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Résolution de la crise en République centrafricaine – L’Union africaine s’oppose à la France.

29 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Résolution de la crise en République centrafricaine – L’Union africaine s’oppose à la France.

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Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine. 

 

La diplomatie du pays de François Hollande protège les rebelles brutaux de la Séléka, ce qui a le don d’agacer les représentants de l’Union africaine à la Maison de Verre à New York. Jusqu’à quand l’ONU considèrera-t-elle normale le fait qu’une ancienne puissance coloniale continue de rédiger les résolutions sur ses ex-possessions ? Le débat sur la future force onusienne au Mali remet cette question au goût du jour. 

Qui a dit que la France officielle n’était pas la marraine officieuse des rebelles de la Séléka ? En tout cas, les débats à la Maison de Verre de l’ONU à New York sont des grands moments de vérité. Selon le site d’investigation Inner City Press, toujours très bien renseigné, la France, «qui tient le stylo» pour rédiger les résolutions du Conseil de sécurité sur son ancienne (?) colonie, a refusé d’avaliser le communiqué de l’Union africaine comportant une liste de sept leaders de la Séléka, y compris le porte-parole du mouvement basé en France. L’Union africaine veut en effet que les personnes figurant sur cette liste soient frappés par une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs. Il est piquant, soit dit en passant, de remarquer que Paris, si prompte à militer pour ce type de sanctions vis-à-vis du président Gbagbo et de ses proches, se «braque» dès qu’il est question de les infliger à des chefs de guerre qui se signalent par des pillages insensés, des violences et destructions dirigées contre les organes de presse (selon le Comité de protection des journalistes) et l’utilisation notoire d’enfants-soldats.

 

Le refus de la France d’exercer ce que le Rwandais Olivier Nduhungirehe appelle une «forte pression» sur la Séléka a conduit à un désaccord manifesté par l’absence de déclaration télévisée à la suite de la réunion du Conseil de sécurité lundi. La France, qui rédige toujours les communiqués et résolutions sur les pays de son pré carré, a refusé d’aller «aussi loin» que le voulait l’Union africaine et le Rwanda en ce qui concerne les sanctions contre la Séléka. En clair : Paris veut se contenter d’une condamnation de façade contre des entrepreneurs politiques qui, comme le montrent certaines photos diffusées sur les réseaux sociaux, sont très proches de ses militaires sur le terrain. Au final, le communiqué qui devait être envoyé aux journalistes plus tard par courrier électronique ne l’a pas été…  et le porte-parole de la délégation française, qui devait le diffuser, a «disparu» comme le raconte le site Inner City Press.

«Vestiges du colonialisme» et «conflits d’intérêt»

Sur le Mali également, la France est critiquée dans les couloirs de la Maison de Verre. Et pour cause : alors qu’une résolution est en cours de rédaction pour encadrer la création d’une Mission des Nations unies au Mali, Paris veut à tout prix imposer le schéma expérimenté en Côte d’Ivoire, où une force française sous commandement français est déployée «parallèlement» à des Casques bleus «classiques». Rappelant que Hervé Ladsous, l’actuel responsable des opérations de maintien de la paix de l’ONU est le quatrième d’une série de Français dirigeant ce département stratégique les uns à la suite des autres, Inner City Press estime que l’ONU est devenue le lieu où s’expriment «vestiges du colonialisme » et «conflits d’intérêts».

Hier, au cours d’une conférence de presse au siège de l’ONU, le représentant de la France, Gérard Araud, a en tout cas réfuté la comparaison entre les schémas ivoirien et malien… et a tout de même concédé que la question «qui va payer pour le déploiement au Mali» est une bonne question. A priori, la résolution sur la force onusienne au Mali – qui devient centrale pour un François Hollande qui veut éviter le spectre de l’enlisement sur lequel Nicolas Sarkozy joue déjà – doit être votée au cours du mois d’avril. D’ici là, les marchandages diplomatiques iront bon train. Et la situation désastreuse des droits de l’Homme et du secteur de la sécurité dans une Côte d’Ivoire pourtant prise en main par Paris, participera à donner des arguments à ceux qui veulent que l’on cesse de croire que Paris sait forcément ce qui est bon pour ses anciennes ( ?) possessions africaines.                                                                 Par Théophile Kouamouo                                                                                                         Source : Nouveau courrier

 

 

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Analyse et proposition Pour une résolution multilatérale du conflit en République Centrafricaine par Claude Yabanda* et Narcisse Arido** avec le groupe Afrique EELV

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Analyse et proposition Pour une résolution multilatérale du conflit en République Centrafricaine par Claude Yabanda* et Narcisse Arido**
avec le groupe Afrique EELV

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Depuis décembre 2012, une nouvelle vague de rébellions armées alliées sous le nom de Séléka a montré sa capacité à contrôler militairement la République Centrafricaine (RCA). L’accord de cessez-le-feu signé le 11 janvier 2013 à Libreville avec le pouvoir de François Bozizé est fragile. Comment la RCA en est-elle venue à cette situation d’instabilité chronique ? Quelles sont les motivations économiques et sociologiques des rebelles ? Analyse et propositions pour une sortie de crise pacifique impliquant la communauté internationale et notamment les pays de la sous-région. 

Ancienne colonie française de l’AEF[1], l’Oubangui-Chari[2] située au centre de l’Afrique, la République Centrafricaine (RCA) partage ses frontières avec le Tchad (au nord), le Soudan (nord-est), le Sud-Soudan (est), la République Démocratique du Congo et la République du Congo (sud), enfin le Cameroun (ouest). Depuis son accession à l’indépendance, la RCA s’est très vite démarquée par une particularité dans la gestion de l’Etat : les armes sont devenues le mode d’accession exclusif à la magistrature suprême. Sur les cinq présidents que le pays a connus, trois sont des officiers supérieurs des Faca[3], et les deux autres des civils qui n’ont pas hésité à utiliser les armes soit pour accéder au pouvoir (David Dacko[4]), soit pour préserver un régime démocratique vacillant qui avait montré ses limites en matière de bonne gouvernance (Ange-Félix Patassé[5]).

Pire : à partir du premier coup d’Etat manqué de François Bozizé en octobre 2002, la scène politique centrafricaine enregistre un phénomène nouveau qui ne cesse de prendre de l’ampleur : la présence quasi régulière de mouvements de rébellions sur tout ou parties du territoire, rébellions récemment coalisées sous le nom de Séléka (« Alliance » en sango, la langue officielle du pays avec le français). En effet, la mauvaise gouvernance du régime de président François Bozizé a engendré une déliquescence politique et socioéconomique de la RCA sans précédent. Son mépris de l’opinion nationale et de la communauté internationale, sa politique belliciste à l’intérieur du pays, enfin sa gestion kleptocrate au profit de sa famille et de quelques amis nationaux et étrangers, alimente l’émergence constante de diverses rébellions.

