Cameroun: Révélations sur la libération des otages français.
Cameroun: Révélations sur la libération des otages français. La longue marche qui a conduit à la libération de la famille Tanguy Moulin-Fournier.
Quelques jours après, le voile se lève peu à peu sur les conditions de la
libération des otages français enlevés le 19 février dernier à Dabanga dans l'Extrême-Nord du Cameroun. Les sept membres de la famille Tanguy Moulin-Fournier ont été libérés le 19 avril 2013
entre 2 et 4h du matin. Ils ont été récupérés à deux kilomètres de Banki, précisément à Narikou, une bourgade rétrocédée au Cameroun à la suite de la décision de l'arrêt de la Cour de Justice de
la Haye, dans le cadre de l'affaire Bakassi intervenue en octobre 2012. Là, une rivière fait office de frontière entre le Cameroun et le Nigeria, et en saison sèche comme c'est le cas
actuellement, la traversée se fait tranquillement pour les piétons.
De sources concordantes nigérianes, les intermédiaires ont conduit les otages au lieu de leur libération à bord de deux véhicules, dont une Toyota Prado suivie d'un pick-up neuf. Le petit convoi
était escorté de deux motos. Tout ce beau monde a été aperçu à Banki aux environs de 20h, puis, le convoi, trop voyant, est reparti vers le village Barkari se remettre au vert, avant de rejoindre
péniblement le lieu du rendez-vous. Au total, le convoi comportait une vingtaine de personnes, otages et intermédiaires de l'escorte compris.
Une fois l'échange fait, l'équipe camerounaise chargée de récupérer les otages, constituée pour l'essentiel des hommes du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), a immédiatement repris la route
pour Maroua. Les otages ont été directement conduits à l'aéroport de Maroua où, arrivés autour de 6h, ils ont embarqué dans un avion militaire de fabrication chinoise de l'armée camerounaise.
Celui-ci s'était posé discrètement la veille, dans la nuit, sur le tarmac de l'aéroport de Maroua avec à son bord une illustre personnalité: le Secrétaire Général de la Présidence de la
République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Sans doute, avait-il été dépêché sur les lieux une fois la certitude acquise que les otages seraient bel et bien libérés dans les heures qui suivaient. Puis,
intervient le communiqué de la Présidence de la République alors même que les otages avaient à peine foulé le tarmac de l'aéroport de Yaoundé Nsimalen et que Ferdinand Ngoh Ngoh était à peine
descendu de l'avion militaire ...
Mais ça, c'est une autre affaire.
C'est que les événements s'étaient accélérés quelques jours plus tôt. Le Général israélien Maher Hères, Conseiller technique à la Présidence de la République en charge de la formation des unités
spéciales et grand patron du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), avait pris ses quartiers à Maroua depuis le 14 avril 2013. Un signe avant coureur de ce que tout s'accélérait, d'autant plus
que ceux qui suivaient l'affaire de près n'ignoraient pas que le Cameroun avait fait un geste de bonne volonté dans la contribution aux pourparlers avec la secte ou du moins le groupe qui
détenait les otages et avait obtenu le label «Boko Haram» pour faire monter les enchères.
Négociations
Au lendemain de la visite au Cameroun du Ministre français des Affaires Etrangères, les 15 et 16 mars 2013, le BIR avait exfiltré nuitamment vers la frontière nigériane, à partir de Maroua, au
moins quatorze membres de la secte où figuraient Bana Modu, Badou Oumar, Abba Ahmat, Adoum Mahamat, arrêtés le 13 octobre 2012 au pont d'Amchidé en possession de 1.399 munitions, un pistolet
automatique et une kalachnikov et détenus à Maroua.
Pour mener à bien son opération, le BIR avait loué ce jour à Maroua, auprès de la société de transport interurbain Touristique express, un bus de 14 places où ont pris place dans la nuit les
membres de la secte ou supposés comme tels. S'ils n'avaient pas les yeux bandés, un tissu noir couvrait leur tête et ils semblaient totalement méconnaissables aux éventuels curieux.
C'est donc un convoi de cinq véhicules, quatre du BIR et le bus qui a quitté Maroua en direction d'un lieu indiqué de la frontière où ils ont été relâchés. Seule certitude, au moment de quitter
la capitale régionale de l'Extrême-Nord, le bus était plein à craquer et chacun des passagers s'était vu gratifier d'une petite cagnotte pour qu'il rejoigne sa famille une fois la frontière
franchie...
D'autres membres de la secte, ceux qui étaient vraisemblablement enregistrés par Boko Haram seront libérés au moment de la récupération des otages, parmi lesquels le plus important était
Moustapha Mohamed, arrêté le 31 octobre 2012 à Fotokol en possession de tracts de Boko Haram en langue Haoussa et dont la mission était d'installer une cellule de Boko Haram à Fotokol, et qui
était au frais à Yaoundé. Jusqu'à la dernière minute, il est resté aux mains des Camerounais. Une sage précaution au cas où, à la dernière minute, l'affaire aurait tourné... Cahuzac.
«Nous en savions beaucoup sur ceux qui ont pris les otages mais nous ne voulions pas mettre la vie des otages en danger. Ils n'ont jamais quitté l'Etat de Borno. Rapidement, nous avions compris
que les ravisseurs étaient intéressés par le paiement d'une rançon et que les autres revendications servaient simplement à noyer le poisson et à créer un cadre adéquat pour les pourparlers»,
reconnaît une source haut placée au State Security Service (SSS) à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, limitrophe du Nord-Cameroun.
Comment le Cameroun en est-il arrivé à piloter le dossier bien que les otages aient été enlevés sur son territoire mais «sécurisés» ailleurs? A en croire toujours les informations obtenues auprès
des sources nigérianes introduites, toutes les parties avaient intérêt à mettre le Cameroun en première ligne.
«La secte, pour des raisons sans doute de leadership interne, n'a pas souhaité discuter avec les autorités nigérianes au risque de voir sa direction totalement discréditée. Un de ses chefs, celui
qui a les faveurs des médias, Abubakar Shekau, vient de rejeter l'offre d'amnistie du Gouvernement. Il ne peut pas être dans cette posture et discuter même indirectement avec nous d'autant plus
qu'il avait publiquement associé son image, quoi que tardivement, à cette prise d'otages. Pour nous, cela a été une aubaine, car payer une rançon ou cautionner publiquement cette démarche aurait
été difficilement tenable. Cela aurait signifié se tirer une balle dans le pied. Cela se serait résumé à quelque chose de stupide, c'est-à-dire que le Gouvernement du Nigeria finance le
terrorisme sur son territoire», explique notre source.
Et de poursuivre: «La France, elle, est fidèle à son principe qu'elle ne paye pas officiellement de rançon et ne sous-traite pas ce volet, sous quelque forme que ce soit, ce qui permet toujours
de sortir la tête haute. Pour le Cameroun, c'était aussi une belle opportunité, une occasion de se mettre en valeur à peu de frais. Il montre qu'il est capable de résoudre des questions
sécuritaires qui se posent sur son territoire, engrange au passage de gros bénéfices politiques, et permet à la France de dissimuler son rôle pourtant déterminant dans cette affaire», indique la
source nigériane proche du dossier.
Le Nigeria, contrairement à ce que les évènements peuvent laisser croire, n'a pas été tenu à l'écart des négociations et a même eu à poser des conditions et à obtenir satisfaction sur certains
points. «Nous avons multiplié des gestes de bonne volonté pour accompagner positivement les négociations, mais la France a tenu compte du fait que verser la rançon à des terroristes, même si
c'est le Cameroun qui s'en charge, c'est financer le terrorisme, c'est renforcer les capacités opérationnelles de la secte. Sans cela, le Cameroun ne pouvait pas prendre le risque de verser de
l'argent à des terroristes pour s'autofinancer, car après tout, ce sont les Nigérians qui payent le lourd tribut de la folie meurtrière de cette secte», signale un haut responsable du SSS du
Borno State.
De fait, selon les analystes nigérians de Maiduguri, si la secte Boko Haram est en quête aujourd'hui de ressources financières, c'est qu'elle n'arrive plus à se servir convenablement sur le stock
de l'armée. Elle a donc besoin de grosses sommes d'argent pour acquérir des armes à l'extérieur, notamment au Soudan, les faire transiter par le Tchad avant de les introduire au Nord-Cameroun et
enfin dans l'Etat de Borno.
Sans la «compréhension» de la France, le Nigeria n'aurait sûrement jamais accepté que les intermédiaires du Gouvernement du Cameroun fassent parvenir, au finish, plusieurs millions de dollars aux
ravisseurs. Au final donc, tout aura été minutieusement arrangé entre les trois pays. Y compris le cours des évènements.
