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Cameroun: Maître Akere Muna appelle les francophones à la solidarité

16 Août 2017 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Droits humains

Maître Akere Muna Avocat à la cours pénale internationale

Maître Akere Muna Avocat à la cours pénale internationale

Cameroun - Maître Akere Muna aux francophones: «Il est temps de proclamer l’indivisibilité de la liberté»

Dans ce qu’il a intitulé: «Deuxième lettre à mes frères francophones», Maitre Akere Muna appelle ses compatriotes francophones à « confondre et intriguer » tous ceux qui veulent diviser le Cameroun pour leurs intérêts personnels et égoïstes.

L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun déplore la tournure que prend le procès contre les leaders anglophones au Tribunal militaire de même que le traitement infligé à Paul Ayah Abine, ancien avocat général près la Cour Suprême « injustement » incarcéré au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED). « Lorsqu’alors mes éminents confrères m’ont relaté ce qui s’est passé lors de la dernière audience du Tribunal militaire de Yaoundé le 29 juillet 2017 dans l’affaire Agbor Bala, Dr Fontem, Mancho Bibixy et autres, j’en ai été profondément affligé et perturbé. Affligé et perturbé parce que cela aurait pu être vous ou moi, non pas parce que nous sommes anglophones ou francophones, mais parce que nous sommes tous censés être des citoyens d’un même pays.» Ecrit-il, rappelant qu’il « s’agit d’un procès dans lequel tous les accusés sont des anglophones et tous ceux qui les jugent sont des francophones ».

Selon Maitre Akere Muna, ces leaders anglophones qui auraient pu selon lui sur la base des déclarations des témoins clés lors de la dernière audience, le 29 juillet 2017 ont été arrêtés pour avoir revendiqué leurs droits, pour avoir marché pacifiquement, pour avoir demandé de meilleures conditions de travail dans leur corporation et un mieux être pour tous. « Ils l’ont fait en proclamant leur citoyenneté - citoyenneté qu’ils croyaient leur conférer le droit à la liberté d’expression, le droit à la protection et leur garantir une solution à leurs revendications. Au contraire, ils ont rencontré en face d’eux une répression sans précédent, des arrestations, des transferts et un procès qui a pris huit mois pour commencer. Et sans aucune issue en vue… » Regrette-t-il.

Il appelle ses compatriotes francophones épris de justice et partisan de la liberté d’expression à la solidarité.  « À mes sœurs et frères francophones, je dis ceci : il est temps de proclamer l’indivisibilité de la liberté. En tant que nation, nous sommes vous, et vous êtes nous. Je ne prendrais pas de détours pour dire que je suis francophone, si cela signifie s’identifier à ce qui est juste et qui contribue à la construction de notre société », demande-t-il. Il les invite à cet effet à relayer via leurs réseaux sociaux, ce message unificateur en ces temps de crise: « Je suis anglophone ».  « Ce message viendra confondre et intriguer tous ceux qui veulent nous diviser pour leurs intérêts personnels et égoïstes. Même en dehors des réseaux sociaux, faites-le savoir à vos voisins, à vos collègues, à vos camarades de classe, et à vos connaissances, que vous êtes tous ensemble pour lutter contre l’injustice, et que vous êtes déterminés à défendre leurs droits », note l’avocat camerounais.

 

Deuxième lettre à mes Sœurs et Frères et Francophones

Le caractère indivisible de la liberté

« La liberté est indivisible, et quand un seul homme est réduit en esclavage, aucun autre n’est libre. Quand tous seront libres, alors nous pourrons attendre le jour où cette ville ne sera plus divisée, le jour où ce pays divisé ne fera plus qu’un… ».

Tel est l’extrait du légendaire discours de Berlin du président John F. Kennedy dans lequel il fit cette déclaration qui avait secoué Berlin, et partant, le monde entier: « Ich been ein Berliner ». En fait, il disait que si une seule personne n’est libre, quelle que soit son origine, personne ne peut prétendre être libre. C’est un discours qui a inspiré le fameux mot-clic « #Je suis Charlie Hebdo », après le meurtre barbare perpétré par des terroristes au bureau du journal français Charlie Hebdo. En effet, le monde entier s’était montré solidaire face à la douleur et à l’indignation qui s’étaient emparées de Paris et des Français. Le président Kennedy s’était lui-même inspiré d’un recueil de discours prononcés par Cicéron en 70 avant JC. En déclarant simplement cette phrase latine « Civis rumanus sum », traduite par « Je suis un citoyen romain », on pouvait ainsi prétendre au même droit de protection qu’un citoyen romain.

