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Le blog de afrohistorama.over-blog.com

La chasse aux terroristes déclenchée par l’armée malienne soutenue par ses alliés.

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

La chasse aux terroristes déclenchée par l’armée malienne soutenue par ses alliés.

 

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           La chasse aux terroristes déclenchée par l’armée malienne soutenue par celle de la France et de la sous-région ouest-africaine semble prendre une forme salutaire, à tel point que l’avancée des troupes française et malienne sur le front de la reconquête est un ouf de soulagement pour tous les Maliens.

Après la reconquête des villes du Nord aux mains d’Ançardine (qui pactise avec les terroristes) par l’armée malienne et française, les populations de la ville des Askia (Gao) s’apprêtent à recouvrer définitivement leur liberté confisquée par les islamistes. Alors, Gao a reçu la visite des forces françaises qui volent au secours des populations de la ville. En tout cas, nos sources signalent que l’aéroport de Gao a été repris par la l’armée française qui y a atterri depuis le samedi dernier à 3 h du matin. Cette descente musclée des troupes françaises à Gao permettra de sécuriser les points stratégiques de la ville.

Pour ce faire, le pont de Wabaria de Gao, l’axe Niamey-Ansongo où sont situés plusieurs ponts et la sortie de Gao direction N’jiwa (où se situe le premier camp des islamistes) sont des endroits où sont stationnées les forces françaises. Aussi, des avions de guerre en provenance de Niamey (Niger) et du Tchad, y compris des commandos et des matériels militaires, ont été transportés via l’Aéroport de Gao pour renforcer le dispositif sécuritaire en place. Toute chose qui prouve que la guerre contre les terroristes et leurs alliés d’AQMI pour la libération des trois grandes villes du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) est d’ores et déjà engagée à Gao. En effet, les quelques djihadistes et islamistes qui étaient confondus avec la population ont été chassés de la ville.
 

KIDAL

Sous les bombardements aériens

Visiblement, la guerre pour la reconquête des villes du Nord occupées par des terroristes s’apparente à une mission-éclair pour les armées malienne et française. Ainsi, sans aucune résistance (comme le pensait certains), l’opération s’est concrétisée de manière spectaculaire par la reprise de certaines villes.

Deux semaines après les premières attaques des forces maliennes et françaises au Nord, les populations locales, enthousiasmées, hissent les drapeaux maliens et français  pour saluer les efforts de l’armée malienne soutenue par les troupes françaises. C’est sur cette lancée que la ville de Gao vient de s’ajouter à la liste de celles qui sont déjà reconquises à coup de canons. Le cap est donc déjà sur la ville de Kidal qui, depuis avant-hier nuit, est sous l’effet de bombardements aériens. Concernant, la ville de Gao, les éléments de la force locale et leurs alliés seraient à la phase de ratissage à travers des fouilles des habitations.

Mais où sont partis ces terroristes, se demandent certains? Selon les uns, les djihadistes ont plié bagages en direction du désert, un endroit qu’ils maîtrisent mieux que quiconque. Selon les autres, ces éléments, dont les affinités avec AQMI ne sont plus à démontrer, n’ont pas tous quitté les grandes villes du Nord et ont pris la population comme bouclier humain pour se défendre. En tout cas, les troupes maliennes et françaises sur le terrain ont une idée de  la qualité d’attaque et de défense de l’ennemi. D’où l’idée de fouiller les résidences et autres habitations après toute opération.

Serge Lath

Source:Le combat

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Think Tank : Pour un Observatoire Africain de la Démocratie et de la Sécurité

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Think Tank : Pour un Observatoire Africain de la Démocratie et de la Sécurité.

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                 Déjà berceau de l’humanité, les observateurs sont de plus en plus nombreux  à affirmer que l’Afrique est aussi l’avenir du monde. N’en déplaise aux afropessimistes indécrottables! Ces afro-optimistes, qui se recrutent même parmi le nec plus ultra de l’intelligentsia mondiale, fondent leur credo sur des atouts que le continent détient entre ses mains, comme la jeunesse de sa population, dont près des deux tiers ont moins de 30 ans.
En plus de ses ressources humaines – la population a atteint le milliard d’habitants – il y a que l’Afrique assure environ 40% des matières premières dont l’économie mondiale a besoin. A ce propos, il n’est un secret pour personne que le sous-sol de la plupart de ses pays est un véritable scandale géologique, qui n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Des hydrocarbures aux métaux stratégiques, comme l’uranium, le lithium, les terres rares et les métaux non ferreux, tout y passe.
Il y a aussi que, malgré les guerres et les conflits en tous genres, l’Afrique est la région qui enregistre depuis une décennie le plus fort taux de croissance de la planète, un taux qui oscille autour de 5%. Enfin, la marge de progression est la plus large de toutes les régions, car ici presque tout est à construire.
Mais, si l’on n’y prend garde, engendrés en partie par les richesses potentielles qui suscitent moult convoitises, en partie par la mal gouvernance des Africains eux-mêmes, les problèmes de sécurité et les conflits auxquels on assiste risquent tout simplement de casser ce bel élan, en déjouant ces scénarios optimistes.
La plus grave de toutes les menaces est constituée par la déferlante du narco-jihadisme qui, à partir de la bande sahélo-saharienne, risque de gangrener, par un phénomène de métastase, tout le continent et de constituer un frein à son envol économique. On le voit avec le cas brûlant du Mali. On l’avait déjà vécu avec la Somalie et le Nigeria.
Les cas de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la République Centrafricaine (RCA) pourraient s’expliquer en partie par la mal gouvernance. Une  piste de solution à même d’aider à exorciser ce spectre  pourrait être la création d’un Observatoire Africain de la Démocratie et de la Sécurité.
Placé sous l’égide de l’Union Africaine, il aurait essentiellement une mission de veille, en tirant la sonnette d’alarme en vue d’aider les décideurs compétents à anticiper les crises. Doté d’antennes dans les différentes régions du contient, il pourrait être animé par une équipe pluridisciplinaire travaillerait en synergie, le cas échéant, avec les mécanismes de gestion et de prévention des conflits.
Yaya Sidibé

Source:Maliweb

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L''extration de Blé Goudé. De moins en moins de zones d'ombre.

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

L''extration de Blé Goudé. De moins en moins de zones d'ombre.

CHARLES BLE GOUDE

 

