 points, atteignant ainsi les 93%. Et si l’on prend pour repère les chiffres de l’année scolaire 1998-99, le nombre de diplômés a explosé (+ 160%. Année scolaire 2012-13).

De 19 682 groupes scolaires existants, l’on est passé à 24 516 (+ 25%). Quant au personnel enseignant, son nombre s’est accru de 188%.

Par ailleurs, les Missions Robinson I et II ont permis l’alphabétisation de 1 756 250 personnes. 789 436 d’entre elles ont terminé leurs cycles d’études primaires. De ce fait, en 2005, l’UNESCO a déclaré officiellement le Venezuela, « territoire libéré de l’analphabétisme ». 822 853 personnes bénéficiant des programmes de la Mission Ribas ont pu achever leurs études secondaires. Quant à la Mission Sucre, elle a assuré 565 201 vénézuéliens/ennes d’une formation qui aura autorisé l’accès pour 212 532 d’entre eux, à des études supérieures. (Université).

5. Le droit à la culture.

La Révolution a jeté les bases d’un véritable réseau d’institutions ayant remarquablement contribué à l’épanouissement culturel de notre peuple. Parmi celles-ci, il est possible de citer le Centre pour la Diversité culturelle ; la Fondation « Librairies du Sud » qui s’appuient sur 61 établissements disséminés sur l’ensemble du territoire national ; la maison d’édition «El Perro y la Rana», pourvue de 24 antennes régionales ; l’Institut des Arts scéniques et musicaux (IAEM) ; la compagnie de distribution Amazonia Films ; la Maison du Cinéma, centre de production et formation ; le Centre National d’Histoire ; le Centre National du Disque (CENDIS) ; la Fondation des Musées Nationaux, etc.

Depuis 2012, la Mission Culture a permis la formation de 12 465 professionnels, ayant obtenu leurs diplômes en Éducation, mention « Développement culturel » ; sans oublier l’épanouissement, aujourd’hui célèbre dans le monde entier, des ensembles d’orchestres Simon Bolivar.

Le développement du secteur cinématographique est à souligner. Il résulte de l’effort conjoint de structures diverses telles que la Maison du Cinéma, du Programme National de formation cinématographique et du Centre Autonome cinématographique (CNAC).

Rien qu’en 2014, 12 films vénézuéliens ont vu le jour, tandis que 27 projets cinématographiques ont reçu un soutien concret. 25 festivals et expositions ont été organisés au niveau des États. 78 films vénézuéliens ont participé à 121 festivals internationaux. 36 prix et distinctions ont été ainsi obtenus. Et en novembre 2014, on a atteint une fréquentation record des salles obscures. Ce qui hisse le Venezuela à la première place des pays d’Amérique latine, quant à la découverte de longs métrages nationaux.

6. Le droit au sport.

A partir de 1999, le Gouvernement Bolivarien a instauré une politique visant à renforcer le développement des activités sportives. A cette fin, au cours des 12 dernières années, 6 830 614 741 Bolivars ont été investis. De ce fait, 2885 installations sportives ont été réhabilitées ou construites ; 3 stades de football ont vu le jour, et 6 autres ont été modernisés ; l’Université ibéro-américaine du Sport, 27 unités éducatives visant à la détection des talents, mais aussi 14 centres de science et médecine sportives ont été fondés. 6 479 713 personnes ont bénéficié de l’accent mis sur le sport de masse. Dont 165 000, par le biais du Pouvoir sportif Communal ; 3 960 266, via la Mission Barrio Adentro sportif ; 1 985 000, grâce au sport universitaire ; 31 803 par le Simoncito sportif, et 337 644 par le développement systématique des activités physiques, sportives, récréatives, aux fins d’améliorer la santé publique.

La Mission Barrio Adentro pour le Sport, qui couvre les 24 États du pays, est devenue la pierre angulaire de la politique révolutionnaire en matière sportive. D’ailleurs, depuis peu, les performances des athlètes vénézuéliens se sont multipliées. Tant au niveau national, qu’international.

7. Le droit à la Communication et à l’accès aux technologies de l’information.

Les avancées de la Révolution en termes d’accès aux communications et à internet sont significatives. Prenons quelques exemples. Tandis qu’en 1998, le pays comptait à peine 342 stations de radio FM (dont 331 relevant du secteur privé, 11 du secteur public et aucune de type communautaire), en 2012, la situation se modifie singulièrement pour atteindre les chiffres de : 843 (503 privées, 86 publiques, 249 de type communautaire). C’est-à-dire + 146%.

Quant aux stations de télévision, en 1998, leur nombre s’élevait à 119 (en signal ouvert), dont 66 privées, 14 publiques et 39 de type communautaire. A ce tableau d’ensemble, il convient d’ajouter la création de Vive TV et Telesur. Sans oublier le lancement de la Radio del Sur (la Radio du Sud), et la fondation du Correo del Orinoco. (Le Courrier de l’Orénoque).

De plus, en 2013, grâce à l’installation de 11 321 km de fibre optique, 12,55 millions de vénézuéliens (42% de la population) ont pu accéder à la Toile. Ces réalisations ont hissé le Venezuela au 7ème rang des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, en terme de pénétration des services afférents, et du nombre d’utilisateurs. Il faut également préciser que l’application du programme WIFI para Tod@s (la WIFI pour tous), a permis l’installation de 2903 points publics et gratuits de connexion sur l’ensemble du territoire national. Dont 259 en milieu universitaire, 1389 lycées et 681 villages.

8. Un droit sacré : s’alimenter.

Les 15 premières années de la Révolution bolivarienne ont permis au pays – dont 2,7 millions de citoyens souffraient de la faim (les années 1990)- de réduire ce fléau, pour le rendre exceptionnel. Ainsi, l’indice de malnutrition qui s’élevait initialement à 13,5%, est passé sous la barre des 5%. Quant à l’apport calorique, il est passé de 2127 Kilocalories par personne et par jour (Quatrième République) à 3182 Kilocalories par personne et par jour, en 2012. L’année suivante, la FAO rendra hommage au Gouvernement Vénézuélien, pour avoir par son action, réduit à leur plus simple expression la faim et la malnutrition.

Par ailleurs, 17 554 442 personnes ont bénéficié de la Mission Alimentation Mercal/Programme de distribution d’aliments subventionnés créé en 2003, PDVAL – Entreprise publique de Production et distribution d’aliments, et Abasto Bicentenario – grande chaîne de magasins publics permettant l’achat d’aliments et de produits de 1ère nécessité au « prix juste, qui leur a facilité l’accès à l’alimentation subventionnée par l’État. On estime à 8 059 414 tonnes, les aliments ayant été distribués par les 16 626 points de vente existants.

9. Le droit au logement.

Si l’on prend l’année 2011, la Grande Mission Logement Venezuela aura permis à 600 000 logements dignes de ce nom de voir le jour. 400.000 seront construits en 2015. Superficie moyenne : 70 m2, avec salle de bain, chambre à coucher, cuisine. Les services publics et les aménagements urbains sont à portée de main. Ce qui garantit le plein épanouissement (social et productif) des habitants. En outre, nombre de ces logements ont été livrés totalement équipés et meublés. Et les espaces consacrés à l’éducation, la santé, la culture ne manquent pas, tels que les Simoncitos (centres d’éducation initiale pour les enfants de 0 à 6 ans), les écoles, les CDI (Centre de Diagnostic intégral) et les terrains de sport.

Elías Jaua, vice-président du socialisme territorial et auteur de cet article, le 22 janvier (au centre), lors d'une remise de logements aux secteurs populaires de l'État Anzoategui.

Elías Jaua, vice-président du socialisme territorial et auteur de cet article, le 22 janvier (au centre), lors d’une remise de logements aux secteurs populaires de l’État Anzoategui.

