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RDPC – Péril en la demeure : Charles Etoundi dénonce « la véritable séance de sorcellerie » de Tsimi Evouna.

28 Août 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

RDPC – Péril en la demeure : Charles Etoundi dénonce « la véritable séance de sorcellerie » de Tsimi Evouna.

 

 Gilbert-Tsimi-Evouna.jpg

Gilbert Tsimi Evouna

 

Dans une correspondance adressée le 20 août 2013 dernier à Gilbert Tsimi Evouna, chef de délégation départementale de sensibilisation et de mobilisation pour le retrait des cartes d'électeurs pour le département du Mfoundi, l'ancien Ministre d'Etat en charge de l’Éducation nationale décline gentiment l'offre de son camarade du Parti qui l'affecte comme chef de délégation du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc) dans l'arrondissement de Yaoundé 5ème. Le vice-président de la coordination départementale du Rdpc dans le Mfoundi en profite pour dire ses 4 vérités au non moins trésorier du Comité central du Rdpc. Lin véritable brûlot dont copie a été remise au secrétaire général du Comité central du Rdpc. A consommer avec modération. Lisez plutôt.

 

Monsieur le chef de délégation,

Cher camarade et cher frère,

 

Je viens de recevoir ce jour la note n°023/Rdpc/Cc/Tg/13 du 12 août 2013 par laquelle vous désignez les camarades chargés de conduire au niveau des arrondissements du Mfoundi, les missions de sensibilisation et de mobilisation pour le retrait des cartes d'électeurs.

Je constate que mon nom y figure pour assurer lesdites missions dans l'arrondissement de Yaoundé V.

Je vous remercie de cette marque de confiance que je ne pourrai malheureusement pas honorer.

Je dois en effet me rendre en Afrique du Sud en mission de 'consultation de longue durée, mission prévue de longue date dans le cadre de mes autres nombreuses activités et responsabilités.

Croyez bien, Monsieur le chef de délégation, que je regrette profondément ce malencontreux contretemps, et sachez bien également que comme par le passé, je demeure toujours disponible pour notre parti, le Rdpc.

Je vous prie donc de bien vouloir procéder à mon remplacement dans les meilleurs délais afin d'éviter une vacance, étant donné que je ne prendrai pas fonction.

Monsieur le chef de délégation, En effet, même si mon déplacement évoqué plus haut constitue bien la cause immédiate de ma non-participation à cette mission de sensibilisation, je dois dire la vérité, pour être. franc et conséquent avec moi-même, ainsi qu'avec le vieux militant, le haut responsable statutaire du parti que je suis dans le Mfoundi, et le dignitaire du Comité central que je suis également depuis de très nombreuses et longues années ; pour être franc donc, je crois que même sans cet empêchement, je n'aurais finalement pas accepté le choix que vous avez porté sur moi.

Le présent accusé de réception me donne l'occasion de vous expliquer pourquoi.

Cher camarade,

 

A l'analyse de la configuration de votre note, l'on peut observer que tous les camarades désignés dans les six autres arrondissements du Mfoundi y performent de manière permanente et constante depuis de très nombreuses années pour toutes les activités et manifestations du parti (campagnes électorales, encadrement des élections, anniversaires, défilés etc...).

L'on doit reconnaitre qu'il s'est imprimé dans ces arrondissements une certaine stabilité, et des habitudes de travail, grâce à cette continuité dans l'encadrement et le suivi des militants. Lors de la phase récente des procédures d'investiture pour le double scrutin à venir, non seulement ils doivent avoir contribué à la définition des stratégies, aidé à l'élaboration des éventuels consensus, ils auraient désigné des candidats, des têtes de liste et même influencé des investitures au niveau central.

Ils conduiront certainement la campagne électorale et superviseront la conduite des élections. Ce qui est parfaitement dans la logique des choses. Ils peuvent donc légitiment assurer leur mandat.

En ce qui me concerne, cela ne peut être le cas. Et il faudrait remonter à de très nombreuses années, pour se souvenir de la période où j'ai eu à conduire quelque mission de cette nature à Yaoundé V, bien que faisant parti généralement des délégations.

