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Le blog de afrohistorama.over-blog.com

Usa- Cameroun: Janet Garvey déclare que son gouvernement ne reconnaitra pas une élection organisée par ELECAM...

6 Septembre 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 

Cameroon flagC’est dans une salle hyper bondée de plus de 500 camerounais que son Excellence, Janet Garvey, ambassadeur des USA au Cameroun, a rencontré la diaspora camerounaise le jeudi le 08 Octobre 2009 à 17 :00 très précises a l’hôtel Hilton de Silver Spring pour débattre de la politique américaine au Cameroun. Elle était accompagnée du Dr. Christopher Fomunyoh, Directeur de la branche africaine du très fameux « National Democratic Institute » qui supervise les élections et s’assure de leur « democracité » dans le monde entier. 

 

Rappelons aussi que ce débat est le troisième dans le genre organisé par le « Club des amis du Cameroun » en Amérique du Nord, les deux dernières ayant eu lieu respectivement les 30 août 2009, à l’hôtel Hilton Silver Spring MD et 03 Octobre 2009 a l’Université de Montréal au Canada, et dont les thèmes étaient « Quel avenir pour le Cameroun » pour le premier et « Diaspora pour la modernité » pour le second. Rappelons aussi que c’est la deuxième fois dans l’histoire que le Dr. Fomunyoh, par amour son pays invite un ambassadeur a débattre avec la diaspora qui ne se rappelle pas en effet de l’ancien ambassadeur des USA au Cameroun son Excellence Niels Marquardt dont la bravoure fut l’un des ingrédients déclencheurs de « l’opération épervier » ? Cet article reviendra sur les moments forts qui ont a tout jamais marque cette « passionnante soirée » pour reprendre les termes de l’ambassadeur car le débat fut chaud et brulant.

 

Il est donc 17 heures très précis quand Eric TAGNE de la Plate-forme de la société civile Camerounaise ouvre la séance en annonçant l’entrée de Madame l’ambassadeur sous un tonnerre d’applaudissements des invites qui n’étaient pas seulement Camerounais, mais aussi bien américains qu’africains. Les hymnes nationales américaine et camerounaise sont exécutées et, après son speech de bienvenue en français, ce dernier cède la pas à Eric NJUNWE du « Club des Amis du Cameroun » pour une remarque en anglais afin de souligner notre bilinguisme. Puis c’est au modérateur de la soirée, le non moins célèbre journaliste George Collinet de « Voice Of America » de prendre le relais pour enfin annoncer la plat de résistance de la soirée. Des ses propos liminaires, Madame Garvey nous apprend qu’elle a voyagé dans tout le Cameroun du Nord au Sud jusqu’aux coins les plus perdus de l’Est et les montagnes de l’Ouest et que le potentiel des Camerounais et la richesse du Cameroun sont incommensurables. Elle a promis que durant son séjour en tant que haut fonctionnaire américain, elle fera tout pour aider le Cameroun. Son expose s’est aussi appesanti sur le concept de « bridge building », c’est-à-dire « construire des ponts » culturel, économique, politique, etc. entre les peuples camerounais et américains, et surtout les renforcer, surtout que l’Amérique est présente au Cameroun avant même que ce dernier ne soit indépendant.

 

Nous avons ainsi appris que Madame Garvey était aussi à Washington DC dans le cadre d’une rencontre entre Chefs de missions diplomatiques américaines pour le continent Africain dont les priorités sont de construire la paix et garantir la sécurité sur le continent, investir sur les hommes « bridges building », réduire le changement climatique, aider a la construction de la démocratie.

 

Concernant le Cameroun, elle a dit que l’une des prérogatives de son gouvernement est d’assurer que les « élections présidentielles de 2011 » soient des plus transparentes et démocratiques possibles. Mais comme elle-même la reconnue le plus gros problème est « how do we get there » ? C’est-à-dire, comment donc le faire ? A ce niveau son gouvernement a pris un certains nombres de mesures parmi lesquelles : Promouvoir la prospérité économique, la démocratie et les droits de l’homme, la sécurité etc.…mais surtout laissez les camerounais prendre leur responsabilités. A cet effet elle affirme : « Je veux entendre ce que les camerounais font pour le Cameroun et non plus ce que les USA font pour la Cameroun » paraphrasant ainsi le Président Barrack Obama qui déclarait à Accra que : « Nous devons partir du principe qu’il revient aux Africains de décider de l’avenir de l’Afrique ».