10. Le droit de vieillir dans la dignité

A ce jour, 2 521 750 pensionnés bénéficient des avantages liés à la mise en place de la Gran Mision en Amor Mayor. 300.000 de plus viennent d’être annoncées pour 2015 par le président Maduro. Il y a 16 ans, ce chiffre se ramenait à 300 000. Ces derniers recevant des subsides inférieurs au salaire minimum légal.

Tous ces résultats sont la conséquence d’une politique redistributive socialiste, qui concerne 60% du budget de l’État, et de l’universalisation des fruits de la rente pétrolière. En une décennie, cet effort a conduit le Venezuela à passer d’un Indice de Développement humain moyen à un IDH élevé. Selon un rapport de la CEPAL (Commission économique pour l’Amérique latine/ONU), notre pays s’avère être le moins inégalitaire de l’Amérique latine. Cela, nous n’avons pu l’obtenir que par l’instauration du socialisme.

Il est par ailleurs nécessaire de préciser qu’il est impossible de construire le socialisme sur la base du rentisme pétrolier. Consciemment ou inconsciemment, cette certitude est liée à la notion que le socialisme relève uniquement de la sphère de la distribution.

Hugo Chavez avait clairement établi que notre socialisme doit être intégral, muni de toutes ses facettes, et se doit de faire ressortir toutes les qualités inhérentes à son mode de production spécifique. Selon Chavez, il ne peut exister un socialisme rentier. Sans vaincre le rentisme, il est impossible de jeter les bases d’une économie productive socialiste.

Non seulement le rentisme implique une dépendance par rapport à la production pétrolière, mais aussi par rapport à la fluctuation des cours du pétrole sur les marchés internationaux. De plus, cette référence au rentisme, s’exprime à travers « la culture spéculative, qui s’est immiscée tel un venin à l’intérieur même du système capitaliste vénézuélien ».

C’est pourquoi, parallèlement à l’application d’une juste politique redistributive de la rente – autorisant l’obtention et la consolidation des droits sociaux- la Révolution Bolivarienne se sont attelée à la concrétisation d’une culture du travail qui permet l’émergence d’une économie productive socialiste.

Voyons ce qu’il en est :

  1. La diversification des relations économiques internationales, a permis un renforcement de notre indépendance et de notre souveraineté. Elle a également favorisé de salutaires transferts de technologie constituant le socle de l’industrialisation du pays. (6)
  1. Le processus des nationalisations a permis le retour dans le giron de la nation, de multiples entreprises d’importance stratégique. Nombre d’entre elles souffraient de graves retards sur le plan technologique, leur situation sur le plan fiscal était précaire. Il n’en demeure pas moins que ces nationalisations étaient nécessaires à l’impulsion de politiques ambitieuses telles que celles de la Grande Mission Logement Venezuela. (A ce jour, plus de 600 000 logements ont été construits et 400.000 supplémentaires le seront en 2015). Il en est de même, en ce qui concerne les secteurs industriels du ciment, de l’acier et de l’électricité. CANTV (compagnie de télécommunications) et Banco de Venezuela étaient viables. Toutefois leurs nationalisations ont été utiles, car elles auront favorisé la démocratisation de l’accès à leurs services respectifs ; mais aussi le bon emploi des bénéfices dégagés, au profit des enfants et des jeunes. De ce fait, un large accès aux technologies de l’information a été possible. (Programme Canaima : 5 millions d’ordinateurs mis gratuitement à la disposition des écoliers et des universitaires). Dans un autre registre, ces nationalisations ont bénéficié aux personnes du 3ème âge, qui peuvent désormais compter sur une pension digne de ce nom (Gran Mision Amor mayor).
  2. La surface agricole utile s’est considérablement étendue. Entre 1998 et 2010, la superficie des terres cultivées a augmenté de 49%. Entre ces deux dates, on est passé de 1 638 923 ha à 2 433 943 ha. Quant à la production agricole relative à l’élevage elle s’est accrue de 44% : 2 575 443 tonnes (1998) ; 4 669 120 tonnes (2010).
  3.  On a également beaucoup investi dans le domaine des infrastructures routières et des transports. Le réseau ferré n’a pas été oublié : on peut notamment citer la mise en service d’une ligne, desservant les Vallées du Tuy (Etat de Miranda); les lignes 3 et 4 du metro de Caracas. La ligne 5 étant en voie de réalisation ; les métros de Maracaibo, Valencia et Los Teques ; le CableTren Bolivariano /Métro de Caracas/Transports publics) ; le réseau reliant Caracas-Guarenas-Guatire (projet de Métro urbain) ; le Métro Câble Mariche et San Agustin (système de téléphériques intégrés) ;
  4. De grandes installations thermoélectriques ont été construites et ont vu leurs capacités de production étendues. Il en est ainsi de la centrale Général Rafael Urdaneta dans l’État du Zulia ; des stations Centrent à Carabobo et Josefa Camejo à Falcon ; mais aussi des centrales hydro-électriques comme celle de Caruachi (Etat de Bolivar).

Courbe du chômage

Le meilleur indicateur de ces efforts sans précédent visant à diversifier l’économie vénézuélienne, réside dans l’écart concernant les chiffres du chômage, si l’on compare la période antérieure durant laquelle le néo-libéralisme sévissait (15 points), à celle de ces dernières années, où ces chiffres ont été ramenés en-dessous de la barre des 6 points. La sécurité de l’emploi garantissant désormais un revenu régulier aux familles. Le taux de chômage est tombé à 5,5 % en décembre 2014.

Toutes ces conquêtes sociales, toutes ces avancées sur le plan économique, nos adversaires s’emploient à en minimiser l’ampleur, voire à les occulter. C’est le cas du médiocre gouverneur Capriles (ex-candidat présidentiel de la droite, NdlR) qui déclare que « le modèle actuel n’est qu’un rêve dont on doit se débarrasser ». Mais venant de sa part, cela sonne creux.

Cela se passe à un moment où l’on assiste à une aggravation progressive de la confrontation avec l’oligarchie locale et ses alliés. A l’instauration d’une situation d’agression permanente, provenant de l’extérieur. Et nous avons également affaire à une véritable guerre économique, mais aussi politique, sociale et culturelle, à l’intérieur même de notre pays. Non seulement cet état de fait nuit à l’économie, mais il oblige aussi la Révolution à consacrer d’énormes efforts, et à gaspiller un temps précieux, à l’élaboration de contre-mesures.

Il est vrai que nous n’avons pas toujours été en mesure de trouver les arguments solides pour défendre les avancées réalisées. C’est pourquoi le peuple, le Parti Socialiste Unifié (PSUV), les mouvements sociaux et nos diverses institutions doivent jouer un rôle essentiel dans la défense des conquêtes de la révolution bolivarienne et socialiste. Il faut reconnaître que nous ne sommes pas satisfaits de tout ce qui a été accompli à ce jour ; de notre incapacité à surmonter de vieux problèmes dont nous avons hérité.

Il faut garder à l’esprit qu’au moment même où nous nous efforcions d’éliminer le système capitaliste rentier ; de nous acquitter de la dette sociale accumulée au fil des décennies, il était essentiel d’innover, d’emprunter des chemins non encore explorés, d’assumer le risque du tâtonnement et de l’erreur. Aucune Révolution n’a échappé à cela. C’est pourquoi, tout en prenant acte des nombreux succès obtenus, il est nécessaire de corriger le cap lorsque c’est nécessaire. Quand des erreurs ont été commises.

Sous l’égide du Président Nicolas Maduro, mais aussi à travers le passage parmi nous de notre leader historique, cette nouvelle étape de la Révolution nous impose de sérier avec précision et sans dogmatismes, les grandes lignes d’action, mais aussi les objectifs stratégiques à atteindre, pour une économie productive. De plus, pour nous débarrasser du rentisme, mais aussi résoudre les problèmes accumulés, et vaincre dans la guerre économique en cours, une restructuration financière et fiscale est inévitable.