Bien plus, depuis plus d'une dizaine d'années, presque toutes les élites administratives et politiques du Mfoundi ont défilé, chacune à son tour à Yaoundé V pour assurer des responsabilités d'encadrement politique, laissant ainsi se développer la mauvaise impression qui prévaut actuellement de l'inexistence totale d'une élite politique locale.

Yaoundé V est donc ainsi devenu un no man's land politique livré sans contrepoids aucun soit, à la toute puissance du Délégué départemental-coordonnateur-coordinateur-délégué du gouvernement, etc.. .suivant le cas, et selon ces nombreuses casquettes; ou, soit à l'activisme de ces élites qui ont eu l'occasion d'y exercer. Les listes des investitures récemment publiées sont édifiantes à ce sujet. Ainsi également on pourrait par exemple pratiquement mettre un «sponsor» derrière chaque nom y figurant.

 

Affaibli et déstructuré, l'arrondissement a perdu tout poids politique dans le Mfoundi et est devenu une zone non-politique et a été ainsi mis « sous tutelle ». N'ayant été associé à aucune étape préparatoire des phases d'encadrement des activités auxquelles vont conduire les missions induites par ta note, et ne pouvant ainsi l'assumer, ma demande à être remplacé coule de source et apparaît parfaitement logique.

Pour conclure sur ce point. Je fais observer que ces deux ou trois dernières années, la camarade Rose Zang Nguele, vice-présidente avec moi de la délégation du Comité central chargée de la Coordination et du Suivi des activités du Rdpc dans le Mfoundi, et par ailleurs secrétaire adjoint à l'Organisation du Comité central, a conduit de manière permanente toutes les activités d'encadrement du parti à Yaoundé V, renouant ainsi avec un début de stabilisation dudit encadrement. Pourquoi cette nouvelle rupture? Je vous suggère donc de bien vouloir la reconduire à Yaoundé V.

Il s'agit encore là à mon sens, d'une nouvelle manœuvre coutumière dans le landernau du Mfoundi visant à susciter les fausses oppositions coutumières qui font prendre les vessies pour les lanternes. Comme ça, à la prochaine activité. Vous me remplacerez à nouveau par la camarade Zang Nguele. Non

L'on ne me trouvera pas dans cette logique-là, ni sur ce terrain-là.

Bien entendu, je me suis également interrogé sur la motivation ayant présidé au choix que vous avez porté sur ma modeste personne.

S'agit-il pour vous de relancer «la carrière d'un homme politique tombé aux oubliettes et aigri de ce fait» (comme vous aimez souvent à le rappelez en vous moquant)? Je ne crois pas! S'agit-il de profiter de ce qui me «resterait de crédibilité» pour faciliter l'acceptation de quelques candidatures de personnes totalement et parfaitement inconnues, tant des militants de base que du grand public? Cela est possible.

Toutefois, il me souvient cependant que lors des dernières présidentielles, j'avais été résigné pour conduire la campagne desdites élections à la Commission communale de Yaoundé 2. Quelques temps après, une autre décision du secrétaire général du Comité central désignant le camarade Djongoue Paul Eric en mes lieu et place fut signée. Tu avais, parait-il, fait de mon départ une affaire personnelle, refusant de porter la responsabilité de l'échec programmé 'd'un responsable dont la désignation, «refusée par les militants, lesquels s'apprêtaient paraît-il à marcher», n'est pas passée par toi. Des comportements grossiers et innommables, des agressions verbales incaractérisables au cours d'une réunion mélodramatique tenue au cabinet du secrétaire à l'Organisation du parti et dont nous avons eu le plaisir de visionner l'enregistrement, ont fini par avoir raison de la plupart des participants qui ont laissé le Mfoundi «à ses foutaises ». Non content d'avoir obtenu ce que tu exigeais, pour « marquer ton pouvoir, ton incontournabilité et pour faire un exemple aux yeux de tous », tu t'es fendu d'un communiqué dans Cameroon Tribune, portant publication de la décision n° 174/Cc/Rdpc/Cddi/II modifiant et complétant la Commission communale.