Arrêté au Ghana et séquestré à Abidjan: Les dessous de l’extradition de Blé Goudé
Arrêté par la police ghanéenne à Accra, le 17 janvier 2013 aux environs de 9h, tôt le matin, Charles Blé Goudé, ancien ministre de la Jeunesse du dernier gouvernement formé par le président Gbagbo, a été extradé et remis, de façon rocambolesque, le vendredi 18 janvier à 05h du matin, aux autorités d’Abidjan. Comment une telle opération a-t-elle pu être possible ?
Le mensonge est très matinal. Pour causer ses désastres, il se lève très tôt et se met en course. Mais la vérité, même tardivement sortie de son lourd sommeil, finit toujours par rattraper le mensonge. Cette métaphore qu’aimait enseigner le président Gbagbo en guise d’avertissement à ceux qui traitent dans l’ombre commence à se vérifier dans l’affaire dite Charles Blé Goudé. En tout cas, le voile opaque qui couvrait jusque-là cette rocambolesque extradition de Charles Blé Goudé, du jeudi 17 au vendredi 18 janvier, entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, s’est déchiré.
Selon des sources policières, l’ex-ministre de la Jeunesse sous le président Laurent Gbagbo a échangé, 48 heures avant son arrestation à Accra, un très long coup de fil téléphonique d’environ trois quart d’heures avec Guillaume Soro Kigbafori. Zadi Gbapê aurait exprimé, ce jour-là comme depuis quelque temps avant, son désir ardent de rentrer en Côte d’Ivoire pour retrouver les siens. Ainsi, son ancien compagnon de la Fesci, Guillaume Soro, actuel président de l’Assemblée nationale à qui Charles Blé Goudé s’en est ouvert pour la dernière fois, n’a trouvé aucun inconvénient à ce retour d’exil. «Je préfère la prison dans mon pays où je pourrais faire face à la justice qu’une vie de fugitif, car je sais aussi ce que c’est que d’avoir des montées d’adrénaline en permanence et de devoir se cacher tous les jours», déclarait Guillaume Soro, au lendemain de cette extradition dans laquelle son nom a été abondamment cité, dans une interview réalisée par son service de communication pour le compte de son site internet (voir Notre Voie du 22 janvier 2013, page 3).
En vérité, lors de la dernière conversation téléphonique avec Guillaume Soro, le président du Cojep a encore exprimé son inquiétude sur sa sécurité et d’éventuelles représailles qu’il pourrait subir à son arrivée à l’aéroport Félix Houphouët Boigny de Port-Bouët. En vérité aussi, Charles Blé Goudé avait déjà exprimé cette angoisse lors de fréquents et longs échanges téléphoniques avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko. Cet autre compagnon d’Alassane Ouattara, au même titre que Guillaume Soro, l’aurait rassuré sur la préservation de sa vie et des poursuites judiciaires. «En retour, Charles Blé Goudé devrait dire à son arrivée qu’il se mettait à la disposition du nouveau régime et s’engageait dans le processus de réconciliation nationale», raconte une source policière. Mais, fait important, tout porte à croire que le chef incontesté de la Galaxie patriotique, «ministre de la rue» sous Laurent Gbagbo, a traité avec Guillaume Soro sans lui dire clairement qu’il négociait aussi avec Hamed Bakayoko. De son côté, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité ignorait tout des conversations téléphoniques entre Blé et Soro. Si bien que du côté de Soro comme chez Bakayoko, chacun se croyait détenteur exclusif de «l’opération retour de Charles Blé Goudé». Enfin, selon les informations confirmées par les réfugiés ivoiriens à Accra, Charles Blé Goudé a fait confiance à ses interlocuteurs et a fait ses bagages quelques jours avant son arrestation. Certaines de ces sources à Accra affirment qu’avant ce jeudi 17, son chauffeur aurait fait de fréquents va-et-vient entre Accra et Abidjan.

Une si longue et complexe opération

Dans les faits, c’est le dernier semestre de l’année 2012 qui a été le véritable moment de rapprochement réel entre Charles Blé Goudé et Hamed Bakayoko. Selon une source très crédible au sommet du régime Ouattara, c’est Hamed Bakayoko qui a fait le premier pas vers Charles Blé Goudé via des connections. «Blé Goudé qui en avait marre d’être reclus au Ghana voulait quitter cet isolement, Hamed Bakayoko a saisi la perche», affirme notre source hautement placée. Notre informateur soutient que Bakayoko et Blé Goudé ont eu des échanges sur la volonté d’Hamed Bakayoko de voir Blé Goudé rentrer au pays «au nom de la réconci-liation». L’opération d’arrestation, d’extradition et d’incarcération de Blé Goudé, qui devait accompagner ce retour, a été organisée par Hamed Bakayoko qui a pris le grand soin d’en informer Alassane Ouattara dans les moindres détails. Le Ghana devait pleinement coopérer. Mais personne ne sait si le volet arrestation et humiliation a été signifié à Blé Goudé.
Mais on ne sait par quels moyens, l’information du retour de Charles Blé Goudé est parvenue à Guillaume Soro Kigbafori. Quelques sources lui ont apparemment mis la puce à l’oreille, sans lui dévoiler le jour du déclenchement de l’opération et l’unité policière qui allait être chargée de son exécution. Les mêmes sources indiquent que Bakayoko pilotait l’opération en informant régulièrement Ouattara. Pour la simple raison qu’il est un secret de polichinelle que Hamed Bakayoko et Guillaume Soro sont engagés dans une guerre de succession à Alassane Ouattara qui a pris une ampleur importante depuis quelques mois. Cette guerre de succession s’est aggravée depuis que Bakayoko et Soro auraient appris, chacun de son côté, que leur commun mentor, Alassane Ouattara songerait sérieusement, de plus en plus, à ne pas se représenter à la présidentielle 2015, pour des raisons de santé. Devenu président du Parlement et successeur constitutionnel de Ouattara, Soro ne cache plus ses ambitions présidentielles. Selon notre haut informateur, Soro aurait même parlé de ses ambitions à des personnes à l’Onu et l’information a été rapportée à Ouattara qui aurait déjà manifesté son agacement au successeur constitutionnel pressé. Quant à Hamed Bakayoko, même s’il se dit «pas prêt pour 2015», il est dans le starting-block pour l’après-Ouattara. Dans cette perspective, il considère Soro comme un sérieux adversaire, un ennemi même. Et pour se donner des chances dans le futur combat, Hamed Bakayoko veut prendre la présidence du Rdr après Ouattara, poste que vise aussi Soro, depuis sa posture de président du parlement.
Dans cette lutte, l’opération «retour de Blé Goudé» montée et menée par Hamed Bakayoko constitue pour le ministre de l’Intérieur, une opportunité de s’offrir un bon allié en la personne de Blé Goudé. D’autant que Soro activerait aujourd’hui tous ses réseaux Fesci dans la perspective de ses ambitions présidentielles. Hamed Bakayoko qui sait que Soro et Blé sont liés au moins par leur passé de fescistes, entendait jouer à fond la carte Blé Goudé contre Guillaume Soro. Mais il fallait en avoir la maîtrise. C’est pourquoi, la suite de «l’opération Blé Goudé» prévoirait un procès, une condamnation puis, une libération de Blé Goudé avant la fin de cette année 2013, dans le cadre de l’élargissement général des personnalités pro-Gbagbo que le palais présidentiel décidera. Le Cojep de Blé Goudé transformé en formation politique devait bénéficier aussi d’un financement de l’Etat dans le cadre du financement des partis politiques. Blé Goudé pourrait alors reprendre ses activités politiques et, tout en demeurant un leader pro-Gbagbo (dans l’entendement de Bakayoko), fonctionner comme un adversaire de Soro dans l’arène politique. Un adversaire qui connait Soro et qui pourra l’affronter aisément et l’affaiblir.

