Dossier géostratégique : La Russie masse des troupes au nord de l’ Iran en prévision d’une attaque de l’OTAN
Dossier géostratégique : La Russie masse des troupes au nord de l’ Iran en prévision d’une attaque de l’OTAN
Dossier géostratégique : La Russie masse des troupes au nord de l’ Iran en prévision d’une attaque de l’OTAN
Selon des sources à Moscou, l’ armée russe anticipe une attaque contre l’ Iran qui devrait intervenir cet été . Un plan de riposte a été mis en place consistant à déplacer les troupes russes basées en Arménie, à la frontière avec la république islamique d’ Iran.
Le chef du Conseil de sécurité de la Russie, Viktor Ozerov, a déclaré que l’état-major de l’ armée russe a préparé un plan d’action en cas d’attaque contre l’Iran. Dmitri Rogozine, ambassadeur de Russie
auprès de l’OTAN, a mis en garde l’occident contre une attaque de l’Iran.
“L’Iran c’est notre voisin,” a déclaré Rogozine.
“Si l’Iran venait à être précipité dans la guerre, cela serait considéré comme une menace directe pour notre sécurité.”
Une source au ministère de la Défense à Moscou affirme que l’armée russe ne croit pas qu’Israël dispose de suffisamment de moyens militaire pour écraser la défense iranienne, et estime qu’un soutient de l’ armée US serait indispensable pour faire plier Téhéran.
La décision de redéployer les troupes russes stationnées en Arménie ne vise pas seulement à protéger les intérêts vitaux de Moscou dans la région,
mais aussi à assister militairement l’Iran en cas d’attaque de l’ OTAN. La source ajoute que la concentration des forces russes dans la région pourrait conduire à un affrontement entre l’armée
russe et tsahal (l’ armée israélienne) ou les Etats-Unis, voire même les deux à la fois.
La Russie considère qu’une attaque de l’ Iran aurait des “conséquences imprévisibles”, certains ont même déclaré que les troupes russes prendraient part à la guerre, si les intérêts vitaux de la Russie dans la région venaient à être menacés.
Le quotidien russe “Nezavissimaïa Gazeta” citant une source militaire russe de premier plan affirme que
la situation en Syrie et en Iran est au coeur des préocupations des statèges russes.
“la Russie est contrainte d’accélérer le processus de modernisation de ses forces dans le Caucase du Sud, la mer Caspienne, la mer Méditerranée et la mer Noire.”
Ces
dernières informations proviennent de fuites à propos d’une série de rapports venant de responsables russes et d’agences de presse liées au Kremlin. Les services de renseignement russes sont persuadés qu’Israel passera à l’attaque durant l’été 2012.
En raison de l’impact potentiel que cette campagne militaire pourrait avoir sur les intérêts vitaux de
la Russie dans la région, Moscou se prépare, depuis deux ans déja, à répliquer en cas d’attaque de la république islamique, en prévision de ce conflit, la base militaire 102 à Gimry en Arménie, a été fortement modernisé. Certaines familles de militaires de la base 102 de Gimry auraient déjà été évacués.
” la base militaire 102 est la clé de la région, l’avant-poste de la Russie dans le Caucase du Sud “, a précisé une source anonyme de l’ état major.
“Cet emplacement est d’une importante géopolitique primordiale pour les intéréts russes, mais le Kremlin craint, en cas d’attaque sur l’ Iran, de perdre le contrôle de la situation, ou pire,
d’ètre carrément chassée par la force des choses de la région.”
L’ OTAN ferait alors d’une pierre deux coups : détruire la “nuisance iranienne” et chasser Moscou du sud
caucase, ce qui est considéré comme innaceptable par Vladimir Poutine.
Le carburant qui ravaitaille la base russe en Arménie vient d’Iran. Les responsables russes estiment qu’en cas de guerre, cette voie de ravitaillement de la base 102 serait certainement
interrompue.
“Il sera peut être nécessaire d’utiliser la force militaire afin de briser le blocus de la base 102. Une nouvelle attaque contre la Géorgie serait déclenchée dans le but d’organiser un couloir de transport vers l’Arménie», explique le commandant adjoint des forces russes en Transcaucasie Yuri Netkachev.
En clair : “Si vous attaquez l’ Iran nous répliquerons en attaquant la Géorgie”. Cela rapelle la guerre froide et plus particulièrement la crise des missiles de Cuba ou la position du Kremlin était d’attaquer Berlin Ouest en cas d’invasion US de Cuba.
La géographie de la région implique que tous les corridors de ravitaillement vitaux pour l’ armée russe
passeraient necessairement à travers le territoire de la Géorgie.
Le plan militaire du kremlin a été testé sur le terrain par des manoeuvres de l’ armée russe dans la région, c’est le plan “Caucase-2012″.
Dors et déjà, en prévision d’une éventuelle guerre de l’occident contre l’Iran, la formation et le
déploiement de moyens militaires supplémentaire a déjà commencé.
Le système satellite, GLONASS sera au premier plan pour renseigner les forces
russes au sol des positions de l’ “ennemi”.
Le ministre de la Défense russe, Anatoli Serdioukov a annoncé que, à Stavropol et à Kislovodsk, situé
dans la région du Caucase du Nord seront déployées des unités des forces spéciales d’intervention (commandos et parachutistes).
L’armée russe est persuadée que si les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Iran, ils déploieront des troupes en Géorgie et des navires de guerre dans la mer Caspienne pour soutenir l’
Azerbaïdjan , qui jure pourtant qu’elle permettra pas à Israël d’utiliser son territoire en vue d’une campagne aérienne contre l’Iran.
Beaucoup spéculent que, compte tenu de l’ amélioration des relations entre Israël et l’Azerbaïdjan , l’Etat juif pourrait utiliser une base à partir de laquelle il menera des attaques aériennes sur les installations nucléaires de l’Iran voisin.
Récemment, Israël a accepté de vendre du matériel militaire à l’Azerbaïdjan pour 1,6 milliards de dollars. En outre, le commandant des forces aéroportées le lieutenant-général Vladimir Chamanova précise que des divisions de parachutistes ainsi que des hélicoptères de combat et de transport, renforceront très prochainement les troupes basées en Arménie.
Source : zebuzzeo
GUADELOUPE, Procès Hayot : la France en bonne place pour gagner le César de la négrophobie coloniale.
GUADELOUPE, Procès Hayot : la France en bonne place pour gagner le César de la négrophobie coloniale.
La réalité de la France coloniale toujours 5/5 avec son héritage esclavagiste basé sur le racisme négrophobe. Un
racisme négrophobe tellement bien installé dans cette société "des droits de l'homme blanc" qu'elle n'a pas besoin de la prise de pouvoir du FN pour s'appliquer puisque toutes ses
institutions, justice en tête, en sont imprégnées jusqu'à la moelle...
ARMADA le 26 avril 2012
NB : Lire
ci-dessous et en p.j le communiqué du LKP du 25 avril relatif au délibéré de cette grave affaire.
COMMUNIQUE du LKP
A propos du délibéré dans le procès Hayot
«
Pa mannyé mwen, sal nèg », (ne me touchez pas sales nègres), jets de crachats, gifles, …. Voilà en résumé ce qu’ont subi les sapeurs pompiers venus secourir une automobiliste accidentée samedi 01
octobre 2011 vers 19 heures 45 à Destrellan – Baie-Mahault - Guadeloupe. Et cette dernière ajouta qu’elle fait partie d’ « une grande famille qui a ses entrées à l’Elysée ». Et de poursuivre
qu’elle ferait son chien les manger…… Ainsi que cela ressort de l’instruction à l’audience.
Tous ces propos ont été confirmés lors du procès par les sapeurs pompiers eux mêmes, victimes des comportements de la prévenue.
Eh bien, ce mardi 24 avril 2012, le tribunal de Pointe-à-pitre n’a pas retenu de condamnation à son encontre pour le délit d'injure raciale car il existe un vice de procédure, imputable aux
services du Procureur. Incroyable mais vrai !