Du Dialogue national inclusif de 2003 aux Etats généraux de la Défense, en passant par le programme DDR[6], le Président de la République a de fait érigé la trahison de ses engagements et l’inégalité sociale et territoriale en mode de gestion commune, ce qui rend très difficile l’application de solutions susceptibles de conduire à une paix démocratique. Il s’ensuit une perte de souveraineté nationale d’une part (vis-à-vis d’autres Etats de la sous-région et de groupes mafieux), la disparition du patriotisme d’autre part.

Face à cette impasse, nous tenterons un rappel historique des faits politiques en République Centrafricaine (I), puis nous essaierons de cerner les jeux et enjeux de l’actuelle rébellion militaire (II). Enfin, nous envisagerons quelques perspectives pour une sortie de crise (III).

  

 

 

I. Mars 2003 – janvier 2013 : de la transition à l’impasse

L’espoir populaire qui a accompagné le coup d’Etat du 15 mars 2003[7] va très vite céder la place à l’inquiétude. Bénéficiant de l’euphorie suivant la chute du régime impopulaire du président Ange-Félix Patassé, le nouveau président François Bozizé rompt presque immédiatement avec le consensus qui régit la transition politique : il réussit à tromper l’opposition politique et la société civile, respectivement en charge du gouvernement (Abel Goumba) et du Conseil National de Transition (Nicolas Tiangaye), et en même temps il trahit ses engagements vis-à-vis de nombreux combattants qui l’ont porté au pouvoir. Il s’ensuit quatre conséquences majeures.

1. L’enracinement de la culture de rébellion militaire. Déjà dans les années 1990 après le coup d’Etat manqué contre le régime du président André Kolingba (1981-1993) orchestré par les généraux Mbaïkoua et Bozizé, le pays enregistre le premier mouvement insurrectionnel. Mais si cette première expérience est vite neutralisée, la rébellion militaire initiée en octobre 2002 par le général Bozizé va réussir à prendre le pouvoir d’Etat. Dans ce jeu de conquête du pouvoir par les armes, nombreux sont les acteurs qui se rencontrent mais qui, parfois sous l’équilibre de jeux d’intérêts personnels, changent de camp. Le sacrifice du consensus politique de mars 2003, aggravé par une violence militaire aveugle et démesurée du nouveau pouvoir[8], suscite des mécontentements : très vite, les combattants trahis vont reprendre les armes. De 2006 à 2008, une constellation de mouvements militaires naît dans la partie Nord-Est et surtout dans le nord de la RCA. Les acteurs de ces différents mouvements – UFDR, FDPC, GAPLC, CPJP, MLCJ, APRD, etc. - sont pour la plupart des anciens alliés du président Bozizé, et non des aventuriers coupeurs de route comme le pouvoir veut faire croire à l’opinion nationale et internationale.

Avec le Dialogue politique inclusif de décembre 2008, le pays enregistre une accalmie qui, malheureusement, sera rompue avec l’échec du programme DDR et surtout des violations à répétition des accords du Dialogue par le pouvoir. Face à la série de dérives du régime Bozizé qui fait de la Centrafrique un Etat en faillite et, face au risque de naissance d’une monarchie démocratique[9] entérinée par une modification constitutionnelle, une nouvelle coalition de rébellions militaires composée de trois des principaux anciens groupes rebelles se forme en effet sous le nom de Séléka. Cette coalition, avec un rapport de force militaire qui lui est rapidement favorable, demande la démission du président de la République.

2. Le manquement avéré de la bonne gouvernance du régime de François Bozizé. Celui-ci n’est plus à démontrer depuis son accession au pouvoir : il admet la référence familiale ou le copinage comme mode de gestion de la République. Les ministères de souveraineté (Défense, Finances, Mines et énergie, etc.) sont tenus par le fils et les proches parents qui, malheureusement, n’ont pas le profil approprié. On assiste dans tout le pays à une promotion de la médiocrité et les élites centrafricaines sont contraintes soit à épouser cette idéologie, soit à prendre le chemin de l’exil. Les menaces sous couvert des attributs de l’Etat constituent le mode normal de gestion, avec l’asservissement de l’armée nationale au service de la famille Bozizé. Conséquence : l’impunité s’enracine dans le pays, elle est même érigée en norme de comportement pour s’enrichir rapidement si on est au pouvoir. Nous assistons à la déchéance de l’Etat. Il s’ensuit, début 2013, une paupérisation sociale sans précédent dans l’histoire de la République Centrafricaine.

3. L’alarmante situation économique, sociale et sanitaire. La politique sociale du gouvernement n’a jamais été focalisée que sur le paiement des salaires. Or sur une population d’environ 4 millions d’habitant/es, le pays ne compte que 26 000 fonctionnaires gagnant un smic miséreux au milieu d’un secteur privé quasi inexistant. Des foyers de malnutrition s’installent partout dans le pays, même dans des zones qui n’ont jamais été touchées par des crises militaires. Tel est le cas de la ville de Berberati, située à l’ouest et réputée pour ses diamants et ses forêts.

D’ailleurs, Médecins Sans Frontières n’a pas manqué d’alerter sur la situation socio-sanitaire du pays. Dans son dernier rapport intitulé « République Centrafricaine : une crise silencieuse » (décembre 2011) [10], l’organisation estime que la RCA est en proie à une urgence médicale chronique, dans une situation « hors contrôle ». « L’aide médicale actuelle ne suffit pas à répondre à l’ampleur des besoins sanitaires des populations. La RCA détient la deuxième espérance de vie la plus faible du monde soit 48 ans, et le 5e taux de mortalité par maladies infectieuses et parasitaires le plus élevé au monde. Les taux de mortalité dans plusieurs régions de la RCA sont la conséquence d’épidémies saisonnières, d’une économie en panne, ainsi que des conflits mal gérés, des déplacements de populations et d’un système de santé très faible. Tous ces facteurs ont eu des conséquences catastrophiques sur la santé des populations et freinent le développement », conclut Olivier Aubry, chef de mission MSF pour la Centrafrique.