 

Apres son exposé qui a fait le tour de bien d’autres sujets d’actualités, le modérateur de la soirée donna l’opportunité aux auditeurs de poser leur questions. Le responsable du « All Cameroon Cultural Association », Monsieur Asangwe, eut ainsi l’honneur d’ouvrir le jeu des questions réponses par un sujet d’actualité : Il demanda en effet si le gouvernement américain reconnaissait et donnait sa caution morale a ELECAM (elections cameroon), qui est l’organe de supervision exhaustive des prochaines élections camerounaises de 2011, mais qui malheureusement ressemble plus a un sous organe du RDPC, parti au pouvoir étant donne la filiation de ses cadres avec le parti au pouvoir, qu’a une commission électorale indépendante. En guise de réponse, l’ambassadeur rappela à l’audience que les Etats-Unis d’Amérique n’avaient pas participe a la cérémonie d’installation des membres d’ELECAM et que par conséquent son pays ne reconnaitra aucune élection organisée par cet organe tant que le peuple souverain n’aura pas choisi les membres de cette commission. ELECAM ne représente pas le peuple Camerounais ni l’impartialité supposée d’une commission électorale indépendante. Elle a aussi dit que l’ONU va envoyer une équipe très bientôt au Cameroun, ainsi que dans d’autres pays d’Afrique pour observer comment se préparent les élections..

 

Ensuite l’ambassadeur a répondu à la question d’un partisan du SCNC, (Southern Cameroon National Counsel) mouvement sécessionniste qui clame être des « AMBAZONIENS ». Ainsi, a la question de savoir ce que l’Amérique faisait pour que le gouvernement de « la république du Cameroun » ne contrôle plus l’éducation des « Ambazoniens », Madame GARVEY lui a dit qu’elle a parcourue tout le Cameroun, et qu’il n’y a ni de sérieux problèmes et encore moins de divisions entre Francophones et Anglophones. Au contraire ce qui l’inquiète est plutôt le début d’une division entre le grand nord et le grand Sud, le nord clamant une sorte de retour naturel au pouvoir. Elle a d’ailleurs cité la défunte « Camair », qui, en son temps était un véritable pont entre le nord et le sud.

 

Elle ajouta aussi que le Cameroun était un Etat souverain qui peut décider de ses programmes scolaires surtout que l’« Ambazonie n’est reconnue nulle part dans le monde ».

 

Une autre question pertinente fut celle relative a la lutte contre la corruption si chère a l’ex ambassadeur des USA au Cameroun, Son Excellence Niels Marquardt. Madame Garvey Nous a assuré qu’elle en avait fait son cheval de bataille et qu’elle le transmettra à son prochain remplaçant. Elle nous a aussi dit que l’Amérique appliquait avec sévérité la « résolution 77.50 », qui interdit le séjour de tout haut fonctionnaire soupçonné de corruption aux USA. Mais elle a aussi reconnu que le plus important n’était pas seulement d’enfermer les détourneurs de fonds publics, mais aussi de récupérer cet argent et que la balle était dans le camp camerounais a ce niveau car ils ont le soutien des USA pour faire rapatrier les fonds détournés. Bientôt des experts du département de la justice américaine descendront au Cameroun pour aider dans cette tache. Une anecdote qui nous a fait bien rire fut lorsqu’elle nous annonça que lorsque les USA avaient annonces qu’ils ne délivreront plus de visas aux fonctionnaires véreux camerounais, ils reçurent ce jour la des centaines de coups de fils des officiels camerounais, chacun cherchant a savoir si son nom était sur la liste…comme quoi ils avaient des choses a se reprocher…

 

Elle a aussi souligné que l’on n’obtient rien sans sacrifice. « You need to risk something if you think it’s important » nous devons, nous le peuple apprendre à dire NON a la corruption et non pas toujours attendre que cela vienne du gouvernement.