Sa pa ka étoné nou. Nou té ja konpwan... En effet, le jour de l’audience, le vice procureur a répété à trois reprises : « le parquet a fait une boulette ». Tous les étudiants en droit le savent,
la procédure à mettre en oeuvre en matière d’injure publique à caractère racial est régie par la loi du 31 juillet 1881. Or, aux dires du vice procureur, le parquet se serait trompé, aurait
commis « une boulette » en usant d’un mode de convocation inapplicable pour les délits de presse dont fait partie le délit d’injure raciale.
Et bien entendu, l’avocat de la prévenue a mis en avant cette " boulette" (pain béni) pour exiger et obtenir l’annulation des poursuites pour insultes à caractère racial. Le tribunal s’est donc
déclaré non valablement saisi sur ce chef de prévention.
Men pon moun péké kouyonné nou. En vérité, cette erreur grossière nous laisse pour le moins dubitatifs car sans être un « grand juriste », faut le faire quand même, comme dirait l’autre. Car le
même parquet ne commet pas d’erreurs aussi grossières quand il s’agit de syndicalistes. De là à penser qu’il s’agit en réalité d’une manoeuvre destinée à soustraire cette jeune femme ou plutôt ce
nom de grande famille béké qu’elle porte à une condamnation pour délit d’injure raciale, …………..
Le tribunal correctionnel a finalement condamné la prévenue au-delà des réquisitions du vice procureur comme pour tenter de se racheter et compenser l’abandon des poursuites pour insultes à
caractère racial (pou bouché zyé an-nou). D’ailleurs le procureur a annoncé qu’il n’y aurait pas de nouvelles poursuites, estimant la réponse judiciaire « satisfaisante ».
Dans cette affaire, elle était également poursuivie pour défaut de maîtrise, conduite en état
d’ivresse, usage de cocaïne, rébellion, violences et outrages à des gendarmes mais ces derniers n’ont pas porté plainte. Quelle chance !
Elle est finalement condamnée à 8 mois de prison avec sursis, à 10 mois de suspension de son
permis de conduire et à d’autres amendes dont 1€ symbolique de dommages intérêts comme
l’avaient demandé les 4 pompiers.
Eh bien oui, « selon que vous soyez puissants ou misérables, les jugements de cour vont
rendront blancs ou noirs. Décidément, ce vieil adage est plus que jamais d’actualité ».
LKP, Lapwent, 25 Avril 2012
MALI : Le secrétaire général de la section Sadi de France : « On n’est pas sorti de la Françafrique »
MALI : Le secrétaire général de la section Sadi de France : « On n’est pas sorti de la Françafrique »
Un jour après sa mise en place, la nouvelle équipe gouvernementale doit faire face à l’indignation de la classe politique. Dans une interview qu’il nous a accordée le secrétaire général de la section France du parti SADI, Mohamed Diawara, crie à la violation de l’accord-cadre du 6 avril. Pis, il dénonce la mise sous tutelle du Mali. Interview.
L’Indicateur du Renouveau : Depuis le 17 janvier dernier, le Nord de notre pays fait face à une rébellion dirigée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et appuyée par des groupes islamistes armés. Au niveau de la diaspora malienne de France comment vivez-vous cette nouvelle ?
Mohamed Diarra : Effectivement, depuis le 17 janvier dernier, date des premières attaques, le Mali est victime d’agression de la part d’une rébellion armée et de groupes d’islamistes armés. Face à cette situation, l’ensemble de la diaspora malienne a été choquée, car le Mali a toujours été une terre de paix. Nous, Maliens de l’extérieur en général, revendiquons à chaque occasion, le degré aigu de brassage de notre peuple. Le tournant fut le drame d’Aguelhok, ville dans laquelle une centaine de soldats maliens de toutes couleurs furent assassinés par les groupes armés. La rencontre de l’ex-président ATT avec les femmes de militaires de la garnison de Kati nous a permis de jauger la gravité de la situation sécuritaire au nord du Mali.
Depuis lors, presque tous les Maliens de la diaspora suivaient l’évolution des événements via les nouvelles technologies (Internet, radios et les chaînes de télé étrangères) tandis que l’ORTM ne parlait que de l’élection présidentielle du 29 avril. La prise de Tessalit par les groupes armés a été un coup dur pour nous, car c’est un endroit stratégique et vital dans la suite des événements. Kidal, Gao et Tombouctou ne sont qu’une suite logique de Tessalit. De là, ont pu atterrir des avions remplis de matériels de guerre pour les groupes armés.
Le 21 mars, j’ai reçu un coup de fil d’un ami qui m’a confirmé que des militaires ont pris l’ORTM et que tout Bamako est en panique. C’est le lendemain matin à 6 h que j’ai appris sur les ondes de RFI le renversement du président Amadou Toumani Touré. Sur le coup, on a eu peur pour notre pays. Car il faut bannir toute forme de violence. A notre niveau, on a analysé la situation par notre section France afin de réagir, même si les instances de Bamako nous ont devancé, au parti Sadi, il y a bien évidemment des instances démocratiques dans lesquelles chaque structure s’exprime librement. Et au final, c’est la majorité qui prime. C’est dans ce sens que notre section a exprimé sa tristesse et sa stupeur face au coup de force. Cependant, elle s’est posée la question de savoir si le coup de force était un coup d’Etat ? D’autant plus qu’il n’y avait pas d’Etat. La réponse fut non.
Au regard de la gestion de cette crise du Nord, du mutisme des autorités et leur entêtement à faire des élections dans un pays en guerre, nous avons décidé que s’abstenir n’était pas la bonne solution pour notre pays. Aussi, nous avons constaté que le pouvoir ATT dont faisaient partie les partis politiques de la majorité présidentielle (Adéma, URD, Parena, RPM, Cnid…) n’étaient plus la solution car n’ayant pas pu régler la crise. Donc, nous avons jugé utile d’accompagner les nouvelles autorités tout en insistant sur le retour à l’ordre constitutionnel. Dans notre déclaration, nous avons fustigé l’attitude de la France qui demandait l’organisation d’élections rapidement dans un pays en guerre.
C’est dans ce contexte que certaines personnes ou medias parlaient de pros et anti-putschistes. Nous, on ne raisonne pas comme cela, car les questions de personnes ne doivent pas primer sur l’intérêt supérieur de la nation. Comment peut-on redonner les rênes du pays à une classe politique qui l’a mise dans cette situation ? Donc, nous étions dans la logique du changement. Raison pour laquelle une marche fut organisée à Paris le samedi 24 mars 2012 par le collectif pour le changement avec le parti Sadi afin de soutenir le Comité national pour le redressement et la restauration de l’Etat (CNRDRE). Nous avons participé à une marche unitaire organisée par le Conseil malien de France (CMF) pour la paix au Mali le samedi 8 avril 2012 à Paris.
L’Indicateur du Renouveau : Le retour à l’ordre constitutionnel, réclamé par la Cédéao et le Front pour la restauration de la démocratie et la République (FDR), a conduit au choix de Dioncounda Traoré comme président de la République intérimaire. Mais aujourd’hui le débat autour du respect des 40 jours du délai constitutionnel divise les acteurs. A la section Sadi de France, quelle est votre position sur la question ?
Mohamed Diarra : Pour ce qui concerne le retour à l’ordre constitutionnel, la désignation de Dioncounda Traoré était une application stricte de notre Constitution du 25 février 1992. Par ailleurs, au nom du respect de cette même Constitution, je demande aux députés du Mali de renoncer à toute proposition de prolongation qui leur sera soumise. Il y va, j’en suis sûr, de leur crédibilité et de leur attachement aux fondements de notre République.
S’agissant de la transition, la section France du parti exhorte toutes les parties concernées à mettre le Mali au-dessus de toute considération partisane. Cependant, l’intérim de S. E. Dioncounda Traoré ne peut et ne doit excéder 40 jours. Après ces 40 jours, l’accord cadre précise que le médiateur et le CNRDRE vont s’asseoir sur une table pour fixer les modalités de la transition, dont la présidence de celle-ci. S’il est décidé que c’est Dioncounda Traoré qui assume la transition, nous en prendrons acte.