La lutte sans relâche que nous devons livrer à l’inefficacité, la corruption, le bureaucratisme, les manquements et les absences de suivi des processus en cours, est d’autant plus impérative, que tous ces dévoiements sont associés à une forme de culture pétro-rentière. Ce faisant, nous devons rectifier ce qui doit l’être. Pas seulement le Gouvernement Bolivarien. Mais la société tout entière, pour ne pas retomber dans le cauchemar néolibéral dont nous nous sommes extraits le 6 décembre 1998, en élisant pour la première fois à la Présidence, Hugo Chavez.

Ce qui importe, c’est de poursuivre la construction de notre société -ou pour le dire avec le Pape François- « une société dans laquelle l’humain et non pas l’argent soit le centre ».

Cela fait 16 ans, qu’au Venezuela nous construisons cette société que de profondes et amples libertés démocratiques irriguent. C’est la marque de notre projet socialiste Bolivarien. Notre Socialisme.

« Le socialisme c’est la démocratie et la démocratie c’est le socialisme dans tous les domaines : politique, social et économique ».

Hugo Chavez

Elias Jaua Milano

Nicolas Maduro le 22 janvier à  la cérémonie d'investiture d'Evo Morales, réélu à la présidence de Bolivie. Les deux pays ont convenu d'accélérer leur coopération bilatérale. Morales a déclaré à cette occasion : "celui qui attaque politiquement et économiquement le Venezuela n'est autre que l'empire états-unien" (4)

Nicolas Maduro le 22 janvier à la cérémonie d’investiture d’Evo Morales, réélu à la Présidence de la Bolivie. Les deux pays ont convenu d’accélérer leur coopération bilatérale. Morales a déclaré à cette occasion que « celui qui attaque politiquement et économiquement le Venezuela, c’est l’empire états-unien » (5)

Source : http://www.mpcomunas.gob.ve/por-que-socialismo-en-venezuela-elementos-para-la-batalla-de-ideas/

Traduction : Jean-Marc del Percio

Notes :

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/01/24/pourquoi-le-socialisme-au-venezuela-elements-de-reflexion-pour-une-bataille-des-idees/

 

Lire la suite

Boko Haram : le bras armé de l’Occident pour détruire le Nigéria et chasser la Chine du Golfe de Guinée

25 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique

Boko Haram : le bras armé de l’Occident pour détruire le Nigéria et chasser la Chine du Golfe de Guinée

Boko Haram : le bras armé de l’Occident pour détruire le Nigéria et chasser la Chine du Golfe de Guinée

 

       Les amis du Nigéria ne sont pas ceux qui, par une communication surfaite, proposent leur « aide » pour lutter contre la secte islamiste. Il s’agit plutôt d’embrasser l’ennemi nigérian pour mieux l’étouffer !

Premier pays producteur de pétrole en Afrique et sixième mondial avec 2,5 millions de barils par jour, le Nigéria a commis le « crime » de céder des puits de pétrole à la Chine. Une concurrence jugée insupportable pour les États-Unis, la France et l’Angleterre qui pompent le pétrole nigérian sans inquiétudes depuis 50 ans. De leur côté, les pétromonarchies arabes s’inquiètent d’un Nigéria trop puissant qui pourra ne plus se soumettre au diktat de l’Arabie Saoudite et du Qatar sur le marché du pétrole et du gaz. A l’image de l’Iran (2ème) et du Venezuela (5ème producteur de pétrole mondial) qui gèrent leur pétrole en toute souveraineté. Boko Haram est le cheval de Troie qu’utilisent les puissances impérialistes pour contrer la Chine et détruire la première puissance économique africaine qu’est devenu le Nigéria en le divisant en deux états comme au Soudan.

 

Quelques questions pour briser le tabou

Première puissance économique africaine depuis le premier trimestre 2014, premier pays producteur de pétrole en Afrique, le Nigéria qui conserve par ailleurs sa confortable position de première puissance démographique (180 millions d’habitants) du continent retient de plus en plus l’attention des médias. Seulement, dans les chaînes de télévision ou les colonnes des journaux, cette triple puissance qu’est le Nigeria est désormais réduite à un nom devenu son synonyme : Boko Haram. Présenté par les« grands »medias « presstitués » comme un groupe de « fous de Dieu », Boko Haram n’aurait pas d’autres visées que de créer un Califat dans une partie du Nigéria, à défaut de soumettre tout le pays à la loi islamiste, la Charia. Aucun lien avec les puissances impérialo-capitalistes engagées dans une lutte à mort pour conserver l’hégémonie mondiale face à la Chine. Et grâce à la grande communication faite autour de l’ « enlèvement » le 14 avril 2014 de plus de 200 jeunes filles (le nombre varie en fonction des sources) dans la localité de Chibok, la secte islamiste a acquis une renommée planétaire. Ses actions sont relayées autant que celles des autorités nigérianes sont censurées. Comme pour prouver aux yeux du monde que le président nigérian, Jonathan Goodluck n’a paradoxalement aucune chance !

Mais est-ce une surprise si ces médias « oublient » systématiquement de vous dire à qui profitent en dernier ressort les crimes commis par la secte Boko Haram ? Pourquoi notre grande presse garde-t-elle un silence complice sur les origines des fonds et des armes lourdes qui permettent aux adeptes de Boko Haram de semer la mort au Nigeria, et bientôt au Cameroun ? Pourquoi les médias qui arrosent le monde ne diffusent-ils pas ce câble de Wikileaks qui citait nommément l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique à Abuja, Terence P. MacCulley comme le coordinateur des actions de déstabilisation du Nigéria ? Face à la redéfinition des équilibres géostratégiques imposée par la pénétration de la Chine en Afrique, Boko Haram comme la Séléka en République centrafricaine est devenue une arme redoutable pour préserver la mainmise des multinationales occidentales sur les matières premières et accélérer la mise en place d’Africom, le Commandement militaire étasunien pour Afrique.

 

BokoHaram : à qui profitent les crimes de la secte islamiste ?

Pour envahir l’Irak et tuer son président au nom du pétrole, les Etats Unis d’Amérique de Georges Bush ont trompé la planète entière en affirmant que Saddam Hussein, devenu l’ennemi à abattre détenait des Armes de destruction massive. Colin Powell est allé plus loin en sortant des tubes à essai qu’il a présentés en mondovision comme les échantillons de ces armes à la disposition de Saddam Hussein. 10 ans après, tout le monde a constaté qu’il s’agissait d’un gros mensonge made in Washington.

En 2011, une vidéo sur le chef de guerre congolais Joseph Kony postée sur You Tube et largement commentée dans les médias a été regardée dit-on par plusieurs millions d’internautes. Stupéfaits par les crimes de Joseph Kony, les internautes du monde entier ont juré la perte de Kony. En retour, les EU ont proposé leur aide pour officiellement traquer les troupes de l’Armée de Résistance du Seigneur que commande l’ « invisible » Kony. Trois ans après, le résultat est le suivant : Joseph Kony est toujours en fuite. Mais au nom de sa traque, les USA ont installé des bases militaires en République démocratique du Congo, en Ouganda, en République centrafricaine, etc.

Autrement dit, à travers cette campagne, Washington a solidement installé les bases militaires dans cette partie de l’Afrique particulièrement riche en minerais précieux et très sollicités par la Chine qui en a grand besoin pour son industrialisation.

