Inscriptions biométriques sur les listes électorales: Voici pourquoi Elecam n'atteindra pas le cap des 1 millions d'inscrits.
Inscriptions biométriques sur les listes électorales: Voici pourquoi Elecam n'atteindra pas le cap des 1 millions d'inscrits.
A 28 jours de la fin des opérations d'inscriptions sur les listes électorales, les chiffres font planer le doute de la non
atteinte de l'objectif fixé à 7 millions d'électeurs.
Voici bientôt quatre mois que les électeurs défilent devant les kits électoraux pour s'inscrire sur les listes électorales à l'ère de la biométrie. Le sujet soulève encore des vagues au sein de
l'opinion et même de la classe politique. Les chiffres actuels n'annoncent pas les lendemains qui chantent. On parle en ce moment d'environ trois millions d'inscrits. Un chiffre largement en deçà
de celui attendu au regard de la barre fixée. D'où la grande interrogation qui taraude les esprits à savoir Elections Cameroon pourra-t-il atteindre le chiffre des 7 millions d'électeurs attendus
au terme de cette opération? Difficile pour l'instant de répondre par l'affirmative au regard du rythme des inscriptions qui se font en compte goûte. La grande campagne actuellement menée par les
responsables d'Elecam, à coup d'affiches dans les lieux publics (sous-préfectures, mairies, marchés, etc.) et des communiqués radios, télévisés et même dans la presse écrite reste pour l'instant,
un coup d'épée dans l'eau. Rien ne change.
Et pourtant le lancement de cette opération le 09 octobre 2012 avait suscité de réels espoirs si bien qu'on avait cru que l'objectif fixé pouvait être atteint facilement. Il y avait des raisons
d'y croire jusqu'à ce qu'on soit rattrapé par la triste réalité du temps qui est implacable. Ce n'est plus la grande sérénité et le peuple n'y croit plus véritablement. La question qu'on est en
passe de se poser au regard de la situation qui fait sortir de leurs tombes les démons de 2002 sous l'ère Onel où les élections législatives et municipales avaient été reportées par le simple
fait que les responsables étaient des vendeurs d'illusions qui naviguaient entre improvisations et approximations est la suivante: Qu'est ce qui peut justifier cet état de chose, malgré les
assurances et les moyens conséquents qui avaient été accordés à ces responsables? Comment en est-on arrivé là? Plusieurs facteurs semblent en effet justifier cette situation.
LA VÉRACITÉ DES FAITS
D'abord, les agents d'Elecam peinent à rallier les localités enclavées. Dans les régions du Septentrion ou du soleil levant, l'on peut observer que ce sont des voitures des particuliers ou des
mairies parfois gérées par les militants du parti au pouvoir qui assurent le transport des membres d'Elecam.
Ensuite; la période actuelle est propice aux travaux champêtres. Les populations sont plus concentrées à se battre pour leur survie, que d'accorder leur temps «aux équipes d'Elecam qui leur
prennent du temps pour rien». Une situation qui nuit réellement au bon fonctionnement des inscriptions sur les listes électorales dans ces zones.
Enfin, le dernier aspect et celui qui semble être en grande partie responsable de cette situation est le matériel. Les kits électoraux estimés à 1200 seraient insuffisants pour l'ensemble des 360
communes du Cameroun. Egalement ledit matériel tomberait constamment en panne soit pour leur non-conformité aux conditions climatiques ou encore pour des raisons de méconnaissances de ces
matériels par les agents d'Elecam. Du côté d'Elecam un doigt accusateur est pointé sur l'apathie des partis politiques dits de l'opposition et des acteurs de la société civile. De nombreux partis
politiques qui semblent aujourd'hui s'impliquer dans cette opération s'étaient érigés en chantres du chaos lors de son lancement.
Ces derniers appelaient leurs électeurs à ne pas s'inscrire sur les listes électorales. De sources concordantes, ces leaders se comporteraient aujourd'hui comme «des chauves-souris» qu’en journée
appellent les populations à aller se faire inscrire et une fois la nuit tombée, ils rassemblent leurs équipes qui font du porte à porte pour dire aux populations de ne pas tenir compte de ce qui
a été annoncé en journée que «cela n'était qu'un trompe œil pour ne pas être mal vu».
Mais à y observer de près, et en plus des faits relevés plus haut, on constate que les responsables d'Elecam ont négligé certaines réalités. Dans les grandes villes, les habitants s'intéressent
très peu à la chose politique, car ces derniers ont généralement des préoccupations autres, contrairement à ce qui se passe dans les zones reculées. Il n'y a qu'à observer les mobilisations sans
précédent enregistrées lors des campagnes électorales pour s'en convaincre. Et la part belle a été accordée aux villes au moment du lancement de cette opération. Une bonne quantité de kits est
déployée dans les centres urbains. Conséquence, aujourd'hui 70% des populations des zones reculées ne sont pas inscrites. Et si rien n'est fait entre temps, le taux n'atteindra pas 50%. Autre
fait tout aussi important, ce sont les élites qui se chargeaient dans le passé d'inscrire les populations sur les listes. Ces dernières collectaient des cartes nationales d'identité qu'ils
déposaient dans les bureaux d'inscription. Les populations n'avaient pas besoin d'être présentes. Mais avec la biométrie ce n'est plus le cas. La présence physique du propriétaire de la CNI est
nécessaire; toute chose qui donne l'impression que les populations boudent le processus d’inscription. Les techniques mises sur pied par le RDPC pour mobiliser les électeurs en vue de renverser
la tendance n'apportent pas de solutions durables. Il est reproché à ces équipes d'être constituées des personnalités impopulaires dans leurs villages respectifs. Le résultat ne peut être que
celui déploré par les populations: Les inscriptions piétinent.
