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IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DU COVID-19 : ÉVALUATION ET RECOMMANDATIONS DE L’UNION AFRICAINE.

9 Avril 2020 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #OPINIONS, #Economie

 

IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DU COVID-19 : ÉVALUATION ET RECOMMANDATIONS DE L’UNION AFRICAINE.

                           Viviane ONDOUA BIWOLE

Enseignante-Chercheure, Experte en Gouvernance Publique,

 

Nous avons le droit de savoir, le verdict issu de l’analyse des effets du Covid-19 sur l’Afrique est sans appel !

Les perspectives de sortie de crise appellent à un sursaut d’orgueil pour ne pas dire plus, en réalité nous devons tous anticiper et agir. Cette fois, pays pauvres et pays riches doivent mener des actions concertées et convergentes !

En effet l’Union Africaine, à travers sa production rendue publique sur « Impact of the coronavirus (Covid-19) on the african economy » révèle les deux scénarii des impacts socio-économiques issus de la pandémie de Covid-19. Ils dépendent de la durée de la pandémie selon qu’elle est maîtrisée en Chine en mars (soit trois mois de crise) ou en avril (soit 4 mois de crise). Quel que soit le scénario retenu, la croissance sera négative.

 

Les conséquences sur l’emploi, la fiscalité, les exportations/importations, sur le système de santé sont désastreuses. Cette crise affectera négativement toutes les économies dans le monde.

 

L’Union Africaine focalise son analyse sur les impacts dans les pays africains, connectés aux autres pays par des transactions, économiques, sanitaires, sécuritaires, sociales et diplomatiques.

Le rapport rappelle que ce phénomène apparaît dans un contexte déjà fragilisé par d’autres paramètres : le déficit de la balance commerciale qui ne cesse de se creuser, la baisse du baril du pétrole (de 67 dollars à moins de 30 dollars), la baisse du cours des matières non pétrolières (gaz, métal, aluminium, cacao), le contexte sécuritaire fragile dans plusieurs pays d’Afrique Centrale et d’Afrique de l’Ouest, la baisse conséquentes des taxes douanières.

 Le Covid-19 qui est une crise supplémentaire (43 pays sur les 55 sont déjà affectés en avril 2020) alourdit la facture pour les pays africains dont le système de santé est par ailleurs très fragile. Au regard de ce contexte, l’Union Africaine présente deux scénarii.

 

Scénario 1 : la crise dure 3 mois en Chine (15 décembre- 15 mars), 4 mois en Europe (Février- mai), aux USA (mars- juin) et, elle durera 5 mois en Afrique (mars- juillet).

 

Scénario 2 : la crise dure 4 mois en Chine (15 décembre- 15 avril), 6 mois en Europe et aux USA (Février- juin) et 8 mois en Afrique (mars-août).

 

 Quelle que soit l’option retenue, l’impact socio-économique de la pandémie du Covid-19 influencera négativement la croissance économique de l’Afrique en 2020. Elle connaîtra une récession.  Certains secteurs plus que d’autres seront sévèrement touchés. Le présent document est une synthèse du rapport de l’Union africaine à laquelle nous ajoutons des analyses personnelles. Il est successivement rappelé l’impact du Covid 19 sur la croissance économique, les principaux secteurs touchés avant de conclure sur des perspectives.

 

Impact du Covid-19 sur l’économie

 

Deux points sont abordés :

 

 l’impact sur le taux de croissance et sur les exportations.

Quel que soit le scénario retenu, la croissance sera négative respectivement -0,8% et -1,1% pour les scénarii 1 et 2. Les marchés financiers sont également en baisse d’activité.

 

 Le secteur bancaire est également concerné et subit durement les effets de cette pandémie. Le Covid-19 affecte les recettes douanières et fiscales des pays africains de manière brutale (20 à 30% de pertes) alors que les prix des aliments de première nécessité importés connaissent une hausse.

La fermeture des frontières a un impact immédiat sur le secteur des exportations. La perte des devises est alors envisageable avec une baisse considérable des recettes alimentant les budgets des pays. En effet, les principaux partenaires d’affaires de l’Afrique sont respectivement l’Union Européenne, la Chine, et les USA par ailleurs durement frappés par la pandémie.