Ouattara OK pour Hamed

Alassane Ouattara a donné le OK à l’opération montée par Hamed Bakayoko. Mais avant que cette opération ne soit enclenchée, Hamed Bakayoko tombe sur l’enregistrement du long coup de fil téléphonique de trois quart d’heures entre Soro et Blé Goudé, à partir du portable d’un homme de communication bien connu de la place. Prestement, Hamed Bakayoko a fait écouter à Ouattara la conversation téléphonique entre Blé Goudé et Soro. Dans laquelle, au dire de notre source, Soro disait à Blé qu’il fera tout pour faciliter son retour au pays au nom de leur «fraternité». Par la suite, et sûrement avec la caution de Ouattara, Hamed Bakayoko qui ne voulait pas que Soro scelle une alliance stratégique avec Blé connaissant les ambitions présidentielles de Soro, aurait précipité «l’opération retour de Blé Goudé».
Mais, on ne sait encore pour quelle raison, Charles Blé Goudé est devenu méfiant. Prudent, il aurait pris le soin d’informer des journalistes d’une chaîne de télévision d’Etat française auxquels il aurait demandé une interview pour annoncer publiquement son retour. Question de prendre l’opinion à témoin. Malheureusement, cette rencontre avec les envoyés de ce média français n’aura jamais lieu. Car, informées de cette intention de Charles Blé Goudé qui risquait de les mettre en difficulté et provoquer le courroux de Ouattara, les autorités policières, avec à leur tête, Hamed Bakayoko, ont décidé de précipiter l’arrestation de Blé Goudé en envoyant d’urgence une équipe de policiers ivoiriens à Accra. Ainsi, une fois dans la capitale ghanéenne, leurs homologues ghanéens du Bureau national d’investigation (équivalant de la DST), procèderont-ils à l’interpellation du président du Cojep à son domicile. Les policiers ivoiriens informeront leurs homologues qu’ils ont reçu comme consigne de ne pas permettre à l’ancien ministre d’alerter ou de communiquer avec une tierce personne.
Cependant, des proches de Blé Goudé sont informés de la situation dès le départ du groupe avec leur illustre «poisson». Dans les locaux de la police du Ghana, les forces de l’ordre refuseront effectivement tout contact de Blé Goudé avec l’extérieur. La non-possession du statut de réfugié politique par Blé Goudé va faciliter la tâche aux forces de sécurité ghanéennes pour remettre l’ancien ministre de la Jeunesse sous le président Laurent Gbagbo à leurs homologues ivoiriennes. Et, dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 janvier, ils prennent la route pour la Côte d’Ivoire. Le cortège est même aperçu le vendredi aux environs de 3h du matin dans la ville de Noé, à la frontière avec le Ghana. Charles Blé Goudé est remis, à son arrivée à Abidjan, aux policiers de la Force de recherches et d’actions de la police nationale (Frap) qui le détient dans ses locaux «tenus secrets» à la Riviéra.
Selon toutes nos sources policières, des consignes fermes ont été données aux membres de cette force dont tous les policiers reconnaissent qu’elle est une milice tribale composée essentiellement de ressortissants du Nord, de ne pas toucher à un seul grain de cheveu de Blé Goudé. Objectif visé, ne pas se mettre à dos les organisations de défense des droits de l’homme. Mieux, selon des proches du ministre de la Justice, depuis que le chef de l’Etat a sermonné récemment leur patron, Gnénéma Coulibaly, en plein conseil des ministres, relativement à ses propos accusant l’ancien procureur du Plateau, Simplice Kouadio, de ne pas maîtriser les technologies de l’information (informatique, internet…) et d’être vieux pour justifier son limogeage, la plupart des autorités se gardent de faire du zèle dans les affaires de l’Etat. Ce qui pourrait expliquer que Blé Goudé ne soit pas jusque-là maltraité par les milices du pouvoir.
Blé Goudé n’a donc pas été extradé en exécution d’un quelconque mandat d’arrêt. Ni de la Cour pénale internationale ni de la justice ivoirienne. Charles Blé Goudé a été arrêté dans une procédure rocambolesque parce qu’il a exprimé son désir de rentrer d’exil et qu’il a été pris en tenailles dans un conflit de succession entre Guillaume Kigbafori Soro et Hamed Bakayoko. Ce sont les faits.
A présent que tous les calculs de Soro et de Bakayoko ont été faussés, que va faire Alassane Ouattara de ce prisonnier encombrant qu’il n’arrive pas à mettre en prison, même après son inculpation pour de nombreux crimes contre l’humanité ? Attendons de voir.

Dossier réalisé par César Etou et Didier Kéi
Source:Abidjan.net

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Lavrov l’a dit plusieurs fois à qui veut l'entendre: le départ du président syrien est «impossible»,

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 


Lavrov l’a dit plusieurs fois à qui veut l'entendre: le départ du président syrien est «impossible»

Bashar al-Assad cropped-copie-1

 

On peut dire que Sergueï Lavrov aura été, pendant toute cette crise syrienne,une sorte de statue du Commandeur, dont la seule parole suffisait presque à «doucher» ponctuellement une certaine hystérie diplomatique et médiatique occidentale.

Il ne se passe guère de semaine sans que ses conférences de presse viennent contredire les supputations ou insinuations de l’AFP ou les menaces du Département d’État américain ou du Quai d’Orsay. Mercredi soir, il s’en est pris à l’ «obsession » anti-Bachar de l’opposition, cause principale de la poursuite du conflit en Syrie : «Tant que cette position restera en vigueur, il ne se passera rien de bon».

Or Lavrov l’a dit plusieurs fois: le départ du président syrien est «impossible», et d’ailleurs, non conforme et non prévu par le communiqué final de la conférence internationale de Genève sur la Syrie du 30 juin 2012. Le chef de la diplomatie russe s’efforce toujours de ramener, avec plus ou moins d’ironie pour envelopper sa fermeté, au réel, à la réalité de rapports de force.

 

Il est, avec son «supérieur» Poutine, le grand «empêcheur d’ingérence» international. La Maison Blanche, l’OTAN, la France de Sarkozy/Hollande, la Ligue arabe d’al-Thani et la Turquie d’Erdogan ont littéralement été «tenus en laisse», depuis plus d’un an, par ce binôme russe. Que tous ont essayé de fléchir, quitte à lui faire dire ce qu’il n’avait pas dit.

Accès et accents d’authenticité américain

À la force tranquille d’un Lavrov correspond le désarroi de l’interlocuteur américain. En l’occurrence Robert Ford himself, l’ambassadeur de Washington à Damas pendant les premiers mois de la crise syrienne. Mr Ford, qui tant qu’il fut en poste (jusqu’en octobre 2011), se comporta comme un « gentil organisateur » de l’opposition radicale à Bachar al-Assad, prodiguant encouragement et certainement dollars, manifestant même avec les Frères musulmans à Hama à l’été 2011, Mr Ford donc vient d’avoir un éclair de lucidité en forme de regret : «Je ne sais pas comment al-Assad va partir, il se peut qu’il ne parte jamais, il ne veut pas partir», a dit le diplomate, cité par l’analyste politique libanais Sami Kouleib. Si Ford dit cela, Obama et Kerry doivent le penser aussi.

Et puisqu’on donne la parole à d’éminents intervenants américains, qu’on recueille leurs aveux déchirants, citons aussi Hillary Clinton, Secrétaire d’État en sursis, qui vient de reconnaître que les terroristes islamistes qui ont perpétré la prise d’otages en Algérie devaient beaucoup à la Libye libérée par leurs soins de Kadhafi : «Il n’y a aucun doute que les terroristes algériens avaient des armes venues de Libye», a dit la première dame de la diplomatie américaine devant une commission du Sénat américain, mercredi. «ll n’y a aucun doute, a-t-elle ajouté, que les débris d’AQMI au Mali ont reçu, eux aussi, des armes de Libye».

Bref, reconnait Miss Clinton, il n’y a guère de doute que les Américains et leurs alliés ont une responsabilité éminente dans le développement du djihadisme au Sahara. Comme il est certain que ce sont des islamistes libyens, mis en place et armés par Washington, qui ont tué l’ambassadeur américain en poste à Benghazi, l’année dernière.

À la veille de rendre les clefs du Département d’État à John Kerry, Hillary C. soulage-t-elle sa conscience ? Pour qu’elle reçoive notre absolution, en tout cas, il faut qu’elle aille jusqu’au bout et dise ceci : «Il n’y a aucun doute que le terroristes, en Syrie, reçoivent ou ont longtemps reçu des armes, des fonds, des encouragements et des conseils techniques de notre administration et de ses alliés régionaux arabes et turcs».

Louis Denghien

Source:Lynxtogo

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Laurent LOUIS s'oppose à la guerre au Mali et dénonce la manipulation internationale.

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 

Laurent LOUIS s'oppose à la guerre au Mali et dénonce la manipulation internationale.

 


 

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=TW9kWe3MI-M

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Cameroun: Crimes rituels à Mimboman: La vérité des faits

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Cameroun: Crimes rituels à Mimboman: La vérité des faits.

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Pour dissiper la psychose qui s'est emparée des populations camerounaises au sujet de la pléthore de meurtres perpétrés à travers le pays, le Mincom qu'accompagnaient le Sed et le Dgsn est venu donner «sa vérité» des faits.

Il est 19h ce mercredi, la salle de conférences du Ministère de la Communication grouille de monde. On peut apercevoir en grande partie des journalistes, mais aussi quelques hommes en tenue qui essaient de se fondre dans cet univers lié à la communication. Encore 2 heures d'attente, les uns et les autres commencent à s'impatienter. On ne sait pas ce qui se passe, on va de supputations à allégations pour essayer de deviner l'objet de cette rencontre nocturne avec la presse nationale et internationale. Soudain apparaissent Issa Tchiroma Bakary, Jean baptiste Bokam et Martin Mbarga Nguéllé. Après les convivialités d'usage le porte parole du gouvernement prend tout de suite la parole et annonce enfin l'objet de la communication. «Depuis le 02 décembre 2012 jusqu'au 10 janvier 2013 seulement 07 cas de victimes ont été enregistrées, dont 04 identifiées et 03 non identifiées du fait de leur état de putréfaction avancé. Ces victimes ont toutes été violées, amputées de certaines parties de leur corps et âgées entre 16 et 30 ans». Voilà enfin la version officielle du gouvernement sur cette histoire qui aura eu le mérite de tenir en haleine et ce pendant plusieurs semaines les populations de la ville aux sept collines. «Une psychose qui a entretenue des commentaires de tous genres au sein de l'opinion», selon le Mincom.