Quid de négociateurs camerounais? «Nous les avons accompagnés parce qu'un faux pas des services de sécurité et l'affaire capotait. Les négociateurs camerounais avaient de bonnes entrées dans
l'Etat du Borno State et cela nous a beaucoup surpris», souffle le responsable nigérian. Mais pas de nom, même si de nombreuses sources avancent sans fournir aucune preuve le nom de l'Honorable
Abba Malla, député RDPC du Mayo-Sava. Ce dernier, il est vrai, pour des raisons encore inconnues, est invisible à l'hémicycle depuis le début de l'actuelle session. Et ce n'est pas tout: c'est
l'homme de main, au Nord-Cameroun, de l'ex-tout puissant Gouverneur du Borno State, Modu Shérif...
Manipulation médiatique
Les Nigérians en savent également bien plus sur la stratégie communicationnelle mise en place. «Nous étions informés de ce qui allait se passer, la partie se jouait quand même sur notre
territoire. Nous avons dégarni le secteur conformément aux accords pour que la libération se passe dans de bonnes conditions. Il était toutefois impératif que le Cameroun assume la paternité de
l'opération, afin que nous, nous n'ayons pas à rendre des comptes à notre opinion publique, et la France de même. Des trois pays impliqués, c'est le Cameroun qui pouvait mieux assurer cette
communication car elle avait tout à gagner à cette étape. Vous n'allez pas quand même croire que le Ministre Français des Affaires Etrangères a été tiré de son lit subitement et a aussitôt pris
l'avion pour le Cameroun comme par hasard.
Tout le monde savait, et le timing, le déni de la rançon, les hésitations de Paris à confirmer la libération, tout cela était parfaitement bien organisé. Chaque pays a joué son rôle et si tout
est mis sur le compte du Cameroun, c'est simplement pour que les Gouvernements de la France et du Nigeria s'en tirent à bon compte auprès de leur opinion publique», conclut notre source.
Rançon
Les indiscrétions nigérianes recueillies à Maiduguri, fief de Boko Haram, parlent d'une rançon oscillant entre 5 et 7 millions de dollars versée par les négociateurs camerounais via des
intermédiaires. Le versement, toujours selon des sources à Maiduguri, se serait déroulé en plusieurs étapes, par des circuits complexes.
Quant à la provenance de la rançon, aucun doute côté nigérian. «D'où que puisse venir l'argent, c'est le Cameroun qui a réglé officiellement la note. Il peut l'avoir fait spontanément, par
humanisme, parce que les otages ont été pris sur son territoire et qu'il avait une dette morale à leur égard. Il peut l'avoir fait pour améliorer ses bonnes relations avec la France et espérer en
tirer des dividendes en termes d'image, de réduction de la dette... Il peut avoir été un simple transporteur de valises et que l'argent a été versé par des tiers... Si vous cherchez l'origine des
rançons, autant remonter les comptes des paradis fiscaux. La seule certitude, c'est que l'argent a été versé par les négociateurs camerounais. Maintenant que l'affaire s'est bien terminée, le
plus difficile commence pour nous: remonter la chaîne depuis les bandits qui ont kidnappé les otages jusqu'à ceux qui ont encaissé l'argent», ricane notre source nigériane.
Le BIR à la manœuvre, les autorités administratives locales exclues...
La libération des otages français a encore mis en exergue le rôle prépondérant du Bataillon d'Intervention Rapide dans le dispositif sécuritaire du Cameroun. Cette affaire montre qu'elle est
finalement le maillon de confiance à tout faire du régime.
Pour l'exfiltration des membres de Boko Haram, alors que les observateurs s'attendaient à voir à la manœuvre la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), c'est finalement les hommes
du Général israélien Maher Herez, grand patron du BIR, qui ont pris le contrôle de toute l'opération. Un camouflet pour la DGRE? Elle n'avait pas une profondeur stratégique dans le dossier,
précise de fins connaisseurs. Pis, le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui coiffe les services de renseignement, suivait particulièrement le dossier côté
camerounais et pour une raison ou une autre, voulait s'accaparer seul toute la lumière. A moins que ce ne soit une recherche de discrétion absolue. Plus globalement, que ce soit les patrons de la
gendarmerie, de la police, ou mieux encore de l'armée, aucun n'a été associé de près aux négociations.
Quid des autorités administratives locales? C'est en suivant le communiqué de la Présidence de la République lue sur les antennes de la radio publique, dans la matinée du 19 avril 2013, que le
Gouverneur de l'Extrême-Nord a appris la bonne nouvelle et que le Préfet du Mayo-Sava a découvert que les otages avaient été libérés dans son territoire de commandement. Les négociateurs
camerounais, coachés jusqu'au bout par les Français, avaient pris de précieuses précautions pour mener à bon port leur affaire. La fausse alerte annonçant la libération des otages français
quelques jours seulement après leur enlèvement, information rapidement démentie, a convaincu bien d'acteurs que l'agitation caractérisait beaucoup de responsables en poste dans la Région de
l'Extrême-Nord. Il était donc hors de question qu'ils soupçonnent quoi que ce soit.
Avant d'être exclues du circuit, autorités administrative de la région et chefs traditionnels avaient été pourtant mis à contribution. A la fin du mois de février 2013, le Sultan de Makary, Ali
Mahamat et son compère de Logone Birni, Mahamat Bahar, s'étaient rendus à Ndikwa rencontrer le shehu (chef) de cette importante chefferie traditionnelle qui règne sur une vaste région
transfrontalière du Nord-Cameroun, afin qu'il déploie ses antennes pour que les otages soient rapidement retrouvés. Ce dernier les a poliment invités à retourner chez eux, ne voulant pas attirer
sur lui les foudres de la secte Boko Haram. Les autorités ont par la suite formé discrètement des personnes installées le long de la frontière avec le Nigeria dans les Départements du Logone et
Chari et du Mayo Sava à qui elles ont remis des GPS...
Tout ce tâtonnement et les dépenses qui l'accompagnent se sont produits avant que l'on ne tombe sur l'oiseau rare, celui qui a fait aboutir les négociations.
Awa Fonka Augustine, Gouverneur de la Région de l'Extrême-Nord: «Tout s'est passé dans la négociation».
Quel est votre état d'esprit après la libération des otages français?
C'est un jour heureux. D'abord, c'est un ouf de soulagement pour le Gouverneur que je suis et qui portait ce fardeau sur ses épaules. Les populations de la Région de l'Extrême-Nord sont contentes
après la libération des otages français qui intervient exactement deux mois après leur enlèvement.
C'est l'occasion pour moi de remercier ma hiérarchie, le Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, tous les membres du Gouvernement et ainsi que mes collaborateurs et
les forces de sécurité. Ils sont restés soudés dans la recherche des informations. Je n'oublie pas aussi les élites de la région qui ont travaillé dans l'ombre pour un dénouement heureux de cette
affaire. C'est aussi l'occasion de dire merci au Président de la République, qui a pesé de tout son poids et de toute sa diplomatie pour que cette affaire des otages puisse aboutir à une heureuse
issue. Les services de sécurité ont travaillé jour et nuit sans relâche pour aboutir à cet heureux dénouement. Je remercie le Préfet du Département du Logone et Chari, le Sous-préfet de Fotokol
et les chefs traditionnels avec qui, nous avons travaillé en étroite collaboration. Un merci spécial à un prêtre catholique dont je préfère taire le nom. Ce prélat est venu se présenter auprès de
moi en présence de son évêque pour proposer de se substituer à l'épouse et aux enfants pris en otages. C'était lors de la semaine sainte. C'est un cas qui m'a beaucoup touché pendant cette
période.
Comment a été négociée la libération des otages? Quel a été le rôle de l'armée?
Je ne suis pas sûr que vous ayez entendu un coup de feu quelque part. C'est une indication que tout s'est passé dans la négociation. Les gens ont compris que le Cameroun étant un pays de paix, il
ne faut pas qu'on nous amène des problèmes, d'ailleurs qui ne nous concernent pas. Les Français qui étaient des touristes et qui sont venus rehausser notre économie, il fallait absolument les
libérer. Vous savez que parmi les otages il y avait des enfants et une femme, et cela a vraiment touché tout le monde.
Même après cette libération, la psychose de l'insécurité plane toujours...
Il faut rappeler qu'avant cet enlèvement, la région ne connaissait pas de problème de sécurité. Cette prise d'otages est un acte isolé qui ne remet pas en cause les efforts que les forces de
maintien de l'ordre ont abattu et sont en train d'abattre dans la région. Je crois qu'après cet incident dont le dénouement a été heureux, nous allons continuer à travailler encore pour plus pour
renforcer le niveau sécurité.