 

Dans le cas du premier scénario, les pertes seront enregistrées sur 5 mois et dans le deuxième sur 8 mois.

 

Cette situation justifie sans doute les appels de plus en plus incessants à l’endettement et pour certains à l’annulation de la dette des pays en développement. Si ces options sont inévitables, il est à craindre que la concurrence autour des ressources d’endettement et la capacité d’endettement de certains pays (à faibles revenus) et pourtant plus nécessiteux, pourrait accroître davantage les inégalités. La pandémie du Covid-19 demande plus de solidarité et éventuellement moins de rigueur pour des critères classiques et rigoureux appliqués pour l’endettement. Il apparaît alors urgent que l’endettement ait un visage  humain  et que la crise sanitaire soit l’occasion de mettre l’humain au cœur des principales transactions. En retour, elle exige plus de performance et de pertinence dans les mécanismes de gouvernance internes des pays dont les déviances ont un effet d’aggravation dans la situation actuelle.

 

2.  Secteurs d’activités prioritairement touchés

 

 Le secteur prioritairement touché est le secteur de l’aviation et de l’industrie de transport. Le système de santé, la sécurité et l’emploi subissent aussi les effets de la pandémie du Covid-19.

 

Secteur de l’aviation et de l’industrie de transport

 

L’une des mesures phares visant à contenir la pandémie est la fermeture des frontières.

 

 Cette décision a un impact direct sur le secteur de l’aviation et de l’industrie du transport.

 

Projetées à 872 milliards de dollars en 2020, les recettes seront seulement de 113 milliards de dollars selon les projections de l’International Air transport Association IATA (mars 2020). Il est prévu une perte de 25 millions d’emplois formels dans ce secteur pour les pays développés. Les activités liées (hôtellerie, restauration, transports connexes) connaîtront une baisse de 20 à 30%. C’est dans ce secteur que l’emploi sera le plus touché. En Afrique, les compagnies qui connaîtront des difficultés sont entre autres, Ethiopian airlines, Egyptain, Kenya airways, South African Airways.

 

Au Cameroun, le Directeur Général de la compagnie aérienne Camair-Co dans une correspondance adressée au ministre des Transports, sa tutelle et par ailleurs Président du Conseil d’Administration, annonçait l’arrêt des vols du fait du Covid-19 et la mise en congé (chômage technique ?) de tout son personnel.

 

 D’autres secteurs de l’aviation seront inévitablement concernés (les ADC, l’Autorité aéronautique, l’Ascena et tous les métiers connexes à l’aviation). Il s’agit là des emplois formels relevant du secteur public qui méritent d’être protégés.

Jusqu’à présent, le Gouvernement du Cameroun ne s’est pas encore prononcé sur des mesures spéciales à prendre dans ce secteur dont les employés se retrouveront de fait en situation d’arrêt de travail.

 La législation camerounaise  prévoit qu’en cas de force majeure (art 2 al 5 du Code du travail), à défaut de précisions spécifiques dans les conventions collectives, les conditions d’indemnisations sont déterminées par arrêté du ministre chargé du Travail, pris après avis de la Commission nationale consultative du travail (art 33 al. 3). La pandémie du Covid-19 peut être gérée dans cette rubrique.

 

Impacts dans les autres secteurs sociaux

 

Il s’agit principalement de l’emploi, du système de santé et de la sécurité.

Le secteur de l’emploi est sans doute celui qui connaîtra le premier choc du fait de la fermeture des frontières. Toutes les entreprises connectées au secteur de transport (aérien, maritime et terrestre), toutes les compagnies de gestion des ports et des aéroports ou des agences de transport terrestre seront confrontées à la dure réalité du chômage.

 

Dans ces conditions, des dispositions spéciales doivent être prises pour conserver ces emplois formels. Ce d’autant que l’économie des pays africains est essentiellement informelle (représente 30 à 90% des emplois). Cette économie informelle est composée d’emplois précaires dont plusieurs vont disparaître avec cette pandémie.

 

Le taux de chômage va exploser dans certains secteurs. Ce sera l’une des préoccupations majeures des Etats et sans doute l’une des sources de conflits sociaux.