En dépit de cette réalité alarmante, le gouvernement centrafricain s’est désengagé des systèmes de soins en allouant un crédit budgétaire à la santé inférieur à celui de la sécurité présidentielle (garde pléthorique, ethnique, incompétente et composite[11]). Au-delà, les dignitaires actuels du régime affichent avec arrogance leur train de vie opulent en contradiction flagrante avec la réalité marquée par la souffrance et la famine de la population.

Dans le domaine économique, le tableau général est sombre, d’ailleurs le président de la République l’a reconnu et n’a pas hésité par ironie à demander aux populations que son système a paupérisées de prier afin d’obtenir une manne divine ! Une journée nationale de jeûne avait été observée sur ordre présidentiel fin 2012. Les édifices publics tombent en ruine, aucun projet de grands travaux n’est en vue devant le délabrement des ponts et chaussées. L’électricité est devenue une denrée rare dont seuls les secteurs du président de la République, du président de l’Assemblée nationale et de quelques ministres proches et influents peuvent jouir, tandis que le Centrafricain lambda est contraint à seulement quelques heures de consommation irrégulièrement programmées. Les rares entreprises encore présentes n’échappent à cette programmation. Les réseaux routiers demeurent quasi inexistants, avec des ponts qui ne cessent de s’effondrer jusque dans la capitale Bangui[12].

4. La déliquescence programmée des Forces Armées Centrafricaines. L’armée centrafricaine traverse une crise structurelle programmée par le pouvoir. Cette armée nationale (Faca) comporte des hommes de troupe compétents et des officiers valeureux formés dans des grandes écoles et académies militaires extérieures de renom. Mais le président de la République n’ayant pas confiance en elles, il les dépouille au profit d’une garde présidentielle qui parade en ville avec des arsenaux de guerre. Les Faca sont également inféodées à tous les niveaux et enregistrent des lacunes de permanence dans la préparation et la projection. L’instruction militaire a disparu depuis 1996. La déchéance de l’armée a commencé depuis longtemps : le service de sécurité militaire est basé sur les délations, flagorneries, règlements de compte et autres fiches mensongères. C’est en toute conscience que François Bozizé, ancien chef d’Etat major, a programmé l’affaiblissement de cette armée républicaine. Car il sait qu’une armée centrafricaine en état de fonctionnement ne saurait tolérer durablement ses dérives politiques.

 

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François Bozizé, président de la République Centrafricaine depuis mars 2003

 

II. La dynamique actuelle de la rébellion militaire : entre stratégie et jeu pour exister en Centrafrique

Face à cette incurie de l’Etat, la République Centrafricaine enregistre aujourd’hui deux catégories de mouvements de rebellions militaires actives qui n’ont encore pas ouvertement de convergence sur le terrain. La première est le résultat direct de la mauvaise gouvernance actuelle : elle est dirigée par d’anciens frères d’armes du président Bozizé abusés et sacrifiés ainsi que par d’anciens membres des FACA. La seconde résulte d’une transnationalisation de la violence illégitime dans un pays fébrile et incapable de garantir la sécurité et les biens de sa population : elle est incarnée par la LRA (Lord Resistance Army) du pasteur ougandais Joseph Kony (est du pays) et par des déserteurs autrefois fidèles à l’ancien rebelle tchadien Abder Kader Baba Laddé (Nord-Centre) qui peuvent facilement être sollicités par les protagonistes centrafricains dans le différend actuel.

Objectifs et stratégie des rebelles. En décembre 2012, une alliance d’anciens mouvements rebelles se forme sous le nom de Séléka et, à partir de territoires du Nord/Nord-Est, se met à gagner du terrain en direction de Bangui en mettant à peu près chaque fois en déroute les Faca. Cette rébellion comporte plusieurs centaines d’enfants soldats. Comme la plupart des mouvements armés observés dans la région depuis une vingtaine d’années, le Séléka se livre à de nombreux pillages, notamment dans les villes de Bambari et Kaga-Bandoro où les installations économiques et les domaines religieux sont particulièrement touchés.

Qui sont ces rebelles ? Selon Roland Marchal, chargé de recherches au CNRS et à Sciences Po Paris, ce mouvement « s’est formé par des factions diverses vers 2006 » comme l’UFDR (Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement) dirigé par Michel Am Nondroko Djotodia, la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP-Fondamentale) de Mohamed Moussa Dahfane ou encore le Front démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) emmené par Abdoulaye Miskine. Ces factions ont ensuite été rejointes par d’autres leaders. Selon ce spécialiste de l’Afrique centrale, « ces hommes ont pour socle commun d’être des ’’musulmans sociologiques’’, c’est-à-dire plus parce qu’ils sont nés musulmans que par conviction. Et de vouloir renverser le président centrafricain François Bozizé »[13].

Quelles sont, en effet, leurs motivations ? Sur le terrain, le chef d’état-major du Séléka, le général Issa Issaka, explique : « Notre zone est enclavée : nous n’avons pas de pistes, nous n’avons pas de puits, nous n’avons pas d’écoles. C’est pour cela que nous avons décidé de prendre les armes »[14]. A Paris, le porte-parole du Séléka en France, Jean-Paul Bagaza, affirme que la coalition souhaite « simplement que le président Bozizé respecte les accords signés à Libreville en 2008. Il y avait deux points essentiels : le désarmement et l’insertion dans l’armée centrafricaine de tous les anciens belligérants »[15].

Après avoir menacé la capitale Bangui à la fin du mois de décembre, les rebelles acceptent des négociations avec François Bozizé, qui aboutissent à un accord signé sous l’égide de la CEEAC[16] à Libreville (Gabon) le 11 janvier 2013[17]. Celui-ci prévoit un partage du pouvoir : François Bozizé reste président jusqu’à la fin de son mandat en 2016, mais la primature échoit à l’opposition en la personne de Nicolas Tiangaye. Un gouvernement de transition est mis en place pour douze mois : sur trente ministères, la majorité sortante n’en conserve que douze, et quatre ministères sont proposés à la société civile. Ce gouvernement devra organiser des élections législatives anticipées.

Mais cet accord est fragile : dès le 20 janvier, des éléments du Séléka ont repris les armes dans l’Est du pays. Un peu de subtilité stratégique ont en effet permis aux différents groupes rebelles de garder une possibilité de réponse appropriée au pouvoir qui, d’ailleurs, ne cesse de se fragiliser. De plus, prenant conscience de l’axe Ndjamena-Bangui – 400 soldats tchadiens continuent de former l’ossature de la Micopax, force d’interposition de la CEEAC en place jusqu’en 2014 -, les rebelles ont réussi à se garantir de solides bases arrières indépendamment du Tchad : on assiste désormais à une nouvelle cartographie géopolitique des conflits internes en Centrafrique.