La mise à l'écart des autorités administratives
Les observateurs de la scène politique mentionnent, la mise à l'écart des Chefs traditionnels et Sous-Préfets qui jouaient un rôle important dans la mobilisation des populations comme fait à
l'origine du fiasco. En confiant la totalité des pouvoirs aux responsables d'Elecam, ces autorités qui ne peuvent désormais qu'apporter leur concours ne se sentent plus dans l'obligation de jouer
pleinement leurs rôles. Dans un tel contexte comment demander à un Chef qui ne gagne rien dans une opération de se battre corps et âmes pour sensibiliser les populations. Ceci est d'autant plus
grave que ces derniers auraient eu vent de ce que d'importants moyens financiers ont été mobilisés dans le cadre de cette opération. Même la gratuité de l'établissement de la carte nationale
d'identité décrété par le Président de la République ne semble aucunement faire booster les inscriptions. La plupart des cartes établies sont en souffrance dans les commissariats de police. Une
autre campagne est actuellement en cours pour la distribution forcée des CNI. Preuve suffisante que les carottes sont cuites.
Pour éviter les démons de 2002...Les pistes de sorties.
Il faut assurément revoir à la hausse le budget d'Elecam, en le faisant passer du simple au double. En dehors du fait qu'il faudra acquérir des moyens de locomotions pour faciliter les
déplacements vers les zones enclavées. Les groupes électrogènes seront aussi nécessaires pour l'accélération de l'opération. L'augmentation des effectifs est également un impératif et même du
nombre de kits électoraux appelé à passer de 1200 à 3000. C'est le prix à payer pour éviter que le calendrier électoral ne connaisse des chamboulements dus à la prorogation de la date de clôture
des inscriptions sur les listes électorales.
Par LCN
Source : L'Epervier
Visite présidentielle: Paul Biya reçu par un planton !
Après une très longue attente, le Président Paul Biya a enfin obtenu une invitation de François Hollande; Président de la République française. A son arrivée hier à Paris, aucun officiel français
pour le recevoir à l'aéroport à part Bruno Gain dans le rôle du planton.
Comme tous les observateurs de la scène politique l’avaient prédit, le Président de la République Paul Biya est arrivé en France hier dans une quasi indifférence, ce qui donne le ton de ce que
sera son séjour dans l'hexagone.
Qui imagine tout le tapage qu'il y aurait eu dans notre pays si François Hollande avait décidé d'y effectuer une visite de travail? Non seulement le jour de son arrivée aurait été déclaré férié
ou presque, mais Paul Biya, son gouvernement, sa famille auraient été obligés de se rendre à l'aéroport de Nsimalen pour accueillir notre illustre hôte. Les militants du Rdpc et les populations
auraient été aussi invités «fermement» à se masser sur le parcours emprunté par notre hôte de marque.
A l'inverse, c'est une véritable humiliation qu'a subi notre Chef de l'Etat hier. Il a été reçu non seulement sans la présence d'aucun membre du gouvernement français mais seul l'Ambassadeur de
France au Cameroun Bruno Gain a fait le déplacement dans le rôle du parfait planton.
Une visite qui s'annonce difficile pour le lion de Mvomeka
Chacun doit savoir qu'un planton est «un soldat de service auprès d'un Officier supérieur, pour porter ses ordres». C'est aussi une sentinelle fixe sans armes. Qui, peut dire que Bruno Gain ne
portait pas hier juste des ordres du gouvernement français? Même l'envoyé spécial de la Crtv a eu du mal à réaliser son reportage rappelant quand même que seuls les Ambassadeurs de France au
Cameroun et celui du Cameroun en France attendaient le Chef de l'Etat à sa descente d'avion. Que ce dernier a été reçu ensuite au salon d'honneur par les doyens du corps diplomatique africain à
Paris.
Mais le naturel revenant au galop, il n'a pas manqué de parler d'une foule enthousiaste au passage du Chef de l'Etat. Comme par hasard, c'est une jeune fille portant le nom d'Ongolo qui a remis
les fleurs à Paul Biya confirmant la confiscation de tout ce qui peut l'être dans ce pays par une seule région.
Selon des sources concordantes, le Gouvernement français s'apprête à assurer le service minimum avec Paul Biya. L'image de Nicolas Sarkozy recevant avec faste Bachar El Assad et Mouammar Kadhafi
pour les pourchasser par la suite hante encore les mémoires. Il est donc question de montrer à l'homme qui confisque le pouvoir depuis une trentaine d'années au Cameroun qu'il ne sera pas soutenu
au cas où ...
Par BENJAMIN
ZEBAZE
Source : Ouest Littoral