Lorsqu’alors mes éminents confrères m’ont relaté ce qui s’est passé lors de la dernière audience du Tribunal militaire de Yaoundé le 29 juillet 2017 dans l’affaire Agbor Bala, Dr Fontem, Mancho Bibixy et autres, j’en ai été profondément affligé et perturbé. Affligé et perturbé parce que cela aurait pu être vous ou moi, non pas parce que nous sommes anglophones ou francophones, mais parce que nous sommes tous censés être des citoyens d’un même pays. Il s’agit d’un procès dans lequel tous les accusés sont des anglophones et tous ceux qui les jugent sont des francophones. Deux courageux haut gradés en tenue, sachant bien les éventuelles conséquences de ne pas se conformer, et faisant fi de toute menace qu’ils pourraient subir face au régime en place, ont dit la vérité en déclarant qu’ils n’avaient pas vu ces prévenus commettre les actes de violence qui auraient été perpétrés, et pour lesquels ces personnes étaient poursuivies. Ces nouvelles déclarations des témoins clés qui ont ouvert la célèbre affaire ont-elles pu faire libérer nos compatriotes ? Que non, ceux-ci croupissent encore dans les geôles.

Ils ont été arrêtés pour avoir revendiqué leurs droits, pour avoir marché pacifiquement, pour avoir demandé de meilleures conditions de travail dans leur corporation et un mieux être pour tous. Ils l’ont fait en proclamant leur citoyenneté - citoyenneté qu’ils croyaient leur conférer le droit à la liberté d’expression, le droit à la protection et leur garantir une solution à leurs revendications. Au contraire, ils ont rencontré en face d’eux une répression sans précédent, des arrestations, des transferts et un procès qui a pris huit mois pour commencer. Et sans aucune issue en vue…

Au lieu d’être les citoyens qu’ils se targuaient d’être, ils se font désormais appeler anglophones, terroristes et sécessionnistes. Tout autre Camerounais, qu’il soit francophone ou anglophone, aurait pu soulever la problème de l’injustice et de la mal gouvernance. C’est un mal qui prend de l’ampleur dans notre société. Si vous et moi sommes libres, c’est juste parce que nous nous sommes résignés à la situation actuelle. Nous en sommes arrivés à accepter et dire qu’il est normal que certains détournent les fonds publics sans être appelés à rendre des comptes, que certains abusent de leurs pouvoirs et pratiquent le népotisme à ciel ouvert, tout en donnant des leçons de patriotisme aux autres, cherchant ainsi à nous distraire de cette réalité, et de nous diviser par l’étiquetage et la stigmatisation. Même le Commissaire du Gouvernement du Tribunal militaire qui avait suivi cette affaire depuis le début a été affecté à Ebolowa. Est-ce parce qu’il avait refusé de s’opposer à la libération sous caution ? Est-ce parce qu’il s’était accroché au code de procédure ? Ce code qui garantit vos droits et les miens.

La liberté est indivisible. Nous ne pouvons pas prétendre jouir d’une quelconque liberté lorsque nos concitoyens sont incarcérés injustement. Le juge Ayah Paul, membre de la plus haute juridiction de notre pays, mon camarade de lycée, (que de façon tout à fait prémonitoire nous appelions « juge incorruptible» après une pièce de théâtre dans laquelle il jouait le rôle du juge- et n’étions alors âgés que de 16 ans) aura passé plus de 200 jours de détention. Nous ignorons encore pourquoi bon nombre de Camerounais anglophones comme francophones, des leaders respectables dans notre société, des responsables du Barreau de nombreux pays, des officiels des Nations Unies, de International Crisis Group, de l’Union Africaine et de plusieurs autres organisations ont plaidé pour la libération de ces victimes qui se battent pour notre liberté.

Lors de la messe de requiem en la mémoire Mgr Jean-Marie Benoit Bala (un autre cas mystérieux dans notre pays), un ministre de culte a déclaré dans son homélie : « Le vrai pouvoir n’est pas violent, le vrai pouvoir construit la paix, le vrai pouvoir construit le développement de la nature sacrée du genre humain ». Dans cette homélie poignante, le Révérend Père Joseph Akonga Essomba a poursuivi: « Dans cette vie, il y en a qui sont considérés comme des fous du fait qu’ils ne se soucient pas d’eux-mêmes, mais de l’importance de leur mission ici bas ». Est-ce pour cette raison que ceux qui se battent pour nos libertés et notre bien-être sont taxés de terroristes? Y a-t-il des personnes qui se sentent menacées et terrifiées par la vérité?