Yaoundé 2:

«Président Hon. Djongoue Paul Eric. Le Coordonnateur Départemental Gilbert Tsimi Evouna»

Le moins qu'on puisse faire observer est que ce communiqué publié dans Cameroon Tribune, alors que le parti publie généralement ses nominations dans son journal, L'Action, était destiné, non pas aux militants déjà informés, mais plutôt au grand public, afin de faire la démonstration de ta force en réussissant à me virer toi-même.

Ce communiqué était également superfétatoire et en même temps irrégulier, car ne respectant pas le parallélisme des formes. Un directeur ne pouvant par exemple «modifier et compléter» une décision signée de son ministre.

Ensuite l'on ne peut ne pas se demander d'où me viennent subitement aujourd'hui ces qualités qui me valent ta confiance alors qu'hier j'avais été banni!

La seule réponse qui s'impose ne peut être, encore une fois, que ta volonté de puissance et d'affirmation: «aujourd'hui tu fais, demain du défais»!

Il est évident et très compréhensible, que je ne puisse tolérer que ma trajectoire, ma carrière, dans le parti encore moins mon avenir d'acteur politique majeur (je suis tout de même membre du Comité central du Rdpc depuis plus de quinze ans, contre à peine un an pour certains) dépendent de tes très nombreux «coups de tête» totalement déstructurés, de tes humeurs et fantasmes.

En d'autres termes je te dénie le pouvoir de me nommer à quoi que ce soit, au risque que tu le prennes encore une fois pour un crime de «lèse-majesté», comme à l'accoutumée!

Je m'appuie en cela sur cette séquence survenue à la maison du parti à la voirie municipale. J'espère que tu t'en souviendras.

Le secrétaire général du Comité central, par une note circulaire avait organisé les manifestations de l'anniversaire du parti. Tu avais repris cette organisation, chamboulant l'ordre d'affectation des vice-présidents de la commission départementale, en excluant certains et en introduisant de nouveau, etc...

Pour te l'avoir fait observer en précisant que tu n'en avais, ni le droit ni le pouvoir, tu avais répliqué en guise de réponse et au grand dam de l'assistance:

« Que ceux qui ne sont pas contents aillent créer leur parti».

Comme si celui-ci était le tien! Il est évident que ce genre de sortie ne peut être relevée par personne, tellement il est pusillanime de penser que quelqu'un quitterait le parti par une affirmation aussi inconsistante. Si tu y croyais toi-même, et si tel est le but recherché par tous ces outrages, tu as tout faux. Pour finir avec ce chapitre, les investitures, viennent d'avoir lieu. Cela t'as permis encore une fois, et en grandeur nature, d'étaler ton «hyper puissance». Absent de Yaoundé, j'ai suivi tout cela en repérage. Profitant du consensus fortement recommandé par le Comité central, tu as compris qu'il ne fallait pas de seconde liste tel que toléré par la circulaire. Le consensus s'est donc transformé en ton unique volonté.

«C'est une femme qui sera député dans tel arrondissement! (sur quelle base?) Tel maire sera plutôt député! Tel maire sera pas reconduit etc...».

J'ai l'occasion de visionner la grand'messe que tu as présidée a la Maison du parti de la voirie municipale. Une véritable séance de « sorcellerie » où des militants, parfois même de hautes personnalités, se battaient dossier en mains, pour bénéficier de la magnanimité de ton regard. Et quand ils y réussissaient, ta décision tombait comme un couperet de guillotine. «Tu as mal géré, c'est fini!», «toi, vas me prendre telle mairie», «j'ai décidé que c'est une femme qui sera député dans cet arrondissement!» etc...

Le «Pape» du parti dans le Mfoundi, du haut de sa cadêtre avait tranché ès-cathedra. Il n'y avait plus rien à dire ni à faire. Une véritable pantalonnade. Nous, nous avons connu .un autre type de consensus.