Pourtant, il aura fallu du temps, soit un mois et demi, pour qu'enfin ces autorités dites «compétentes» sortent de leur mutisme. Une déclaration qui, loin de faire l'unanimité est plutôt venue raviver la colère des populations conscientes de leur abandon à leur triste sort par le gouvernement. Des mesures tardives pour «endiguer le fléau par un renforcement de la surveillance». Une véritable ironie au regard du désarroi qui se lit désormais sur les visages des populations du quartier Mimboman. Même pas un mot des deux autres compères présents à cette annonce. Un autre signe fort qui aura montré l'extrême prudence de ces derniers chargés de la sécurité des hommes et des biens. Des interrogations des uns et des autres, on a pu relever que: qui mieux du Sed ou du Dgsn peut rasséréner dans ces cas de figures où l'on a vécu des meurtres en série? Une certitude demeure: pas le Mincom! Et pourtant!

Or cela était devenu un secret de polichinelle, tout le monde sait qu’à travers tout le pays on aura largement dépassé les chiffres annoncés par le Mincom. Le quartier Mimboman seul en est au dessus de ces statistiques. Pour ne pas citer les autres cas parsemés dans la République. Malheureusement, cette sortie médiatique est venue rappeler à l'opinion nationale qu’être porte parole du gouvernement au Cameroun signifiait jurer de ne point dire la vérité. On se souvient encore de «Il y a eu zéro mort», phrase célèbre qui était devenue la désignation de son auteur, ou encore de «l'argent se trouve entre la France et les Etats unis. L'unique note positive de cet entretien portait sur la mise aux arrêts de deux dizaines de personnes de nationalité camerounaise et étrangère en précisant que «nombre d'entre elles sont déjà passées aux aveux complets.» En espérant qu'au moins à ce niveau survit encore la vérité, «les criminels seront arrêtés et traduits en justice.» on attend!

JEM

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Visite officielle du président à vie du Cameroun en France. Une délégation de plus de 40 personnes à l'hôtel Le Meurice. Coût de la Chambre5000 000fcfa/nuit.

28 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Visite officielle du président à vie du Cameroun en France. Une délégation de plus de 40 personnes à l'hôtel  Le Meurice.  Coût de la Chambre5000 000fcfa/nuit.

228 Rue de Rivoli 75001 Paris‎

 

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https://plus.google.com/111967785716262686016/photos?hl=en
Paul Biya, Président de la République du Cameroun a quitté Yaoundé le lundi 28 janvier 2013 en milieu de matinée en compagnie de son épouse Madame Chantal Biya pour une visite de travail en France où il aura un entretien avec son homologue Francais le 30 janvier 2013 et prendra part le 31 janvier 2013 au forum économique Franco-camerounais. Le Chef de l'Etat est accompagné dans ce voyage d'une suite officielle dont la composition se présente ainsi qu'il suit:

1- M. Pierre Moukoko Mbonjo, Ministre des Relations Exterieures.

2- Martin Belinga Eboutou: Ministre, Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la Republique

3- Seraphin Magloire Fouda: Ministre, Sécretaire Général Adjoint de la Présidence de la République

4- Emmanuel MBondé: Ministre des Mines et du Dévéloppement Tecnologique

5- Mengot Victor Nkongo: Ministre chargé des missions à la Présidence de la République

6- Laurent Serge Etoundi Ngoa: Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat

7- Essimi Menye: Ministre de l'Agriculture et du Developpement Rural

8- Louis Paul Motaze: Sécretaire Général des services du Premier Ministre Chef du Gouvernement

9- Issa Tchiroma Bakary: Ministre de la Communication

10- Basile Atangana Kouna: Ministre de l'eau et de l'energie

11- Emmanuel Nganou Djoumessi: Ministre de l'économie de la planification et de l'amenagement du territoire

12- Alamine Ousmane Mey: Ministre des Finances

13- Luc Sindjoun: Conseiller Spécial à la Présidence de la Republique

14- Contre Amiral Joseph Fouda: conseiller spécial à la Présidence de la République

15- Lejeune MBella MBella: Ambassadeur du Cameroun en France

16- Simon Pierre Bikellé: Chef du Protocol d'Etat

17- Christophe Eken: President de la chambre de commerce d'insdustrie, des mines et de l'artisanat

18- André Fotso: Président du Groupement inter-patronal du Cameroun

19- Daniel Claude Abaté: Président du mouvement des entrepreneurs du Cameroun


Avant de quitter le Cameroun, le Chef de l'Etat a accordé trois audiences à l'aeroport de Yaoundé Nsimalen au Président de l'Assemblée Nationale, au Premier Ministre Chef du Gouvernement, et au Secréatire General de la Présidence de la République...


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Cameroun : La Diaspora camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite.

24 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Cameroun : La Diaspora camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite.

 

Cameroon flag

Il y a quelques mois dans nos colonnes, nous évoquions le bilan négatif de plusieurs associations des Camerounais de la diaspora. Nous montrions d’un doigt quasiment accusateur sur plusieurs dirigeants de ces associations qui confondent quelque fois l'association qu'ils sont censés diriger à une activité personnelle et isolée.A ce jour, que l'on soit à Washington, New York, Paris Moscou, Rome, Bruxelles ou Cologne, la diaspora Camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite. Toujours est-il que les récentes informations parvenues à notre rédaction témoignent de cet échec. 

Si les Maliens, les Sénégalais, les Ghanéens.. pour ne citer que ceux là réussissent à s'unir autour des projets en direction de leur pays respectif, qu'est ce qui expliquerait le fait que le même son de cloche ne soit pas entendu du côté de la diaspora Camerounaise ? 

Germain Eding, étudiant doctorant en sociologie à la VUB de Bruxelles circonscrit l'échec au sein des associations camerounaises en Belgique dans trois axes. 

Selon cet éminent chercheur camerounais, il existe plusieurs catégories de personnes issues de l’immigration, constituant ainsi la diaspora de leur pays d'origine.

Il existe une diaspora estudiantine venue étudier pour retourner ou pour rester. Il existe également une diaspora constituée des demandeurs d'asile et en dernier lieu, la diaspora constituée des enfants nés sur le territoire dans lequel vivent leurs parents. Il circonscrit la faillite au sein des associations de la diaspora africaine dans le statut et le rang social de chacun de ses membres. Un candidat demandeur d'asile ou un réfugié membre d'une association constituée des médecins formés par exemple en Belgique ne se sentirait pas à l'aise au sein de ce regroupement associatif car n’étant pas issu de la même génération d’immigrant et vis versa.

De même, les enfants nés des parents issus de l'immigration ne partagent pas les mêmes visions de la réalité quotidienne avec leurs parents et sont même pour la plupart éloignés du pays d’origine de leur géniteur conclu notre source.

Léolin Patrick Djapa le président du cercle des étudiants Camerounais de Mons évoque pour sa part l'égoïsme de certains présidents associatifs qui excellent dans le "one man show" tout en reléguant dans les calendes grecques toutes les autres associations ou regroupement avec qui ils partagent tous les mêmes objectifs. Situation qui contribue quelque fois à la multiplication des regroupements ayant les mêmes buts.

Avec la visite de 2009 en France de Monsieur Paul Biya , président de la république du Cameroun, l'on a une fois de plus pu constater l'échec des initiatives communes mises sur pied par le Collectif des organisations démocratiques du Cameroun (Code), pendant qu'une faction promettait des tomates et des oeufs pourris pour contrecarrer la présence du chef de l'Etat camerounais du côté de la place d'Auteuil, une autre tendance pour faire barrage à la visite du chef de l'Etat camerounais s'est retrouvé le même jour devant les locaux abritant les services de l'assemblée nationale française. Les deux Codes si nous pouvons les qualifier ainsi n'ont pas réussi à se mobiliser autour d'un projet fédérateur, synonyme d’un manquement indicible.