Le rapport de l’Union Africaine suggère aux États de tout faire pour préserver les emplois formels des secteurs touchés par le Covid-19 et de prendre des mesures pour protéger les emplois dans des secteurs sensibles comme l’agriculture et les services (bars, restaurants, petits commerces). Dans certains pays, une allocation mensuelle (en espèces ou en nature) est servie aux populations nécessiteuses (ciblées) pendant la période de confinement.

 

Les associations du secteur informel en Afrique du Sud demandent au Gouvernement une allocation exceptionnelle aux employés de ce secteur qui ne pourront pas exercer pendant la période de confinement.

Cet appui exceptionnel est combiné aux stratégies de luttes contre la pandémie pour éviter les crises sociales courantes en pareilles circonstances.

 

 Quoi qu’il en soit, les Etats doivent assurer au secteur formel et au secteur informel des mesures qui combinent à la fois des dispositions sanitaires et la protection minimale de l’emploi à travers des mécanismes d’appuis adéquats.

En ce qui concerne le système de santé,  il sera éprouvé pendant cette pandémie qui hérite d’un contexte dominé par d’autres maladies comme le paludisme, la tuberculose, le HIV. Ces maladies occasionnent déjà une mortalité et morbidité importantes. Le Covid-19 du fait de son urgence va entraîner une faible prise en compte d’autres maladies et accroître la vulnérabilité du système de santé des pays africains. Lors de la crise d’Ebola en Guinée par exemple, les consultations ont baissé de 58%, les hospitalisations de 54% et les vaccinations de 30%. 74 000 patients malades de paludisme n’ont pas pu être pris en charge dans les formations sanitaires formelles. En Afrique, Landry, Ameenah Gurib-Fakim (2020) estime à 10, 6 milliards de dollars le montant nécessaire pour faire face à la pandémie.

 

 La crise sanitaire pourra être aggravée par le faible approvisionnement en médicaments.

 Les pays africains s’approvisionnent prioritairement en Chine et en Inde. Cette pandémie révèle l’urgence pour les africains de développer une industrie pharmaceutique locale pour limiter cette dépendance.

 

Au plan sécuritaire, les pays confrontés aux crises politiques et au terrorisme ayant entraîné un déplacement massif des populations seront plus fragilisés par la pandémie du Covid-19. Il s’agit des populations qui ont besoin d’une assistance humanitaire en plus de la protection contre le Covid-19. L’on se souvient de l’attaque de Boko Haram qui a occasionné la mort de 92 soldats tchadiens le 25 mars dernier. Cette attaque intervient alors que le pays est concentré sur la crise sanitaire. Dans le contexte des pays en crise, l’enjeu est de pouvoir acheminer l’aide aux populations locales déplacées.

 

Le contexte actuel des pays et les conséquences de la pandémie du Covid-19 vont inévitablement entraîner des crises sociales. Toutefois, l’urgence de la crise sanitaire peut faire oublier d’autres griefs politiques (gilets jaunes en France ; crise pot électorale au Cameroun et éventuellement cessez le feu dans la zone du NOSO au Cameroun). Les pays qui connaissent une crise de confiance aiguë entre gouvernants et gouvernés ou des fractures sociales importantes pourraient avoir des difficultés à fédérer les efforts, ce qui est inquiétant. Souvenons-nous des 8 personnels soignants qui ont été tués lors de la crise d’Ebola en RDC et la semaine dernière, l’armée kényane a été obligée d’utiliser le gaz lacrymogène pour disperser les foules qui tenaient à organiser une rencontre religieuse.

Les Etats doivent donc disposer d’outils de communication et de sécurité visant à garantir la paix pendant cette période. Un savant dosage de répression et de sensibilisation est nécessaire.

Le choix des personnes crédibles et légitimes pour s’adresser aux populations est un enjeu important. La réussite de la riposte au Covid-19 est plus sociale que sanitaire. Vous aurez compris ma posture, les solutions les plus importantes résident dans les outils de gestion et principalement dans la capacité des Etats à assumer un leadership adéquat.

 

3.   