Il y a certains occidentaux qui sont partis, mais d'autres sont aussi arrivés. Aujourd'hui, avec les démarches qui sont engagées au plus haut niveau par le Président de la République, je crois
que la Région de l'Extrême-Nord va très vite redevenir une région de quiétude où les gens peuvent circuler librement et vivre en paix. D'ailleurs, dans quelques jours, nous allons recevoir des
Turcs et autres Occidentaux, de même que certains opérateurs économiques qui souhaitent investir ici dans la Région de l'Extrême-Nord. Cette visite est une preuve qu'en dépit du malheureux
incident, les gens croient toujours à nos potentialités et à la tranquillité qui règne chez nous.
Par RAUL GUIVANDA ALI SHAGARI A MAIDUGURI
ET
Source : L'Oeil du Sahel
ALLIANCE RDPC/SDF/ : TOUT VA SE SAVOIR
ALLIANCE RDPC/SDF/ : TOUT VA SE SAVOIR
Comment les turpitudes des sénatoriales 2013 vont influencer positivement le paysage politique camerounais.
Dans une interview accordée au journal Ouest Littoral dans son édition du 18 avril 2013, M. Cyrille Sam MBaka, vice-président national de l’Union Démocratique du Cameroun, répond à une question au sujet du tribalisme dont M. Fame Ndongo a publiquement accusé son parti. Entre autres argumentaires, il déclare : « Je reviens d'une tournée en Europe où j'ai installé des représentations de l’UDC. Parmi les responsables installés, aucun n'est Bamoun. D'où viennent donc de telles accusations ?
Nous avons cherché à vérifier cette affirmation qui nous a semblé surprenante, du fait qu’il est nationalement connu que « seuls les Bamoun adhèrent à l’UDC ».
Déjà avions-nous été surpris de découvrir que le 1et vice-président national de l’UDC ne soit pas un Bamoun qui affirme être membre de ce parti depuis plus d’une vingtaine d’années. Et que, parti du statut de simple membre adhérant, il a gravi des échelons au fils des années pour en devenir la deuxième personnalité.
N’en déplaise aux Magistrats camerounais qui semblent ne pas accorder la moindre importance à la plainte formulée par M. Adamou Ndam Njoya contre M. Jacques Fame Ndongo, nous avons poussé plus loin les investigations sur les accusations de pratique de tribalisme.
Des accusations d’une telle gravité ne doivent pas rester sans suite, surtout dans un pays où le tribalisme fait d’énormes ravages sur le plan social, et aussi dans bon nombres de pays d’Afrique subsaharienne où ce fléau est à l’origine des violentes divisions fratricides.
Passe encore que le régime politique au Cameroun demeure sourd aux dénonciations des populations sur les pratiques systématisées du tribalisme assure sa longévité, mais, l’évoquer aujourd’hui, tout en accusant aussi grossièrement un adversaire politique, c’est prendre les Camerounais pour des imbéciles.
Il est pourtant facile de comprendre que L’UDC occupe l’espace politique qu’est le département du Noun que parce que les Bamoun, trop attaché au pouvoir traditionnelle, n’admettent pas que leur roi soit très aussi visiblement inféodé à l’autorité de Yaoundé au point de participer à des meeting où il recouvre sa traditionnelle tenue royale d’apparat d’une écharpe à l’effigie de Paul Biya.
Ceux qui connaissent l’histoire politique du Cameroun devraient savoir que le Dr Adamou Ndam Njoya n’est pas le premier leader d’opposition d’origine Bamoun. Le Dr Roland-Félix Moumié, président de l’UPC, fut lui-aussi originaire du Noun, Bien que son action fût appréciée par les Bamoun, ceux-ci ne le suivirent pas du fait leur roi n’afficha pas de façon aussi flagrante son attachement à l’autorité de Yaoundé.
Pour en revenir au prétexte évoqué par le RDPC pour organiser ce combat sénatorial qu’un compatriote a qualifié de « double Goliath contre David » pour signifier l’alliance RDPC/SDF contre l’UDC, il y a deux simples questions qu’on pourrait se poser :
- Existe-t-il dans notre loi électorale des dispositions imposant à un parti politique en compétition d’aller « forcer » des non-militants à figurer sur sa liste sous le prétexte d’observer un équilibrisme régional ?
- Que penseraient les légitimes membres d’un parti politique qui s’y battent depuis des lustres qui verraient sur leur liste des individus qu’ils ne connaissent ni d’Adam ni d’Ève et qui n’y atterrissent que parce qu’ils sont originaires d’un coin du territoire où ils n’accordent aucune importance au parti ?
L’extrême bamounisation de l’Union Démocratique du Cameroun est une bonne stratégie médiatisée du RDPC datant de l’époque où le couple Jean Fochivé/ Ibrahim Mbombo Njoya menaient une lutte sans merci contre l’émergence d’Adamou Ndam Njoya. Incapables de freiner sa popularité toujours grandissante, l’ancien le feu patron du feu CENER mis tout en place pour orchestrer médiatiquement son cloisonnement dans le Noun.
Pour en revenir à l’affirmation du 1er Vice-président national de l’UDC, Cyrille Sam Mbaka, les investigations que nous avons menées confirment bien l’existence des représentations européennes de l’UDC dont il vient personnellement d’installer, sous instruction du Président national, de nouveaux responsables.
À Paris, Nous avons rencontré, M. Frédéric Fenkam, président du Comité UDC de France qui a rigolé en affirmant ce qui suit :
« Ce que je peux vous affirmer, c’est que je dirige ce comité depuis neuf ans et je n’ai toujours pas « pris la nationalité bamoun ». Il en est de même de mon prédécesseur, Alain Monkam qui avait quitté la France et la tête du Comité sans être devenu Bamoun ».
Lorsque nous lui avons demandé s’il croit à l’existence du tribalisme et aussi ce qu’il pense des accusations du Ministre Jacques Fame Ndongo. Il a perdu son sourire.
« Pour ce qui est des propos tenus par le Ministre, dans une véritable démocratie, il en aurait été forcé de donner sa démission ou au moins, de présenter des excuses à l’UDC. Quant à parler du tribalisme, c’est un grand fléau dans toute société. J’en veux pour preuve, la disparition de la représentation du SDF en France. Compte tenu du rythme de travail et de ses résultats de mon ancien collègue Jean-Paul Tchakonté. À moins que ce ne soit la virulence des propos qu’il tenait habituellement contre le régime, rien d’autre n’explique son éviction au profit de l’actuel président de section France du SDF qui est un anglophone et serait originaire du fief du Chairman ».
Revenant sur les affirmations de M. Cyrille Sam Mbaka, M. Fenkam nous informe que son Collègue du Royaume-Uni, M. Stéphan Nyee Macki, qu’il connait personnellement, n’est pas un bamoun, de même que le Président du Comité des États-Unis qu’il appelle séance tenante et nous met en contact. Ensuite, nous remettant les contacts des principaux membres de son bureau exécutif, il nous conseille de les appeler pour en avoir le cœur net. C’est ainsi que nous rencontrons plus tard M. Luc Banemeck, 1er Vice-président du Comité France de l’UDC, qui est un homme très connu dans le milieu associatif camerounais de France. Voici ce qu’il déclare en substance.
« Comme vous devez le savoir, j’ai été membre de plusieurs associations sociopolitiques camerounaise en France. Quand il m’est venu l’idée de faire de la politique, je me suis donné quelques années d’observation pour prendre connaissance des programmes des partis d’opposition camerounais avant de faire le choix de l’UDC. J’ai même dû militer (sympathisé) pendant deux ans avant d’adhérer d’accéder à un poste de responsabilité. En vérité, je n’ai jamais observé la moindre préférence à une appartenance tribale. Mon adjoint, Jean Daniel Diboussi, je ne sais même pas de quelle tribu il est originaire, Ce n’est pas important pour nous tant qu’il fait preuve d’efficacité dans son travail. Il en est du même de Charles Lebelge Jombi, le Secrétaire général de notre Comité ou de Théodore Essono Ekani, notre Commissaire aux comptes, pour ne citer que ceux-là.
Ce que vous devez comprendre c’est que l’Union Démocratique du Cameroun, dans l’effervescence politique que notre pays a vécu, a su observer une attitude responsable qui lui vaut une adhésion massive de nos compatriotes qui désirent vraiment s’impliquer politiquement ».
Comment expliquer qu’à l’UDC, personne n’ait jamais pris la responsabilité de démentir la rumeur persistante qui en fait un parti politique des Bamoun en exclusive ? À cette question, Monsieur Banemeck sourit avant de répondre.