Un risque de régionalisation du conflit. La RCA est un pays laïc à forte dominance chrétienne. L’épicentre de la crise actuelle et la majorité des acteurs sont de cultures musulmanes. L’armement et la logistique ne peuvent être ressortis des anciens stocks des rebellions, il s’ensuit la présence d’acteurs invisibles qui ont financé et qui attendent la contre partie au détriment des peuples centrafricains paupérisés et martyrisés. « Savoir si ce sont leurs amis, une partie de la diaspora centrafricaine qui a payé ou s’il y a derrière des aides d’Etat ou des alliances avec des grands commerçants soudanais mais également tchadiens c’est quelque chose que l’Histoire nous apprendra », poursuit Roland Marchal[18].

De plus, la naissance d’un nouvel Etat voisin, le Sud-Soudan, à l’est de la Centrafrique pourrait donner des idées sécessionnistes aux leaders du Séléka. Le Nord-Est de la RCA regorge en effet d’importantes ressources aurifères et pétrolières récemment découvertes, le gisement de Birao ayant été mis en exploitation en janvier 2011. Un rapprochement avec le Sud-Soudan serait également possible concernant l’exploitation des ressources en uranium : la mine de Bakouma, dans le sud-est du pays, est aujourd’hui exploitée par Areva qui toutefois traîne les pieds devant l’instabilité chronique du pays.

Si elle s’enlisait, cette crise militaro-politique pourrait donc prendre une dimension sous régionale voire régionale avec la présence de la LRA et des éléments de Baba Laddé. Enfin, la proximité du foyer de l’extrémisme djihadiste Boko Haram qui sévit au Nigeria est une piste non négligeable d’insécurité. Un cocktail d’insécurité est plausiblement ouvert en Centrafrique où les jeux et les enjeux dépassent le simple intérêt national.

De même, la multitude des troupes pour « l’interposition » témoigne à suffisance de la question des jeux d’intérêt au détriment du peuple centrafricain. Pour un appui à la formation-instruction des forces de la défense qui comptent à peine 3 150 hommes[19] (gendarmes et militaires compris), l’Afrique du Sud a-t-elle besoin d’envoyer un premier contingent de 200 hommes et d’en pré-positionner 200 autres ? Des jeux d’intérêt internationaux se découvrent en Centrafrique à cause d’un pouvoir qui n’hésite pas à brader la souveraineté et les richesses du pays. A terme, un germe de balkanisation et de remise en question des frontières est à prévoir si des dispositions politiques ne sont pas prises. L’échec de la transition pacifique issue de l’accord de Libreville se solderait en effet par la perpétuation du pouvoir Bozizé ou par une prise de pouvoir du Séléka, dont la composition hétéroclite ne fournit aucune garantie pour une gestion cohérente de l’Etat.

 

 

III. Perspectives pour une sortie de crise pacifique

Dans ce contexte, deux pistes d’action peuvent notamment être fournies.

La solution à la crise centrafricaine doit désormais être régionalisée, en passant notamment par le Copax (Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale) : il faut en effet trouver une solution politique durable impliquant l’ensemble des pays de la sous-région en vue d’éviter la contagion violente. Le mécanisme de sécurité collective de la CEEAC est un outil pertinent à cet effet, qui porte en lui les germes d’une doctrine africaine de sécurité et de défense en sous-traitance du pacte de l’Union Africaine et de la charte de l’ONU.

Sur le pilier de l’acceptation du « droit d’ingérence », justifiant de devoir d’assistance mutuelle en cas de péril humanitaire d’un des Etats membres, les chefs d’Etat de la sous-région doivent prendre leurs responsabilités pour faire rayonner une première fois cette institution sous-régionale. Il en va de l’intérêt de sécurité sous régionale et de la relance démocratique, économique, politique et sociale d’un pays frère victime de la turpitude de son dirigeant actuel.

La communauté internationale doit œuvrer pour que l’impunité cesse dans ce pays qui à tant souffert depuis l’année 1996, où les bourreaux du peuple d’hier sont investis des attributs de l’Etat et continuent de narguer leurs victimes, la communauté nationale et internationale.

Il y a des crimes imprescriptibles qui sont commis en continu, sans aucune inquiétude en plein XXIe siècle en Centrafrique, alors qu’il existe une justice internationale. L’enquête de la CPI sur les violations graves des droits humains (et notamment les viols massifs) survenus lors de la rébellion de François Bozizé et la répression mise en œuvre par Ange-Félix Patassé entre octobre 2002 et mars 2013, n’a pour l’heure mis en cause qu’un seul accusé, Jean-Pierre Bemba, un RD-Congolais alors que des responsables centrafricains devraient bien sûr être suspectés. Pendant ce temps, le pouvoir procède à la distribution d’armes blanches à Bangui en désignant des ennemis. Cette propagation de la violence est bien sûr gravissime, d’autant qu’elle se double de manipulation : peut-on combattre la rébellion Séléka bien armée avec des machettes ?

Dans ce contexte, l’intervention armée de la France au début du mois de janvier 2013, en relation avec les Etats de la CEEAC et la Présidence de l’Union Africaine, a eu une utilité du point de vue centrafricain : sécurisant l’aéroport ainsi que les citoyens et intérêts français à Bangui, elle a aussi dissuadé les rebelles de s’emparer de la capitale militairement. En même temps qu’elle interposait sa force armée entre les belligérants, la France faisait pression politiquement sur le président François Bozizé pour qu’il ouvre des pourparlers avec la Séléka, en s’engageant à ne pas se représenter au-delà du terme (2016) de son actuel mandat.

Comment encourager le succès de cette négociation politique ? Les écologistes doivent avant tout veiller à favoriser une résolution pacifique du conflit en RCA. Cela passe par une régionalisation officielle de la sortie de crise et par un effort accru de la communauté internationale en ce qui concerne la lutte contre l’impunité des violations graves des droits humains. Au-delà, une politique de co-développement écologique visant au moins l’autosuffisance alimentaire doit être pensée en termes assez urgents : il s’agit de donner aux responsables du pouvoir centrafricain un autre horizon d’échanges économiques avec le reste du monde que la trop classique vente moyennant commissions des ressources naturelles de leur pays.