À mes sœurs et frères francophones, je dis ceci : il est temps de proclamer l’indivisibilité de la liberté. En tant que nation, nous sommes vous, et vous êtes nous. Je ne prendrais pas de détours pour dire que je suis francophone, si cela signifie s’identifier à ce qui est juste et qui contribue à la construction de notre société.

J’invite tous les francophones qui auront lu cet article à relayer via leurs réseaux sociaux, ce message unificateur en ces temps de crise: « Je suis anglophone ». Ce message viendra confondre et intriguer tous ceux qui veulent nous diviser pour leurs intérêts personnels et égoïstes. Même en dehors des réseaux sociaux, faites-le savoir à vos voisins, à vos collègues, à vos camarades de classe, et à vos connaissances, que vous êtes tous ensemble pour lutter contre l’injustice, et que vous êtes déterminés à défendre leurs droits.

Oui, vous devez le proclamer : «Je suis anglophone», et ce faisant, vous aurez donc, selon le Révérend Père Akonga, réfuté la réponse de Caïn de la Bible, à la voix qui lui avait demandé où était son frère Abel. En effet, Caïn avait répondu: « Suis-je le gardien de mon frère? ». Oui, nous le sommes, a affirmé avec véhémence le Révérend Père. «Nous sommes les gardiens de nos frères ». C’est pourquoi l’asservissement de l’un de nous équivaut à l’asservissement de nous tous. La liberté est en effet indivisible. Chacun de nous doit proclamer: «Je suis anglophone». Ainsi nous serons tous appelés terroristes, si c’est la rançon à payer pour le salut de notre nation. Épictète, le philosophe grec, a dit quelque chose sur lequel nous pourrions aussi réfléchir : « Aucun homme n’est libre s’il n’est maître de lui-même ». C’est ce dont les Camerounais ont besoin maintenant.

C’est-à-dire la liberté qui leur permet d’être eux-mêmes. Celle qui respecte leur diversité et en fait une richesse exceptionnelle. Celle qui leur accorde l’égalité des chances et l’égalité devant la loi. Celle qui récompense le mérite, le dur labeur et l’intégrité en refusant l’impunité. Celle qui les fera clamer avec fierté : « C’est le Cameroun, mon pays, ma chère patrie ! »

*Akere Muna*

 

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Analyses, informations et revue de presse. La situation en Irak, au Proche-Orient et du Golfe à l'Atlantique.

14 Août 2017 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Analyses, informations et revue de presse. La situation en Irak, au Proche-Orient et du Golfe à l'Atlantique.

Analyses, informations et revue de presse. La situation en Irak, au Proche-Orient et du Golfe à l'Atlantique.

 

La guerre contre le Yémen fait rage, pourtant, le sort des Yéménites ne reçoit TOUJOURS PAS l’attention qu’il mérite de la part des médias et des politiciens. Quand ce qui se passe au Yémen n’est pas totalement ignoré, les faits sont déformés ou minimisés parce que les gens ont peur de regarder en face les conséquences de la participation active de leurs pays à la destruction du Yémen. Alors que les riches Etats arabes bombardent le Yémen avec des armes sophistiquées (achetées à l’occident) et embauchent des mercenaires pour leurs troupes au sol, beaucoup de gens et d’organes (par exemple, l’ONU) ont peur de s’opposer aux Saoudiens parce qu’ils ont besoin de leur argent ou parce qu’ils sont eux-mêmes impliqués dans le conflit et / ou en profitent (par exemple, les Etats-Unis et l’Angleterre). Alors, l’ONU exprime ses « inquiétudes » et le Royaume-Uni son désir de « trouver une solution politique », tout en se remplissant les poches du prix du sang des Yéménites. Et, même si les citoyens soient souvent inconscients des crimes de leurs gouvernements, beaucoup connaissent le hashtag #Yemen et pourtant ne font rien.