 

Le Nigéria fait son entrée dans la gueule du loup

Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) depuis 1971, le Nigeria garde le record de putschs en Afrique. Le pays a connu plusieurs groupes irrédentistes parmi lesquels le Mouvement pour la Survie du peuple Ogoni (Mosop) que dirigeait l’écrivain Ken Saro-Wiwa (pendu en 1995), le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger (Mend). Le Mosop et le Mend avaient des revendications clairement formulées : gestion inclusive des ressources pétrolières. Les membres des deux organisations faisaient recours aux moyens légaux descendant dans la rue pour manifester mais n’hésitaient pas à prendre les armes pour s’attaquer au pouvoir central ou aux compagnies pétrolières, sources de leurs malheurs.

 

BokoHaram : un fantôme à plusieurs facettes

Crée à Maiduguri par Mohamed Yusuf en 2002, au lendemain des attentats du 11 septembre, Boko Haram évolue au gré des événements politiques nigérians et des orientations géostratégiques dessinées par les grandes puissances occidentales.

De 2002 à 2006, la secte s’inscrit dans la logique de recrutement-endoctrinement. Néanmoins, elle effectue quelques actions de violence comme pour prouver sa capacité d’action et se faire connaître. De 2006 à 2009, au fur et à mesure que le sudiste Olusugun Obasanjo s’obstinait à modifier la constitution (2006) pour briguer un troisième mandant à la tête du Nigeria, Boko Haram franchit un pallier dans la violence.

Les Etats de Bauchi, Wudil, Potiskum ,Maiduguri, Borno, Yobe, Kano deviennent le théâtre des violences incessantes. Celles-ci ont fait des morts aussi bien dans les rangs des forces de sécurité que dans la population civile et les adeptes de la secte. Son fondateur a d’ailleurs été exécuté en juillet 2009. Mais, comme cette hydre mythologique dont une tête coupée en faisait renaître 1000, Mohamed Yusuf n’est pas mort avec Boko Haram.

 

Quand Boko Haram s’invite dans la lutte pour le pouvoir entre le Nord et le Sud

Il est un élément qui permet de comprendre le versant nigéro-nigérian du phénomène Boko Haram. Entre 2006 et 2007, le président nigérian d’alors, Olusegun Obasanjo use de tous les stratagèmes pour écarter le candidat favori du Nord à la présidentielle.

Atiku Aboubacar qui a pourtant été son vice-président de 1999 à 2007 est tantôt accusé de corruption, tantôt exclu du parti au pouvoir, le Parti Démocratique Populaire (PDP). Déçu, il quitte le PDP et se présente sans succès à l’élection présidentielle de 2007 sous la bannière du Parti populaire de Tout le Nigéria (ANPP).

Finalement, c’est le malade Umaru Yar’Adoua qui succède à Obassanjo. Yar’Adoua est certes du Nord, mais il n’a pas le poids politique, encore moins le soutien populaire dont jouithttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png le richissime Atiku Aboubakar que l’entourage d’Obassanjo trouve trop proche de Washington. Ce qui est sûr c’est que depuis cette brouille de plus et peut être de trop entre le Nord et le Sud, Boko Haram est devenu plus violent que jamais. S’attaquant aux écoles, églises chrétiennes et autres lieux publics. Avec ce nouveau redéploiement, l’on constate que la secte devenue le cheval de Troie de l’élite du Nord Nigéria dispose désormais d’armes lourdes. Ses troupes aujourd’hui estimées à 30 000 hommes, sont plus disciplinées, semblent plus entraînées. Bref elles sont devenues plus « professionnelles » ! Ceci fait immédiatement penser au deash en Irak c’est-à-dire une arme de chantage manipulée par des intérêts occultes...

 

        Finalement, le 5 mai 2010, à la mort du président nordiste OumarouYar’Adoua qui n’a pas fini son mandat, le pouvoir revient au Sud avec l’élection de Jonathan Goodluck, originaire de la région pétrolifère du Delta du Niger. Les musulmans du Nord se sentent une fois de plus floués. Ils estiment que la bande à Jonathan Goodluck et Obassanjo a violé l’accord tacite qui veut que non seulement le Nord et le Sud dirigent le pays à tour de rôle, mais aussi qu’il revient à chaque partie de choisir son candidat-président.

Une disposition que le parti au pouvoir aurait violé aussi bien en 2007 qu’en 2011. On comprend par là pourquoi à l’approche de l’élection présidentielle de 2015, Boko Haram multiplie les actes de terreur qui visent sur le plan interne à fragiliser le président sudiste Jonathan Goodluck.

Pour cette mission, les grands médias jouent un rôle déterminent. Ils font une communication sélective qui consiste à communiquer sur les actions de Boko Haram et à passer sous silence les actions des forces de sécurité nigérianes qui ont fait leurs preuves à plusieurs reprises. En 2009 par exemple, l’armée nationale a infligé une cinglante déculottée aux membres de la secte, tuant son fondateur Mohamed Yusuf et un millier de ses combattants. Dans une lettre datant du 9 août 2009, Sanni Umaru qui s’est présenté comme le successeur de Mohamed Yusuf a reconnu la perte de plus de 1 000 hommes par Boko Haram. Certes gangrené par la corruption, le gouvernement fédéral n’est pas (pour l’instant) l’éléphant mort que vous présente votre téléviseur !

Le Nigéria est confronté à la guerre de quatrième génération et dans celle-ci, la guerre de l’information est un pilier central. Les mediamensonges des journaux et télévisions « presstitués » deviennent des obus de mortier qu’on tire du matin au soir. Notre poste de télévision devient un fantassin de l’ennemi installé dans notre propre salon, tirant jour et nuit en direction de notre cerveau !

Avec les financements de l’élite du Nord et ceux des acteurs extérieurs, la secte islamiste s’est suréquipée et dispose désormais d’armes lourdes ainsi que des chars. Outre les soutiens financiers et logistiques, ces islamistes terroristes bénéficient d’importantes complicités dans l’administration et dans les forces de sécurité. Ce sans quoi il n’aurait jamais été possible d’enlever plus de 200 filles dans un établissement scolaire et disparaitre sans être appréhendé. Parmi les financiers de Boko Haram, le Qatar et l’Arabie saoudite sont en tête de peloton bien sûr pour le compte de l’empire certes mais avec l’avantage de déstabiliser un acteur majeur et futur rival sur le marché du pétrole et du gaz. En 2050, le Nigéria seule aura environ 400 millions d’habitants, soit la troisième puissance démographique du monde. Cela n’arrange pas les affaires de beaucoup de gens...

La dimension occidentalo-impérialiste : fragiliser le Nigeria et écarter la Chine

Les puissances sont jalouses de leur position et des privilèges y afférents. Elles s’emploient à freiner toute concurrence, aussi petite soit-elle. En tant que triple puissance (démographique, économique et pétrolière) africaine, le Nigéria s’est involontairement attiré des ennemis hors du continent. Pour ne pas arranger les choses, l’ancien président Olesugun Obasanjo a commis le « crime » de briser le monopole des entreprises occidentales dans l’exploitation des vastes gisements de pétrole du Nigéria en ouvrant les puits au Chinois.

En effet, pendant plus d’un demi-siècle les compagnies pétrolières françaises, anglaises et étasuniennes ont régné en maîtres imperturbables dans la production pétrolière au Nigéria. Et puis, coup de théâtre ! En avril 2006, le président Obasanjo qui n’a pas reçu l’appui des Occidentaux dans sa tentative de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir se fâche et se tourne vers la Chine. Au grand dam de Shell, Texaco, Chevron..., les autorités nigérianes annoncent en grandes pompes avoir signé un contrat d’exploitation avec la compagnie pétrolière China National Offshore Oilhttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png Corporation (CNOOC) pour plus de deux milliards de dollars avec une prévision de production de 225 000 barils jour. Dans la même logique, le président Obasanjo a négocié un prêt d’un milliard de dollars auprès du gouvernement chinois afin de financer la réhabilitation des voies ferrées du Nigéria et acheter du matériel roulant. La partie chinoise se donne deux ans pour produire son premier baril de pétrole au pays de ken Sarowiwa et de Wole Soyinka.