Cependant, la logique voudrait que ce ne soit pas Dioncounda Traoré, car il n’est pas moins coupable qu’ATT dans la gestion des affaires de l’Etat y compris la gestion de la crise du Nord. Avec Dioncounda, mieux vaut faire appel à ATT du Sénégal pour conduire notre transition et continuer notre descente aux enfers. Ce qui m’a frappé, c’est le manque de solidarité de la classe politique qui était au pouvoir avec ATT qui, seul, ne peut être responsable de ce qui arrive au Mali.
Ceux qui avaient les pouvoirs constitutionnels et légaux pour sauver le Mali (par exemple en destituant le gouvernement par une motion de censure pour incapacité à gérer la crise au Nord) ne l’ont pas fait. Ils doivent en tirer les conséquences et reconnaître leur faillite. En définitive, la section France refuse qu’on impute la responsabilité totale de cette situation à la seule personne d’Amadou Toumani Touré. De grâce, que toute la classe politique malienne fasse son autocritique. Au niveau de la section France du parti Sadi, nous pensons que le président de la transition doit être une personne apolitique et acceptée par tous les Maliens.
L’Indicateur du Renouveau : La mise en application de l’accord-cadre du 6 avril dernier, intervenu entre la junte et le médiateur de la Cédéao, a abouti à la nomination de Cheick Modibo Diarra Comme Premier ministre de la transition avec « pleins pouvoirs« . Comment percevez-vous cette nomination ?
Mohamed Diarra : S’agissant de la nomination de Cheick Modibo Diarra, c’est une bonne chose. Nous exprimons tous nos vœux et l’accompagnons pour apaiser le Mali et organiser des élections transparentes à la fin de la transition. Nous pensons que la crise du Nord est le dossier brûlant qu’il faut résoudre, car nos familles souffrent dans le Septentrion malien.
L’Indicateur du Renouveau : Qu’est-ce que vous attendez du Premier ministre ?
Mohamed Diarra : Nous comptons sur ses réseaux pour sortir le Mali des griffes de la France qui a tout fait pour déstabiliser le Mali. Le peuple malien ne doit pas payer la connivence de nos autorités avec le milieu de preneurs d’otages. Pendant la guerre en Libye, le parti Sadi a été la seule formation à protester contre l’agression dont a été victime le peuple libyen. La section France a organisé plusieurs marches de soutien à la Libye au fort moment de la guerre. C’était devant l’Assemblée nationale française et à Place de la République à Paris. A l’époque, nous n’avons pas été compris par certains de nos compatriotes qui croyaient qu’on soutenait uniquement Kadhafi.
Or, nous dénoncions le risque de répercussion sur le Mali et d’autres pays de la sous-région. La prochaine étape sera sans doute l’Algérie pour ses potentialités en hydrocarbures. J’espère que Cheick Modibo aura intérêt à privilégier les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Si François Hollande gagne les élections, peut être que la donne pourra changer pour la France. Sait-on jamais mais l’Histoire nous révèle que la politique africaine de la France a toujours été de la même veine que le pouvoir soit de droite ou de gauche.
L’Indicateur du Renouveau : On connaît depuis ce mercredi la composition du nouveau gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Quel regard portez-vous sur cette équipe ?
Mohamed Diarra : Suite à la désignation du nouveau gouvernement, la section France du parti Sadi s’est dite abasourdie. Pourquoi ? La mise en place de ce gouvernement est une violation flagrante de l’article 6 de l’accord-cadre signé le 6 avril entre le CNRDRE et le médiateur de la Cédéao. Or, cet accord prône la constitution d’un gouvernement d’union nationale que nous appelions de tous nos vœux. Pis, l’absence de consultation des forces vives du pays pose un problème de légitimité de ce gouvernement qui, pour nous, n’est que la restauration de Moussa Traoré, un autre 19 novembre.
Aujourd’hui, nous avons une pensée pour les martyrs de mars 1991 pour qui, cette réhabilitation est une insulte. Le capitaine Sanogo qui aimait dire sans cesse de respecter l’accord-cadre sinon c’est « tolérance zéro », a intérêt à se conformer à cette règle supranationale de même que son Premier ministre de transition. Nous pensons que la présence d’autres ministres comme Hamadoun Touré et Sadio Lamine Sow nous conforte dans l’idée que le Mali est sous tutelle de la Cédéao, chantre de la Françafrique.
L’Indicateur du Renouveau : Les jeux déjà faits, pour réussir sa mission quel est l’appel que vous lancez aux nouvelles autorités ?
Cameroun (Autopsie d'une indépendance).
Cameroun (Autopsie d'une indépendance)
http://www.dailymotion.com/video/xf0o5a_cameroun-autopsie-d-une-independanc_webcam?search_algo=1
Une explosion en préparation au cœur de l'Afrique sahélienne. Que fera le futur gouvernement français?
Une explosion en préparation au cœur de l'Afrique sahélienne. Que fera le futur gouvernement français?
Dans quelques semaines, un nouveau gouvernement français se trouvera en charge de gérer sa part d'un
chaos malien et sahélien provoqué très largement par son prédécesseur. Que fera-t-il?
Présence militaire française en Afrique
Au sens strict, le Sahel désigne une immense bande de territoires marquant la transition, à la fois floristique et climatique, entre le Sahara désertique au nord et les savanes où les pluies sont
fréquentes, au sud. D'est en ouest, il s'étend de l'Atlantique à la mer Rouge. Dans le langage géopolitique devenu courant, le concept de Sahel intéresse directement la Mauritanie, le Mali, le
Niger, le Tchad, le Soudan, le Sénégal, la Mauritanie. Il concerne aussi toute une série de pays limitrophes qui participent à l'unité géographique et culturelle de la zone: le sud de l'Algérie,
le sud de la Libye, le sud du Maroc, le nord du Sénégal, le nord du Burkina Faso, le nord du Nigéria, l'Ethiopie et l'Érythrée.
Aujourd'hui, par ailleurs, le sort politique du Mali, principal acteur au Sahel, et avec lui celui des autres Etats y exerçant une souveraineté au moins théorique, intéresse directement les trois
grand pays du Maghreb, Algérie en premier lieu, Maroc et Tunisie. Vu l'absence de véritables frontières, il intéresse aussi les pays limitrophes au nord, la Libye ou ce qu'il en reste et surtout
l'Egypte. Au sud, le Sénégal, la Guinée, le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Nigéria, le Cameroun, l'Éthiopie, la République Centre africaine ne pourront pas rester neutres.
Mais la liste des Etats concernés ne s'arrête pas là. Pour des raisons géographiques et historiques, de grands Etats européens, même s'ils le voulaient, ne pourraient se désintéresser de l'avenir
politique du Sahel et des pays dont nous venons de dresser une liste. C'est principalement le cas de la France mais aussi de l'Espagne et de l'Italie. On y ajoutera la Turquie, nécessairement
concernée notamment comme grand pays musulman. Par ailleurs, les pays européens, plus particulièrement la France, se trouvent impliqués de facto par une forte immigration, éventuellement très
active, provenant du Mali comme d'autres pays africains du Sahel et du Maghreb.
Au proche et moyen Orient, tous les pays arabes, ainsi que l'Iran, n'échappent pas aux conséquences des remous et affrontements qui se produisent dans l'Afrique Sahélienne. Ils sont conduits à
prendre parti, y compris en tenant compte de leurs appartenances religieuses, chiites ou sunnites. Pour sa part, Israël qui s'estime directement concerné par tout ce qui se passe dans le monde
arabe, intervient également, directement ou en sous-main, dans les affrontements en cours.