Le Mfoundi a été le berceau du consensus, avant que le parti ne l'exige. Il s'est imposé naturellement aux « Pères Fondateurs politiques» de cette ville, dont parait-il, tu te réclames de l'héritage.

Le consensus s'est imposé à eux comme une nécessité poli¬tique, une nécessité de rassemblement, d'unité et d'apaisement.

Tu te réclames de ces gens-là. « Un nouveau Fouda André », que Non!

«Une caricature de Fouda André», que Oui!

Nous, nous avons grandi avec cette culture, nous avons fait carrière avec cela. Hélas, à l'usage, ta seule volonté et tes pulsions ont produit tout le contraire.

En effet si la parité a été érigée en dogme, pour renverser la vapeur, l'équilibre socio-politique demeure le fondement même de notre parti. C'est pourquoi pour le mettre en œuvre, les «Pères Fondateurs», en concertation avec toutes les communautés, autochtones comme allogènes, avaient construit une plate-forme consensuelle, laquelle a toujours constitué le socle politique du Mfoundi; Elle avait en plus induit une méthodologie perdue aujourd'hui, par ignorance certainement, mais surtout à cause de ton ego surdimensionné.

En voici la clef:

a) Pour les législatives Familles autochtones majoritaires (2 postes)

Familles autochtones minoritaires (1 poste)

Famille Etoudi (1 poste) Groupe Bene (Mvog-Manga, Mvog-Belinga etc... (1 poste) communauté Beti allogène, (1 poste) - Communauté allogène non Beti (1 poste)

Il faut ici apporter une précision importante. Par allogène non béti, il faut comprendre ces communautés installées de longue souche et qui n'ont pas véritablement d'autre village que Yaoundé. Les responsables de ces communautés étaient reconnues comme tels par les chefs des familles autochtones, et associés aux affaires par nos « Pères Fondateurs », c'est le cas des Banganté, des Bafia, des Yambassas, des Bassas à Yaoundé II. C'est le cas également des « Haoussas », comme on les appelle depuistoujours, considérés comme une communauté autochtone supplémentaire.

Cela permettait d'identifier les uns et les autres, de faire la part des choses entre ces communautés allogènes non-béti que j'ai qualifiées de «souche» et ceux de leurs membres venus à Yaoundé depuis l'avènement du' phénomène des «affaires », et qui surgiraient dans le landernau du jour au lendemain, et que l'on découvrirait quelques jours seulement avant de devenir député ou maire. Ceux-ci n'ont aucune attache avec Yaoundé en dehors des affaires qu'ils font et qui videraient sûrement les lieux aussi promptement qu'ils y sont arrivés, au cas où la donne changerait.

En ce qui concerne les allogènes béti, il faut signaler que beaucoup sont des mêmes familles que les autochtones bien que dépendant d'autres unités administratives que le Mfoundi. A l'origine, ce sont eux qui ont été les premiers à constituer la masse des militants du Parti. C'est avec l'arrivée de l'opposition dans les villages désertés, que le Parti demande d'aller militer chacun « dans son village », que la plu¬part d'entre eux y retournent. Le socle du Rdpc qui se trouve au Centre est d'abord socio-politique. C'est pourquoi grande est ma surprise de constater dans tes investitures aux .législatives qu'il ne se trouve aucun allogène béti, sur le sept députés titulaires, tel que prévu dans le consensus fondateur contre deux allogènes non béti. A moins que je me trompe.

A la comparaison, le potentiel électoral du second groupe n'est en rien comparable avec le premier. A moins qu'il s'agisse d'une stratégie visant, à renverser la tendance des électeurs d'un parti d'opposition bien connu. Il s'agirait d'un calcul illusoire.

Mais il est tout de même très dommage que toutes ces populations du Centre n'aient aucun député dans le Mfoundi en qui s'apparenter. Le risque est gros pour que le phénomène que nous avons identifié lors des inscriptions sur les listes électorales, à savoir la «fuite» des allogènes béti vers leurs départements d'origine pour y jouer un rôle, ou pour simplement peser sur les problèmes locaux, que ce phénomène n'aille en s'aggravant. Le Mfoundi risquant ainsi de se retrouver tout seul, face à la masse. Le gros des troupes lors des mobilisations dans les grandes occasions ne vient-elle pas de tout le Centre?