« Pour être sincère avec vous, j’avais moi-aussi été abusé par cette rumeur jusqu’au jour où, dans le cadre de mes activités associatives, j’avais organisé un débat entre les responsables des partis politiques camerounais représentés en France. Bon nombre de nos jeunes compatriotes qui avaient rempli la salle de la Bourse du Travail de Paris furent déçus du fait que seule l’UDC fut présente. Ce fut d’ailleurs l’occasion pour les responsables de ce parti de développer pleinement le programme politique de l’UDC et de présenter son projet de société. Je fus très étonné de découvrir avec qu’elle aisance M. Fenkam répondit aux multiples questions qui lui furent posées. Comme vous devez vous douter, la question liée à la prédominance tribale au sein du parti ne fut pas du reste. Je fus très marquée par la réponse qu’il donna aux uns et autres. Et c’est cette même réponse que je vous donne aujourd’hui : N’en déplaise aux adversaires politiques de l’UDC qui n’ont rien trouvé de mieux pour la combattre, sachez qu’un mensonge sempiternel ne se transformera jamais en une vérité. Essayer de la démentir ne fera qu’amplifier la rumeur. Voilà dont comment je découvris la véritable face de l’UDC
Monsieur Luc Banemeck, pour conclure, nous a livré ses sentiments :
« Avant d’adhérer à l’UDC, j’avais longuement réfléchi et avais pris des conseils auprès de plusieurs proches. Puisque je savais en mon for intérieur que l’adhésion au sein d’un parti n’est pas un engagement de forme. S’engager au sein d’un parti c’est prendre une option pour le long terme, sur la base des principes, du projet de société et de l’idéologie de ce parti et non sur la base de l’appartenance tribale.
J’ai donc utilisé les trois outils plus l’analyse personnelle de la situation politique du Cameroun depuis 1991 à nos jours.
Avant les élections présidentielles de 2011, j’avais appartenu dans un Tin tank camerounais qui m’avais permis de lire et de comparer tous les programmes de société des partis politiques camerounais mis à la disposition de l’électeur camerounais. Ce travail d’analyse et de réflexion m’a permis d’apprécier parmi les projets étudiés, celui de l’UDC qui place le bien être citoyen au à la tête de ses priorités. Je dirais même au cœur de sa stratégie politique.
Sur le plan d’idéologie simple, je me suis également retrouvé sur la même ligne que le parti, dans la mesure où celle qui prédomine au sein de l’UDC est basée sur le triomphe d’un ensemble de règles de conduite d’humanisation, de responsabilisation, d’intégrité et de justice.
Pour finir, je dirai qu’en ce qui me concerne, la balance a pesé du côté de l’UDC du fait qu’elle soit restée égale à elle-même, si on s’en réfère à une analyse objective couvrant la période (1991-2012) ».
Si on se penche très bien sur cette période importante de la marche du Cameroun vers la démocratie (1991-2012), on remarquera que parmi les partis de l’échiquier camerounais connus, seule l’UDC, en respect aux décisions de différentes ses Conventions nationales, demeure fidèle à sa ligne politique de Parti républicain.
Je peux donc vous assurer que depuis que je suis à l’UDC, je me sens convaincu de jouer à perfection mon rôle de militant responsable qui oeuvre pour son pays ».
Par Paul Ayi
Cameroun : Les camerounais de la diaspora sont-ils des citoyens de seconde zone ?
Cameroun : Les camerounais de la diaspora sont-ils des citoyens de seconde zone ? C’est la seule diaspora au monde ignorée par ses gouvernants, alors qu'elle contribue à hauteur de 12% (Source banque mondiale) à la richesse du pays.
La faute à qui ?
Aux gouvernants ou aux camerounais de la diaspora?
Cameroun - Revendications : Paul Biya trompe à nouveau la diaspora
Au lieu d’un ministère ou d’un secrétariat d’Etat, les Camerounais vivant à l’étranger se contenteront d’une direction au Minrex.
Le 1er février dernier, face au ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, qui représentait le président de la République (pourtant présent en France), la diaspora a rappelé ses attentes au gouvernement camerounais, au cours d’une rencontre à Paris. Entre autres revendications, ces Camerounais plaidaient, à nouveau, pour la double nationalité, «qui a plus d’avantages que d’inconvénients pour le Cameroun». Ils souhaitaient, en outre, «disposer des structures gouvernementales dédiées à la gestion de leurs préoccupations (…) comme c’est le cas des diasporas d’autres pays». Allusion notamment au Mali (ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine) ou au Sénégal (ministère des Sénégalais de l’extérieur).
La première réponse aux préoccupations de la diaspora est, sans doute, contenue dans le décret portant organisation du ministère des Relations extérieures (Minrex), signé 22 avril dernier par le président de la République, Paul Biya; notamment dans le chapitre X, article 120 : Une direction, à la dénomination kilométrique et aux missions herculéennes, voit le jour : «Direction des Camerounais à l’étranger, des étrangers au Cameroun, des questions migratoires et des réfugiés». Cette direction est notamment chargée «de la mise en oeuvre de la politique gouvernementale en matière de gestion, promotion et protection sociale et juridique des Camerounais à l’étranger, du suivi et de l’élaboration des politiques et stratégies en vue de la participation des Camerounais de l’étranger au développement politique, économique et social du pays, en collaboration avec les autres administrations concernées».
Analysant cette «innovation», Pascal Messanga Nyamding, enseignant à l’Institut des Relations internationales du Cameroun (Iric), commence par s’insurger contre la dénomination «Camerounais de l’étranger». Il pense que l’usage de cette expression prouve que le gouvernement «n’intègre pas les enjeux de l’heure concernant la diaspora camerounaise, notamment l’enjeu de la double nationalité». Estimant que cette direction sera «comprimée dans les méandres de la bureaucratie», l’universitaire, membre titulaire du comité central du Rdpc (parti au pouvoir) plaide pour l’avènement d’un ministère des Camerounais de la diaspora et de l’Intégration.
«Ce département ministériel, qui devra être dirigé par un homme ou une femme qui a vision internationale futuriste, aura pour missions de vendre le produit Cameroun, de propager la vision des relations internationales du pays, de vanter nos opportunités sur le plan culturel, sportif et même culinaire. Il faut savoir qu’en matière de diplomatie classique, dont les piliers sont notamment la puissance militaire et économique, le Cameroun, voire l’Afrique, peut difficilement faire le poids devant les pays européens, américains et asiatiques. Nous devons donc disposer d’un ministère qui va, pour ainsi dire, faire notre propagande idéologique. Par exemple, sur la question des sept otages français, la méthode Biya, qui a fait ses preuves dans la libération des captifs, doit être promue. Ce d’autant plus qu’aucune goutte de sang n’a été versée, comme c’est souvent le cas lorsque les Européens ou les Américains mènent ce genre d’opération», argumente-t-il.
D’après une étude publiée en 2010 par Global development finance (organisme rattaché à l’Onu), les transferts financiers des Camerounais de l’extérieur représentent 10% du produit intérieur brut (Pib). Pour Messanga Nyamding, le Cameroun ne peut pas se passer de cet apport, dans sa marche vers l’émergence. En dehors des doléances signalées plus haut, la diaspora camerounaise souhaite la disponibilité et la diffusion permanentes de l’information dans les domaines économique et commercial à l’intention des investisseurs issus de la diaspora, l’examen et la prise de mesures incitatives spécifiques en faveur de la diaspora, une plus grande reconnaissance de ses aptitudes et compétences à contribuer au développement du Cameroun, etc.
Le 13 juillet 2011, le chef de l’Etat, Paul Biya a accédé, deux ans après la promesse faite en 2009, à une attente forte de la diaspora. Il a promulgué, après l’avoir fait adopter par les députés, la loi relative au vote des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger. Le 09 octobre 2011, ces Camerounais ont ainsi pu exercer, pour la première fois, leur droit de vote, au même titre que leurs compatriotes résidant au Cameroun, à l’occasion de l’élection présidentielle.
Par Georges Alain Boyomo
Source : Mutations
Des Tunisiens contre l’ingérence du Qatar.
Un mouvement de protestation a été organisé samedi à Tunis pour revendiquer le rétablissement des relations diplomatiques avec la Syrie et exprimer le rejet de toute tentative visant la division du pays.
Les manifestants ont dénoncé la situation qui prévaut en Syrie, critiquant avec force l’ingérence de pays occidentaux et arabes à l’instar du Qatar dans les affaires internes de certains pays arabes.
Le gouvernement tunisien avait démenti vendredi les informations selon lesquelles la Tunisie aurait accepté de remettre la chancellerie de l’ambassade de Syrie à Tunis à la coalition de l’opposition syrienne.
M. Salaheddine El Masri, président de la Ligue tunisienne pour la tolérance, a estimé que la Syrie constitue le point de départ pour l’exécution d’un plan global qui vise la nation arabe.
M. Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du mouvement du peuple a indiqué que la manifestation a pour objectif de soutenir l’armée syrienne qui mène une bataille contre des groupes terroristes venus des quatre coins du monde et appuyés par des régimes arabes obsolètes.