D'autres influences
Le Sahel et les régions limitrophes apparaissent dorénavant comme riches en potentialités minières, énergétiques voire agricoles que des investissements lourds permettraient de
« valoriser », ceci au profit d'investisseurs disposant des ressources dont ne disposent pas les Etats sahéliens. Historiquement, la France s'y est intéressée, notamment récemment en ce
qui concerne l'extraction de l'uranium. Mais bien d'autres possibilités pourraient être exploitées, sans doute en particulier dans le domaine des terres rares, de plus en plus recherchées. Ces
exploitations se feront, inévitablement, au détriment des équilibres naturels déjà fragiles, comme à celui des populations locales, qui seront déplacées et prolétarisées.
Les deux grands acteurs mondiaux les plus motivés par ces perspectives sont les Etats-Unis et la Chine. On le sait mal en Europe, mais les Etats-Unis ont été et demeurent, malgré leurs
difficultés actuelles, partout présents dans l'ensemble de la zone sahélienne, comme dans les pays limitrophes. Ils le sont par leurs ambassades et ONG dotés de moyens d'action considérables. Ils
le sont aussi par l'intermédiaire de bases militaires (US Africa Command) et par des réseaux d'observation satellitaires et radio capables de détecter tout ce qui se passe au Sahel et d'en
informer Washington.
La France pour sa part est devenue presque entièrement dépendante de l'Amérique en ce qui concerne le renseignement et les interventions sur le terrain. C'était d'ailleurs un des objectifs qu'ont
poursuivi avec constance les Etats-Unis en Afrique, démanteler directement ou indirectement les liens très étroits qu'avaient établi les Français avec les pouvoirs et sociétés africaines, afin de
prendre la place. Les gouvernements français successifs, y compris en dernier lieu celui de Nicolas Sarkozy, pénétrés d'atlantisme, ne se sont pas opposés à ce transfert d'influence. Au
contraire, ils l'ont facilité. Les diplomates français ont, ces dernières années, constaté avec consternation cet abandon.
L'autre grand acteur potentiel dans la zone du Sahel est la Chine. Elle s'était davantage intéressée à l'exploitation des ressources de l'Afrique subsaharienne mais dorénavant, elle sera
présente, directement ou indirectement, au Sahel. Elle le fera évidemment au service de ses intérêts. Il serait naîf de compter sur elle pour jouer un rôle stabilisateur, si elle n'en ressentait
pas le besoin.
Il faut mentionner l'omniprésence d'un autre agent, informel mais très puissant, celui constitué par les organisations criminelles. Le Sahara avait toujours été le lieu de divers trafics, mais
ceci a pris des proportions considérables dans les dernières années. Des maffias internationales très actives organisent l'entrée au Sahel de cargaisons de produits prohibés, souvent par
l'intermédiaire de vieux avions qui font au départ de l'Amérique centrale la traversée de l'Atlantique dans un seul sens, se crashant dans le désert. Les marchandises sont ensuite convoyées vers
le nord puis vers l'Europe, destination finale, par des réseaux très organisés. Tout le long de la chaine règnent corruptions et intimidations.
Pour être complet, il faut mentionner le rôle économique qu'avait Kadhafi au Sahel particulièrement, et en Afrique plus généralement: investissements importants dans différents secteurs
économiques, prêts aux États, démarche pour constituer une monnaie africaine. C'est peut-être cela en premier lieu que les Américains, suivis par Nicolas Sarkozy, ont voulu annihiler.
La question de l'islamisme
L'islam est la religion la plus répandue au Sahel et dans les pays limitrophes. D'autres religions coexistaient traditionnellement avec lui, d'une façon minoritaire. Les puissances coloniales
avaient trouvé divers accommodements avec l'islam lui permettant de cohabiter avec leurs propres religions dominantes, catholicisme et protestantisme. Aujourd'hui, l'Islam s'est radicalisé, dans
la zone sahélienne comme dans le reste du monde arabe. Il a été enrôlé comme facteur de cohésion par des chefs locaux désireux d'étendre leur pouvoir à l'ensemble du Sahel. Ce ne sont évidemment
pas les aspects les plus modérés de l'islamisme qui sont mis en avant, mais les plus extrêmes. Les populations habituées à plus de tolérance commencent à s'en plaindre.
En ce qui concerne le développement, l'influence prise par des groupes terroristes très minoritaires se réclamant de l'AQMI (Al Quaida au Maghreb Islamique) suffira pour le moment à décourager
tous grands programmes d'aménagement, concernant par exemple la lutte contre la désertification ou l'exploitation de l'énergie solaire (Projet Desertec, visant à associer les Etats sahéliens et
des intérêts européens, principalement allemands). Plus généralement, la coopération qui avait été envisagée entre les pays du sud de la Méditerranée et l'Europe sera nécessairement bloquée, si
elle donne l'occasion à des militants d'un islam radical de se répandre en Europe et d'entraîner une partie des musulmans européens.
Mais les Européens ne doivent pas oublier que c'est l'Amérique, en Afrique comme au Moyen Orient, qui a favorisé la radicalisation de l'islam, pour la raison évoquée ci-dessus: affaiblir les
liens traditionnels entre populations africaines et intérêts européens, être les seuls à profiter des ressources disponibles. Il semble qu'aujourd'hui encore, les ambassades américaines
soutiennent en sous-main des mouvements intégristes sahéliens susceptibles de favoriser l'influence des Etats-Unis au détriment de l'influence européenne. C'est évidemment jouer avec le feu.
La mèche est désormais allumée
Dans le titre de ce bref tour d'horizon, nous évoquons une explosion en préparation au coeur de l'Afrique sahélienne. Beaucoup d'éléments laissent penser que l'explosion se rapproche, avec une
ampleur qui risquera de surprendre des gouvernements non préparés. Le Mali risque d'être la mèche qui fera détonner l'ensemble. Depuis le fin du mois de mars, un conflit latent depuis des
dizaines d'années s'est traduit dans ce pays par un coup d'Etat provenant d'une junte militaire sans objectifs clairement affichés, autre que renverser le gouvernement en place. Il s'en est suivi
une partition unilatérale de la part des Touareg azawad en conflit avec le pouvoir malien depuis pratiquement l'indépendance de ce pays.
Aujourd'hui le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), importante composante de la rébellion touareg (targui) malienne, a proclamé le 6 avril « l'indépendance de l'Azawad »
dans une déclaration sur son site Internet. « Nous proclamons solennellement l'indépendance de l'Azawad à compter de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir
respecter « les frontières avec les Etats limitrophes ».
L'Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg. Des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord -
Kidal, Gao et Tombouctou - sans rencontrer de résistance de la part d'une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux. Les islamistes d'Ansar Dine,
dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) ont, depuis lors, pris le dessus sur le Mnla, qui a annoncé unilatéralement la fin de ses
« opérations militaires ».
Les Touareg sont des populations berbères nomades musulmanes, vivant essentiellement au Niger, au Mali, en Algérie et en Libye. Ils sont sont organisés en tribus. Ce sont des musulmans sunnites
et ils parlent une langue berbère : le tamacheq. Ils comptent de 1 à 3 millions d'individus, d'après l'Unesco. 85% d'entre eux vivent au Mali où ils représentent 10% de la population.
Laissés à eux-mêmes, ils ne devraient pas avoir la volonté et moins encore la force de déstabiliser l'Afrique. On peut penser que la France, bien présente et apprécié à Bamako, aurait pu
contribuer à régler ces difficultés, s'il n'y avait pas eu l'influence des Etats-Unis, que nous venons d'évoquer. Or la France, en se mettant directement sous l'influence américaine, s'est lancée
de façon irresponsable dans une guerre contre Khadafi en Libye. Le chaos malien trouve son origine actuelle dans la dispersion de l'arsenal libyen laissé disponible à qui voulait s'en saisir par
le Royaume-Uni, la France et l'Otan.