Conclusion et perspectives

 

Face à ces impacts socio-économiques et dans une logique d’anticipation, certains pays africains et institutions sous régionales ont annoncé des mesures d’ajustement. Il s’agit pour les institutions :

 

du bureau de l’assemblée de l’Union Africaine (création d’un fonds de lutte contre le Covid-19 à hauteur de 12,5 milliards de dollars, encourager les pays partenaires à ouvrir des corridors de transactions notamment en ce qui concerne le secteur pharmaceutique, invite des institutions financières internationales à utiliser tous leurs mécanismes pour faciliter l’accès des pays africains aux financements, à l’allègement voire report de leurs dettes ; encourager les pays du G20 à équiper les pays africains de dispositifs de lutte contre le Covid-19 notamment les kits de tests , les respirateurs, entre autres) ;

 

de la conférence des ministres des finances des pays africains : sollicite 100 milliards de dollars pour faire face à la pandémie en Afrique ;

 

de la BAD, l’African Export-Import Bank (Afreximbank), la BCDEA et la CEMAC ont également envisagé des mesures spécifiques.

 

Pour faire face à la pandémie, plusieurs mesures de nature économique/financière ont été prises par les pays allant du support financier direct à l’économie, à la baisse des taxes et garanties ou au report de certaines charges sociales et fiscales des entreprises. Ces mesures sont adaptées à la stratégie de riposte retenue : création d’un fonds de solidarité (Cameroun, Guinée Equatoriale, Ghana, Niger), baisse des intérêts des prêts ou des taxes diverses (l’Algérie, la Côte d’Ivoire, Ethiopie, Namibie, Kenya, Nigéria, Madagascar, Mauritanie, Maroc, Rwanda, Seychelles, Sierra Leone, Afrique du Sud, Tunisie, Ouganda et Zambie).

 

Il apparaît que si les pays africains sont moins touchés actuellement par la pandémie du Covid-19, leur dépendance vis-à-vis des économies européenne, chinoise et américaine et leur source prioritaire d’approvisionnement en médicaments en Chine et en Inde les fragilisent. Ils subissent donc de manière indirecte des effets socio-économiques de la pandémie du Covid-19. Celle-ci nous renseigne sur les secteurs qui connaîtront des difficultés et les chocs socio-économiques envisageables selon les deux scénarii identifiés. Quel que soit le scénario, les effets socio-économiques sont importants.

 

Les priorités s’accroissent en se complexifiant. Les secteurs prioritaires sont : la santé, l’éducation, la sécurité (priorités classiques) à cela s’ajoutent l’emploi la nécessité de veiller à prévenir et gérer les crises sociales et les questions de gouvernance (efficience de la dépense publique, qualité des décisions, lutte contre la corruption, diligence dans l’exécution des projets). Cette pandémie et les urgences qu’elle entraîne exigeront que les Etats ralentissent pour les deux ans à venir l’élan de leurs projets infrastructurels, hélas ! Les préoccupations d’émergence céderont d’abord la place à la survie. Il faudra sans doute agir vite et bien, car la crise économique à juguler devra affronter la crise climatique en plus de la crise sanitaire et sécuritaire.

 

 

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COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'OFAD (Organisation des Femmes Aficaines de la Diaspora)

15 Mai 2018 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Economie

COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'OFAD (Organisation des Femmes Aficaines de la Diaspora)

COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’OFAD

(Organisation des Femmes Africaines de la Diaspora)

Vous êtes d’origine camerounaise, vous vivez hors du Cameroun et quelque soit votre nationalité. Vous souhaitez investir au Cameroun.

Cette enquête vous concerne et comptons sur votre participation.

 

 CLIQUER LE LIEN SUIVANT

https://fr.surveymonkey.com/r/EnquetediasinvestOFAD

Merci encore pour les quelques minutes de votre temps.

 

Mme Suzanne Bellnoun

Présidente de l’OFAD

Contact

Web: http://www.ofad-europe.org

 

Email : ofadcontact@gmail.com

 

Téléphone : 0033650945458

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J-2 POUR LE GRAND MEETING DU BATONNIER AKERE T. MUNA

23 Février 2018 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Politique, #Actualités, #économie

Accès

RER A (Nanterre ville)  sortie Maurice Thorez ENSUITE PRENDRE la rue Maurice Thorez  puis la Rue Stalingrad  donnant sur la rue des  anciennes Mairies

Bus 157 :159/160 (Arrêt des anciennes Mairies)

En voiture : Nanterre centre  Parking Foch, place du Marché (440 places)

Depuis la Défense : Bus 258

Arrêt Place de la Boule puis la rue Gambetta ensuite Place Gabriel Péri donnant sur la rue des anciennes Mairies

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Côte d'ivoire: Pont de l'émergence ou pont l'immergence?