 

Claude Yabanda*,Consultant Télécom et NTIC, ancien Haut Commissaire, ancien Chef de Cabinet Particulier du Vice-Président de la République du Gouvernement de Transition (2003-2005)
Contact : 06 78 09 71 81  / 
claudeyabanda@yahoo.fr
et
Narcisse Arido**, Spécialiste de problèmes de stratégie, défense, sécurité et gestion des conflits, ancien membre des Forces Armées Centrafricaines, doctorant en droit et chercheur au Collège Interarmées de Défense (« Ecole de guerre »).


[1] L’Afrique Equatoriale Française correspond aujourd’hui à l’espace CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) hormis les républiques du Cameroun et de Guinée Equatoriale. Avant l’indépendance, en effet, le Cameroun bénéficiait de statuts particuliers et la Guinée Equatoriale était une colonie espagnole.

[2]L’Oubangui-Chari devint le 13 août 1960 la République Centrafricaine.

[3] Forces Armées Centrafricaines : l’empereur Jean-Bedel Bokassa dit Bokassa 1er, le général d’armée André Kolingba et le général d’armée François Bozizé ont tous pris le pouvoir par un coup d’Etat militaire.

[4] Le régime Dacko 1 (1959-1965) advient par le tout premier coup d’Etat constitutionnel en Centrafrique contre Abel Goumba, dauphin constitutionnel du président  fondateur de la RCA Barthélemy Boganda mort dans un crash d’avion le 29 mars 1959. Le régime Dacko 2 (1979-1981) est installé par un coup d’Etat militaire organisé et exécuté par l’armée française (opération « Barracuda ») pour évincer l’empereur Bokassa 1er.

[5] Le régime du président Patassé (1993-2003) a fait face successivement, de 1996 à 2001, à trois mutineries militaires sur des revendications corporatistes et politiques et à deux tentatives de coups d’Etat militaire par des mouvement de rébellion qui ont suscité des interventions de forces étrangères.

[6] Désarmement, Démobilisation et Réinsertion.

[7] 15 mars 2003, renversement de régime du président Patassé par la rébellion du général Bozizé, son allié de longue date et ancien chef d’Etat major des armées.

[8] Naissance du phénomène des « libérateurs », militaires compagnons de maquis du général président, qui tuent, pillent, violent en toute impunité.

[9] Au niveau de l’Assemblée Nationale, sur 104 députés 99 sont du parti au pouvoir avec une présence remarquable de la famille Bozizé et proches parents, amis et connaissances.

[10] www.msf.fr/actualite/publications/rapport-republique-centrafricaine-crise-silencieuse

[11] Au sein de cette sécurité présidentielle hyper-équipée au détriment de l’armée nationale se trouvent aussi bien des contingents de l’armée tchadienne repartis depuis peu, des mercenaires  sud-africains et français du général en retraite Perez, ancien conseiller militaire du général Bozizé à l’époque ou il était chef d’Etat major de l’armée.

[12] Depuis des années des grosses infrastructures (ponts) s’écroulent faute d’entretien. La liste est longue, y compris en plein cœur de Bangui.

[13] www.metrofrance.com/info/centrafrique-qu-est-ce-que-le-mouvement-rebelle-seleka/mllA!KJq8JPTTIkrrM/

[14] www.rfi.fr/afrique/20130119-rca-le-terrain-guerre-s-est-assoupie-tiangaye-seleka

[15] www.metrofrance.com/info/centrafrique-qu-est-ce-que-le-mouvement-rebelle-seleka/mllA!KJq8JPTTIkrrM/

[16] Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale qui outre les Etats de la CEMAC, comprend également l’Angola, le Burundi, la RD Congo, Sao-Tomé et Principe.

[17] www.afrik.com/centrafrique-gouvernement-et-rebelles-signent-un-accord-de-paix-a-libreville

[18] www.metrofrance.com/info/centrafrique-qu-est-ce-que-le-mouvement-rebelle-seleka/mllA!KJq8JPTTIkrrM/

[19] Chiffre donné par l’hebdomadaire Jeune Afrique n° 2709

 

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CAMEROUN : Participer à la campagne pour dire NON! au Sénat et OUI! à l'Eau, l'Electricité et l'Emploi! TOUS LES VENDREDI JUSQU’AU 20 MAI 2013.

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

CAMEROUN : Participer à la campagne pour dire NON! au Sénat et OUI! à l'Eau, l'Electricité et l'Emploi! TOUS LES VENDREDI JUSQU’AU 20 MAI 2013.

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Chers amis, Aujourd'hui, le CPP a lancé la campagne pour dire NON! au Sénat et OUI! à l'Eau, l'Electricité et l'Emploi!

 

Ce que chaque Camerounais devrait faire:

 

-          Porter du NOIR tous les vendredis pour communiquer que vous êtes CONTRE ce Sénat et POUR les services  de base fournis aux Camerounais.

 

-          Informer tous vos amis et votre famille. Envoyez des courriels, envoyer des sms, postez sur votre page Facebook, poster sur votre page web.

 

-          Soutenir la campagne dans les médias, dans les campagnes privées, sur tous ses groupes sociaux sur Internet

 

-          Écrire des articles, faire des posts sur  facebook ou sur son blog où vous serez vêtus en Noir tous les vendredis jusqu'au 20 mai. Envoyez-nous  une copie ainsi qu’à tous vos amis.

 

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    Chaque camerounais et ami du Cameroun doit s'impliquer dans ce mouvement!

 

 

C'est la première étape pour construire le pouvoir populaire nécessaire pour parvenir à un changement de gouvernance au Cameroun.

 

AGISSEZ! Rejoignez-nous. Levons-nous pour le Cameroun.

 

 

    Kah Walla

    Managing Director, STRATEGIES!

    President, Cameroon People's Party

    +237 94 94 90 75

 

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Panique en Outtardie : Le PDCI-RDA se rapproche du FPI de Laurent Gbagbo en vue de faire partir Le régime dozocratique de Côte d’ivoire.

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Panique en Outtardie : Le PDCI-RDA se rapproche du FPI de Laurent Gbagbo en vue de faire partir Le régime dozocratique de Côte d’ivoire.