Derrière la guerre, l'objectif était pour ces puissances occidentales, et
notamment les Etats-Unis d'accéder librement au pétrole libyen et aux marchés pouvant en découler. Le gouvernement français, aveuglé par l'ubris militaire, n'a pas pris garde au fait qu'il dotait
de moyens puissants des groupuscules de mercenaires touareg ou africains complètement inaccessibles à la raison d'Etat. Ceux-ci sont désormais lâchés dans la nature. On ne voit pas comment les
ramener au calme. Ni au Sahel ni d'ailleurs en Libye. Qui plus est, il semble qu'une partie des actuels opposants au pouvoir syrien, soutenus par l'Occident, compte nombre de ces dangereux
illuminés.
La junte malienne
s'est depuis retirée, mais il est difficile de savoir ce que veulent ou peuvent faire ses successeurs. Soumis à d'intenses pressions internationales et locales, l'éphémère chef de l'Etat, le
capitaine Amadou Haya Sanago, a accepté dans un bref discours à la télévision, de rétablir totalement l'ordre constitutionnel. C'est le président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré
(photo), qui va prendre provisoirement la tête de l'Etat malien. L'Union africaine (UA) s'est « félicitée » de l'accord.
En théorie, la tâche de Dioncounda Traoré devrait se limiter, selon la loi
fondamentale, à organiser une élection dans les 40 jours. Or, la tenue d'un tel scrutin parait illusoire dans ce Mali en plein chaos et divisé en deux par l'occupation du nord du pays par les
rebelles touareg. Un vote reviendrait au mieux à conduire au pouvoir un président faible car mal élu et au pire à entériner la partition du pays. Le nord du pays est toujours occupé par des
sécessionnistes touareg et des groupes salafistes. Pour faire face, les nouvelles autorités seront sans moyens. Elles ne pourront compter ni sur l'armée, en pleine débandade ni sur des finances à
sec. Les secours ne pourront venir que d'une aide extérieure.
Un nouveau gouvernement français
Or dans quelques semaines, un nouveau gouvernement français se trouvera en charge de gérer sa part d'un chaos malien et sahélien provoqué très largement par son prédécesseur. Que fera-t-il? Il ne
serait évidemment pas question d'intervenir militairement, ni au Mali ni ailleurs. Mais beaucoup de voies resteraient ouvertes à une diplomatie française retrouvant ses vertus traditionnelles. Il
faudrait d'abord renoncer ouvertement à se faire l'agent d'intérêts américains de plus en plus dangereux. Il faudrait sans doute par ailleurs, en se rapprochant des pays du Maghreb, notamment
l'Algérie, très inquiète, constituer une force d'influence capable de mieux se faire entendre à l'ONU. Il faudrait enfin inciter les pays européens concernés par une éventuelle explosion en
Afrique à se regrouper et proposer des solutions susceptibles de calmer le jeu, sans rien céder cependant aux islamistes de l'AQMI. Il faudrait...il faudrait...
Nous espérons qu'autour du candidat François Hollande, de telles perspectives font déjà l'objet de réflexions et de contacts avec les pays concernés. Le feu est dans la maison
africaine.
NEGRITUDE, EGYPTE : LES ERREURS DE NOS PREDECESSEURS de Jean-Paul Pougala (*)
NEGRITUDE, EGYPTE : LES ERREURS DE NOS PREDECESSEURS de Jean-Paul Pougala (*)
Négritude, Egypte Pharaonique Noire etc. Pendant plusieurs décennies, des intellectuels africains ont été très actifs pour relancer une conscience africaine plus optimiste, plus positive et tenter de donner au continent sa dignité, sa respectabilité. Mais sans la prise de conscience de la nécessité des connaissances géostratégiques, ils ont pour la plupart été plus un problème pour l'Afrique qu'une solution, relayant, souvent en bonne foi des théories et des pseudo-solutions préparées par le système dominant pour asservir tout un continent.
L'EXEMPLE DE L'EGYPTOLOGIE
Les Africains qui vivent en Afrique ou en Occident sont pris dans le tourbillon de la pensée unique occidentale et dès lors, ils sont formatés à prier, à aimer, à haïr, à réfléchir, à s'énerver, à protester, à se rebeller selon les critères bien définis par le système dominant et duquel il est difficile de s'échapper. C'est dans ce cadre que l'Egypte s'est naturellement présenté comme échappatoire virtuel, offert par le système pour donner l'illusion aux Africains de compter ou tout simplement d'avoir eux aussi compté 3000 ans auparavant. Ce qui était bien entendu ingénu et naïf de la part de ceux qui sont tombés dans le piège.
Pourquoi ce sont les intellectuels Africains dits "francophones" qui sont les plus impliqués dans l'égyptologie ? Ce n'est surement pas pour leur proximité géographique avec l'Egypte. Mais tout simplement parce qu'en Europe c'est en France qu'on parle le plus de l'Egypte antique. Notamment dès 1799 grâce à la formalisation de l'ouvrage monumentale en 37 volumes dénommé "Description de l'Egypte", du chef de l'expédition militaire de Napoléon Bonaparte, le général français Jean-Baptiste Kleber, cet ouvrage sera publié en 19 ans, c'est-à-dire entre 1809 et 1828 couvrant 4 thèmes : l'Antiquité égyptienne, l'état moderne, l'histoire naturelle et l'atlas géographique de l'Egypte.
L'histoire démarre le 19 Mai 1798, lorsque pour contester l'Egypte au Royaume Uni, Napoléon Bonaparte lance 400 navires de guerre avec 50.000 personnes à bord pour contrôler le port de Suez, point stratégique de la route des Indes orientales, mais aussi tout le patrimoine laissé par les antiques Egyptiens. Avec les militaires, sont embarqués les scientifiques, les ethnologues, les historiens qui seront à l'origine de l'ouvrage cité plus haut. Les missionnaires chrétiens vont s'en servir pour développer les théories les plus invraisemblables pour justifier l'expédition coloniale sur tout le continent africain, en ramenant le tout à une division biblique des races comme décrit dans le chapitre de la Genèse. La technique de manipulation de certains d'entre eux est celle de magnifier le géni des africains dans l'antiquité égyptienne et constater leur nullité du présent pour en expliquer la décadence et donc l'urgence de les sauver par une nouvelle civilisation. Puisque de toutes les façons les africains ne sont que des maudits soit parce qu'ils descendent du méchant Caïn qui tue son frère Abel, soit parce qu'ils viennent de Canaan l'un des 3 enfants de Noé, maudit par le père pour s'être moqué de lui parce que sourd et dénudé.
L'administration coloniale va y fonder son principal espoir pour diviser les Africains afin de mieux régner entre ceux prétendument venus d'Egypte nécessairement plus intelligents, plus entreprenants, plus beaux et les autres, plus laids, plus fainéants. Alors que les premiers sont des dépravés, des immoraux par nature, les autres sont des pacifiques et des abrutis parce que primitifs et peuvent être plus malléables pour servir les intérêts de l'Europe, voilà pourquoi ils pourront facilement être associés au pouvoir, alors que les premiers en seront exclus.
Ainsi, ce sont les prêtres français pour la plupart qui parleront de l'Egypte pharaonique noire. le prêtre F. Coulbois écrit en 1901 : "Ne serait-ce pas l'indice que ce peuple de l'Ouzighé (au Burundi), voisin d'ailleurs des sources du Nil, a la même origine que les anciens habitants du pays des Pharaons?" L'un des idéateurs de la Négritude (dite Koutchiste), l'Abbé Léonard Dessailly écrit en 1898 dans : Le Paradis terrestre et la race nègre devant la science" : "Les Kouchites sont venus de Susiane, où ils avaient construit la première civilisation avant de se disperser et ils n'en étaient pas moins des Nègres, voire des Négrilles. Ensuite chaque recul de la civilisation égyptienne est liée à la poussée de ces "kouchites" nubiens sur les descendants Miçraïm moins dégradés".
Certains intellectuels africains et d'origine africaine vont relayer les insultes de L. Dessailly en reproposant à leur manière la même Négritude. D'autres vont offrir de nouveau quant à eux l'Egypte pharaonique noire sans au préalable apporter les éléments contredisant les insultes du père Coulbois et les autres. Pire, ils n'ont nullement cherché de couper ce cordon biblique de la prétendue déchéance de la Génèse et la dégradation de la civilisation triomphante de l'Egypte antique vers les "Nègres Abrutis" modernes dont parlent ces prêtres.