Prenant l’exemple de la communauté camerounaise de Aachen en Allemagne dont il a été membre pendant plus de deux ans avant de déposer sa valise en Belgique, Léolin Patrick D. ajoute qu’il convient de souligner ici que les associations camerounaises de la diaspora sont devenues pour la plus part des regroupements truffés des dirigeants qui préfèrent fonctionner en tant que leader en privilégiant leur ego personnel.

Plutôt que de reconnaître les limites dans la gestion d'une association culturo politique Camerounaise de la diaspora, notre source évoque également un refus d'alternance à la tête de plusieurs associations camerounaises de la diaspora. Une fois élu, chacun cherche à s'accrocher pour l'éternité à la tête de l’organisation qu'il est sensé diriger.

L’on a même quelque fois découvert au sein de la diaspora camerounaise des associations portant les mêmes noms et partageant les mêmes objectifs. Quand on regarde de près les causes de cette situation, l’on se rend très vite compte que ces associations existent du fait de leur scission.

La diaspora camerounaise devrait s’inspirer de l’exemple des Maliens, Mauritaniens, Guinéens qui ont réussi à travers leurs organisations respectives au sein de leur diaspora. Plus proche de nous l’exemple de la Nigerian Community Association de la Hollande en est la plus édifiante. Les nigérians de la Hollande sont organisés en de petits regroupements fédératifs à l’image de leur pays avec des objectifs clairs et des projets pour leur pays qu’ils réalisent chaque année.

Au lieu de verser dans les insultes et des critiques stériles à travers les messages électroniques qui circulent dans les boites à lettres des uns et des autres, la diaspora camerounaise gagnerait à s’organiser, à se structurer et à s’unir. Plus elle est divisée, moins elle est efficace et leurs différentes activités vouées à l’échec.

 

Par Hugues Seumo

Source : Camer.be

 

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En hommage à ERNEST OUANDIE Exécuté LE 15 janvier 1971 à BAFOUSSAM...

24 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

En hommage à ERNEST OUANDIE Exécuté

LE 15 janvier 1971 à BAFOUSSAM :

INTERVENTION DE FREDRICK FENKAM

LE 19 janvier 2013

Maison de l’Afrique à Paris

Affiche-semaine des heros et martyrs

 

 Chers invités et chers compatriotes,

À l’occasion du quarante-unième anniversaire de la mort de Ouandié Ernest, vous l’avez sans doute remarqué, bon nombre de nos compatriotes, regroupés autour de diverses structures, ont tenu à lui rendre hommage.

Ces différentes initiatives sont à féliciter, dans la mesure où, le droit que nous avons aujourd’hui de poser de tels actes nous a été concédé par la loi n° 91/022 du 16 décembre 1991 votée le 27 juin 1991 par l’Assemblée Nationale du Cameroun.

Cette loi faisait de certains de nos compatriotes disparus, la plupart dans des conditions que seule l’histoire éclaircira, des Héros nationaux, parmi lesquels le nommé Ouandié Ernest.

Et comme vous le savez, toute liberté difficilement acquise tend à s’user lorsqu’on ne s’en sert pas.

Il est certes vrai, cette réhabilitation aurait pu être accompagnée de quelques actes symboliques prouvant la volonté du pouvoir exécutif, initiateur de la loi ou du pouvoir législatif qui l’avait votée.

Mais, lorsqu’on se rappelle que cette loi fut votée à une époque où notre pays traversait une crise sociopolitique aigüe, on comprend aisément que ce volet pratique de l’acte ait été omis.

C’est dire combien est louable l’idée qu’ont eue les créateurs de cette structure dénommée Citoyens pour la Mémoire du Cameroun que je remercie de m’avoir invité à me joindre à vous en cette journée commémorative de la disparition de monsieur Ouandié Ernest, le 15 janvier 1971.

Je ne doute pas un seul instant que bon nombre d’entre vous ici présents aient, comme moi, lu de fond en comble tout ce qui a été dit sur la vie de cet homme et comprennent la justesse de l’hommage qui lui ait rendu. C’est la raison pour laquelle, après avoir longuement atermoyé pour trouver un sujet d’intervention, j’ai choisi de ne pas m’attarder sur sa biographie et sur ses activités syndicales dans sa lutte de nationaliste qui font aujourd’hui  d’Ernest Ouandié, un Héros national.

Pour que ma modeste contribution ne vous apparaisse pas superfétatoire, j’ai préféré limiter mon intervention aux esquisses des réponses à certaines questions que doivent se poser la nouvelle génération des Camerounais lorsqu’elle entend évoquer le nom de monsieur Ernest Ouandié.

Vous savez, nous sommes dans une ère de nouvelles technologies où les jeunes sont de moins en moins réceptifs à tout ce qui n’est ni scientifiquement, ni moralement, et ni socialement prouvé. Ce qui fait que nos efforts en vue de reconstituer l’histoire de nos Héros devront tenir compte de la perplexité qui les anime. Si non, nous courons le risque de ne laisser en définitive qu’une vulgaire amplification des légendes controversées.

Si votre fils ou un beaucoup plus jeune que vous, vous pose la question de savoir qui fut Ernest Ouandié ? Sachez, avant de lui répondre, que, tout comme vous, il était sur internet où il a probablement lu sa biographie publiée sur de nombreux Sites.

Quand vous lui aurez confirmé ce qu’il sait déjà, ce sont les réponses aux quelques questions embarrassantes qui vont s’en suivre qui lui permettront de se faire une idée sur l’homme, de l’accepter voire d’en faire son propre repère.

La première est donc la suivante :

- Comment un citoyen qui, d’après ce qui ressort de sa biographie, était un fils de paysan, a-t-il pu devenir un héros national au terme de sa brève existence sur terre ?

Pour ce qui est de Ouandié Ernest, retenons déjà qu’il est plus probable qu’il soit né en 1924 comme l’écrivent certains biographes, au lieu de 1914 comme le déclarent d’autres.

Ce que j’affirme ici pour les départager et qui m’est inspiré par ma vision de l’adolescent qui assista à l’événement macabre du 15 janvier 1971, c’est que l’homme que je me souviens avoir vu ce jour-là attaché au poteau et donc la tête tomba sur la poitrine après une rafale du peloton d’exécution, m’était apparu plus proche de la cinquantaine que de la soixantaine. Pour autre preuve, les photos prises lors de son procès montrent l’image d’un homme d’apparence athlétique frisant à peine la cinquantaine.

Pour en revenir à l’embarrassante question, je pense pour ma part qu’il faudra revenir plus loin dans la vie du jeune Ernest Ouandié pour tirer quelques éléments de réponses. Il faudra chercher à savoir ce qu’il fut, pour essayer de comprendre comment il put devenir plus tard ce qu’il a été. Nous allons pour ce faire le remplacer dans l’environnement où il est né et où il a grandi. Ensuite, rechercher les raisons et les opportunités qui l’ont amené à se démarquer des enfants de son âge pour devenir très tôt, un personnage hors du commun et doué d’un courage dans un environnement qui ne tolérait pas le moindre écart de comportement de la part de ceux qui étaient traités d’indigènes.

La région de l’Ouest du Cameroun d’où Ouandié fut originaire, sur le plan de la maltraitance, avait dû subir un traitement spécial du fait que toutes les communautés (ou tribus) qui la constituaient étaient tellement attachées à leurs cultures ancestrales et leurs traditions qu’elles n’avaient pas voulu se plier à la domination de l’autorité coloniale. Sans pour autant être belliqueuse ou révoltées, ces communautés paysannes avaient su exprimer leur rejet de la nouvelle autorité.

Ces tribus que nous appelons aujourd’hui les bamiléké sont restées un vrai mystère du fait de leurs origines qui demeurent obscures.

Le premier livre d’histoire que nous avons lu dans les écoles primaires et qui n’était en réalité qu’un pamphlet d’une cinquantaine de pages dénommé « Histoires du Cameroun » nous livrait dans le petit chapitre consacré aux tribus du Cameroun que les Bamiléké sont d’origine semi-bantoue.