 

Il me semble superflu d'en ajouter aux analyses sur les choix opérés. Sans toutefois oublier de dire que seule la qualité des hommes fera la différence; même si nos listes sont seules sur le terrain dans la plupart des cas. S'agissant d'élections locales ne bénéficiant pas de la couverture de l'aura personnel du président national, aura ayant permis de « gommer» les moins de 40% de taux d'inscription du Mfoundi, si l'on en croit l'interview bilan sur les inscriptions aux présidentielles dans la région du Centre du jeudi. 1er septembre 2011, dans le journal Mutations par le responsable Elecam pour ladite région. Lequel aura n'a malheureusement pas permis de cacher le lamentable échec des présidentielles dans le Mfoundi; échec dû à vos méthodes autocratiques. Les autorités administratives, les services de sécurité, d'information, et les militants à la cause du président dans la souffrance, en ont sûrement répercuté les vrais résultats à qui de droit.

Or à ce qu'il parait, certains de ces choix se sont portés sur de parfaits inconnus dont la première et unique qualité serait de porter ton estampille. personnelle.

Les responsables de campagne se débrouilleront bien pour leur trouver un visage et une identité au nom de la «discipline du parti» selon Tsimi Evouna, et «Pour Que ta Volonté Soit Faite)) «AMEN».

b) Pour les municipales:

Le consensus est plus exigeant parce qu'il doit aller loin, plus en détail à l'intérieur des communautés et des familles. Il nécessite une connaissance plus détaillée, non seulement des hommes, mais même des individus, presque de manière personnelle et détaillée, du moins en ce qui concerne leur par¬cours de militant et leur action concrète sur le terrain.

Malheureusement un survol des listes que tu as concoctées pour les municipales ne montre pas que c'est le chemin qui a été emprunté. Aucun bilan de la majorité des maires sortant n'a été pris en compte, au contraire.

Ces derniers ont été surprotégés, la fausse bataille pour être «tête-de-liste» a fait des ravages empêchant tout consensus véritable puisqu'il s'y greffait automatiquement et nécessairement l'obligation de contrôler la majorité des conseillers afin de s'assurer d'être élu chef de l'exécutif municipal. Pour toi donc, et c'est pourquoi tu t'es battu si durement, les têtes-de-listes d'aujourd'hui sont déjà maires. Il ne peut s'agir là d'un consensus, mais plutôt d'une duperie. A force de pressions tu as contraint des gens qui avaient décidé de se proposer en alternative, à « se coucher » et à se mettre à « plat-ventre». Comme à l'accoutumée, et selon ton habitude, tu as tordu l'esprit de ce que le parti a prescrit, dans le but de démontrer que tu as réussi le compromis et que tu tiens la main dans le Mfoundi tout en cumulant les frustrations. Mais il faudrait ajouter que pour en arriver là, tu as dû tordre toutes les mains et même briser plein de bras au passage. Plus grave, il ne t'est plus possible de t'arrêter en si bon chemin, il faudra que les tête-de-listes soient investis maires. L'on doit donc s'attendre à ce que la commission chargée de l'investiture des exécutifs municipaux en voient de toutes les couleurs, dans ton style fait d'agressivité et de grossièretés.

Ils vont en baver. A la fin, comme à l'accoutumée, c'est du moins l'impression qu'on a, ils te laisseront passer. A dire vrai, n'étant pas du Mfoundi, qu'en ont-ils à faire avec les «foutaiseries» du Mfoundi. Mais nos populations ne sont pas dupes; et elles s'en souviendront le moment venu, car l'histoire est faite de toute ça. Elles se sou viendront que tu leur auras imposé, sans le moindre bilan, des maires qui, après deux trois mandats, voire plus, n'ont même pas «gratté» le moindre centimètre de piste, ni entamé la moindre fondation pour la construction d'un Hôtel de ville.