L'historien français Jean-Pierre Chrétien (né en 1937) dans son livre très documenté intitulé "L'invention de l'Afrique des Grands Lacs" publié aux éditions Karthala en 2010 nous dévoile ce côté obscur des relations Europe-Afrique en nous expliquant comment les missionnaires français ont réussi à imposer la France même dans les régions d'Afrique où elle n'était pas présente en orientant la pensée des chercheurs et des observateurs en leur faisant partager leur propre regard culturel sur ces pays. Il met le doigt sur la complicité des Africains qui ont développé l'égyptologie vue sous l'angle de la hiérarchisation des valeurs civilisationnelles, sans comprendre qu'en le faisant, ils contribuaient tout simplement à alimenter et valider une partie de l'histoire africaine construite dans le but de déstabiliser les sociétés africaines et non pour les glorifier.
QUELLES LECONS POUR LA JEUNESSE AFRICAINE ?
A chaque époque de la vie d'un village, d'une nation ou d'un continent, correspond la contribution sociétale de ses sages, de ses penseurs, de ses intellectuels. Lorsqu'on se penche sur l'Afrique, et pose une question des plus anodines, à savoir : en quoi les sages africains ont-ils influencé la pensée politique ou le model économique du continent africain depuis la fin de l'occupation européenne de l'Afrique à ce jour? La réponse est connue et malheureusement pas des plus glorieuses, c'est-à-dire, peu ou quasi nulle. La plupart ont renoncé à chercher les solutions aux problèmes d'un présent peu glorieux, pour se refugier dans la contemplation d'un passé victorieux.
On dit que c'est le passé qui nous permettra de comprendre le présent et mieux préparer l'avenir. C'est dans cette logique que des intellectuels africains ont approfondie l'étude de l'Egypte antique avec brio. Mais je crois que cela a été une erreur qui a fait perdre à l'Afrique un temps précieux dans la bataille pour sa liberté mentale. Je suis convaincu au contraire que c'est en maitrisant le présent que nous serons en mesure de comprendre le passé ou tout au moins d'interpréter le passé avec moins de subjectivité servile. Le passé ne nous renseigne pas sur ce que nous voulons savoir. Le passé est une construction subjective des histoires glorieuses des plus aisés, de la minorité des plus riches. L'histoire est biaisée par sa conception.
J'ai parcouru pendant plus de 20 ans les routes des musés d'Europe pour comprendre le passé des Européens. Et au bout du compte, je me suis rendu compte que je n'avais rien compris du tout, car tous les objets présentés dans ces musés ne retraçaient que le quotidien des riches, tous les témoignages n'étaient en dernier ressort que l'expression écrite de la minorité aristocratique, bourgeoise et cléricale, jamais l'expression du peuple, le plus souvent analphabète. Ces musées racontaient tous une partie de l'histoire du passé européen. Et non l'histoire.
C'est pour cette raison que j'ai toujours eu du mal à m'approprier de l'histoire de l'Egypte antique comme africain, parce qu'aussi glorieuse soit-elle, elle n'est pas mon histoire, elle est une partie de mon histoire, elle est une infime partie de l'histoire africaine, celle des nantis, celle des plus riches, celle des puissants même dans l'Egypte antique. S'il est prouvé que je viens de cette frange de population africaine en provenance d'Egypte pharaonique, à 99%, il est de loin plus probable que mes ancêtres dans cette Egypte antique fassent plutôt partie du peuple, fasse partie de la masse des pauvres, souvent même esclaves et dont j'ignore complètement l'histoire. Et cela n'a donc pas de sens que je me mente à moi même me revigorant en m'identifiant à l'histoire sélective de la vie des dominants du passé, dans l'espoir de m'en servir pour sortir de ma peu envieuse position du dominé d'aujourd'hui. C'est un comportement qui trahit la naïveté intellectuelle de ses auteurs, car se faisant, ils ont indirectement validé le sort d'humiliation que le dominant d'aujourd'hui inflige aux Africains, oubliant systématiquement toutes nos aspirations, nos frustrations, nos revendications, nos angoisses, nos peurs, notre spiritualité, oubliant nous-mêmes, comme être humains.
Cela a-t-il un sens pour la Grèce d'aujourd'hui de passer son temps à revendiquer la paternité de la démocratie si elle croule sous les dettes et ce sont les financiers des marchés boursiers à gérer de fait le pays? De même, quel sens cela a-t-il pour les intellectuels africains de magnifier les pyramides de l'Egypte antique pour ensuite aller mendier la construction d'une minable salle de classe dans le Sahel ?
En validant la thèse des dominants dans l'Egypte antique, et en nous l'appropriant comme notre unique histoire dans cette Egypte certainement complexe, ils ont accepté et validé le statu quo actuel imposé à l'Afrique par le dominant, de la fragmentation du continent africain en micro états à la disparition progressive et inexorables des langues africaines toujours de moins en moins parlées au profit des langues du dominant. Car ils ont fait comme si rien n'était plus important de l'Egypte.
Voilà pourquoi l'histoire ne nous aide pas à comprendre le présent, mais c'est en maitrisant le présent, en domestiquant le présent que nous aurons les moyens financiers et humains pour étudier le passé, pour comprendre notre propre passé. C'est en nous concentrant à comprendre les pièges que le dominant nous a mis dans le présent pour nous empêcher de nous réveiller que nous réussirons à acquérir notre indépendance mentale, sans laquelle notre appréciation du passé ne pourra être que biaisé et déformé sous le lente grossissante du dominant du présent (Occident). Et nous ne pourrons nous réfugier que dans la consolation et la fascination de la gloire du dominant du passé (Egypte Pharaonique). Pour moi, cela n'a aucun sens de tout miser sur l'Egypte antique pour notre renaissance s'il faut attendre que ce soit les archéologues européens à nous fournir les détails de ce qu'ils ont trouvé, s'il faut aller dans les musées européens pour voir les objets africains, parce que les pays africains n'ont pas l'argent pour entretenir des musées.
Lorsque le général Kleber crée la première section africaine de la Franc-maçonnerie à Alexandrie en 1800, dénommée Loge Isis, l'idée est celle de façonner une classe dirigeante servile africaine qui pourra prendre le pouvoir dans ce qu'on a appelé l'Administration Indirecte, c'est-à-dire, des laqués, des prête-noms, des sous-préfets. C'est cette administration indirecte qui prendra ensuite dans les années 1960, le nom de "Indépendance". Aujourd'hui, les intellectuels africains (politiciens, économistes, juristes, médecins) qui y sont affiliés ont-ils compris le sens 212 ans après ?
Les Africains ont presque tous une seule façon de raisonner, de réfléchir et c'était le format européen. Ils ont été tous façonnés au mode de pensée européenne, à l'approche européenne, à la corruption européenne, à la violence européenne, à la politique européenne, à la division sociale européenne, à l'organisation étatique européenne, à la diplomatie européenne. C'est dans le prisme européen que vivent les africains. Et mêmes les contestations, les rebellions, les guerres civiles sont prévisibles et sont menées dans ce format européen. Les programmes scolaires sont européens, les vacances scolaires tiennent compte des saisons en Europe et non des saisons en Afrique. Les journées de travail, de repos hebdomadaire judéo-chrétiens sont européens. Cela a-t-il un sens pour des intellectuels africains noyés à l'idéologie de la supériorité européenne de revisiter objectivement le passé africain jusqu'à nous servir une référence comme celle égyptienne? Je ne crois pas. C'est pour cela que je pense que la priorité reste à comprendre le présent, à décrypter les pièges du présent et chercher comment en sortir. Le jour où nous aurons la tête hors de l'eau, nous pourrons sereinement réécrire notre histoire avec beaucoup de recul, parce qu'il n'y a pas à mon avis la souveraineté de la pensée sans la souveraineté des moyens pour construire cette pensée. Et l'intellectuel africain est même plutôt dangereux dès lors qu'il n'est pas conscient de la capacité du système à le manipuler.