Je ne me souviens pas qu’un seul de nos maîtres d’école ait réussi à nous expliquer clairement ce que voulait dire « semi-bantou ». Au moment où je parle, je suis sûr que bon nombre d’entre nous se demandent encore ce que signifie le terme semi-bantou.

Permettez-moi de vous révéler ce que j’avais fini par comprendre.

 Les bamiléké comme nous les appelons, demeure dans notre pays la seule tribu n’ayant dans aucune des nombreuses langues parlées par les différents groupes ethniques qui la composent, un nom qui les désigne dans l’ensemble.  Ceci signifie que le mot « bamiléké » n’a aucune traduction littérale dans aucune seule de leurs langues locales.

Le nom qui fut adopté et qui satisfait tout le monde aujourd’hui est « graffi » ou graffis » ou encore « galapiss » qui dérive du terme anglo-saxon « Grassfields » dont les colons britanniques avaient baptisé toute la région de la savane qui s’étant d’Eboudou au Nigéria à la vallée de l’Adamaoua au Cameroun.

Quelle est donc l’origine du mot « bamiléké » ? Et qui sont les bamiléké ?

L’origine du mot est effectivement lié à leur origine « semi bantoue ».

En fait cette tribu « bamiléké » serait composée des peuples d’origine bantoue qui vinrent s’installer sur les hauteurs de la rivière Nkam et qui virent arriver progressivement vers les débuts du 17ème siècle des communautés d’origine tikar qui, fuyant l’armée du roi Nchare Yen, fondateur du royaume bamoun, franchirent la rivière Noun et vinrent s’installer sur les montagnes.

Parce qu’ils sortaient d’une vallée, les autochtones d’origine bantoue les appelèrent « Ba Mleke ». Entendez : « les gens sortis du trou ».

Comme je l’ai dit plus haut, ces peuples, très pacifiques, fortement attachés à leurs traditions et qui ne voulaient se soumettre qu’à la seule autorité de leur roi, déclaraient sans le savoir, une guerre à l’autorité coloniale qui allait leur faire subir les pires des atrocités. Et, parce qu’ils avaient auparavant réfuté toutes les religions monodéistes, leurs enfants furent privés d’éducation et les plus solides des adultes furent déportés dans les plantations coloniales.

En effet, sous le régime colonial de l'indigénat, les colonies françaises suivaient le Code de l’Indigénat, qui octroyait un statut légalement inférieur aux populations des colonies françaises.

 Ces travaux forcés faisaient partie du système des Taxes, corolaires aux Amendes et Peines, dont le but véritable était de tirer le maximum de profit des populations locales.

 La plupart des grands projets coloniaux en termes d’infrastructure, que ce soit les créations des routes, l’exploitation des minerais et des plantations, étaient basés sur les travaux forcés obtenus par une forme plus subtil d’esclavagisme. Des hommes accusés d’avoir enfreint les lois coloniales purgeaient de ce fait des peines arbitraires spéciales que les colons estimaient être le tribut à payer par les indigènes pour la pacification, l'accès à la « civilisation » et à la protection qu’ils leur offraient.

 Dans la même perspective, l'impôt apparaissait comme « la juste rétribution des efforts du colonisateur, l'application normale du droit absolu d'obliger les populations noires, auxquelles il apporte la paix et la sécurité, à contribuer dans la mesure de leur moyen aux dépenses d'utilité générale ».

Selon moi, ces histoires anciennes qui ressortent les premiers contacts entre certaines tribus camerounaises et l’autorité coloniale sont d’une importance capitale, Nous devons revenir dessus pour expliquer, ajuster et éclaircir certains événements qui jusqu’à ce jour sont des embuches à nos efforts d’intégration nationale qui passent par la solidarité entre les peuples de la même nation. 

C’est la raison pour laquelle j’ai évoqué le volet des rapports entre les tribus et l’autorité coloniale.

Ce qu’il faut commencer par comprendre, c’est que l’homme auquel nous rendons hommage aujourd’hui et que bon nombre de nos compatriotes connaissent comme le dernier président de l’Union des Populations du Camerounais exécuté le 15 janvier 1971 commença sa lutte nationaliste bien longtemps avant la création du mouvement qu’il dirigera plus tard.

Nous avons vu l’environnement dans lequel Ernest Ouandié a vu le jour. Voyons maintenant le contexte social dans lequel il a grandi.

Si, comme disent ses biographes, Ernest Ouandié dont les parents étaient originaire du village Bangou dans la Mifi, était né  à Ndumla, un village de l’arrondissement de Bana dans le Haut-Nkam, qui à l’époque n’était pas la porte d’à côté, on peut supposer  que sa famille dut s’y rendre pour des raisons de survie.

Malheureusement, alors qu’il n’était encore âgé que de 3 ans, son père fut déporté dans les plantations de café à Djimbong dans le Haut-Nkam et contraint aux travaux forcés. Il y  restera trois longues années pour finir par tomber gravement malade. La famille, désespérée et surtout sans aucune ressource, est donc obligé de rentrer à Bangou.

 Ernest Ouandié est déjà âgé de neuf ans quand son oncle, Kamdem Samgo vient le chercher et l’amène à Bafoussam où une école publique vient enfin d’être créée.

Pendant trois ans, il va côtoyer des camarades d’école tels que feu le Médecin Tagny Mathieu, feu M. Feyou de Happy et d’autres adolescents dont les convictions se forment progressivement au contact des dures réalités de la colonisation.

Ses camarades se retrouveront à Dschang, ville capitale de la région bamiléké où se trouvait l’unique cycle d’études en vue de l’obtention du CEPE.

Retenu parmi les meilleurs de sa promotion, Ernest Ouandié sera orienté à l’École Primaire Supérieure de Yaoundé, section enseignement, où il obtiendra en novembre 1943, le Diplôme des Moniteurs Indigènes (DMI).

Nous avons là le double portrait d’un garçon dont les parents ont été victimes de l’extrême dureté du système colonial, et celui du jeune homme de 19 ans instruit qui,  avec ses camarades, ont cultivé un amour profond pour leur pays.

À ce stade de début de la vie d’Ernest Ouandié, tous les ingrédients sont réunis pour qu’il choisisse librement le chemin sa destinée.

Il doit choisir : entre poursuivre la brillante carrière de fonctionnaire colonial qui s’ouvre devant lui et grâce à laquelle il pourra aider sa pauvre famille, et apporter sa modeste contribution à la lutte pour la libération de son pays dont les populations ploient sous la force d’occupation colonial.

Sans aucune hésitation, Ernest Ouandié choisit de mettre ses connaissances et les opportunités de contacts que lui offre sa profession pour contribuer à la libération des consciences de ses compatriotes.

La doctrine qu’il va diffuser n’échappe pas à longtemps l’autorité coloniale qui découvre très vite qu’au fil du temps, le jeune fonctionnaire se construit des convictions basées sur le nationalisme. 

Il en subira de nombreuses sanctions disciplinaires sous forme d’affectations incessantes. C’est ainsi qu’il passera par Edéa, Dschang, Douala quartier New-Bell Bamiléké, Doumé, Yoko, Batouri, Bertoua et encore Douala. Ces allées et venues, au lieu de le ramener à l’ordre établi, favoriseront la diffusion de ses idées.

Son cas devient plus préoccupant lorsqu’en 1944, parallèlement à son travail d’enseignant, il s’engage à l’Union des Syndicats Confédérés du Cameroun, affiliée à la CGT française.

Je vous prie de remarquer avec moi, qu’à cette époque,  l’Union des Populations du Cameroun (UPC) n’existe toujours pas encore.

Il faudra attendre 1948 pour qu’au grand désespoir de ses employeurs qui auront tout fait pour le « récupérer », Ernest Ouandié commence à militer à l’UPC nouvellement créée dans la nuit du 10 avril 1948 dans un café-bar de Douala-Bassa dénommé « Chez Sierra ».   [

Les sanctions administratives qui vont s’en suivent sont loin de freiner la détermination du jeune homme. Et ses plus fréquentes affectations lui permettent  même à implanter l’UPC dans le Mbam.

 Les carottent s’avèreront cuites lorsqu’en 1952 au 2ème Congrès tenu à Eséka, il sera élu vice-président de l’UPC, chargé de l’organisation et de la direction de l’organe d’information du mouvement, «  La Voix du Cameroun ».