Après tout le bruit fait depuis les investitures des listes, seul le bilan de ces maires devrait trancher quant à leur reconduction ou non.

2° Cher frère,

Je ne puis terminer sans m'adresser à toi en tant que le frère du Mfoundi que tu es.

A observer le personnel politique du Mfoundi en activité aujourd'hui, avec mes 68 ans, je suis l'aîné de tous. Alors que pendant longtemps j'ai cru que toi et moi avions le même âge, je viens de découvrir à ma grande surprise que tu es de deux ans plus jeune que moi, puisque tu serais né en 1947.

J'ai toujours affirmé haut et fort que j'ai tout eu, et avec bonus, avec le président Paul Biya. J'ai été plusieurs fois ministres, dont ministre d'Etat dans le métier que j'ai choisi. Cite-moi un cas similaire!

Je suis membre du Comité central depuis 17 ans, nommé en plus à cette dignité de notable du parti par le président national lui-même alors que je n'étais que simple Proviseur, bien que ce fût du Lycée Général Leclerc.

 

Je ne suis pas entré au Comité central en régularisation d'un décret me nommant à une responsabilité qui nécessitait que j'y sois. Je n'ai donc jamais eu à revendiquer cette entrée.

Je n'ai rien à réclamer au Président Paul Biya, bien que certains s'évertuent à me mettre dans le « panier à crabes » de ceux qui se « battent pour les postes », afin d'éviter la posture que mon état d'esprit me confère. Je suis en effet bien aise de te rappeler à toi-même, les choses que ton style abrupt, ta volonté de puissance absolue, ton besoin de t'affirmer à tous et à chaque instant, afin d'écraser tout sur ton passage, Attila n'aura pas fait mieux!

Je vais ainsi évoquer avec toi la situation de tes frères Mvog-Atangana Mballa de Mfoundi-Assi, Mvog-Ada d'Ekorozok à la Briqueterie et de Dzoungolo à Mvog-Ada.

a) Les Mvog-Atangana Mballa 1° Par un numéro d'un journal de la place, je découvre que tu as invité ces derniers à une grande rencontre à la Cuy, un grand repas bien arrosé avait été apprêté. Pour éviter tout accident, l'argent de transport avait été distribué pour le retour. Tu leur as annoncé qu'ils allaient être détruit et recaser à Ngoumou, Bikok, Nkonzock etc... Bref, en territoire Etenga, Mvog-Fouda, Yanda etc...

Tout serait déjà bouclé, des entreprises identifiées seraient prêtes à commercer la construction des logements destinés à les accueillir, car laisser à eux-mêmes, ils risqueraient de « boire tout leur argent » comme d'habitude, si on le leur remettait.

Ils n'ont rien eu à dire sauf à te «remercier pour tes bienfaits». Une véritable déportation digne de la période nazie.

2° Le journal officiel vient de publier une délibération créant un cimetière municipal au bord de la route, le long du canal du Mfoundi toujours à Mvog-Atangana Mballa.

Un cimetière au bord d'une rivière

 

Cela ne pose aucun problème. Mais qui va-t-on y enterrer, puisque les habitants auront déjà été déportés à Ngoumou et Bikok?

Quand on se rappelle que le motif de la déportation est la construction de l'autoroute Yaoundé-Nsimalen, on peut pour le moins s'étonner de ce genre de voisinage.

3° Un long bras de fer l’oppose déjà avec la famille Mvog-Atangana Mballa sur l'autre rive du Mfoundi dans le même site.

Tu as profané des tombés en exhumant des corps enterrés depuis des générations, corps que tu as enterrés en face, dans des tombes anonymes. Et ces gens sont aujourd'hui dans l'incapacité de dire qui est enterré!

C'est peut-être ce « transfert des corps » qui t'as donné l'idée de créer ce cimetière évoqué plus haut, question de régulariser les choses!

4° Ceux des jeunes ayant essayé de s'opposer aux exhumations (une bonne quinzaine !) ont été embarqués par la gendarmerie. Informé, après près d'une semaine d'embastillement, j'ai dû m'interposer et m'engager personnellement pour qu'ils soient libérés et admis à comparaître libres, puisqu'ils étaient accusés de rébellion.