Ce rapprochement Abuja-Pékin crée des insomnies dans les capitales occidentales. Perdre le contrôle du Nigéria qui produit 2,5 millions de barils par jour est un coup dur pour Paris, Londres et Washington. D’autant plus que le Nigéria et son voisin le Cameroun constituent une sorte de glacis stratégique incontournable pour le contrôle du Golfe de Guinée.

De leur côté, l’Arabie Saoudite et le Qatar s’inquiètent de voir le premier producteur africain de pétrole s’affranchir de leur tutelle. L’Iran, deuxième producteur de l’or noir au monde se moque des directives éditées par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Le Venezuela, cinquième producteur mondial de pétrole s’est affranchi des directives des monarchies arabes et de l’impérialisme occidental depuis plus d’une décennie. Il gère son pétrole en toute souveraineté. Or, ad vitam aeternam, ces pétromonarchies entendent être le centre de régulation du marché du pétrole mondial. Ce qui est le seul lot de consolation que leur laisse l’impérialisme occidental.

Face aux velléités souverainistes du Nigéria, les réactions ne se font pas attendre. Chez l’Oncle Sam, on le sait, la meilleure défense c’est l’attaque ! L’administration étasunienne lance précipitamment son Commandement militaire pour l’Afrique en 2008, année où la China National Offshore Oilhttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png Corporation (CNOOC) démarrait ses activités pétrolières dans le premier pays producteur de pétrole en Afrique. Dans la précipitation, les EU n’attendent pas l’obtention d’un accord de siège pour lancer l’Africom. Il faut faire quelque chose. Point besoin d’attendre qu’un pays africain accepte d’abriter Africom pour le lancer. Six ans après son lancement, ce Commandement militaire étasunien pour l’Afrique est toujours basé à... Stuttgart en Allemagne.

Certains peuvent toujours y voir une simple coïncidence. Mais, cela n’enlève rien sur le fait que le Commandement militaire étasunien pour l’Afrique ne vise pas à lutter contre le terrorisme comme l’indique le discours officiel. Africom est le bras militaire de la diplomatie étasunienne pour contrer l’émergence d’une puissance endogène et surtout écarter la Chine de Afrique. Pour éviter que l’Empire du milieu ne s’empare de leur place de première puissance économique mondiale, les EU, incapables de fermer les industries chinoises, empêchent que celles-ci puissent accéder aux matières premières qui leur sont indispensables.

La CIA à l’œuvre

S’appuyant sur les câbles de Wikileaks, l’organisation Greenwhite Coalition affirme que pendant plusieurs années, les EU ont déployé les gros moyens pour déstabiliser le géant d’Afrique. En fouillant dans sa mémoire, le pays de Georges Bush a constaté que les troupes de l’Ecomog (EconomicCommunity of West African States Monitoring Group), la force militaire de la CDEAO (Communauté de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest), majoritairement constituée de militaires nigérians avait jouéhttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png un rôle important (institution de cessez-le-feu) dans les guerres civiles au Libéria et en Siéra-Léone dans les années passées.

Craignant que le Nigéria utilise l’Ecomog pour supplanter l’influence des grandes puissances dans la sous-région, le président Georges Bush, fonde l’Acri (Africa Crisis Response Initiative ) en 2004. Avec l’aide de la CIA, l’Acri recrute des jeunes islamistes qu’elle forme à la collecte du Renseignement, au maniement des armes, aux techniques de survie. Les jeunes formés sont mis à la disposition de la secte BokoHaram qui s’en sert pour semer la mort !

Greenwhite Coalition constate également que la CIA a installé les camps d’endoctrinement et de formation le long des frontières poreuses du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger. Bien plus, un autre câble diplomatique étasunien révèle que pour conduire la déstabilisation du Nigéria, l’ambassade étasunienne au Nigéria est devenue un véritable laboratoire. Pour mieux mener le sinistre projet, Washington n’a pas trouvé mieux que Terence P. MacCulley pour occuper le poste d’ambassadeur dans ce pays. Terence P. MacCulley n’est pas un diplomate comme les autres. En plus d’être le coordinateur de la politique étrangère d’Africom, il est l’un des architectes de l’Africa Crisis Response Initiative. Son expérience est mise à contribution pour fragiliser le pouvoir fédéral afin de justifier l’intervention des pays de l’OTAN.

Il n’aura échappé à personne que les attaques de la secte islamiste se font désormais avec une précision digne d’une armée professionnelle bien entrainée ! Elle dispose d’un effectif que la rançon issue du marchandage des otages ne peut payer. Car pour enrôler, nourrir, équiper et soigner des milliers de combattants comme c’est le cas de Boko Haram, il faut avoir des financements importants et réguliers. Or le business des otages n’obéit pas à cet impératif.

Quand Michelle Obama fait le marketing des drones étasuniens au Nigéria

Pour mieux comprendre l’implication des EU dans la déstabilisation du Nigéria, il faut revisiter les derniers évènements qui se rapportent à ce pays. Le dernier en date est incontestablement la campagne « Bring Back our Girls », lancée personnellement par la première dame des Etats Unis d’Amérique. Restée en retrait pendant les six premières années de présidence de son mari, Michelle Obama s’est muée en mascotte du complexe militaro-industriel étasunien. En lançant la campagne Bringbackourgirls sur facebook, elle a légitimement attiré l’attention du monde sur le sort des 200 filles enlevées par la secte islamiste.

Mais, ce qu’on ne dit pas c’est que Michelle Obama a trouvé un nouveau ciel pour les drones étasuniens et un nouveau terrain d’actions pour les Marines et autres forces spéciales étasuniennes. Au nom de la recherche des 200 lycéennes, le président étasunien a décidé l’envoi de 70 militaires au Tchad.

Obama en a profité pour renforcer les effectifs militaires de son pays au Nigeria. Jusqu’en mai 2014, 50 soldats étasuniens étaient régulièrement affectés à l’ambassade des EU au Nigéria. 20 Marines y assuraient la formation des militaires locaux. La campagne lancée par Michelle Obama a permis d’accroitre ce nombre.

Rappelez-vous la campagne lancée pour nous avait-on dit, traquer Joseph Kony. Elle a permis aux EU de quadriller le Congo, l’Ouganda, la RCA… “ Brink Back our Girls ” permet de quadriller l’Afrique de l’Ouest. Etablissant l’axe Mogadiscio-Ouagadougou, avec douze pays sous la botte de Washington. A ce jour, 29 pays africains ont accordé le droit aux EU d’utiliser leurs aéroports. Et n’oubliez jamais que les forces spéciales sont toujours précédées des hommes de Renseignements qui collectent certes des données utiles pour les militaires, mais font de l’espionnage économique et industriel au service de l’Empire. On voit à qui profite les crimes de Boko Haram en dernier ressort. La guerre c’est le plan !

Boko Haram : un pokerhttp://cdncache1-a.akamaihd.net/items/it/img/arrow-10x10.png menteur très rentable

En français, Boko Haram veut dire : « l’école interdite ». Boko renvoie au livre Book et Haram veut dire interdit. Son contraire est Halal. Plusieurs « spécialistes » et « experts » de Boko Haram préfèrent la traduction suivante : « L’éducation occidentale est un péché ».

Cependant, il est étonnant de constater que Boko Haram ne s’attaque pas aux intérêts des Occidentaux qui sont pourtant ses ennemis objectifs si l’on en croit la traduction des « experts ». Au Nigéria, les grandes marques occidentales ne manquent pourtant pas. Les plus visibles dictent la loi dans le pétrole qui est la principale source en devises du pays.