À ce titre, devenu de plus en plus populaire au sein du mouvement, il assistera au Congrès Mondial de la Jeunesse Démocratique en Chine, et voyagera aussi à Paris et à Moscou.

Bravant tous les interdits, il ira jusqu’à critiquer publiquement Léopold Sedar Senghor que la France va appeler pour tenter de convaincre les Camerounais d’abandonner leur revendication d’indépendance nationale.

 Ernest Ouandié est de plus en plus convaincu qu’il contribue à la marche du Cameroun vers un destin plus reluisant pour le Cameroun.

La suite de l’histoire,  nous la connaissons tous, si non, je crois, selon le programme de la soirée, que des voix plus autorisées vont nous informer des détails de l’interdiction de l’UPC survenu en 1955, et de la cavale de ses dirigeants qui débutera à Kumba, au Cameroun britannique et se poursuivra au Soudan, au Caire, en Guinée et au Ghana. Nous devrons savoir comment, revenu au Cameroun, Ernest en viendra à passer devant un peloton d’exécution après un procès que, n’étant pas un juriste, je ne pas peux me permettre de qualifier.

Si vous le permettez, je vais plutôt vous livrer un témoignage concernant l’atmosphère à Bafoussam lors de l’exécution d’Ernest Ouandié, Fotsing Raphaël et Wambo le courant  auquel j’avais assisté, bien qu’étant encore très jeune.

Pendant la période post-indépendance où la répression des rebelles faisait rage dans la région de l’ouest, je n’étais encore qu’un enfant certes, mais un enfant d’un genre spécial qui, à l’âge depuis l’âge de cinq ans, appréciait ce seul spectacle macabre qui animait notre ville : deux à trois fois par semaine nous allions au carrefour maquisards, nouvellement dénommé carrefour des martyrs, regarder les nouvelles têtes des maquisards que les militaires traquaient et tués dans les zones rurales. Les survivants étaient ramenés vivants. Et, comme les prisons étaient toujours bondées, on leur tranchait les deux oreilles avant de les laissaient dans la nature.

Si vous croyez que l’exécution d’Ernest Ouandié et compagnie avait suscité la moindre émotion dans la ville, détrompez-vous. Ce n’était pas un événement unique en son genre.

Aussi loin que mon cerveau de gamin peut me ramener, je me souviens d’avoir assisté avant cette date à la mise à mort par fusillade, des nommés, Tangatsi, Simo Pierre, Momo Paul, Kamdem Ninyem Pierre, chef supérieur Baham qui fut à l’âge de 23 ans le plus jeune ministre de la santé du Cameroun, etc.

N’allez surtout par croire à une quelconque insensibilité des populations, il se passait simplement qu’elles étaient bien préparées à travers une véritable campagne de dénigrement et de parfaite mise en scène qui leur laissait croire que ces maquisards étaient des assassins ou des bandits qui sévissaient dans toute la région.

Imaginez donc quelle devait être la joie des paysans d’apprendre que le chef de ses maquisards était finalement appréhendé et allait être exécuté.

Je pense que nos parents qui n’étaient pas tous des analphabètes savaient de quoi il retournait, mais le niveau de terreur dans lequel ils vivaient ne leur permettait pas d’exprimer visiblement la moindre émotion.

Cette terreur était telle que, prononcer l’acronyme UPC, c’était comme parler du diable dans la maison.

Je vais, pour terminer, passer à la deuxième question tout aussi embarrassante.

Que répondrez-vous à ce jeune qui voudrait savoir ce qui fait d’un homme un héros national ?

Vous savez, une question que vous pose un plus jeune que vous, malgré son apparente naïveté, revêt un intérêt important dans son éducation.

Le jeune que nous avons tous été est dans une situation permanente de recherche de repère et souhaiterait en trouver un parmi les hommes que nous honorons. Ils les connaitront mieux à travers ce que nous disons d’eux, et surtout ce qu’ils pourront retenir de leur personnalité intrinsèque depuis qu’ils avaient leur âge.

Ce qui caractérise généralement les Héros nationaux, c’est le très peu d’intérêt qu’il accorde à leur vie lorsqu’ils doivent la risquer pour l’intérêt de leur pays.

Par ailleurs, ce sont des gens qui, face à la mort certaine, ont toujours lancé un appel pour la poursuite de la lutte pour la cause qu’ils ont défendue. Je n’en connais pas un seul qui ait prescrit à la génération future la traque pour venger sa mort.

D’ordinaire, et partout dans le monde, la personnalité d’un héros national survit à  la disparition de la structure sur laquelle il s’est reposé pour mener la partie active de son combat. Ceci pour dire combien il est déplorable que bon nombre de nos compatriotes ne voit à travers Ernest Ouandié que l’UPC.

S’il est de bonne guerre pour les nostalgiques de l’idéologie upéciste de vouloir s’accaparer de la mémoire de tous les nationalistes qui ont milité dans ce mouvement pour contribuer à la libération de Cameroun, il n’est par contre pas logique que les Camerounais continuent à laisser une telle assimilation se perpétuer.

Un peu comme si les supporters du Canon de Yaoundé cherchaient à s’approprier de toute la mémoire du regretté Théophile Abéga.

Je ne peux pas conclure sans soulever cet autre point de très grande importance qu’est l’évolution du tribalisme institutionnalisé que nos Héros n’ont pas connu. Ce virus est le véritable frein pour le décollage de notre développement. Au point où, simplement en participant à la lutte contre ce fléau,  chacun d’entre nous court le risque de devenir plus tard un Héros national camerounais.

C’est le dur combat auquel nous devons tous participer.

Je vous remercie pour votre attention. 

 

Par Frédéric Fenkam

Source : Citoyens pour la mémoire du Cameroun

cpmcorg@gmail.com

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La Situation réelle en Syrie par Louis Denghein.

24 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

La Situation réelle en Syrie par Louis Denghein

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Le site francophone de l’importante agence de presse russe RIA Novosti publie, ce 21 janvier, des informations, émanant du commandement local de l’armée syrienne, relatives à la situation à Daraya, ville de la proche banlieue sud-ouest de Damas et, depuis des semaines, principal «front» anti-terroriste dans la région. Selon cette source, les forces régulière contrôlent, à présent, les deux-tiers de cette ville, qui comptait jusqu’à 200.000 habitants, en temps de paix, et la situation, du point de vue gouvernemental, s’y «améliore de jour en jour«. Ces dernières 48 heures, des vidéos ont montré les soldats syriens hissant le drapeau au fronton de la mairie de la ville. Les combats sont particulièrement intenses, à Daraya, depuis deux mois.

«Les terroristes sont bloqués, cette fois nous ne leur avons pas laissé de couloir de sortie. Ils ont le choix de se rendre ou d’être tués», déclare l’interlocuteur de RIA Novosti. Cette précision est intéressante et constitue peut-être un fait nouveau. Au cours des semaines écoulées, des sources gouvernementales ou pro-gouvernementales ont annoncé à plusieurs reprises le «nettoyage» de Daraya. Pour être démenties ensuite par de nouveaux combats. C’est que la guérilla urbaine se base sur la fluidité des combattants, leur capacité à échapper à l’adversaire, et à s’infiltrer à nouveau dans les quartiers dont ils ont été chassés. C’est le cas dans certains secteurs d’Alep. L’armée syrienne a-t-elle réussi à «ceinturer» Daraya de façon étanche ? C’est toute la question, à laquelle la source militaire répond par l’affirmative.

D’autres précisions intéressantes : les rebelles pris ainsi dans la nasse seraient «1.000 à 1.500». Compte tenu de plusieurs centaines de pertes subies ces dernières semaines, le chiffre nous parait vraisemblable. Nous estimions les forces insurgées à plusieurs milliers autour de la capitale. Un millier de rebelles à Daraya, principal abcès de fixation de l’insurrection dans le secteur de Damas, avec la Ghouta à l’Est et au Nord de la ville, ça donne en effet un ordre de grandeur global, éloigné des estimations catastrophistes de certains sites pro-gouvernementaux, qui évoquaient des dizaines de milliers de combattants.