Le Yémen est-il devenu un spectacle sportif ? Depuis deux ans et demi, les corps émaciés des enfants yéménites ou leurs cadavres envahissent nos écrans. Certains versent des larmes, d’autres font un don, d’autres encore accusent les responsables politiques, mais la plupart des gens préfèrent regarder ailleurs. Est-ce de l’impuissance ou de l’indifférence ? Je ne sais pas. Sommes-nous « loin des yeux, loin du cœur » ? Je ne sais pas. Quelqu’un m’a dit, une fois, que les enfants yéménites n’étaient pas assez « photogéniques » pour susciter de l’empathie. Est-ce du racisme, de la discrimination ? Je ne sais pas. Ou bien, les portefeuilles yéménites ne sont pas assez bien remplis pour acheter ou exiger l’attention, la condamnation et l’action du reste du monde ? Je ne sais pas non plus.

Ce que je sais, c’est que le monde nous regarde. Il regarde nos enfants mourir de maladies guérissables comme le choléra parce qu’ils n’ont pas accès à de l’eau potable. Il regarde nos enfants mourir de faim au milieu d’immenses richesses mondiales parce que leurs parents n’ont pas les moyens d’acheter le peu de nourriture encore disponible. Il regarde nos concitoyens, enfants, femmes et hommes, se faire tuer par les raids aériens des Saoudiens soutenus par les États-Unis, sur leurs maisons, leurs écoles et leurs hôpitaux. Lorsque les gens sont invités à interpeller les élus (ne serait-ce qu’en signant une pétition comme : Save Yemen), très peu le font. Et lorsque nous demandons seulement que nos articles soient diffusés plus largement, on nous envoie promener (on m’a répondu qu’il n’y a que quelques dizaines de personnes qui s’intéressaient au Yémen).

Moi et les autres Yéménites, nous pensons bien sûr à nos familles, mais nous nous préoccupons aussi des millions de personnes qui manquent des choses les plus élémentaires : la sécurité, un toit, de la nourriture et de l’eau. Je me sens totalement et complètement impuissante. Je me bats pour faire diffuser des articles parlant des enfants yéménites qui meurent sans que personne ne vienne à leur secours. Je pleure, au plus profond de mon âme, pour une nation qui souffre en silence et dont le combat donne un exemple de ce qui signifie vraiment la foi et la résistance. Je pleure les enfants dont les petits corps ont abandonné le combat de la survie pendant les quelques minutes que vous avez passées à lire ce tweet. Et je prie pour le Yémen.

Shireen Al-Adeimi (@ shireen818) est née à Aden, dans le sud du Yémen et elle n'est pas zaydite. Elle prépare actuellement un doctorat à la Harvard Graduate School of Education. Le texte ci-dessous est un Tweet qu’elle a publié le 11 août 2017.

*Version originale: Moon of Alabama

http://www.moonofalabama.org/2017/08/-shireen-al-adeimi-has-the-war-in-yemen-become-a-spectator-sport.htm

Source: Moon of Alabama

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COMMUNIQUE DE PRESSE DEL'OBSERVATOIRE DES ELECTIONS DE LE DIASPORA CAMEROUNAISE

8 Août 2017 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

OBSERVATOIRE DES ELECTIONS DE LE DIASPORA CAMEROUNAISE

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

En raison de la forte mobilisation sur le terrain de l'opération "11 millions d'inscrits sur les listes électorales" qui requiert la présence physique effective et de tous les instants de son initiateur Mr Cabral LIBII LI NGUE et ce, jusqu'à la fermeture officielle annuelle des inscriptions des citoyens ce 31 août 2017,

L'Observatoire des Elections de la Diaspora Camerounaise annonce que la remise du prix de "meilleur booster de la démocratie camerounaise 2017", initialement prévue le 26 août 2017, est reportée au samedi 30 septembre 2017. Cérémonie solennelle dont le lieu et les horaires restent inchangés: de 13h00 à 17 h00.

Espace du Marais, ASBL rue du Damier

23,000 Bruxelles.

 

 

PRESS RELEASE

Due to the strong mobilization on the ground of the operation "11 million registered voters", which requires the physical presence at all times of its initiator Mr. Cabral LIBII LI NGUE until the Official closing DATE registrations on 31 August 2017,

The Cameroon Diaspora Elections Observatory announces that the ceremony of the "best booster of Cameroon Democracy 2017", initially scheduled for August 26, 2017, will be postponed until Saturday, September 30, 2017. Solemn ceremony whose location and schedules remain Unchanged from 13:00 to 17:00.

Espace du Marais, Nottingham

23,000 Brussels.

For the OEDC,

 

POUR LE COMITE D’ORGANISATION/FOR THE STEERING COMMITTEE

Dr Bingna Jean Louis

 

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