Pour sa part le gouvernement tunisien a exprimé, samedi, son refus de ce qui est de nature à «détériorer» les relations entre la Tunisie et l’Etat du Qatar.
Le ministère des Affaires étrangères fait part de «ses remerciements et de sa
gratitude à l’Etat du Qatar ainsi qu’à son peuple pour le soutien apporté à la révolution tunisienne et à l’économie nationale à travers plusieurs initiatives dans le domaine de l’investissement
et des projets sociaux».
(Agences)
7ème Numéro du GLÔGLÔ de Paname.
Votre rubrique des bons plans à Paris, diffusée sur 3A Télé Sud, dans l'émission Maquis Hebdo de Louis Keumayou, Dimanche à 18h, heure de Paris. Un outil de communication à la disposition de la
culture africaine.
http://www.youtube.com/watch?v=kZf1rv_btl4&feature=youtu.be
Elections locales en Côte d’ivoire : 87% d’abstention ce qui prouve l’amour que les ivoiriens ont du régime en place.
Elections locales en Côte d’ivoire : 87% d’abstention ce qui prouve l’amour que les ivoiriens ont du régime en place.
Des urnes ont été détruites par des casseurs dans un quartier d’Abidjan lors du dépouillement des élections municipales de dimanche en Côte d’Ivoire, a annoncé lundi la Commission électorale
indépendante (CEI).
"Aux environs de 21H00 (locales et GMT), près de 200 personnes ont fait irruption au centre de compilation des résultats de Treichville", un quartier populaire du sud de la capitale économique, a
déclaré à l’AFP le porte-parole de la CEI, Inza Diomandé.
"Elles ont saccagé les bulletins de vote, les procès-verbaux et les urnes. Elles sont revenues vers 22H00 et ont emporté avec elles les urnes restantes. Malheureusement les forces de l’ordre
n’ont pas pu contenir les casseurs", a-t-il indiqué.
"On n’a plus aucune donnée" sur le vote dans ce quartier, a-t-il souligné, sans préciser l’affiliation politique des casseurs.
Il s’agit de l’incident le plus sérieux rapporté pour l’instant concernant les élections municipales et régionales organisées dimanche, deux ans après la fin d’une crise postélectorale ayant fait
environ 3.000 morts.
Treichville était lors des municipales l’un des quartiers les plus disputés de la capitale économique entre les deux grands partis de la coalition gouvernementale, le Rassemblement des
républicains (RDR) du président Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié.
Par ailleurs, selon une source onusienne, plusieurs "fauteurs de troubles" venus intimider les électeurs dans un autre quartier sensible d’Abidjan, Koumassi (sud), ont été arrêtés dimanche. Des
cas de tentatives de fraude ont aussi été signalés dans quelques localités.
Les élections locales ont été boycottées par le parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI).
Dans un communiqué, le FPI s’est félicité d’une participation qui s’annonce plutôt faible, y voyant un succès de son appel à bouder une "parodie électorale".
Selon le parti, la participation a oscillé "entre 13% et 15%".
Le taux de participation devrait plutôt se situer autour de 30%, a avancé la CEI, soulignant que ce chiffre correspond au niveau de mobilisation habituel pour des élections locales.
La commission compte débuter la publication de résultats partiels lundi
après-midi, pour annoncer les résultats complets d’ici le milieu de la semaine.
Source : tmo/eak/sba
Togo : engager la France et l’Union européenne dans la transition vers un Etat de droit.
La France ne peut pas renouer avec les travers classiques de sa politique africaine. Ainsi attend-on des réactions fortes de Paris quand à Djibouti le gouvernement réprime l’opposition unie réclamant la vérité des urnes du dernier scrutin législatif, ou quand au Togo les principaux leaders de l’opposition sont interpellés à quelques semaines des élections législatives.
Au Togo, le silence de la France reviendrait à accepter la confiscation du pouvoir par un régime autoritaire et dynastique. Il n’est pas imaginable que ce silence soit lié à l’envoi de soldats togolais pour renforcer la force africaine devant succéder à l’armée française au Nord-Mali. De même que François Hollande engage la France dans la reconstruction d’un Etat de droit au Mali, il doit également l’engager, ainsi que l’Union européenne, dans la transition vers un Etat de droit au Togo.
EELV affirme son soutien aux Togolais/es qui luttent pour la démocratie et le respect des droits humains, contre les violences et emprisonnements que subit l’opposition togolaise. EELV a rencontré un des principaux partis d’opposition au Togo, l’ANC de Jean-Pierre Fabre, et appuie ses principales revendications démocratiques ainsi que la démarche unitaire du parti Afrique Togo Ecologie. Le décès le 15 avril à Dapaong, d’au moins un manifestant âgé de 12 ans est particulièrement inquiétant, tout comme les violences qui ont suivi.
EELV demande à la France et à l’Union européenne de s’impliquer pour favoriser des élections législatives honnêtes au Togo, déjà repoussées plusieurs fois. Il est notamment possible de condamner les arrestations arbitraires, et de conditionner les politiques de coopération au respect des recommandations de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne émises lors des élections présidentielles de 2010.
Par Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole
Source :http://eelv.fr/
Crise postélectorale en Côte d’Ivoire: Ouattara et Sarkozy couvrent l’assassinat du Français Philippe Rémond.
Crise postélectorale en Côte d’Ivoire: Ouattara et Sarkozy couvrent l’assassinat du Français Philippe Rémond.
Le français Philippe Rémond assassiné à Yamoussoukro le 29 mars 2011
Un homme est mort. Il était Blanc… Nous sommes Noirs. Après sa mort, il était toujours Blanc. Après sa mort, nous sommes restés Noirs. Cependant, ce que nous avons en commun avec cet homme, c’est notre évidente et incontournable appartenance à l’humanité. Il s’appelait Phillipe Remond et il avait décidé d’offrir à l’Afrique, toutes ses richesses cognitives acquises à la suite d’un dur labeur personnel. Il était Professeur agrégé en Sciences Industrielles. Il avait en Afrique, choisi le Sénégal puis la Côte d’Ivoire, mon pays. A l’intérieur de ce dernier choix, il avait résolument décidé de soutenir la démocratie et la vérité. Ce n’était même pas une question de courage ; c’était tout simplement, pour lui, une question de conviction. Je ne connais pas cet homme. Comme vous le voyez, je regrette de ne l’avoir jamais rencontré. J’ai simplement eu le lointain privilège de l’entendre parler un soir à la télévision nationale de Côte d’ivoire. L’effet qu’il m’a fait était assez étrange. J’étais assailli d’interrogations et d’une peur certaine. Le contexte, bien évidemment, était un facteur aggravant des risques que prenait cet homme. Qu’est ce que ce Blanc vient-il faire dans nos affaires déjà très compliquées et pourquoi ose-t-il asséner des évidences que même nos économistes et nos dirigeants les plus à gauche n’ont jamais transmis à leur jeunesse et à leur peuple comme hypothèse d’école ? Philippe Remond a osé ce que nous n’avons jamais eu ni le courage ni même l’idée de faire. La démocratie, la monnaie, l’indépendance réelle, les rapports France-Côte d’Ivoire, le pouvoir exorbitant des Blancs en Côte d’Ivoire, la soumission aveugle de nos dirigeants aux diktats de l’Elysée et l’injustice de la mondialisation qui a tout simplement transféré le pouvoir de décision des petits pays au Conseil de sécurité de l’Onu.
Que voit Phillipe Remond quand il débarque en Côte d’Ivoire ? L’enseignant constate que nous sommes sous la tutelle des grandes puissances. Il voit que nous sommes ni plus ni moins que de petits protectorats des grands Etats de l’Occident. Il était Blanc mais il n’a pas accepté cette injustice, ce déni de nos droits élémentaires par la communauté internationale. Mais dans l’énorme fatras de déceptions mêlées de révolte qui l’anime, il découvre en Côte d’Ivoire, un homme dont l’intelligence, les décisions, les attitudes, les choix et l’aptitude à la résistance et au commandement le séduisent. Cet homme là s’appelle Laurent Gbagbo.
Attendez ! Depuis quand le Président d’une « République bananière » a-t-il eu le culot de refuser une invitation à assister au défilé militaire du 14 Juillet sur « la plus belle avenue du monde », les Champs-Elysées ? Depuis quand un Président africain a-t-il le droit d’opposer aux occidentaux le pouvoir de la Constitution de son pays ? Depuis quand un Président nègre nomme-t-il ses ministres sans en référer auparavant au Président de la France ? Depuis quand le Président d’un tout petit pays comme la Côte d’Ivoire peut-il dénoncer l’intrusion du Président des Etats Unis d’Amérique dans les affaires intérieures de son pays en refusant de le prendre au Téléphone ? Cette liste d’interrogations n’est pas exhaustive mais une seule réponse a suffi au Professeur Phillipe Remond : cet homme-là, ce Président-là, il l’a trouvé en Côte d’Ivoire. Et cette réponse lui a été fatale. Il était Blanc, nous sommes Noirs. Pourtant c’est pour nous et pour la vérité qu’il est mort.