9 Février 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Economie

Pont Henry Konan Bédié après la pluie

Pont Henry Konan Bédié après la pluie

Côte d’Ivoire : Le pont de l’émergence de la côte d’ivoire inondé, Image.

 

Le visage d'un pont de 270 millions d'euros après 45 mn de pluie.

 

Le pont HKB après 45 mn de pluie, est inondé. Dans quel pays avez-vous déjà vu cela. Un pont construit à coût de milliard (176milliardsFCFA) par le groupe de BTP  Bouygues.

Le pont a été inauguré en pompe l'année dernière par l’actuel président Alassane Ouatarra et son allié de circonstance Henry Konan Bédié, donc le nom a été donné au pont.

Le pont sensé symbolisé l'émergence de la Côte d'ivoire en 2020 est le symbole même du retour vers le mal développement caractérisant l'afrique du 20ième siècle.

Pour rappel, La construction de ce pont de 1,5 kilomètre  dont les travaux ont débuté en 2000 et repris en 2011 a été livré en 2014.

Donc ce pont est un pont neuf. Son inauguration  a  d'ailleurs eu lieu le mardi 16 décembre 2014, en présence d’Alassane Ouattara et de son allié Henri Konan Bédié.

Source : Patrice Ayi

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A.P.E (Accords de pillages économiques)

12 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #économie

A.P.E (Accords de pillages économiques)
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Que peut faire l'Africain moyen pour combattre le Franc CFA ?

20 Décembre 2014 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #économie

Que peut faire l'Africain moyen pour combattre le Franc CFA ?

 

https://www.youtube.com/watch?v=-eqN-iHBkNg

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La Chine et 20 autres pays asiatiques lancent une banque rivale à la Banque Mondiale

10 Novembre 2014 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #économie

La Chine et 20 autres pays asiatiques lancent une banque rivale à la Banque Mondiale
La Chine et 20 autres pays asiatiques lancent une banque rivale à la Banque Mondiale

La Chine et vingt autres pays ont signé, le 24 octobre, un protocole d’accord visant à créer une banque régionale spécialisée dans le financement des infrastructures, et conçue comme une alternative à la Banque mondiale.

L’Inde, Singapour, le Kazakhstan, le Pakistan, le Vietnam et le Qatar figurent parmi les  21 pays signataires de l’accord. Le Japon n’a pas signé cet accord en raison de la rivalité avérée entre Pékin et Tokyo sur les plans militaire, économique et politique.

A noter également que l’Australie, l’Indonésie et la Corée du Sud n’étaient pas représentées à cette cérémonie.

La  «Banque asiatique d’investissements dans les infrastructures» (AIIB) sera dotée d’un capital initial de 50 milliards de dollars, et son siège sera situé à Pékin, selon les médias officiels chinois.

Les financements devraient notamment servir à développer des infrastructures dans toute la région, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad, selon des sources citées par le Financial Times. «En chinois, nous avons un vieux proverbe qui dit: si vous voulez devenir riche, construisez d’abord des routes ; je crois que cela décrit de façon concrète l’importance des infrastructures pour le développement économique», a déclaré à cette occasion le président chinois Xi Jinping.

L’attachement de Pékin à mettre en place un concurrent à la Banque mondiale reflète sa frustration devant la domination des pays occidentaux sur la gouvernance des différents bailleurs de fonds multilatéraux.

Les puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) avaient créé en juillet leur propre banque et un fonds de réserves, affichant ouvertement leur désir d’élaborer une architecture financière distincte d’organisations jugées aux mains des pays occidentaux.

Par Agence Ecofin

 

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La Relation Europe-Afrique : Qui a besoin de Qui ? Et Pourquoi ?

1 Mai 2014 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #économie

La Relation Europe-Afrique : Qui a besoin de Qui ? Et Pourquoi ?

Le Partenariat entre l'Europe et l'Afrique est-il possible ?