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                         Henri Konan Bédié Leader du PDCI RDA

 

 

 Le Pr Miaka Ouréto, président intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi) a raison : Alassane Ouattara et tout son système ont une peur bleue du Fpi. Et quand à cela s’ajoute l’idée de voir le Pdci-Rda se rapprocher du Fpi de Laurent Gbagbo en vue de faire partir Ouattara du pouvoir, c’est la panique, un tournis violent qui s’empare de tout le sommet de l’Etat. A preuve, c’est le président de la jeunesse du Rdr, le député d’Abobo Karamoko Yayoro qui a enfoncé le clou récemment en redoutant un possible rapprochement du Pdci d’Henri Konan et le Fpi de Laurent Gbagbo.
A la Rue Lepic l’on est conscient que l’alliance des Houphouétistes contre Gbagbo a fini de produire les effets escomptés. Le Fpi n’est plus au pouvoir. Mais il se pose à eux la lancinante question de la gestion en couple du pouvoir. Ouattara et ses partisans estiment que bien qu’étant membre du Rhdp, le Pdci ne se fait aucun scrupule à critiquer ouvertement et vertement le pouvoir. Pour eux, même à la périphérie du pouvoir Rdr, le Pdci participe à la gestion du pays et doit donc la boucler.
Dénoncer le non respect du pacte de Yamoussoukro et l’invasion des ministères et autres directions par les seuls militants du Rdr au détriment du principal allié qu’est le Pdci, «c’est se comporter comme un parti d’opposition, notamment le Fpi», tranchent les républicains. Ils vont jusqu’à affirmer que «c’est d’ailleurs le double langage soudain et le manque de solidarité du parti de Bédié qui est à la base de la dernière dissolution du gouvernement.» Que Bédié nous le dise, s’il s’est fait de nouveaux amis, qu’il ait l’honnêteté de le dire à Ouattara, au lieu de lui faire des enfants dans le dos, nous confiait le jeudi dernier un cacique du parti au pouvoir. Qui revendique une proximité notoire avec le chef de l’Etat.
Pour ce dernier, quand le Pdci relève que des candidats du Rdr ont continué à déposer leurs dossiers de candidatures à la Cei au-delà du délai imparti, c’est une façon déguisée

d’accuser déjà le parti au pouvoir de fraude. «C’est un discours qui prouve que notre allié est devenu notre ennemi, pour s’être fait un autre ami qui n’est autre que le Fpi», estime notre interlocuteur.
«Des cadres du Pdci accusent le Rdr d’être hégémonique et d’être à la base de la rupture du consensus au sein du Rhdp concernant les régionales. Dans nos bases, les militants ne se font plus d’illusion. Pour eux, le Pdci a un calendrier et un agenda secrets, dans la perspective de la présidentielle de 2015. Vous vous souvenez de la déclaration fracassante du président Bédié luimême, au dernier bureau politique du Pdci. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Il y a du Fpi dedans», se convainc ce haut cadre du parti au pouvoir.

Comme lui, d’autres proches de Ouattara, pour ne pas dire Ouattara lui-même, voient une possible recomposition du paysage politique ivoirien à l’orée des joutes électorales de 2015, avec la réémergence du Front patriotique (alliance Fpi-Pdci) pour balayer Ouattara. Et cette idée, à elle seule, donne déjà l’insomnie au sommet de l’Etat.
Barthélemy Téhin

Source : http://nouvelles.abidjantv.net

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Au Cameroun il ne fait pas bon d’être réalisateur de film traitant de la dictature, des élections truquées et de la longévité au pouvoir. Un réalisateur qui a osé traité de ses sujets est p

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Au Cameroun il ne fait pas bon d’être réalisateur de film traitant de la dictature, des élections truquées et de la longévité au pouvoir. Un réalisateur qui a osé traité de ses sujets est porté disparu.

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Le 22 mars, le comédien camerounais Alain Bomo Bomo qui avait rendez-vous à Yaoundé avec le réalisateur Fofié Djimeli Richard (Richard Djif) a trouvé la chambre de ce dernier complètement saccagée et n'a depuis plus de nouvelle du réalisateur. Aucun autre de ses proches n'a pu en obtenir depuis 4 jours.

Au Cameroun, également, le cinéaste Jean Pierre Bekolo Obama , qui bénéficie de la double nationalité,  française et Camerounaise, a vu la diffusion de son dernier film « Le Président, comment sait-on qu’il est temps de partir ? » menacé d'interdiction.

Aux dernières nouvelles le film qui n'est pas sorti n'était pas encore interdit. En revanche l'ambassadeur de France au Cameroun a lui devancé l'appel et fait interdire une projection du film à l'institut culturel français.

En réponse à une lettre de protestation du cinéaste Jean-Pierre Bekolo le diplomate français persiste et signe, invoquant pour se justifier la réglementation française en la matière. Le problème est qu'il ne connait pas, ou ne veut pas connaître, la réglementation française en matière d'interdiction. L'interdiction, ou l'imposition d'une limite d'âge imposée par la commission délivrant le visa d'exploitation (de censure), n'a d'incidence que sur les films rentrant dans le système commercial générant des recettes dont une partie, sous forme d'une taxe spécifique la TSA, sera versée au CNC. Á charge pour cet organisme de redistribuer cette taxe, perçue sur tous les films (français et étrangers), aux différents intervenants de l'industrie cinématographique française en général et aux producteurs des films français ayant obtenu l'agrément en particulier. Pour les autres films qui ne rentrent pas dans ce circuit spécifique (films pornographiques entre autres qui sont de fait interdits aux moins de 18 ans) et dont les producteurs ne bénéfécient pas de la redistribution de cette TSA, ils ne sont soumis qu'à la loi qui régit en France la présentation au public d'oeuvres littéraires, cinématographiques, picturales, etc… Seuls sont formellement interdits les appels à la haine raciale, à la haine de l'autre en général, à la violence,…

En aucun cas le film de Jean-Pierre Bekolo ne peut rentrer dans cette catégorie. L'ambassadeur français invoque donc, à torts et en jouant sur la confusion, la réglementation française pour interdire la projection du film de Jean-Pierre Bekolo. Soit l'ambassadeur français au Cameroun ignore la loi française et il est temps de le remplacer par quelqu'un de compétent, soit l'ambassadeur français au Cameroun devance la censure du Gvt de Paul Biya (au pouvoir depuis 1982 grâce en partie au soutien de la France ancienne puissance coloniale), auquel cas il faut s'interroger, au delà des discours de rupture d'avec un passé récent, sur la réalité de ce qu'est la politique française en Afrique.

Il est également utile de rappeler, pour ne prendre que cet exemple, que le festival de Cannes, où Jean-Pierre Bekolo avait été remarqué, ne s'est heureusement jamais posé la question de l'interdiction des films chinois, iraniens,… avant de les projeter.

En attendant la vie de 2 cinéastes est en danger dans un pays où la France a plus que ses entrées.