Depuis qu’il a été égorgé par les Sofas d’Alassane Dramane Ouattara à Yamoussoukro, tout le monde a décidé de tourner sa tête ailleurs. Que les Ivoiriens qui se prennent pour des « vainqueurs » aujourd’hui piétinent l’âme et le corps de cet éminent professeur d’Université, peut à l’extrême limite se comprendre, puisqu’aussi bien cette mort servait leur cause. Mais, que des enfants dignes de cet pays – peu importe leur bord politique – fassent semblant d’ignorer ce crime barbare perpétré sur la personne d’un homme qui a choisi de servir notre pays, me consterne et me choque. Et c’est l’objet véritable de cette note.
Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa et Alassane Dramane Ouattara sont incontestablement les commanditaires de cette sauvagerie tropicale achevée. Son mobile est politique et géostratégique. L’histoire révélera un jour les raisons de l’assassinat du Professeur Phillipe Remond. Les exégètes y travaillent. Pour l’heure, ses contemporains ont le devoir impérieux de s’interroger sur le silence assourdissant des classes politiques Françaises : ça va de la droite bicéphale-Ump à la gauche Chaviste et Bolivarienne de Jean-Luc Melenchon en passant par le parti socialiste qui gère le Pouvoir d’Etat. Je n’ai pas cité les intellectuels parce que Bernard-Henry Levy qui s’est autoproclamé « pape » de leur association virtuelle ne sait plus défendre que la cause de l’interventionnisme brutal et celle de la guerre chez les plus faibles. Le seul et le dernier des justes qui nous appelait tous à l’indignation respectable vient de nous quitter à 95 ans : c’était Stéphane Hessel.
Alors, il n’y a plus personne en France pour s’interroger sur le sort d’un Français qui se fait trucider par des dozos barbares et hirsutes, avec des méthodes d’une époque médiévale, au nom de l’intérêt mesquin et combiné d’un Président Français en l’occurrence Nicolas Sarkozy De Nagy Bocsa et de son « ami » Alassane Dramane Ouattara ? La Présidence de la République de Côte d’Ivoire vaut bien le sacrifice d’un « petit Blanc Français » fût-il Professeur agrégé. Mais Philippe Remond n’a eu droit ni a une messe ni a une sépulture digne. Son corps traîne dans un fossé creusé à la va-vite dans la brousse de Yamoussoukro. Aucune enquête n’a été ordonnée, ni par le pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara, ni par celui de Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa. On ne s’est donné la peine de rechercher ni les assassins, ni les commanditaires directs ou indirects. Personne ne sait même si les parents de l’infortuné professeur ont été informés de la mort de leur fils. Peut-être les a-t-on menacés de représailles s’ils s’agitaient trop ! Ou peut-être les a-t-on payés pour qu’ils se taisent à jamais ! Parce qu’avec Sarkozy tout peut arriver. Nous sommes bien placés pour le savoir. Même après toutes ces questions sur l’attitude scandaleuse de la France, on ne saurait se satisfaire de la discrimination dont souffre le cas Phillipe Remond. Qu’est ce que cet homme a bien pu faire à la France pour mériter une telle punition post-mortem ?
Nicolas Sarkozy a volé personnellement au secours des voyous de l’arche de zoé au Tchad, puis exigé la libération de Florence Cassez au point de provoquer une rupture des relations diplomatiques avec la République du Mexique. François Hollande, qui arrive sur le tard dans le dossier, agit en faveur de « la belle Florence ». Que dire du combat personnel de Dominique Galouzeau De Villepin pour Ingrid Betancourt. Jacques Chirac a bombardé la moitié de la Côte d’Ivoire pour les neufs soldats Français dont on a réussi à imputer injustement la mort à Laurent Gbagbo. Le même Jacques Chirac a envoyé les forces spéciales Françaises soustraire des mains de la justice Ivoirienne quatre soldats Français, braqueurs de la Banque Centrale de Bouaké, sans informer le chef de l’Etat Ivoirien. Le Premier Ministre Français, Francois Fillon, s’est personnellement déplacé pour l’affaire Yves Lambelin à Abidjan et on se souvient du grabuge provoqué par la mort du correspondant de RFI, Jean Hélène en Côte d’Ivoire ; l’assassin, un agent de la Police nationale, a été arrêté, jugé et écroué pour 20 ans à la Maison d’Arrêt et de correction d’Abidjan(Maca). L’affaire Guy-André Kieffer, journaliste et accessoirement honorable agent du contre-espionnage Français, a empoisonné pendant plus de 10 ans, la vie politique Ivoirienne. Toutes sortes de juges ont défilé à Abidjan sans pouvoir mettre la disparition de l’espion sur le dos de la famille Gbagbo. Et le combat cessa faute de combattants, pour les raisons que vous savez. Le 7 Mars 2013, l’assassinat d’une religieuse à Madagascar a fait « la Une » de nombreux journaux français et suscité la réaction de l’ambassadeur de France à Antananarivo. Il a provoqué l’arrestation de plusieurs présumés coupables. Mais alors, encore une fois, comment expliquer le silence de la France quant au cas du professeur Philippe Remond. Pourquoi a-t-on enterré le dossier avec le défunt ? L’affaire Philippe Remond est-elle classée « secret défense » et pourquoi ? J’en suis même arrivé à me demander si Philippe Remond était bien Français. Ou peut être a-t-il été déchu de sa nationalité Française. J’ai cependant un secret espoir : celui de voir réagir les ONG et les Associations de défense des droits humains. J’ai été singulièrement étonné de ne trouver aucune allusion sur l’affaire Philippe Remond dans le rapport annuel 2013 d’Amnesty International. Pourtant ce rapport de 100 pages était d’une grande rigueur morale et d’une grande qualité technique et juridique. La cause de la vérité a été bien servie. Mais sur l’assassinat de Philippe Remond, rien n’est signalé. Même pas l’ouverture d’une enquête !!!
Un vieillard Africain - donc une bibliothèque – m’a dit un jour une chose dont j’ai pu vérifier l’extraordinaire exactitude : « Dans la vie, il y a deux choses qu’on ne peut pas cacher : l’argent et un cadavre. Quoi que vous fassiez, ces deux choses remontent toujours à la surface »… le squelette de Richard III surgît des entrailles de la terre Britannique après cinq siècles et l’argent de Kadhafi éclaboussa le monde après 42 ans. A bon entendeur…
Mamadou Ben Soumahoro
Journaliste
Ancien Directeur Général de la Télévision Ivoirienne
Ancien Député à l’assemblée Nationale de Côte d’Ivoire
Président Honoraire de l’URTNA (Union des Radios et télévisons Nationales D’Afrique)
Citoyen d’honneur des villes de Lafayette et de la Nouvelle Orléans aux USA
Commandeur de l’ordre du Rio Branco (Brésil)
Par Mamadou Ben Soumahoro
Source : http://www.abidjandirect.net/index2.php?page=poli&id=7785
L’invasion silencieuse de l’Afrique et les mensonges de Hollywood.
L’invasion silencieuse de l’Afrique et les mensonges de Hollywood.
Une invasion à grande échelle est en train de se dérouler en Afrique. Les Etats-Unis sont en train de déployer des troupes dans 35 pays africains, en commençant par la Libye, le Soudan, l’Algérie et le Niger. Signalée par l’agence de presse Associated Press le jour de Noël, cette information était absente de la plupart des médias anglo-américains.
L’invasion n’a pratiquement rien à voir avec « l’Islamisme », et presque tout à voir avec la mainmise sur les ressources, notamment les minerais, et une rivalité croissante avec la Chine. Contrairement à la Chine, les Etats-Unis et leurs alliés sont prêts à employer la violence, comme démontré en Irak, Afghanistan, Pakistan, Yémen et Palestine. Comme lors de la Guerre Froide, une certaine division du travail stipule que c’est au journalisme occidental et à la culture populaire de fournir une justification à la guerre sainte contre « l’arc de menace » islamiste, semblable en tous points à la soi-disant « menace rouge » d’une conspiration communiste mondiale.