Le tribunal vient de rendre son verdict. Ils ont tous été déclarés non coupables. D'autres procédures sont en cours puisque, paraît-il, ils ont porté plainte contre toi pour profanation de tombes et pour destruction de biens ; Les choses trament en longueur soit parce que tu refuserais de comparaître, soit par¬ce que le Tribunal voudrait se déclarer incompétent. Après deux ans de procédures.

5° Avant cette période, une entreprise américaine ayant gagné un marché pour la construction de logements sociaux et à laquelle la Cuy avait concédé ce site s'est vu condamné à déguerpir, les propriétaires légitimes ayant pro¬duit leurs titres fonciers.

Je me demande bien ce qui t'arrive avec tes frères Mvog-Atangana Mballa. On dirait qu'à tes yeux ceux-ci ont réuni « Tous les péchés d'Israël».

Je dis quant à moi qu'il faut laisser ces gens-là tranquilles, ou alors, au cas où tes projets seraient d'intérêt public, engager les procédures prévues par la loi.

 

a) Les Mvog-Ada:

1° Il y a plusieurs années, tu as détruit à la Briqueterie, sur des parcelles privées appartenant à des familles détentrices de titres de propriété. C'étaient tes toutes premières casses. Tout le monde les a acceptées en pensant que tu entrais dans les programmes de recasement de Fouda André. N'oublies pas que tu réclames haut et fort que « tout se passe désormais à la Cuy comme du temps de Fouda ; que ce soit le Gouvernement (même n'étant pas ministre), le Parti (alors que tu n'y avais encore aucune responsabilité) » etc...

Aujourd'hui que les gens ont oublié ces casses, l'on voit le siège de la Fécafoot sortir de terre. Espérons que celle-ci a payé ce terrain aux légitimes propriétaires la Fécafoot n'étant pas éligible aux expropriations. J'en doute fort parce que le jour de la pose de la première pierre de ce siège, l'on a aperçu à la télévision un groupe de quelques manifestants portant de petites pancartes en car¬ton sur lesquels étaient écrit à la craie blanche: «rendez-nous notre terrain! C'est nous les propriétaires!» «Nous avons nos titres fonciers!».

2° En face du palais des Sports, le ministre de la Ville, le ministre des Domaines, toi-même, et des promoteurs immobiliers italiens, avec beaucoup d'autres personnalités visitiez un site détruit en même temps que celui où se construit le siège de la Fécafoot presque en face. Il s'agirait d'un complexe immobilier de très haut standing. On parle de plus de deux cent milliards de francs. L'on a revu les même petits manifestants avec leurs cartons et leurs slogans à la craie blanche.

Tout cela est tout de même troublant!

3° A Dzoungolo (Mvog-Ada) Une convention est signée entre la Cuy et un promoteur immobilier étranger, marié paraît-il à une camerounaise pour la transformation de tout ce virage en un vaste quartier d'habitation, de commerce, de lieu de divertissement etc...

La Cuy s'engage à apporter le terrain, en obtenant les décrets d'expropriation. Elle s'engage à indemniser les propriétaires puisque tous les terrains ciblés sont des propriétés privées. (Au taux de 5 000 frs/m2 paraît-il comme à Mfoundi Assi.

S'agissant d'un projet privé, comment la Cuy va-t-elle s'arranger pour obtenir l'expropriation?

 

S'il s'agit d'un aménagement, il doit être concerté et dépendre du ministère du Développement urbain. En tout cas, aucun travail de sensibilisation n'est annoncé.

Je prends mes responsabilités en tant que Mvamba de la famille Mvog-Ada et convoque les populations.

L'autorisation de manifester m'est refusée par le sous-préfet. La lettre de notification à moi adressée est ampliée au préfet (ce qui est normal) et au délégué du gouvernement à la Cuy (ce qui est une grande première).