Par Richard Malbequi

(Producteur du prochain film de Jean-Pierre Bekolo)

http://cameroon-info.net/stories/0,42816,@,longevite-au-pouvoir-de-paul-biya-un-film-de-jean-pierre-bekolo-cree-la-panique-.html

http://www.cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=10269

http://www.camer.be/index1.php?art=25171&rub=14:6

http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=13593

http://www.camer.be/index1.php?art=25251&rub=14:6

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Les BRICS (Brésil-Russie-Chine-Inde-Sud Afrique) déclare le recours à la force contre un état souverain un acte de barbarie et contraire au droits de l’homme.

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Les BRICS (Brésil-Russie-Chine-Inde-Sud Afrique) déclare le recours à la force contre un état  souverain un acte de barbarie et contraire au droits de l’homme.

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 « plus question de recours à la force contre un Etat souverain »   

 


Le BRICS, qui se réunit dès demain en Afrique du Sud, veut s’affirmer collectivement pour peser davantage sur la marche du monde. D’ores et déjà Russes et Chinois se sont rencontrés pour accorder leurs discours relativement offensifs : les deux dirigeants, Vladimir Poutine et Xi Jinping, ont, chacun à leur tour, averti qu’ils ne tolèreront « plus de recours à la force contre la souveraineté des pays », selon les mots du chef du Kremlin. « Nous devons respecter le droit de chaque pays à choisir en toute indépendance sa voie et nous devons nous opposer aux ingérences dans les affaires intérieures des autres Etats », a approuvé Xi Jinping.

Vladimir Poutine souhaite démontrer que le collectif BRICS peut désormais peser de tout son poids sur la marche du monde : « Le PIB des pays du BRICS, mesuré selon la parité du pouvoir d'achat, en monnaies nationales, atteint 27 %, et cette part est en train d’augmenter», a-t-il déclaré, jurant que ce groupe ne revendiquera jamais qu’un système mondial plus juste et plus équilibré : « Les membres des pays BRICS sont favorables à la création d'un système plus équilibré et plus équitable des relations économiques internationales. (…) la preuve : c’est la décision consolidée de renflouer les fonds du FMI de 75 milliards de dollars ».

Mais au-delà des considérations géopolitiques et philanthropiques, c’est surtout le système financier qui sera sur la table du 25 au 27 mars à Durban. Et là, il s’agit, pour M. Poutine, de passer à l’action : « Nous proposons à nos partenaires de transformer les BRICS, forum de dialogue qui coordonne les positions sur un nombre limité de questions, en un mécanisme d'interaction stratégique, permettant de travailler ensemble pour trouver des solutions à des questions clés de la politique mondiale », a annoncé Vladimir Poutine. Il s’agira de lancer la Banque de développement des BRICS, première pierre de la construction d’une alternative au système FMI-Banque mondiale qui gère le monde depuis 60 ans. La création d’une agence de notation commune sera également au menu des discussions. De même qu’un  forum économique sur le modèle de Davos, qui permettra aux grands acteurs politiques et économiques des BRICS de se concerter pour mieux construire ensemble le bonheur des peuples.

Même si l’Afrique du Sud semble tentée de rejoindre les positions sino-russes, il n’est pas certain que le Brésil ou l’Inde soient vraiment disposés à participer aussi activement à ce qui ressemble tout de même à un plan d’action pour devenir calife à la place du calife.
Source : Xinhua

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Le nouveau président chinois déclare: "L'Afrique appartient aux Africains" il n’ y a que les Africains qui ne le savent pas.

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Le nouveau président chinois déclare: "L'Afrique appartient aux Africains" il n’ y a que les Africains qui ne le savent pas.

 

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"Aucune partie ne tente d'imposer sa vue à l'autre", a-t-il souligné dans la capitale économique de la Tanzanie, première étape d'une visite de huit jours en Afrique qui doit le conduire ensuite en Afrique du Sud puis au Congo-Brazzaville.

Le nouveau président chinois a appelé le reste du monde à faire de même. "L'Afrique appartient aux Africains. En développant leurs relations avec l'Afrique, tous les pays devraient respecter la dignité et l'indépendance de l'Afrique", a déclaré M. Xi, sous les applaudissements nourris de la salle......

"La Chine insiste sur l'égalité entre les pays, quels que soient leur taille, leur force et leur richesse. La Chine défend la justice, et s'oppose à la pratique du grand harcelant le petit, du fort dominant le faible, et du riche oppressant le pauvre", a-t-il poursuivi.

Le président chinois doit s'envoler lundi de Tanzanie pour l'Afrique du Sud, où il participera mardi et mercredi à Durban au 5e sommet des grandes puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Il y retrouvera son homologue russe, Vladimir Poutine, avec qui il a affiché des relations au beau fixe lors de son passage à Moscou.

Le choix de l'Afrique, dans la foulée de la Russie, pour le premier déplacement à l'étranger du nouveau président chinois illustre l'importance que la Chine place dans le développement de ses relations économiques et politiques avec ce continent, soulignent les experts.

M. Xi a assuré que ces relations "allaient s'intensifier et non s'affaiblir" sous sa présidence, rappelant que les échanges commerciaux entre les deux partenaires s'étaient élevés l'an dernier à 200 milliards de dollars. La Chine est devenue depuis 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique.

"La Chine va continuer à étendre ses investissements et poursuivre sa coopération avec l'Afrique, conformément à son engagement de fournir 20 milliards de dollars de crédits aux pays africains entre 2013 et 2015", a poursuivi Xi Jinping, investi mi-mars comme président de la République populaire après avoir pris les rênes du Parti communiste en novembre.

L'hôte du président chinois, le chef de l'Etat tanzanien Jakaya Kikwete, a relevé que "la crainte de la Chine persistait (dans certains pays) en dépit de la fin de la guerre froide", mais que pour leur part, les Tanzaniens "se fieront toujours à leur propre jugement, fondé sur l'intérêt national du pays", pour développer leurs relations avec Pékin.

"Inoubliable soleil africain"

Le choix par M. Xi de la Tanzanie comme première étape africaine vise, selon les analystes, à souligner la dimension historique de la coopération sino-africaine. M. Kikwete a ainsi rappelé que les deux pays avaient établi des relations diplomatiques dès 1965, sous l'égide du premier président de la Tanzanie indépendante, Julius Nyerere, promoteur d'un "socialisme à l'africaine".

La Chine a certes d'importants intérêts économiques en Tanzanie, notamment dans le secteur minier. Mais c'est aussi là qu'elle a réalisé, dans les années 70, ce qui est encore aujourd'hui considéré comme le plus vaste projet d'aide chinoise en Afrique: une ligne de chemin de fer reliant le pays à la Zambie.