Au lieu de s’attaquer à elles pour confirmer le caractère Haram de l’Occident, la secte préfère s’en prendre aux Nigérian(e)s dont le crime inexpiable serait d’être chrétien(e)s ou de fréquenter une école laïque. Aboubakar Shekau n’a-t-il pas revendiqué l’enlèvement des 200 filles dans une vidéo ? Quelle incohérence ! Boko Haram est donc ce que son nom n’indique pas. Autrement dit Boko Haram n’est pas ce que vous en savez.

Contrairement à Boko Haram, le Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni et le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger s’opposaient ouvertement aux intérêts de l’Occident. Les deux organisations s’en prenaient directement aux multinationales pétrolières et à leurs relais nigérians. En 1992, trois ans avant sa pendaison à Port Harcourt le 10 novembre 1995 par le régime de Sani Abacha, l’écrivain Saro-Wiwa (assassiné avec 8 autres militants du Mosop) indexait les compagnies pétrolières en termes : « L’exploration pétrolière a transformé le pays ogoni en immense terrain vague. Les terres, les rivières et les ruisseaux sont en permanence entièrement pollués ; l’atmosphère est empoisonnée, chargée de vapeurs d’hydrocarbures, de méthane, d’oxydes de carbone et de suies rejetés par les torchères qui, depuis trente-trois ans, brûlent des gaz vingt-quatre heures sur vingt-quatre tout près des zones d’habitation. Le territoire ogoni a été dévasté par des pluies acides et des épanchements ou des jaillissements d’hydrocarbures. Le réseau d’oléoducs à haute pression qui quadrille les terres cultivées et les villages ogoni constitue une dangereuse menace ». Poursuivi par les familles des victimes pour complicité dans l’élimination de Saro-Wiwa et ses compagnons, le pétrolier Shell a accepté de payer 15,5 millions de dollars en juin 2009.

La rançon de la mauvaise gestion

Si BokoHaram recrute avec tant de facilité au Nigéria, c’est aussi parce que les dirigeants successifs de ce pays se sont illustrés par une redistribution inéquitable des ressources pétrolières. Exemple : l’écart entre le taux de scolarisation au Sud et au Nord du pays est abyssal. Pareil pour la couverture sanitaire. Tenez ! Sur 100 000 femmes qui enfantent au Nigéria, 1 800 meurent au Nord contre 80 dans le Sud du même pays. Face à cette misère entretenue par les hommes politiques généralement empêtrés dans les affaires de corruption et de détournement de deniers publics, les populations des zones lésées sont réceptives aux manipulations.

Pour attirer le maximum de personnes qu’il a finalement converties au djihad, Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram insistait dans ses prêches sur ces inégalités. Il pointait le pouvoir fédéral comme étant la cause du chômage des jeunes. Et ces derniers étaient nombreux qui attendaient leur premier emploi après plusieurs années d’études universitaires. En usant de tous les subterfuges pour écarter le nordistes, Atiku Aboubakar et placer le malade Omaru Yarad’oua, Olesugun Obasanjo à renforcé le clivage Nord-Sud et Boko Haram prospère au Nord parce qu’il a le soutien de l’élite nordiste. Les Nordistes sont prêts à tout pour qu’un sudiste ne remporte pas l’élection de 2015.

L’issue de cette consultation électorale déterminera probablement le cours de l’histoire du Nigéria. Si un ressortissant du Sud gagne, les actes terroristes de Boko Haram vont vraisemblablement se multiplier. Un rapport circonstancié du National Intelligence Council des EU évoque d’ailleurs une probable partition du Nigéria en 2015. Par contre si un nordiste l’emporte, les données pourront changer. Les musulmans verront l’arrivée d’un des leurs à la tête de l’Etat fédéral comme la correction d’une injustice. Comme un instrument au service de l’élite nordiste du Nigéria, BokoHaram aura atteint l’une de ses missions historiques. Mais, puisqu’elle est aussi et surtout au service des puissances étrangères, Boko Haram pourra migrer vers un autre pays exactement comme l’ont fait les djihadistes takfiri abandonnant la Lybie conquise pour la Syrie de Bachar Al-Assad. En clair, ses combattants pourront être envoyés sur un nouveau front pour une mission similaire : contrer la Chine et obtenir des contrats léonins pour les multinationales occidentales.

Après le Nigéria, le Cameroun ?

Le Cameroun est la cible idéale pour les puissances impérialistes occidentales. Pourquoi le Cameroun de Paul Biya ? Comme le président centrafricain François Bozizé renversé par une coalition rebelle en mars 2013, le malheur de Paul Biya c’est d’avoir décidé de diversifier les partenaires économiques du Cameroun. Ainsi, ce pays considéré depuis près d’un siècle comme bastion imprenable de la France a largement ouvert ses portes à la Chine. En 10 ans, l’Empire du milieu a supplanté la France dans l’économie camerounaise. Gagnant progressivement tous les grands marchés : construction des barrages de Mekin et M’mvelle, construction de l’autoroute Douala-Yaoundé, construction du Complexe industrialo-portuaire de Kribi, etc.

Le Cameroun, c’est aussi le verrou du golfe de Guinée et la gâchette de toute l’Afrique. On l’appelle « l’Afrique en miniature ». Déstabiliser ce pays c’est la garantie de mettre le feu à tout le Golfe de Guinée. Déjà, depuis plus de deux ans, les incursions de la secte nigériane ont presque totalement détruit le commerce de bétail dans le nord du Cameroun alors que la misère sociale est justement la raison essentielle pour laquelle la secte recrute si facilement ses djihadistes. La stratégie du chaos est donc bien en marche. Jusqu’ici, les seuls otages occidentaux attribués ou revendiqués par la secte nigériane Boko Haram ont été enlevés au...Cameroun.

Le 19 février 2013, une famille française constituée de Tanguy Moulin-Fournier et son épouse, leurs quatre fils et Cyril le frère de Tanguy sont enlevés à l’extrême-Nord du Cameroun. En visite en Grèce, François Hollande réagira tout de suite en indiquant que cette famille est entre les mains de Boko Haram. Boko Haram n’avait encore fait aucune revendication de ce rapt. Il a fallu attendre le 21 pour qu’Aboubakar Shekau revendique l’enlèvement. En novembre de la même année 2013, un autre Français, Georges Vandenbeusch, 42 ans est enlevé à Nguetchewé, localité du Nord-Cameroun. Le Conseil épiscopal du Cameroun n’a signé aucun communiqué rendant public cet enlèvement. L’instance est restée tout aussi muette après la libération de Vandenbeush le 31 décembre. Ce qui est inhabituel. Lorsqu’un prêtre catholique est en difficulté, le Conseil épiscopal prend officiellement position en condamnant l’acte. Ce qui n’a jamais été le cas pour Georges Vandenbeusch qui était pourtant présenté comme prêtre catholique. Le 5 avril 2014, les prêtres italiens Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, ainsi qu’une religieuse canadienne sont enlevés à Tchère, à environ 20 kilomètres de Maroua, capitale de la Région de l’Extrême-Nord Cameroun. L’enlèvement est attribué à la secte islamiste. On dirait que BokoHaram ne voit les Occidentaux qu’au Cameroun !

En fait, à travers ces enlèvements, la secte islamiste et ses financiers impérialistes veulent faire passer dans l’opinion internationale que le régime de Yaoundé est incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens et des étrangers et ainsi préparer les esprits à une future occupation militaire du pays comme en Centrafrique.

Une nouvelle carte de l’Afrique se dessine. Les frontières issues de la colonisation n’arrangent plus ceux qui les ont tracées à l’époque. Des informations sérieuses parlent de la constitution d’un nouvel état regroupant le nord du Nigéria, du Cameroun, de la Centrafrique et le sud du Tchad et qui sera un émirat islamique comme celui qui se prépare en Irak.