Après des siècles d'esclavage et de traite négrière, de colonisation, de prédation des ressources africaines au profit des pays occidentaux, le temps est venu d'ouvrir une nouvelle page pour la survie même de l'Europe et de l'Afrique, sous la pression de la mondialisation. C'est le temps apaisé du partenariat intelligent entre l'Europe et l'Afrique. L'article ci-dessous expose les ressources et les besoins des uns et des autres sur lesquelles l'Afrique et l'Europe pourront bâtir prioritairement leur partenariat.

 

I.  Cinq ressources des pays industrialisés de l’Union européenne utiles à l’Afrique :

-      Le Savoir-faire technologique et industriel : C’est un continuum de savoirs et d’innovations qui s’est accéléré au cours des 19ème et 20ème siècles, autant en Europe occidentale qu’aux Etats-Unis et au Canada qui en constituent des prolongements culturels historiques. C’est ce gisement de savoir-faire, des savoirs, des connaissances et des innovations que les acteurs économiques des pays émergents ont capté à leur profit et qui fait la fortune de la Chine, de l’Inde, du Brésil, et tous les autres pays émergents qui appliquent ces connaissances acquises en occident dans l’exploitation des ressources en Afrique.

-      La Maîtrise de l’espace et de l’urbanisation : L’industrialisation en Europe et en Amérique du nord s’est accompagnée de la maitrise de l’aménagement des territoires, des espaces urbains, des espaces ruraux et des équipements collectifs publics. L’Afrique a besoin de ces savoirs pour les appliquer avec discernement et intelligence à ses contextes géographiques et culturels.

-      La Maturité et l’expérience du développement : Les pas européens et d’Amérique du nord ont développé et enrichi l’usage des moyens sanitaires et médicaux ; ils ont amélioré les moyens de productions alimentaires et la qualité de l’alimentation pour prévenir toutes formes de famines. Ils ont inventé et développé les infrastructures de communication (aérienne, ferroviaire, autoroutière, fluviale) et des technologies de l’information. Le niveau d’éducation et de la recherche assure l’expertise dans de nombreux domaine et accessible à un grand nombre pour les progrès technologique, économique, sociaux et culturels.

-      La Capacité et la stratégie de gestion des investissements de développement : La crise internationale qui secoue les économies dans le monde n’empêche pas les nations industrialisées de poursuivre leur croissance grâce aux innovations multiples. La recherche et l’innovation technologique et industrielle, le choix des allocations d’investissements productifs à moyen et long terme, l’optimisation des productions industrielles, la capacité de négociation et de projection à l’international dont les grandes nations (Allemagne, Chine, Etats-Unis, Canada, etc.) tirent profit jusqu’à 188 milliards d’euros d’excédents commerciaux pour l’Allemagne en 2013 pendant que la France accuse structurellement les déficits jusqu’à 65 milliards d’euros la même année, le pouvoir d’achat pour la consommation, la capacité et la qualité des infrastructures de communication, sont autant d’expérience utile à l’Afrique.

-      La gestion de la sécurité publique, de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit :les pays européens ont franchi le cap des guerres civiles, des coups d’Etat, des conflits inter-Etats, grâce notamment à la création et le développement de l’Union européenne. En Europe occidentale, les démocraties politiques sont « mûres » et les alternances au pouvoir s’effectuent par la volonté des peuples, sans heurts et sans manifestations violentes des perdants aux élections. Les forces militaires, de gendarmerie et de police sont soumises au pouvoir exécutif, exercé par un président ou par un chef de gouvernement (pour les monarchies) élu au suffrage universel. Le pouvoir législatif est réel et obéit aux règles démocratiques d’alternance à travers des élections libres et transparentes. Enfin, l’autorité judiciaire est indépendante (du moins dans l’esprit des textes constitutionnels et des lois) et elle assure le contrôle de la régularité et de la conformité de tous les citoyens aux lois de la nation. C’est une expérience de vie démocratique qui pourrait inspirer les Etats africains.