M. Kikwete a chaleureusement remercié la Chine pour avoir construit le "centre de conférences Julius Nyerere" de Dar es Salam, inauguré plus tôt dans la journée, et à la tribune duquel M. Xi et lui-même s'exprimaient lundi.

Source : La voie de l’Afrique

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France: 700 kg de cocaïne découverts dans un avion appartenant à Alain Afflelou le célèbre opticien.

28 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

France: 700 kg de cocaïne découverts dans un avion appartenant à Alain Afflelou le célèbre opticien.


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Mauvaise surprise pour le lunetier Alain Affelou qui dit avoir découvert "par la presse" que l'avion Falcon, dans lequel 700 kg de cocaïne ont été découverts mercredi 20 mars en République dominicaine, est le sien.

Ce Falcon 50 immatriculé F-GXMC a été intercepté alors qu'il s'apprêtait à décoller de Punta Cana, en République dominicaine, à destination de Versailles (ouest de Paris). A son bord, 26 valises avec "682 paquets" de cocaïne ont été découverts.

"Cet avion est en leasing et la gestion en est confiée à la société (lyonnaise) SN Transhelicoptère Services qui l'a loué à des personnes que l'on ne connaît pas", a déclaré la directrice de la communication du groupe du lunetier, Isabelle Amaraggi. "Cet avion, et un autre plus petit également géré par cette société, sont utilisés par Alain Afflelou et ses collaborateurs en fonction de leurs déplacements.", a-t-elle précisé.

"STUPÉFAIT" 

"Alain Afflelou a appris la nouvelle hier, par la presse, il est stupéfait. Il a immédiatement demandé des explications par courrier à la société gestionnaire", a-t-elle ajouté. L'avocat du chef d'entreprise, Me Hervé Témine, a confirmé que l'avion de son client était en leasing et que ce dernier avait été "très surpris par cette situation, à laquelle il est totalement étranger".

L'avocat a précisé être en train d'entreprendre "les démarches nécessaires pour établir ce qui s'est passé" et qu'il se réservait "éventuellement" le droit d'engager une procédure judiciaire, sans en préciser encore la forme.

Au total 35 personnes, dont quatre Français ainsi que des militaires, des policiers et des agents des douanes, ont été arrêtées, soupçonnés de faire partie d'un réseau de narcotrafiquants. Ce réseau comptait sur la complicité de militaires assurant la sécurité des aéroports, de membres de la Direction nationale du contrôle des drogues, de militaires de la Marine, de la police et d'employés des douanes, selon les enquêteurs.

Source : Le monde.fr

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Karim Wade l’homme qui valait plus d’un milliards d’euros lâché par son « homme de paille».

22 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Karim Wade l’homme qui valait plus d’un milliards d’euros lâché par son « homme de paille».


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Patrick William lâche Karim et prépare sa défense 

Une nouvelle qui ne va plaire Karim plaire et ses souteneurs. Patrick Ady Williams, l’ami d’enfance de Wade-fils qui fut Directeur de Ahs, (société d’assistance au sol des avions) avant de prendre les commandes d’Istar Immobilier et Istar Capital etc prépare sa défense.

 

Principal témoin à charge contre le fils de Wade, il a avoué aux enquêteurs que toutes ces sociétés, il les portait pour Karim Wade. Ce que ce dernier a toujours nié. Et, selon Libération, Patrick William s’est payé les services de l'un des ténors du barreau sénégalais, Me Boucounta Diallo pour prouver ses allégations. Alors, il n’est pas exagéré de dire qu’en cas de procès, l’affaire Karim Wade sera sans doute le procès du siècle.  

Source : seneweb

 

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Inculpation de Boukary Daou : Pourquoi Sanogo ne veut-il pas aller au front ?

22 Mars 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Inculpation de Boukary Daou : Pourquoi Sanogo ne veut-il pas aller au front ?

Boukary-Daou.jpgBoukari Dao, Journaliste 


Le mardi dernier, les journalistes maliens ont tenu une Assemblée générale pour décider de la marche à suivre, surtout que notre confrère Boukari Daou sera jugé le 16 avril prochain pour incitation au crime et au délit et publication de fausses nouvelles. Il risque ainsi jusqu’à trois ans de prison. 

«C’est un signal inquiétant  par le fait qu’il se retrouve en prison. Mais on a demandé à ce que notre confrère subisse une procédure judiciaire normale. Nous faisons confiance en notre justice en attendant le procès », confie Mahamane Hameye Cissé,  président du comité de crise mis en place par les journalistes. Parce qu’ils ne réclament pas d’exception pour eux et qu’ils veulent croire en la justice de leur pays, les journalistes ont décidé de ne pas relancer leur mouvement de grève de la semaine dernière. Néanmoins ils continueront de ne plus couvrir les informations d’ordre institutionnel jusqu’à nouvel ordre : une forme de réponse aux autorités. «Au niveau des autorités, je crois que c’est une forme de harcèlement et d’intimidation, et la pression sur les journalistes continue. Ce n’est pas normal, surtout dans cette phase que nous vivons», dénonce le directeur de publication du journal «Le Scorpion».

Cette solidarité agissante et ces actions concertées de la Presse malienne n’ont pas pu sauver ce soldat de la plume (Boukari Daou) dont le seul «crime» a été d’avoir publié une lettre ouverte d’un militaire dénonçant le salaire et les avantages accordés au Capitaine Sanogo, chef des putschistes du 22 mars 2012. On aurait pu le tolérer si Boukary Daou avait été seulement entendu  dans le cadre de cette affaire, en attendant un procès  en bonne et due forme, somme toute normale dans une procédure judiciaire. Mais de là à le priver de sa liberté, cela  est difficilement concevable, surtout dans un pays qui, jusqu’à une date récente encore, était un exemple de liberté de presse. Mais en quelques mois, le Mali a effectué un grave recul : 62 violations de la presse depuis le renversement du Président ATT.

Le comble dans tout cela, c’est que le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, intervenant sur la question, a enfoncé davantage Boukary Daou en déclarant  que la publication du document querellé pouvait démobiliser l’armée malienne au moment où la guerre se déroule au Nord contre les terroristes. Pendant qu’on y est, pourquoi le Capitaine Sanogo n’ose-t-il pas aller au front combattre les terroristes alors que c’est par lui que tout le mal est arrivé ?

Paul N’Guessan

Source: Bamada.net

 

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