 

Une autre question pas moins importante fut la position des USA sur l’ingérence de la France dans les malheurs du Cameroun, notamment la réaction controversée de Sarkozy face aux dernières élections présidentielles au Gabon. La réponse de l’ambassadeur fut de la pure langue de bois. Elle répondit en effet que la France était le plus vieux partenaire des USA. La politique étant « l’art du possible » et nous rappela qu’elle n’était pas l’ambassadeur du Cameroun aux USA, mais, le contraire. Elle travaille pour l’intérêt du gouvernement américain et si nous avons des questions sur la politique de la France au Cameroun, nous n’avons qu’à inviter l’ambassadeur de France au Cameroun pour un débat. C’est pour cela, nous dit-elle, que le président OBAMA a demandé aux Africains de prendre leurs responsabilités, et l’Amérique nous accompagnera en fonction de la « démocratité » de ces actions, mais ce n’est pas à eux de venir dire ou faire ce que nous devons ou pas faire. Elle a aussi dit que la stabilité du Cameroun était extrêmement importante dans l’équilibre de la sous région. C’est de la géostratégie. Pour ceux qui savent lire entre les lignes (ndlr), la France ne peut pas se permettre de perdre le Cameroun, car ca signifierait pour elle perdre toute l’Afrique centrale.

 

Toujours dans la même lancée l’ambassadeur a promis d’aider quiquonque voudrait faire du business au Cameroun, en allant elle-même déposer les dossiers des entrepreneurs camerounais aux différents ministères camerounais, une fois soumis au département de business de l’ambassade des USA au Cameroun. Sur la question des vacances a plus d’un million de dollars du président camerounais a la Baule, elle nous a dit qu’elle fut très satisfaite de voir la presse en parler librement. A celle de savoir comment l’Amérique pouvait aider les Camerounais à prendre le pouvoir à la vieille génération, elle nous a rappelé ces paroles du président Obama à Accra : « L’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts ». Elle nous a dit que l’Afrique à besoin des leaders qui peuvent utiliser internet, surtout étant donné que certains pays d’Afrique ont une population dont les moins de 25 ans forment 50% de l’effectif globale. Pour elle, l’Amérique accompagnera toujours la démocratie dans le monde en renforçant les institutions. ELECAM est le prochain challenge au Cameroun et l’Amérique ne nous laissera pas tomber.

 

Cependant le clou de la soirée fut quand Monsieur Marcel Sime du MANIDEM (parti politique camerounais) fit la remarque selon laquelle Le gouvernement du Cameroun a lancé deux recrutements des militaires (2000 et 4000 candidats) avec le niveau du « middle school » (CEPE). Par ailleurs, selon Herve Morin, le Cameroun est l’un des principaux acheteurs d’armes a feu a la France ces derniers mois ayant même atteint des records d’achat. Il a fait un parallèle avec la situation du Rwanda ou malgré les signes précurseurs, personne n’avait réagit, ou encore au Soudan et aujourd’hui en Guinée. Il demande dont a l’ambassadeur si ce recrutement dans un pays dit en « paix » n’est pas plutôt une préparation au coup d’Etat électoral une fois que BIYA saura qu’il a été battu aux élections de 2011 comme ca été le cas au Gabon? La réponse de l’ambassadeur fut tout autant surprenant : « Ne croyez pas que parce que nous ne disons rien ou que nous sommes lents a réagir que nous sommes stupides. Nous observons et nous savons ce qui se passe au Cameroun et tout responsable d’un bain de sang sera juger et condamner ».

 

En conclusion, la réunion qui était sensé durer deux heures d’horloges s’est prolongé au delà du temps imparti, tellement les questions fusaient de ca et la. Madame l’ambassadeur surpris par l’enthousiasme et la passion des Camerounais a promis revenir pour une autre rencontre. Le constat général qui s’est dégagé de cette réunion est que les Camerounais sont prêts au changement. Ils ont marre du régime actuel mais comme l’a si bien noté Madame Garvey, « il ne suffit pas d’être dans l’opposition, mais d’avoir une vision, un projet et d’oser ». A mon humble avis le camerounais qui nous fais rêver a l’heure actuel est bel et bien Christopher Fomunyoh du National Democratic Institute. Cependant, osera t-il ?

Correspondance : Eric Roger TAGNE, PHD Candidate, Conseiller et consultant socio stratégique pour la plate forme de la société civile pour la démocratie au Cameroun.

 

Source :

http://www.africapresse.com/actualite/usa-cameroun-janet-garvey-declare-que-son-gouvernement-ne-reconnaitra-pas-une-election-organisee-par-elecam/12/10/2009/

 

Le silence et l’inaction est la plus grande arme de destruction massive

Silence and inaction is the deadliest weapon of mass destruction.

 


Afrohistorama Communication

 

 


 

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