A ces cinq domaines de ressources des pays de l’Union européenne, l’on peut associer les domaines de ressources naturelles dont l’Afrique peut être fière mais qu'elle ne parvient pas encore à valoriser :

          

II.  Cinq principales ressources naturelles et humaines des pays africains :

- Les terres agricoles fertiles : les zones côtières en Afrique occidentale, d’immenses terres continentales au centre, au sud et dans l’est du continent, en dehors des terres désertiques du Sahara et du Kalahari sont d’autant d’opportunité pour des productions alimentaires à grande échelle pour nourrir jusqu’à 7 milliards d’humains sur notre terre.

- les ressources forestières : l’Afrique contient toutes les espèces de bois, souvent rares, notamment en Afrique centrale. Tous les pays de la zone équatoriale de l’Afrique en sont dotés.

- les ressources énergétiques : il ne devrait pas y avoir de problèmes de production, de transport et de distribution d’énergie en Afrique, un continent aux multiples chutes et sources hydrauliques, posé sur d’immenses gisements de gaz et de pétrole et où le soleil fait partie des décors de la  nature en abondance. Cependant, dans la majorité des pays africains, on enregistre de 5 à 10% de la population accédant à l’électricité. Une véritable honte !

- les ressources minières : tous minerais confondus, le continent africain renferme plus de 50% des réserves mondiales. Pour certains minerais précieux (cobalt, coltan, chrome, etc, l’Afrique en contient en exclusivité mondiale ou représente plus de 80% des réserves mondiales. Mais, c’est en Afrique que l’on dénombre le plus grand nombre de pays dont les habitants disposent de moins de 1$ de ressources par jour et où les populations meurent encore de faim dans la misère absolue.

- Les ressources humaines : en 2012, l’Afrique contenait plus de 1 milliard d’humains, dont plus de 45% ont moins de 15 ans. En 2050, la population totale pourrait dépasser le double, soit 2 milliards d’humains, pendant que l’Europe vieillit et se dépeuple. Mais, jeune, mal éduquée, abandonnée à elle-même, la population jeune de l’Afrique présente d’énormes besoins de prise en charge. Ce sont des politiques publiques volontaristes des Etats qui peuvent y répondre.

A ces énormes ressources disponibles sur l’ensemble du continent africain, on constate également d’énormes handicaps liés aux mauvais choix politiques et au manque de vision dans de nombreux Etats :

- Pas de valorisation de ces ressources en Afrique pour l’intérêt des Africains eux-mêmes.

- Economies de prédation par les Dirigeants africains, les acteurs politiques et économiques européens, les nouveaux conquérants des Emergents.  Les ressources naturelles du continent sont devenues des sources de conflits et des causes de guerres futures dans le monde.

- Pas de filières industrielles constituées performantes permettant d’espérer la naissance et le développement des économies industrielles qui garantiront le progrès. De plus, l’exploitation et la valorisation des ressources en Afrique requièrent les capacités techniques, et les connaissances technologiques que ne maîtrisent pas encore les Etats. Enfin, la taille des pays et leurs ressources humaines sont un handicap pour optimiser ces valorisations.

- Pas de stratégies coordonnées de développement : au regard du paragraphe précédent, c’est au niveau des régions (et non des sous-régions, une notion coloniale de dénigrement que les Africains ont repris comme des perroquets) que les mises en commun des stratégies de développement doivent être pensées et exécutées.

- Mauvaise gouvernance sur la majorité des Etats africains : la démocratie numérique à base ethnique ou régionaliste sert de paravent contre les critiques de l’occident. Les élections reflètent plus les dominations ethniques ou militaires ou régionalistes que des victoires des projets politiques et des ambitions nationales de développement des leaders politiques. Les corruptions se sont érigées en modèle de gestion publique et en conséquence, les redistributions économiques et le développement des pôles de développement économiques ont été sacrifiées au profit des confits armés de revendication menés par de multiples rébellions.

Au regard de ces handicaps qui freinent structurellement l’avenir de nombreux Etats africains, les solutions doivent être principalement, fondamentalement et profondément africaines. Pour ne pas se tromper de trajectoire, les pays africains doivent d'abord repenser leurs espaces géographiques et intensifier les coopérations intra-régionales.