Finalement, la guerre contre Mouammar Kadhafi en Libye n’est pas différente de celle qui a plongé le Mali dans le chaos. La différence entre le renversement de Laurent Gbagbo en Côte-D’ivoire et de celui de François Bozizé en Centrafrique c’est l’identité des présidents renversés. Au Nigéria, les actions de Boko Haram servent les mêmes intérêts que ceux de la Séléka en République Centrafrique. Par ces temps de faillite économique en occident, les pays de l’Otan, conduits par le nouveau couple anthropophage : EU-France veulent endiguer la pénétration chinoise et reprendre les énormes ressources naturelles disponibles dans cette partie du monde.

Il est également question de déstructurer le continent africain qui sera tout de même la première puissance démographique mondiale en 2050 avec deux milliards d’habitants. Dans cette troisième guerre mondiale qui est la lutte pour l’hégémonie planétaire, tout Etat souverain est un danger pour l’Occident et tout Etat très grand doit être divisé en entités plus facilement manipulables comme au Soudan, et comme prévu pour l’Irak.

La guerre risque d’être longue et large. La campagne d’occultation des vraies causes aussi. Et la grande force de l’impérialisme est de toujours faire porter la responsabilité de ses guerres par d’autres. Ce qui complique évidemment la compréhension des causes profondes et des objectifs finaux des conflits contemporains. Face à cela, le choix devient simple pour les africains : soit combattre pour leur libération définitive et travailler pour devenir la puissance émergente du 21ème siècle, ou alors accepter une recolonisation directe qui cette fois est bien partie pour durer 1000 ans !

Par Carlos BAKE, Olivier A. NDENKOP

 

Source : “Le Journal de l’Afrique n° 003″, 24 octobre 2014, Investig’Action

 

Lire la suite

COMMUNIQUE DE PRESSE DE LKP: Faire l’Apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française.

21 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Histoire

Elie Domota Leader du LKP

Elie Domota Leader du LKP

 

 

LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

 

Pointe-à-Pitre, le 20 Janvier 2015

 

 

 

Monsieur François HOLLANDE, Président de la République Française

 

 

 

Objet : Faire l’Apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française.

 

 

 

 

Monsieur Le Président de la République,

 

 

 

 

Un débat  sur  la liberté  d’expression et le droit  au blasphème agite la société  française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques  remarques, considérant le contenu  répété de vos discours, et des  membres de votre  gouvernement, sur  le vivre ensemble.

 

Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

 

En 2009, M.  DESPOINTES,  béké  Martiniquais, descendant de  propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur canal+ :

 

«Dans les  familles métissées, les  enfants sont de  couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que  des  aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons  côtés de l’esclavage et les colons  qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

 

Ces  propos   ont  déclenché   la  colère  de  milliers  de  Martiniquais  et  de  descendants d’esclaves de part  le monde. La classe politique  en France a unanimement condamné de telles paroles et le parquet de Fort de France s’est saisi de ce dossier.

 

Ce « Monsieur de la Martinique » a donc été condamné en première instance  et en appel par les tribunaux martiniquais.

 

Comme  le permet la loi, il a fait un recours devant la cour de cassation et là : l’arrêt de la cour d’appel de Fort de France est cassé dans une  décision du 5 février 2013. La Cour de  Cassation considère que la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité ne comporte aucune disposition répressive. Ce n’est qu’une loi mémorielle.

 

La chambre criminelle donne donc la permission de faire l’apologie de l’esclavage. Elle considère que la loi qui reconnait la traite négrière et l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité, n’est pas une loi normative qui peut servir de fondement légal à une poursuite pour apologie.

 

Dès lors, « Vanter les bons côtés de l'esclavage » ; « Dire et écrire que l’esclavage et la traite négrière  était  une  bonne  chose  pour  les  nègres » ;  « Célébrer  et  commémorer  les esclavagistes » ; « Dire que la liberté est un plat pour lequel l’estomac des nègres n’est pas préparé » :  etc………. ne sont pas passibles ni de poursuites ni de condamnations.

 

Nous sommes dans la  même situation, après l’abolition de l’esclavage, qui a guidé à  la promulgation de la loi d’indemnisation des colons de 1849, texte jamais abrogé d’ailleurs.

 

Rappelez-vous : ce sont les esclavagistes « spoliés » pour avoir perdu leur cheptel de nègres qui ont été indemnisés et non les esclaves. Au regard de ces textes, l’esclavage était donc une bonne chose !

 

Pas  étonnant que  notre « droit  à  réparation  »  soit  cantonnée à  la  mémoire (genre Mémorial Acte) et les indemnisations, les terres et les autres richesses dévolues aux esclavagistes et à leurs descendants.

 

Pas étonnant non plus que même la stèle érigée en « mémoire » des esclaves à Nantes soit profanée.

 

Nous sommes dans une légitimation du droit à l’insulte et de l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière pourtant reconnus crime contre l’humanité.

 

Alors, Monsieur le Président de la République Française,

 

 

   Que comptez-vous faire pour rendre justice à ces milliers de descendants d’esclaves insultés et méprisés et mettre fin à la permission de faire l’apologie de l’esclavage offerte par la loi en France ?

   Que  comptez-vous  faire  pour  mettre  fin  à  ces  provocations  et  insultes  qui  font l’apologie de l’esclavage et cela au moment même où des nostalgiques de la société de plantation veulent célébrer les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635, en Guadeloupe ?

   Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces insultes qui font l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière au moment même où chacun parle du vivre ensemble ?

 

 

 

 

Recevez, Monsieur  le Président de  la République, l’expression de  nos  salutations les meilleures.

 

 

 

Pour LIYANNAJ KONT PWOFITASYON Le Porte-parole,

 

E.DOMOTA

Lire la suite

En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad

21 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Criminalité

En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad

Bassin du Lac Tchad regroupant (Cameroun, Niger, Nigéria, et Tchad)

Bassin du Lac Tchad regroupant (Cameroun, Niger, Nigéria, et Tchad)

En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchadEn images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchadEn images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchadEn images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
En images: 6 ans de Boko Haramisation de la région du lac tchad
Lire la suite

Appel solennel d’Etienne Tshisekedi aux congolais : Il est temps de mettre fin au régime arbitraire de Kabila.

21 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique

Etienne Tchisekedi Leader de l'opposition en RDC

Etienne Tchisekedi Leader de l'opposition en RDC

Appel solennel d’Etienne Tshisekedi  aux congolais : Il est temps de mettre fin au régime arbitraire de Kabila.

 

L’opposant historique congolais Etienne Tshisekedi a appelé mardi à une mobilisation des Congolais pour forcer le “régime finissant” du président Joseph Kabila à quitter le pouvoir, alors que Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), connaissait une seconde journée consécutive de violences contre une nouvelle loi électorale qualifiée de “coup d’Etat constitutionnel” par l’opposition.

Je lance un appel solennel à notre peuple de demeurer mobilisé, de manière permanente, pour contraindre ce régime finissant à quitter le pouvoir en utilisant tous les moyens que nous confère l’article 64 de la Constitution congolaise“, a affirmé M. Tshisekedi, qui préside le principal parti congolais d’opposition, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), dans un communiqué adressé à l’agence Belga.

Cet article stipule que “tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution” datant de 2006.

Le régime d’imposture en place à Kinshasa ne cesse de multiplier les actes irresponsables de provocation, plongeant ainsi la nation (congolaise) dans une impasse totale qui risque d’installer un climat de chaos généralisé“, a ajouté M. Tshisekedi, 82 ans, qui séjourne en Belgique depuis le mois d’août dernier pour poursuivre sa convalescence.

