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COMMUNIQUE DE PRESSE DE LKP: Faire l’Apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française.

21 Janvier 2015 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire Publié dans #Histoire

Elie Domota Leader du LKP

Elie Domota Leader du LKP

 

 

LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

 

Pointe-à-Pitre, le 20 Janvier 2015

 

 

 

Monsieur François HOLLANDE, Président de la République Française

 

 

 

Objet : Faire l’Apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française.

 

 

 

 

Monsieur Le Président de la République,

 

 

 

 

Un débat  sur  la liberté  d’expression et le droit  au blasphème agite la société  française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques  remarques, considérant le contenu  répété de vos discours, et des  membres de votre  gouvernement, sur  le vivre ensemble.

 

Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

 

En 2009, M.  DESPOINTES,  béké  Martiniquais, descendant de  propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur canal+ :

 

«Dans les  familles métissées, les  enfants sont de  couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que  des  aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons  côtés de l’esclavage et les colons  qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

 

Ces  propos   ont  déclenché   la  colère  de  milliers  de  Martiniquais  et  de  descendants d’esclaves de part  le monde. La classe politique  en France a unanimement condamné de telles paroles et le parquet de Fort de France s’est saisi de ce dossier.

 

Ce « Monsieur de la Martinique » a donc été condamné en première instance  et en appel par les tribunaux martiniquais.

 

Comme  le permet la loi, il a fait un recours devant la cour de cassation et là : l’arrêt de la cour d’appel de Fort de France est cassé dans une  décision du 5 février 2013. La Cour de  Cassation considère que la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité ne comporte aucune disposition répressive. Ce n’est qu’une loi mémorielle.

 

La chambre criminelle donne donc la permission de faire l’apologie de l’esclavage. Elle considère que la loi qui reconnait la traite négrière et l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité, n’est pas une loi normative qui peut servir de fondement légal à une poursuite pour apologie.

 

Dès lors, « Vanter les bons côtés de l'esclavage » ; « Dire et écrire que l’esclavage et la traite négrière  était  une  bonne  chose  pour  les  nègres » ;  « Célébrer  et  commémorer  les esclavagistes » ; « Dire que la liberté est un plat pour lequel l’estomac des nègres n’est pas préparé » :  etc………. ne sont pas passibles ni de poursuites ni de condamnations.

 

Nous sommes dans la  même situation, après l’abolition de l’esclavage, qui a guidé à  la promulgation de la loi d’indemnisation des colons de 1849, texte jamais abrogé d’ailleurs.

 

Rappelez-vous : ce sont les esclavagistes « spoliés » pour avoir perdu leur cheptel de nègres qui ont été indemnisés et non les esclaves. Au regard de ces textes, l’esclavage était donc une bonne chose !

 

Pas  étonnant que  notre « droit  à  réparation  »  soit  cantonnée à  la  mémoire (genre Mémorial Acte) et les indemnisations, les terres et les autres richesses dévolues aux esclavagistes et à leurs descendants.

 

Pas étonnant non plus que même la stèle érigée en « mémoire » des esclaves à Nantes soit profanée.

 

Nous sommes dans une légitimation du droit à l’insulte et de l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière pourtant reconnus crime contre l’humanité.

 

Alors, Monsieur le Président de la République Française,

 

 

   Que comptez-vous faire pour rendre justice à ces milliers de descendants d’esclaves insultés et méprisés et mettre fin à la permission de faire l’apologie de l’esclavage offerte par la loi en France ?

   Que  comptez-vous  faire  pour  mettre  fin  à  ces  provocations  et  insultes  qui  font l’apologie de l’esclavage et cela au moment même où des nostalgiques de la société de plantation veulent célébrer les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635, en Guadeloupe ?

   Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces insultes qui font l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière au moment même où chacun parle du vivre ensemble ?

 

 

 

 

Recevez, Monsieur  le Président de  la République, l’expression de  nos  salutations les meilleures.

 

 

 

Pour LIYANNAJ KONT PWOFITASYON Le Porte-parole,

 

E.DOMOTA

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