 

III.  Deux Solutions africaines pour le développement économique et social :

-      Constituer des espaces économiques régionaux pour atteindre les tailles critiques de négociations internationales avec les grandes nations (Chine, Inde, Brésil, Mexique, Indonésie, USA, etc.) et avec l’Union européenne (500 millions d’humains, 10.000 milliards d’euros de richesse mesurée en produit intérieur brut). L’Union européenne est l’espace économique le plus riche du monde. Elle dispose d'une capacité réelle de négociation avec les autres grandes puissances du monde : les Etats-Unis (1ère puissance économique mondiale et 320 millions d'habitants), la Chine (2ème puissance économique mondiale et 1,34 milliards d'habitants), le Japon (3ème puissance économique mondiale et 127 millions d'habitants). Avec le bénéfice des relations historiques multiséculaires avec l'Europe, et en s'organisant à travers des espaces régionaux plus solides et plus viables, l’Afrique pourrait y gagner dans la coopération et le partenariat pour son développement.

-      Coordonner les stratégies économiques, industrielles, monétaires, sociales et de défense au niveau régional. Cinq espaces régionaux de solidarité, et donc cinq régions de coopération monétaire sous la forme des « monnaies uniques de référence » qui évolueront vers des « monnaies communes régionales ». C’est à ces conditions que les pays pourront utilement valoriser leurs ressources pour l’intérêt de leurs peuples, en mettant en commun l’exploitation des ressources dominantes régionales. Ces ressources sont connues et bien identifiées.

Pour se développer, les pays africains doivent clairement analyser leurs forces/faiblesses et les menaces qui les attendent, définir leurs propres priorités, leurs secteurs de développement et les résultats attendus, clarifier les vrais projets avant d’appeler les Européens au partenariat.

 

IV.  Cinq Secteurs prioritaires de coopération avec l’Europe :

- L’Education, la formation professionnelle et la recherche (tous domaines) qui s’accompagnent de la sécurité physique, alimentaire, sanitaire et énergétique.

- Les Infrastructures de communication (aériennes, ferroviaires, routières, fluviales) et les expertises de ces infrastructures par des agences mixtes afro-européennes. A ces infrastructures physiques s’ajoutent les moyens des technologies de l’information et de la communication digitale.

- L’Aménagement du territoire et la déconcentration des populations des capitales vers les régions, par la création des pôles économiques régionaux. Les travaux d’assainissements accompagnent une nouvelle urbanisation stratégiquement pensée et maîtrisée.

- La Formation de la Force de réaction rapide pour la paix et la sécurité des Etats et des peuples. Il n’y a pas de développement sans sécurité et sans paix durables.

- La Valorisation des ressources en Afrique par la création des chaînes industrielles de transformation et de fabrication de produits finis. C’est la création de la valeur ajoutée industrielle qui valorisera les ressources africaines et permettra l’ouverture sur les marchés internationaux  aux espaces régionaux solides. La respectabilité des Africains, le pouvoir de négociation avec les partenaires et le maintien des populations en Afrique contre l’émigration vers l’Occident dépendront des capacités des pays africains à maîtriser leur développement économique et social pour tous les peuples d’Afrique.

 

V. Conclusion

L’Europe est vieillissante, sans ressources naturelles, dotées de technologies industrielles et d’importantes capacités financières qui assurent le maintien de son développement. A l’opposé, l’Afrique est un continent très jeune, doté d’immenses ressources naturelles mais qui manque de capacités technologiques et d’importants moyens financiers pour les valoriser afin d’accéder au développement. Les deux continents ont partagé une partie de leur histoire liée par les souffrances des uns et l’exploitation des autres depuis le XVIème siècle. Ce passé a créé un rapprochement des cultures et des échanges denses. Les deux continents sont donc aujourd’hui totalement complémentaires. Pour réussir dans la mondialisation, dont le rythme est imprimé par les pays émergents d’Asie et d’Amérique latine, le partenariat économique et industriel entre l’Europe et l’Afrique est la meilleure clé pour réussir.

 

Voir également l'article publié le 1/04/2014 dans Géopolitique africaine :

link

http://www.geopolitique-africaine.com/ensemble-dans-un-monde-globalise

 

Emmanuel Nkunzumwami

Analyste politique et économique

Fondateur de Neres Conseil

Auteur de « Le Partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation », Editions L’Harmattan, 2013

Chroniqueur sur Radio Africa n°1

 

 

La Relation Europe-Afrique : Qui a besoin de Qui ? Et Pourquoi ?
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