Etienne Tshisekedi est  un vétéran de la politique congolaise – il avait été ministre de la Justice en 1960, peu après l’indépendance de l’ex-Congo belge avant de devenir opposant au maréchal Mobutu Sese Seko puis à Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel chef de l’Etat. Il s’était auto-proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2011 et ses partisans le qualifient de “président élu” de la République démocratique du Congo (RDC). Mais les résultats officiels de ce scrutin controversé et entaché de fraudes avaient donné la victoire au président sortant Joseph Kabila.

Source : http://popafro.com

Lire la suite

Communiqué de presse L'Association CONGO YA SIKA

19 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique

Josqeph Ouabari Mariotti Président

Josqeph Ouabari Mariotti Président

Communiqué de  presse

L'Association   CONGO  YA  SIKA

 

 

          L'Association   CONGO  YA  SIKA   qui  en appelle, depuis   toujours,   à  la construction    de  l'Union des Forces de l'Alternance   se  réjouit   de la   nouvelle   dynamique   patriotique et nationale  actée  dans  leur  Déclaration  du 13 janvier  2015  à Brazzaville   par les Partis politiques,  les Mouvements, Associations  de  la société civile et les Personnalités  indépendantes  opposés   au  changement   de la Constitution congolaise  du 20 janvier  2002, suite au  message à la   nation   du   président  de la République  du Congo.

        Ce combat    légitime   et noble   doit être gagné par le  peuple,  la république, la démocratie   et la   nation     afin   que  se   reconstruisent   au Congo  la flamme   de  la  liberté,   de  la  prospérité  et  du bien être  de la  population   dans   la  concorde et  et  la paix.

         L'Association  CONGO   YA SIKA    s'adjoint   aux   signataires de  la   Déclaration  du 13  janvier 2015 qui   en "appellent  au  président   de la République   du Congo   à renoncer    à son projet de  changement de la    Constitution de 2002  par intérêt personnel et l'invitent  à donner la priorité au Congo   et  à bien  vouloir convoquer dès maintenant, en ce ce début  d'année 2015,  un vrai   dialogue politique   national, articulé autour  d'un point  fondamental: la  gouvernance électorale."  

        L'Association  CONGO  YA SIKA   adhère,   comme   le  proposent  les   signataires de la Déclaration  du  13  janvier 2015,   à  la formation  d'un   large Front  uni  contre   la violation  de l'ordre constitutionnel  actuel et contre  un   troisième  mandat de l'actuel  chef de l'Etat  congolais.   

         L'Association  CONGO YA  SIKA   se  dit  disponible avec  d'autres   formations   politiques et  de  la société  civile  pour   représenter  en  Europe  la ligne  politique  des  signataires   de la  Déclaration   du   13  janvier 2015. Elle  s'engage à   donner   une dimension  internationale au soutien   de ce combat    pour   l' alternance  démocratique, le  respect   de  la  constitution,   l'affirmation démocratique de  la  gouvernance  électorale   et  la  promotion   du Front  uni  contre  la violation de  l'ordre  constitutionnel   en  vigueur   et  contre  un  troisième  mandat de Mr Sassou  Nguesso.

        

 

Fait   à  Paris   le  19   janvier  2015

 

 

Pour  l'Association  CONGO  YA  SIKA

 

Le  Président

 

Ouabari Mariotti

 

Lire la suite

Cameroun: Saisie d’un Container frappé du Seau des nations-unis transportant des armes de Boko Haram. Souvenez-vous de la saisie des 17 contenairs d’armes de l’ONU au Cameroun en 2011 pendant la guerre en Côte d’Ivoire.

19 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Criminalité internationale

       Cameroun: Saisie d’un Container frappé du Seau des nations-unis transportant des armes de Boko Haram. Souvenez-vous  de la saisie des 17 contenairs d’armes de l’ONU au Cameroun en 2011 pendant la guerre en Côte d’Ivoire.

 

"Un container frappé du sceau des nations unies a été saisi au Nord du Cameroun transportant des armes et matériels militaires en direction de Boko Haram, le Cameroun est un seul pays au monde à avoir ouvert un tel coli diplomatique"
 

Jean-de-Dieu AYISSI                                                                                                                                          Source :Afrique Média

 

Jean-de-Dieu Ayissi est un introduit du régime de Yaoundé, en annonçant la saisie de cet important stock d’armes et de matériels militaires pour le compte de Boko Haram, nous pensons que c’est une information crédible. Ceci doit alarmer tous les Camerounais en particuliers et les Africains en général.

Par Paul Ayi

 

Cliquer  ci-dessous

 

 

Lire la suite

COMMENT PRETORIA A REFUSE LE PUTSCH CONTRE MUGABE

15 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique

COMMENT PRETORIA A REFUSE LE PUTSCH CONTRE MUGABE

L'INGERENCE DE L'OCCIDENT EN AFRIQUE : COMMENT PRETORIA A REFUSE LE PUTSCH CONTRE MUGABE
Thabo Mbeki fait de graves révélations

 

             Devoir de mémoire ! Désormais qu’il est libre de sa parole, n’étant plus aux affaires, le successeur de Nelson Mandela se fait un devoir de témoigner et d’enseigner les plus jeunes sur les réalités géopolitiques qui enserrent le destin du continent africain.

A l’occasion d’une récente interview accordée à l’émission «Talk to Al Jazeera », Thabo Mbeki a fait un certain nombre de révélations. Il a expliqué que son pays a été l’objet de fortes pressions du Premier ministre Tony Blair qui lui demandait de coopérer dans le cadre d’une invasion militaire du Zimbabwe, dont l’objectif était de renverser Robert Mugabe et de le remplacer par Morgan Tsvangirai.

“Il y a un chef des forces armées britanniques (Lord Charles Guthrie) qui a dit qu’il avait dû résister aux pressions du Premier ministre d’alors du Royaume-Uni Tony Blair qui lui demandait de mettre en place un plan militaire visant à renverser physiquement Robert Mugabe. Nous savons cela parce que nous avons subi les mêmes pressions nous invitant à coopérer dans un tel schéma. C’était un schéma de changement de régime, qui devait éventuellement passer par l’utilisation de la force militaire. Nous avons dit non. (…) Vous venez de Londres et vous dites que vous n’aimez pas Robert Mugabe pour des raisons qui vous sont propres. Les gens à Londres ne l’aiment pas et disent qu’ils vont l’enlever et mettre quelqu’un d’autre à sa place. Mais au nom de quoi cela devient-il une responsabilité britannique de décider qui dirige le Zimbabwe ? (…) Nous avons dit non. Laissons les Zimbabwéens s’asseoir et se mettre d’accord sur ce qui est bon pour leur pays”, a révélé Thabo Mbeki.

Le président de l’Association des vétérans de guerre du Zimbabwe Jabulani Sibanda a commenté les propos de l’ancien président sudafricain. “Ce que dit Thabo Mbeki est vrai. Ce qui arrive en Afrique du Nord [ndlr : Libye] et au Moyen-Orient [ndlr : Syrie], c’est la même stratégie qu’ils voulaient employer en Afrique australe. La seule différence est que cette stratégie qui a marché au nord de l’Equateur, à en juger par l’histoire des coups en Afrique du Nord, n’a pas fonctionné au sud de l’Equateur où ils ont eu des problèmes avec leur stratégie parce que la majorité des partis au pouvoir sont des anciens mouvements de libération et ont déjà résisté à de tels mouvements”, a-t-il affirmé le général à la retraite Mark Nyambuya. Les officiers supérieurs maliens, ivoiriens, camerounais ou centrafricains peuvent-ils se bomber le torse comme Mark Nyambuya ?

T.Kouamouo

Lire la suite
1 2 3 4 > >>