On peut également croire l’informateur de l’agence russe quand il dit que les documents saisis sur les cadavres d’activistes indiquent assez souvent une origine étrangère : Turquie, Libye, Afghanistan. La source militaire précise encore que les insurgés disposent d’armements et de moyens de communication modernes, «de fabrication américaine et israélienne».

Dans son édition du 20 janvier, l’agence officielle Sana rendait compte des combats en cours, donnant les noms de plusieurs rebelles abattus, dont celui du chef du «conseil militaire» d’une brigade rebelle. Nombre d’activistes ont été tué lors de la prise de la mairie de Daraya. Sana rendait compte également d’opérations dans le secteur de la Goutha, à l’autre bout de Damas, notamment dans les villes de Douma et de Harasta, foyers endémiques de l’insurrection armée.

Fabius entre francs mensonges et dénégations embarrassées

Et pendant ce temps-là (dimanche), le chef de « notre » diplomatie, Laurent Fabius, pérorait chez Jean-Pierre Elkabbach pour Europe 1,  Le Parisien et I-Télé, réaffirmant la détermination de la France à lutter, de façon «implacable» , contre ce mal absolu qu’est le terrorisme islamique. tout en continuant à soutenir l’opposition armée – et islamiste – en Syrie.

Mais là encore, la langue de bois fabiusienne a été prise plusieurs fois en défaut à l’antenne :

-D’abord, Fabius, interrogé sur la « rumeur », colportée ces derniers jours par le quotidien Le Monde, de l’utilisation par l’armée syrienne de gaz de combat «non léthaux» à Homs, Fabius donc a dû reconnaître qu’après vérification par les services français compétents, ceux-ci lui avaient dit que cette accusation était infondée en l’état. Dont acte. Le Monde, désormais quotidien de référence en matière de désinformation à but atlantiste, a donc répandu un bobard de plus.

-Après cet aveu, des dénégations éclairantes. D’abord le ministre des Affaires étrangères (à l’intérêt de la France) a tenu à affirmer que Bachar al-Assad «ne regagne pas de terrain». On ne sait si Elkabbach et ses collègues avaient entendu parler des événements de Daraya, ou des difficultés  de l’insurrection en général, face à l’armée syrienne et aux Kurdes. Mais pour que Fabius ait crû devoir apporter ce genre de démenti, c’est qu’il y a justement quelque chose à démentir – ou plutôt à nier.

Ensuite, le ministre, qui a annoncé une énième réunion de l’opposition syrienne à Paris, lundi 28 janvier, a eu droit une remarque désobligeante d’Elkabbach, qui s’interrogeait carrément sur la « ringardise » et même le caractère «fantoche» de la Coalition nationale syrienne couvée par le Qatar et intronisée, en novembre dernier, par Hollande et ses amis les monarques du Golfe « seule représentante du peuple syrien» . Fabius s’est cabré sous l’outrage : «Qui a dit cela ?», s’est-il indigné. Avant de préciser aux auditeurs que les hommes de cette Coalition, payée par le Qatar et dirigée de fait par les Frères musulmans, étaient «des gens extrêmement bien». Nous voilà rassurés. Enfin, pas tant que ça : à notre avis, pour qu’un Elkabbach, pourtant d’un conformisme atlantiste sans failles, ait osé faire pareille remarque à Fabius, c’est vraiment que le roi est nu, et que l’opposition sous perfusion occidentale est totalement décrédibilisée !

Et puis, normal, Laurent Fabius a «franchement menti». À propos du Front al-Nosra, émanation désormais bien connue d’al-Qaïda en Syrie. Un groupuscule «ultra-minoritaire», selon Fabius, d’importation irakienne et donc non représentatif de la valeureuse et démocratique résistance syrienne et même complètement étranger à celle-ci a assuré le continuateur d’Alain Juppé. Là, on se demande de qui se moque le triste patron du Quai d’Orsay : on ne compte plus les articles, reportages et analyses, y compris dans la «grande» presse française – le Journal du Dimanche, hier -, sur la montée en puissance d’al-Nosra dans le conflit syrien : son sigle est cité à propos d’Alep, de Damas, d’Idleb, de Deraa, de Deir Ezzor, alors que dans le même temps l’occurrence de l’acronyme ASL a presque disparu des pages syriennes de Yahoo et de l’AFP !

Ajoutons que Le Figaro.fr confirme que les armes  et même les tenues des preneurs d’otages du site gazier d’In Amenas venaient directement de la Libye « libérée » par les amis de M. Fabius. Un équipement, précise le Figaro, fourni dans un premier temps par le Qatar, interlocuteur arabe n°1 de Hollande, Fabius et de l’essentiel de la classe politique française. Mon dieu, que le rôle de ministre atlantiste peut devenir « compliqué », à la longue !

L’inquiétude réconfortante  de L’Orient Le Jour

D’ailleurs, ces fous de dieu sont tellement «ultra-minoritaires», que le grand quotidien libanais – « de référence » lui aussi – L’Orient Le Jour – aussi hostile au gouvernement Bachar que ses confrères du Monde et de Libération – s’interroge gravement, ce 21 janvier : «Les islamistes djihadistes ont-ils sauvé Bachar al-Assad ?» En gros, le quotidien pro-occidental, pro-Hariri et pro-opposition syrienne constate qu’al-Qaïda est en train, par al-Nosra interposé, de dénaturer la rébellion «authentique» du peuple syrien et donne des arguments à Bachar, ce au moment où, au Mali et en Algérie, l’Occident  est confronté assez directement à la réalité du danger islamiste.

Et le chroniqueur Nagib Aoun d’enchaîner les questions, qui semblent autant de révisions déchirantes sur le dossier syrien : «La Turquie et même les pays du Golfe, comme le Qatar et l’Arabie séoudite, peuvent-ils aller plus loin dans leur appui à la rébellion, sunnite par essence, alors que les salafistes, eux-mêmes, sont pris de vitesse par les plus extrémistes d’entre eux ?» Poser la question, c’est y répondre, par la négative, même si l’on conteste le caractère intrinsèquement sunnite de cette rébellion, qui est d’abord djihadiste et sous influence étrangère.

On ne peut en revanche qu’approuver Nagib Aoun quand il ajoute : «La presse officielle à Damas a beau jeu d’ironiser, aujourd’hui, sur l’engagement des Occidentaux contre les islamistes en Afrique alors qu’ils soutiennent en même temps une rébellion syrienne «phagocytée par Al-Qaïda» aux dires des thuriféraires du régime baasiste». Oui, la presse syrienne a »beau jeu« , et elle n’est pas la seule à se poser et à poser des questions gênantes aujourd’hui.

Bien sûr, Nagib Aoun, un peu comme Fabius, s’accroche à la fiction fondatrice d’une «révolte citoyenne», dans «la continuité du printemps arabe» . Et, bien sûr, il accuse le régime syrien d’avoir, par sa résistance même, fait le jeu des combattants islamistes qui, eux mêmes, font le jeu de Damas. On se console dialectiquement comme on peut : nous, nous disons que la «révolution» en Syrie est une des plus inauthentiques qui soit, car elle a très tôt basculé dans le terrorisme d’inspiration sectaire et fanatique, et elle a tout de suite été récupérée, instrumentalisée et assistée de toutes les façons par les adversaires géopolitique de la Syrie, de l’Iran et de la Russie. Des acteurs internationaux qui se moquent bien de la démocratie syrienne, faut-il (encore) le préciser ?

Nagib Aoun comme Laurent Fabius refusent de renoncer à leur rêve devenu morne et sanglant cauchemar, au moins pour les Syriens. Le chef de l’atlantiste et donc incohérente diplomatie «hollandaise» devra sur la Syrie tôt ou tard manger son chapeau à défaut de pouvoir retourner sa veste. Il essaie de se sortir de cette impasse par la méthode Coué et autres dénis de réalité. Une réalité de plus en plus aveuglante, même à travers les lunettes fumées de Paris, Londres, Bruxelles ou Washington. Fabius le dogmatique risque bien de devenir Laurent, le pathétique.

Par Louis Denghien

Source : Lynstogo

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