Douala le 27/4/2012
Jean-Paul Pougala
(*) Jean-Paul Pougala enseigne "Géostratégie Africaine" à l'Institut Supérieur de Management (ISMA) Douala-Cameroun
La ministre suédoise de la Culture s'excuse d'avoir excisé un gâteau représentant une femme africaine.
La ministre suédoise de la Culture s'excuse d'avoir excisé un gâteau représentant une femme africaine.
http://www.youtube.com/watch?v=WG0WgZg_tJo&feature=player_embedded&noredirect=1
La ministre suédoise de la Culture, Lena Adelsohn Liljeroth, a regretté mercredi le pataquès qu’elle a provoqué le 15 avril en découpant un gâteau représentant une femme africaine, lors du 75e anniversaire de l’Organisation nationale des artistes suédois à Stockholm.
Ce gâteau, se voulant une oeuvre d’art spécialement conçue pour l’occasion afin de dénoncer le racisme, représentait la moitié supérieure d’un corps nu de femme africaine, depuis le vagin. La tête, appartenant au créateur lui-même caché sous la table, poussait des hurlements à chaque fois qu’un convive se découpait une part. L’installation forçait le découpage à se faire au niveau du vagin, symbolisant une excision.
Lena Adelsohn Liljeroth, qui participait à l'événement, a elle-même découpé un morceau de ce gâteau, provoquant la colère notamment de l’Association nationale afro-suédoise, qui y a vu un « acte de mauvais goût et raciste », et exige sa démission.
« Je suis sincèrement désolée si quelqu’un a mal interprété ma participation (à cet événement), s'est excusée la ministre. Alors que le symbolisme de l’oeuvre est horrifiant, il est dommage et fortement regrettable que la représentation ait été interprétée par certains comme une expression de racisme », ajoute-t-elle, en rappelant que « l’intention artistique (du créateur afro-suédois Makode AJ Linde) était exactement contraire ».
« Je suis la première à reconnaître que l’oeuvre de Makode Linde est hautement provocante dans la mesure où elle reflète délibérément un stéréotype raciste, poursuit la ministre. Mais son véritable objectif (...) est de défier l’image traditionnelle du racisme, de la violence et de l’oppression par la provocation .»
La ministre a rencontré lundi après-midi des représentants de l’Association nationale afro-suédoise qui ont dit après cette rencontre maintenir leur demande de démission de la ministre, selon l’agence de presse suédoise TT.
Lena Adelsohn Liljeroth assure qu’elle a agi par devoir au nom de la liberté artistique, en soulignant que « l’art doit être autorisé à provoquer ».
Source : Libération
Nous Camerounais si nuls et que vous président si bon,… Par Jean-Pierre Bekolo.
Nous Camerounais si nuls et que vous président si bon,… Par Jean-Pierre Bekolo.
Monsieur le président, si vous et nous sommes encore ensemble aujourd’hui, c’est parce que nous sommes mariés. Bien qu’il s’agisse d’un mariage arrangé, j’ai le sentiment que notre mariage fut en fait un mariage forcé car, il est apparent aux yeux du monde que nous ne nous aimons plus.
Si nous sommes encore ensemble aujourd’hui, c’est parce que notre mariage a évolué pour finalement devenir un mariage de raison.
Il semblerait que nous ne vous méritons pas, Monsieur le président. Nous, Camerounais, sommes tellement nuls et vous, président, êtes tellement brillant… Nous, Camerounais, sommes tous des voleurs et vous, président, vous restez le seul homme honnête de ce pays. Nous, Camerounais, sommes tellement décevants et vous, président, vous êtes la seule, personne efficace qu’il nous reste. Nous, Camerounais, sommes tellement fainéants et vous président, vous êtes le seul à vraiment travailler… Oubliant que si nous sommes ce que nous sommes, c’est aussi à cause de vous qui avez la charge de l’organisation de nos vies. En d’autres termes, le temps est venu pour que vous assumiez le mauvais comportement de vos « enfants ». Les Camerounais ne peuvent pas tous être si mauvais sans que vous ayez une part de responsabilité. Tout ça ne peut être que de la faute des autres ! Si vous étiez vraiment bon, nous ne serions pas aussi mauvais !
Monsieur le président, aujourd’hui nous constatons que « vous nous avez perdu le temps » et nous savons que vous ne pouvez pas nous rendre notre jeunesse. Vous êtes comme un polygame qui doit tout à sa première femme que nous sommes mais qui préfère la dernière. Comme si ça ne suffisait pas, vous continuez à faire de nous ce que vous voulez. La question que je vous pose, Monsieur le Président, est la suivante : pourquoi restez-vous encore dans ce mariage ?
Vous ne voulez plus de nous, Monsieur le président, vous ne nous aimez plus, si vous nous avez seulement jamais aimé ! Notre désamour est aujourd’hui consommé. Pourquoi continuer à rester dans cette union désormais vidée de son contenu : contraintes, arrangements, raison. Maintenant que nous savons qu’il n’y a plus rien entre nous, Monsieur le président, nous demandons une seule chose, rendez-nous notre liberté !
Jean-Pierre Bekolo.* Lettre à Paul Biya.
*Cinéaste
Source: Le jour
L' Association des Jeunes Dévoués du Cameroun Organise le samedi 28 avril à 09h00
L' Association des Jeunes Dévoués du
Cameroun
Organise le samedi 28 avril à 09h00'
Au Foyer de la Jeunesse protestante à Douala
Une Université Populaire
Avec la participation des professeurs :
MOUKOKO PRISO : sur le thème du Panafricanisme
KANGUE EWANE : Le courant d'Union Nationale : Expression du Nationalisme Camerounais en 1956 ?
Venez Nombreux
Avec le soutien de
Cameroun : Madame Eteki-Otabela Marie Louise appelle tous les Camerouno-francais à Soutenir François Hollande.
Madame Eteki-Otabela Marie Louise appelle tous les Camerouno-francais à
Soutenir François Hollande.
Hollande, je vous ai compris !
En quelques années, l’évidence d’une crise profonde de la démocratie s’est imposée dans les esprits, puis dans le mouvement social, et aujourd’hui dans le débat politique. De la violation du vote des Français, émis le 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen au passage en force de la « réforme » des retraites, les institutions comme la vie politique révèlent toute leur dérive liberticide.
De la présidentielle de 2012...
Facteur aggravant, la Gauche semble elle aussi incapable d’affronter le problème. Pire, elle s’englue dans des stratégies politiciennes aussi opaques qu’inefficaces. Ainsi, la recherche, lors de la présidentielle de 2007, d’un candidat du « non de gauche » a réussi la prouesse d’émietter les très nets 55% exprimés le 29 mai et de créer un candidat à 2%. Ce résultat doit peu au hasard et tout à la logique de nos institutions qui, très personnalisantes, ne sont pas en mesure de traduire un mouvement collectif. Une chance historique a sans doute été manquée à ce moment car la nature profonde du 29-Mai était, au-delà du clivage droite/gauche, de révéler l’incurie du système politique et la crise de la représentation démocratique. L’affirmation de revendications d’intérêt général aurait été plus appropriée que la précipitation à participer aux jeux pipés de la Ve République : dissolution de l’Assemblée nationale, démission du Chef de l’Etat et surtout appel à l’élection d’une Assemblée Constituante au suffrage universel.
La même erreur d’analyse qu’en 2007 affecte ceux des candidats à la présidentielle de 2012 qui revendiquent l’élection d’une Assemblée constituante. Rien n’est en effet plus contradictoire que de participer à un jeu que l’on prétend renverser. Le risque paraît en outre très grand de soumettre la réaffirmation de la souveraineté populaire aux aléas des négociations d’entre deux tours. Tant les institutions que le jeu des partis politiques qu’elles génèrent empêchent l’expression réelle de la souveraineté populaire.