A l’instar de la Ruée vers l’Afrique à fin du 19eme siècle, l’African Command (Africom) des Etats-Unis a créé un réseau de partenaires parmi les régimes africains compréhensifs et avides de pots-de-vin et d’armes américains. L’année dernière, Africom a organisé l’opération African Endeavor, commandée par l’armée US, avec la participation des forces armées de 34 pays africains. La doctrine « de soldat à soldat » d’Africom consiste à placer des officiers US à tous les échelons de commandement, du général au sous-officier. Il ne manque plus que les casques coloniaux.
C’est comme si le fier passé historique de libération de l’Afrique, de Patrice Lumumba à Nelson Mandela, était condamné à l’oubli par une nouvelle élite coloniale noire dont la « mission historique », avait averti Franz Fanon il y a un demi-siècle, était de servir de courroie de transmission à « un capitalisme acculé au camouflage ».
Un exemple frappant est celui du Congo occidental, une région stratégique en minerais, contrôlé par un groupe atroce connu sous le nom de M23 et qui est lui-même contrôlé par l’Ouganda et le Rwanda, tous deux à la solde de Washington.
Planifié depuis longtemps comme une « mission » pour l’OTAN, sans parler des zélés Français dont les causes perdues coloniales sont restées à travers de la gorge, la guerre en Afrique est devenue urgente en 2011 lorsque le monde arabe semblait se libérer des Moubaraks et autres serviteurs de Washington et de l’Europe. L’hystérie provoquée dans les capitales impériales ne doit pas être sous-estimée. Des bombardiers de l’OTAN furent expédiés non pas à Tunis ou au Caire mais en Libye, où Kadhafi régnait sur les plus grandes réserves de pétrole en Afrique. Une fois la ville de Sirte réduite en poussière, les commandos d’élite britanniques ont dirigé les milices « rebelles » dans une opération qui depuis a été révélée et qualifiée de « bain de sang raciste ».
Le peuple indigène du Sahara, les Touaregs, dont les combattants berbères étaient protégés par Kadhafi, se sont enfuis à travers l’Algérie vers le Mali, où les Touaregs réclament depuis les années 60 un état indépendant. Comme l’a fait remarquer Patrick Cockburn, toujours attentif, c’est ce contentieux local, et pas al-Qaeda, que l’Occident craint le plus dans cette région de l’Afrique… « bien que pauvres, les Touaregs sont souvent assis sur d’immenses réserves de pétrole, de gaz, d’uranium et d’autres minerais précieux ».
Comme conséquence de l’attaque France/US contre le Mali le 13 janvier, une attaque contre un site gazier en Algérie s’est terminée dans un bain de sang, provoquant chez (le premier ministre britannique) David Cameron des réactions aux relents de 11 Septembre. L’ancien chargé des relations publiques de la chaîne de télévision Carlton s’est emporté sur une « menace globale » qui requiert « des décennies » de violences occidentales – c’est-à-dire la mise en place du modèle économique prévu par l’Occident pour l’Afrique, ainsi que le viol d’une Syrie multi-ethnique et la conquête d’un Iran indépendant.
Cameron a envoyé des troupes britanniques au Mali, et un drone, tandis que son chef des armées, l’expansif Général Sir David Richards, adressait « un message très clair aux djihadistes du monde entier : ne venez pas nous chercher des noises. Nous riposterons avec vigueur. » – exactement ce que les djihadistes avaient envie d’entendre. La trainée sanglante laissée par les victimes (toutes musulmanes) du terrorisme de l’armée britannique, et les affaires de torture « institutionnalisée » qui sont portées devant les tribunaux, apportent la touche d’ironie qui manquait aux propos du général. J’ai eu un jour à subir la « vigueur » de Sir David lorsque je lui ai demandé s’il avait lu la description faite par la courageuse féministe afghane Malalaï Joya du comportement barbare dans son pays des occidentaux et leurs alliés. « Vous êtes un défenseur des Taliban » fut sa réponse. (Il s’en excusa plus tard)
Ces sordides personnages sortent tout droit d’un roman d’Evelyn Waugh et nous font ressentir tout le souffle de l’histoire et l’hypocrisie. Le « terrorisme islamique » qui est leur excuse pour perpétuer le vol des richesses africaines est une de leurs propres inventions. Il n’y a plus aucune excuse pour avaler les histoires débitées par BBC/CNN et ne pas connaître la vérité. Lisez le livre de Mark Curtis, Secret Affairs : Britain’s Collusion with Radical Islam (Serpent’s Tail) [affaires secrètes : la collusion de la Grande-Bretagne avec l’islam radical – NdT] ou celui de John Cooley Unholy Wars : Afghanistan, America and International Terrorism (Pluto Press) [guerres impies : afghanistan, amérique et le terrorisme international – NdT] ou The Grand Chessboard [en français « le grand échiquier », chez hachette – NdT] par Zbigniew Brzezinski (HarperCollins) qui joua le rôle de sage-femme dans la naissance du terrorisme fondamentaliste moderne. En effet, les moudjahidin d’Al-Qaeda et des Talibans ont été créés par la CIA, son équivalent Pakistanais l’ISI, et le MI6 britannique.
Brzezinski, qui fut le Conseiller à la Sécurité Nationale du Président Jimmy Carter, décrit une directive présidentielle secrète de 1979 qui devint le point de départ de ce qui est aujourd’hui présenté comme une « guerre contre le terrorisme ». Pendant 17 ans, les Etats-Unis ont délibérément formé, financé, armé et lavé le cerveau de djihadistes qui « entrainèrent toute une génération dans la violence ». Le nom de code de l’opération étaitOperation Cyclone, et faisait partie du « grand jeu » destiné à faire tomber l’Union Soviétique mais qui a fait tomber les tours jumelles.
Depuis, l’information que des gens intelligents et éduqués ingurgitent et régurgitent est devenue une sorte de journalisme de parc d’attraction, épaulée comme jamais par Hollywood et son permis de mentir, et de mentir encore. Il y a le film en préparation sur Wikileaks de Dreamworks, un tissu de mensonges inspiré par le livre perfide de deux journalistes du Guardian devenus riches ; et il y a le film Zero Dark Thirty, qui promeut la torture et l’assassinat, dirigé par l’Oscarisée Kathryn Bigelow, la Leni Riefenstahl des temps modernes, qui diffuse la voix de son maître comme le faisait jadis le metteur en scène chéri du Führer. Tel est le miroir sans tain qui donne à peine un aperçu de tout ce que le pouvoir commet en notre nom.
John Pilger
Article original en anglais :
Traduction par VD pour le Grand Soir
PRIVATISATION D'UNE SOCIETE D'ETAT AU CANADA ?
PRIVATISATION D'UNE SOCIETE D'ETAT AU CANADA ?
ÇA VA DE MAL EN PIS À HYDRO-PRIVATISATION D’UNE SOCIÉTÉ D’ÉTAT
Ça va de mal en pis, c’est ainsi que nos pères patriotes statuaient à propos des
mauvaises nouvelles qui s’empilaient à l’horizon politico-économique. L’instinct de gauche – quasi-inné chez tous les travailleurs – leur permettait instantanément de percevoir l’intention
dissimulée sous le geste apparemment désintéressé.
La semaine dernière la première ministre du Québec madame Pauline Marois, chef du Parti Québécois, annonçait fièrement la nomination du magnat des communications M. Pierre Karl Péladeau (PKP) à
la présidence du conseil d’administration de la société d’État Hydro-Québec, l’une des plus grosses corporations publiques au Canada, premier producteur d’électricité au pays (1). M. Péladeau,
milliardaire de son état, renonce à son salaire de 125 000 dollars. En effet, l’opération que je vais vous révéler risque de lui rapporter beaucoup plus que ce bénéfice de pitié (2).
Bonne nouvelle, renchérirent à qui mieux-mieux les éditorialistes et autres pseudos analystes à la solde de l’empire des communications Quebecor-Vidéotron suivit par les autres monopoles de
l’information (Gesca-La Presse, Bell-Astral, Rogers, Radio-Canada monopole d’État, etc.) (3).
Quand je dis que ça va de mal en pis vous aurez compris ! La nomination d’un ploutocrate des communications (Quebecor) et des télécommunications (Vidéotron) à la tête d’une société d’État
produisant de l’électricité qui a la particularité d’encaisser des bénéfices mirobolants (plus de 2 milliards de dollars par année en moyenne), que la bourgeoisie capitaliste monopoliste convoite
et qu’elle souhaite voir privatiser depuis nombre d’années, est réellement une mauvaise nouvelle pour les ouvriers (4).
Non pas qu’une société d’État ce soit un morceau de socialisme virtuel – rien de tel. Une société d’État sous régime capitaliste est un morceau de capitalisme géré directement par les
sous-ministres et des arrivistes au service des riches, par et pour le bénéfice des riches monopolistes.