Depuis quand l'autorité administrative rend-elle compte à l'autorité communale qui est sous sa tutelle?

Encore tes démonstrations de force!

Cher Frère,

Après l'évocation de tous ces faits, pris à titre d'illustrations limitées, je n'ai pas jugé utile de parler de tes autres «Grands chantiers », Ntaba, les Collines de Mvog-Betsi etc… Comment veux-tu que la sérénité règne ? Quant à moi, j'estime qu'il est une obligation morale pour moi de parler Rien d'autre. Considérer, ainsi que tu ne manques pas de le dire, que je « passe mon temps à écrire contre toi et qu'on te renvoie toutes mes correspondances)) (Encore cette tare, vouloir à tout prix manifester ta toute puissance) parce que je «veux-être délégué du gouvernement»! D'ailleurs, et pour lever toute équivoque, je t'annonce que copie de la présente est également adressée à Qui de Droit. Cela dit, je te fais donc la mise au point suivante:

Au cas où tu l'aurais oublié, le délégué du gouvernement a rang de sous-directeur de l'Administration centrale. Son chef hiérarchique immédiat est le préfet, lequel vise le moindre de ses actes au quotidien.

Le délégué du gouvernement, «tout nu», sans le Comité central auquel tu viens d'accéder ne fait pas partie des Corps constitués nationaux, n'a pas de place réservée à la Tribune le 20 mai, ne participe pas à la présentation des vœux au chef de l'Etat.

Moi j'avais rang de sous-directeur en 1978 alors que j'étais proviseur.

Je suis Corps constitué national depuis 1996.

Je suis sorti du gouvernement comme ministre d'Etat. Avez-vous jamais entendu que le président de la République ait nommé une personnalité de ce rang comme délégué du gouvernement fut-il à Yaoundé? Maintenant, en tant que fils de Yaoundé, village où j'ai grandi, fait toutes mes classes; où tout le monde connaît toute mon histoire (bon et mauvais côtés confondus), ce serait un grand honneur et une grande consécration pour moi d'être désigné délégué du gouvernement à Yaoundé. D'abord, parce que ce serait un miracle que d'avoir à s'occuper du village où on est né, ensuite il s'agirait d'une grâce que d'avoir à s'occuper des siens, à les soulager, à les mettre en sécurité, à les rassurer, à faire de la Cuy un recours. Tout le contraire de tes options de prédateur.

Tous les enfants du Mfoundi qui voient la Cuy avec ces yeux devraient se porter demandeurs et même en faire une exigence éthique et morale, tellement le tissu du Mfoundi est abîmé. Enfin, j'ai de quoi et de qui tenir, parce que à mon âge j'ai tout connu ici, j'ai connu tous ici, dans toutes les communautés, autochtones comme allogènes Je ne suis pas de ceux qui iraient casser les quartiers de ses oncles maternels. Une semaine, après que ces derniers aient organisé une fastueuse réception à l'occasion de sa nomination. Ne le découvrant qu'après coup, dire pour s'excuser, « je ne savais pas que le terrain de mes oncles allait jusque-là-bas». Entre temps, la maison, du chef, celui qui avait tout organisé avait déjà été rasé.

Je ne suis pas non plus de ceux qui, entendant ce proverbe bien de chez nous: « Le tam-tam est la propriété d'Etoundi, il est simplement déposé à la véranda de Tsimi, parce que c'est lui qui en joue », le prennent à la lettre, pensent que la Cuy me revient de droit et m'accusent de vouloir l'arracher.

Bien fraternellement

Charles Etoundi,

Vice-président de la Coordination départementale du Rdpc du Mfoundi

Ps. J'allais oublier que tout ce que tu as pu trouver pour honorer la mémoire du premier édile autochtone de Yaoundé, après Robert Coron, Fouda André de regrettée mémoire dont tu te réclames tant, ça a été de lui consacrer un « Espace André Fouda » dans d'anciennes toilettes publiques. Sa petite stèle aujourd'hui sert d'urinoir aux enfants de la rue.

*Le surtitre, le titre et le chapeau sont de la rédaction.

 

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