Si la conscience de la dégénérescence de la démocratie constitue toujours un progrès, la détermination des solutions à lui apporter se présente souvent de manière délicate. De toute part, fleurissent les propositions pour revivifier, voire refonder notre République : instauration d’une VIe République, remise en cause du bipartisme, etc.
...à l’Assemblée constituante
Ces solutions ne sont pas équivalentes à l’objectif d’une Assemblée constituante. En effet, la destruction de la démocratie n’est pas un problème strictement « institutionnel » auquel il suffirait de donner des solutions techniques (changement de procédure, répartition des pouvoirs, modes de scrutins, etc.). Il s’agit d’un problème éminemment politique, voire philosophique, puisqu’il met en jeu les racines de nos libertés elles-mêmes. C’est la place que la société réserve à l’être humain qui est en cause en même temps que la capacité qu’il détient intrinsèquement, selon les Lumières, de construire et maîtriser son destin, de rendre chaque jour un peu plus concrets les principes de liberté, d’égalité et de fraternité. La dimension culturelle de la démocratie n’a jamais été aussi perceptible que dans nos sociétés ultra technicisées où les nouvelles technologies de la communication remodèlent les rapports sociaux, pratiquement à notre insu.
Toute initiative qui ne prendrait pas en compte ces dimensions de la décomposition de nos libertés manquerait son objectif.
Des révoltes/révolutions arabes au martyr du peuple grec, des mouvements populaires en Amérique latine à la mise en coupe réglée des sociétés européennes par un ultralibéralisme psychopathe avalisé par des élections apparemment « démocratiques », une seule question émerge : la souveraineté populaire est-elle toujours le principe actif de l’exercice de nos libertés ? La réponse est évidemment non : la légitimation des pouvoirs publics par le suffrage universel n’est plus qu’une théorie sans mises en œuvre pratiques. L’usurpation du pouvoir par une Union européenne qui reconnaît elle-même son « déficit démocratique », la généralisation d’un parlementarisme dit « rationalisé » qui s’efface devant des exécutifs d’ailleurs réduits à un rôle de gouvernail sans pilote, la cooptation d’une classe politique enfermée dans un monde irréel, etc. transforment la démocratie en un théâtre d’ombres. En outre, la pression exercée en permanence sur la conscience des électeurs oblitère l’expression libre de leur volonté : sondages, médias, expertocratie, terreur sociale engendrée par le chômage et la destruction des droits sociaux…
Le retour à la souveraineté populaire ne saurait se faire par le biais d’une VIe République négociée dans quelque cénacle et octroyée d’en haut, ni par l’élection d’un homme ou d’une femme « providentiel » qui, par sa seule volonté, débloquerait tout comme par magie.
Seul le peuple peut reprendre ce qu’on lui a volé. C’est pourquoi l’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel se révèle le meilleur outil de la reconquête de sa liberté. Le processus électoral qui y conduit constitue en effet en lui-même un exercice de souveraineté et de repolitisation sur des bases intellectuelles et philosophiques, et non sur des enjeux personnels ou partisans.
Cependant, la reconquête de sa souveraineté par le peuple français se trouve confrontée à deux écueils : d'un côté, le Front national propose une solution xénophobe et raciste qui fait de l’étranger la cause de tous les maux. Inacceptable, cette solution est en outre impraticable ; de l'autre côté, la solution par la refondation de la gauche n'est pas plus réaliste et cohérente. Elle s’appuie d’abord sur une incohérence : le pouvoir collectif du peuple ne saurait dépendre de l’élection d’une seule personne dans le cadre d’un système par ailleurs dénoncé par cette personne. De plus, cette voie fait de la souveraineté populaire un objectif « minoritaire ». La refondation de la démocratie (qu'on appelle en France la République) concerne aussi bien une certaine gauche qu'une certaine droite sauf à rendre incompréhensible la lutte commune des Gaullistes et des communistes dans la résistance.
Il est probable que la refondation de la démocratie entraînera logiquement la refondation de la gauche (de la droite aussi d’ailleurs) : les choses se feront d'ailleurs probablement dans un même mouvement en limitant au passage les effets de personnalisation typique de l'acceptation des règles du jeu institutionnel. La refondation de la gauche, question évidemment essentielle, ne saurait donc devenir un dérivatif à l’objectif fondamental : la réaffirmation de la démocratie, c’est-à-dire le rétablissement de la souveraineté populaire, bien commun à tous les citoyens.*
Pour une Assemblée des peuples camerounais
C’est avec un grand intérêt que les Africains suivent cette campagne présidentielle tout comme celle du Sénégal... et c’est aussi avec un grand intérêt que je soutiens personnellement les efforts et les travaux pour la réconciliation de l’UPC**, pour la relance effective de son activité politique. Je suis une citoyenne consciente de l’énorme travail qui a été abattu par les uns et les autres depuis quelque temps et j’en suis fière car tout patriote « Kamerounais » rêve de la reconstitution de ce grand mouvement de résistance qui a marqué l’histoire de notre pays et même du Continent africain tout entier...Hélas, tout se passe aujourd’hui comme si, à la pêche, nous mettons les crabes dans un panier percé: plus nous travaillons, plus le panier se vide !
Parce que cela fait 60 ans que l’on nous refuse une Assemblée Constituante (1952). Parce que cela fait 50 ans que le parti-Etat confisque tout notre pays (1962). Parce que cela fait 40 ans que ce régime politique a assassiné le nationalisme (1972). Parce que cela fait 30 ans que le Premier Egocrate « démissionné» est enterré en terre étrangère (1982). Parce que cela fait 20 ans que l’on nous refuse la démocratie (1992). Parce que cela fait 10 ans que le second Egocrate a lui-même constaté que son régime ne peut pas organiser de véritables élections au Cameroun (2002). J’aurai tellement souhaité que ce 8 mars 2012 les femmes camerounaises vous montrent la voie...
Et vous réapprennent que l’on ne fait pas l’unité pour faire la force mais pour libérer un Peuple !
Nous voulons libérer le peuple camerounais de la mainmise impérialiste depuis cinq siècles ! Nous voulons libérer le peuple camerounais du totalitarisme, un régime politique qui a tout confisqué dans notre pays depuis cinq décennies y compris les femmes de ce pays et en fait un étalage folklorique chaque année, en guise de journée internationale de commémoration des luttes des femmes ! Le Candidat Hollande veut supprimer le mot « race » de la Constitution française : ce serait une véritable révolution qui peut nous sortir des tribus, nous libérer du tribalisme et enfin de la Françafrique...
Mes chères compatriotes, enfants de ce pays, je vous tends la main en ce 8 mars pour constituer une véritable alternative au Pouvoir actuel.
Au nom de tous nos martyrs, au nom de toutes nos mères qui nous ont tant donné et sont parties sans rien demander en retour, je vous en supplie : montrons leur (qu’ils et) qu’elles ne sont pas mortes pour rien.
Parce que l’UPC est et restera l’âme immortelle du peuple Kamerounais, parce que le peuple français a institué la liberté et l’égalité depuis 1789, je parie que vous, nous sommes capables de ce sursaut fraternel qui nous permettrait de renégocier notre Souveraineté populaire à tous.
Au nom de toutes les femmes camerounaises.
Marie Louise Eteki-Otabela
Présidente de la Coordination des Forces Alternatives
mle_otabela@hotmail.com Info line: www.forces-alternatives.com
--------------------
(*) Un texte (La Constituante et la Présidentielle) de Anne-Cécile Robert, Vice-Présidente de l'Association (française) pour une Constituante qui nous a été envoyé par Mr. André Bellon et qui, une fois encore, nous a servi à fonder notre demande d’une Assemblée des peuples au Cameroun en 2012...
(**) Union des Populations du Cameroun, parti politique nationaliste créé en 1948 et qui est à l’origine du mouvement de résistance camerounais : tous ses leaders furent assassinés.