En Russie-soviétique-révisionniste les monopoles d’État ont été privatisé (à compter des années quatre-vingt et davantage après 1989) puis ils ont été en partie renationalisé (dans les secteurs
de l’énergie et de l’armement notamment). Même phénomène en Chine social-imprialistye – certains monopoles restent étatisés d’autres sont privatisés, les entreprises monopolistes étrangères
s’installent dans le pays et tout cci ne change nullement la nature de leur capitalisme monopoliste d’État.
Le socialisme ce n’est pas cinquante pour cent plus une entreprise monopoliste étatisée. Le socialisme est un mode de production doté de ses propres rapports de production où pas une seule
entreprise de production, de commercialisation et de communication n’est la propriété du capital privé, aucune.
Mais du fait même que la classe capitaliste ait jugé nécessaire de faire d’Hydro-Québec une société d’État – le temps de lui faire assumer les lourds investissements d’infrastructures risqués
(barrages hydro-électriques et lignes de haute tension; parcs d’éoliennes, tout ceci étant aujourd’hui accompli) – entraine que la grande bourgeoisie doit tolérer un intermédiaire étatique dans
le processus de circulation du capital qui, plutôt que de tomber directement dans son escarcelle, doit auparavant passer par un processus de conciliation publique.
J’explique. Dans le cycle normal de circulation du capital, le capital-argent est investi par le monopole capitaliste pour être transformé en capital-productif – chantiers de construction de
barrages pleins d’ouvriers, et de parcs d’éoliennes remplis de travailleurs productifs, qui y abandonnent tous la plus-value produite – puis le produit fini, enrichi de la plus-value ouvrière,
est vendu sur le marché de l’électricité – par cette vente le monopole capitaliste récupère et son capital fixe-constant et son capital variable-circulant et surtout la plus-value-profits
nouvellement produite qu’il empoche aussitôt. Ce que l’on appelle le capital-marchand-financier qui, réinjecté dans l’économie pour lui assurer un nouveau cycle de reproduction élargie, et
générer sa manne de plus-value-profits…ainsi va le fric sous le capitalisme monopoliste. Si le marché existe évidemment et s’il n’a pas été strangulé par la paupérisation de la popu lation.
Dans une structure de capitalisme monopoliste étatique, comme le gouvernement du Québec et Hydro-Québec, le capital-marchand-financier récupéré suite à la vente de l’électricité doit subir une
étape de conciliation-partition entre les intérêts du petit capital (PME) et les demandes de la petite bourgeoisie bureaucratique-gouvernementale et le grand capital qui voit son pécule public
rogné d’une certaine quantité avant de lui être retourné sous formes de subventions, de capital de risque, d’exemptions d’impôts et de redevances, et de baisses de tarifs d’électricité consenties
en faveur des super gourmandes alumineries et des très gourmandes fonderies, aciéries, etc. Alcoa à Bécancour, Rio-Tinto-Alcan à Saguenay – Rio-Tinto-Québec-fonderie à Saint-Joseph, aluminerie
Alouette à Sept-Iles, Poudres métalliques à Sorel, Arcelor-Mital à Contrecœur, etc.
Pendant cette phase de conciliation des intérêts de classes, la bourgeoisie non-monopoliste (PME) et la petite bourgeoisie bureaucratique-gouvernementale, faisant pression sur les marionnettes
politiques fraîchement élues, parviennent à arracher quelques concessions – quelques petites portions de la plus-value-profit expropriée aux ouvriers sur les chantiers – autant de pris pour
«bozos les culottes» que nous sommes.
Le bénéfice est mince, je vous l’accorde, mais réel. C’est cette partition des profits d’Hydro-Québec entre les super-riches, la petite bourgeoisie, les PME et les travailleurs qui déplaît aux
monopolistes et chacun d’entre eux se demande pourquoi ils devraient partager les bénéfices publics – qu’ils considèrent leurs propriétés privés car les capitalistes ont une conscience de classe
aiguisée et ils refusent de partager ces deniers avec les péquenots assemblés sous le préau.
De nombreux prétendants du grand capital (dont messieurs Legault et Sirois de la Coalition Avenir Québec) empressés se sont trop affichés et ils ont proposé de régler cette affaire et de
privatiser la société d’État de façon que chacun puisse placer son capital d’investissement (achats d’actions et d’obligations privées corporatives plutôt que de laisser ce joyau au gouvernement
unique actionnaire) si bien qu’après la privatisation, chaque trimestre, les dividendes d’Hydro-Québec leur soient directement et intégralement versés dans leur compte en Suisse ou aux Iles
Caïmans sans attendre et sans intermédiaire étatique. Il est entendu que la société privée HYDRO-QUÉBEC INC aura toujours l’obligation d’exploiter les ouvriers afin de vendre l’électricité très
cher aux particuliers-ouvriers-consommateurs et à prix coupé aux grandes corporations milliardaires privées – comme elle le fait présentement, ce mandat d’enrichir les mono polistes privés ne
changera pas, il sera accentué.
C’est l’étape du partage d’une partie des dividendes d’Hydro-Québec entre les travailleurs-payeurs, leurs alliés de la petite bourgeoisie besogneuse, et le grand capital monopoliste qui serait
ainsi abolie.
Chacun aura compris le but de la manœuvre politique qui consiste à nommer un magnat de la presse et de la télé à la tête d’une société monopoliste d’État de l’électricité à privatiser. Le PQ ne
l’ayant nullement annoncé pendant les élections entreprend la phase de préparation de l’opinion publique en vue de cette grande braderie (que Legault apprenne de cette fourberie). Compter sur
Péladeau sa télé et ses journaux pour nous expliquer les bienfaits de la privatisation d’Hydro-Québec.
En effet, il est requis de sérieusement embrouiller les cartes pour vendre l’idée aux ouvriers québécois, pas bêtes du tout, que de les piller davantage et de les surtaxer en supplémentaire après
la saison régulière (ce qui sera le résultat final de l’arnaque) est un excellent « deal » pour eux. Pas facile de faire passer une vessie pour une lanterne. La joute est engagée et je crois que
le petit peuple du Québec ne sera pas le dindon de la farce et qu’il continuera de s’opposer farouchement à toute privatisation de cette société d’État…
Nous refusons de renoncer aux quelques miettes qui tombent de la table des riches et d’Hydro-Québec…en attendant que l’on exproprie, et pour de vrai, et sans compensation, Hydro et tout le
reste.
Par ROBERTBIBEAU
(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Karl_P%C3%A9ladeau
(2) http://www.ledevoir.com/politique/quebec/376011/pierre-karl-peladeau-presidera-hydro-quebec
(3) http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/04/17/003-pierre-karl-peladeau-conseil-administration-hydro-quebec.shtml
(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydro-Qu%C3%A9bec
Pourquoi les maliens opposés à l’intervention française au Mali ne peuvent plus mettre leurs pieds sur le sol français ?
Pourquoi les maliens opposés à l’intervention française au Mali ne peuvent plus mettre leurs pieds sur le sol français ?
Aminata
Les militants maliens opposés à l’intervention française doivent pouvoir venir en France s’exprimer !
Aminata Traoré (ancienne ministre démissionnaire de la culture du Mali, initiatrice de l’appel des Femmes du Mali contre la guerre), a été invitée à Paris pour exposer ses prises de position contre l’intervention française au Mali, lors d’une réunion publique prévue le 22 avril à l’AGECA et intitulée« Non à la guerre au Mali ! Retrait des troupes ! ».
Lors du Forum Social Mondial de Tunis, elle déclarait en effet : « La guerre qui a été imposée aujourd'hui au Mali n'est pas une guerre de libération du peuple malien, mais une guerre de pillage des ressources. Je regrette que nombre de militants se trompent de défi en soutenant une guerre qui est une guerre de positionnement pour une ancienne puissance coloniale ».
Aminata Traoré, qui s’est vue accorder un visa pour se rendre à Berlin du 17 au 19 avril, a été informée par l'ambassade d'Allemagne que la France a empêché l’obtention d’un visa pour tous les pays Schengen.
Comment ne pas faire le lien entre les convictions politiques d’Aminata Traoré et le fait qu’elle soit persona non grata en France ?
Cette censure d’une militante antiguerre malienne est scandaleuse. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’Etat français procède de la sorte, puisque Oumar Mariko, Secrétaire Général de SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance), a été renvoyé au Mali au printemps 2012 alors qu'il était en transit à Roissy pour se rendre aux USA. Il n'a toujours pas la liberté de circuler à l’heure actuelle.
Nous exigeons du Quai d’Orsay de ne pas faire obstruction à la venue en France de ces militantEs, aujourd’hui comme à l’avenir.
Premiers Signataires : Alternative Libertaire (AL), Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA), Emergence, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti des Indigènes de la République (PIR), Sortir du Colonialisme,
Source : http://groups.google.com/group/anticolonial?hl=fr?hl=fr