CONVENTION DU PEUPLE CONGOLAIS A COLOGNE
CONVENTION DU PEUPLE CONGOLAIS A COLOGNE
RD. CONGO : Mauvaise gouvernance de notre pays par ses fils et ses filles constitue la cause majeure du sous-développement et des souffrances innombrables du peuple congolais
Nous soussignés, Congolais de la diaspora et ceux venus du pays, Membres de la Convention des Congolais de l’Etranger, Membres d’autres structures associatives congolaises ou étrangères, Amis du Congo domiciliés en Allemagne et ailleurs dans le monde et ayant fait le déplacement ;
Venus à la rencontre des pasteurs et prêtres de notre communauté diasporique, à Cologne (Allemagne), sur invitation de la Convention des Congolais de l’Etranger (CCE), afin de réfléchir et débattre sur le rôle qu’ils ont à jouer dans nos préoccupations communautaires ; s’agissant notamment de questions relatives à notre intégration dans nos pays de résidence et de la solidarité avec notre pays d’origine ;
Remerciant la Convention des Congolais de l’Etranger pour l’occasion qu’elle offre de faire le point sur ces thèmes de brûlante actualité et poser à froid un regard inquisiteur sur les faits afin d’évaluer plus efficacement les meilleurs rapports à développer avec la citoyenneté d’ici et l’appartenance à la nation congolaise ;
Conscients du rôle que la diaspora, estimée à 1/10ème de la population congolaise, soit environ 8 millions, vu son ampleur numérique et la qualité de son engagement, peut jouer en termes de solidarité entre ses membres pour faciliter son intégration partout où elle est implantée dans le monde, d’une part, et en termes de solidarité avec la mère-patrie pour contribuer à son essor sur tous les plans, d’autre part ;
Constatant qu’enfermée elle-même dans des logiques caractéristiques des problèmes sociétaux qui gangrènent l’ensemble de notre peuple, cette même diaspora congolaise est divisée, éclatée, de ce fait inefficace dans son action et incapable de développer un dynamisme et des vertus communautaires salvateurs ;
Mus par la préoccupation que nous portons, en tant que composante à part entière et non négligeable du peuple congolais, de notre grande responsabilité devant l’histoire, devant les générations présentes et futures, au regard de notre position « privilégiée » par rapport au reste de ce même peuple qui croupit dans le désespoir, la misère, l’ignorance, l’insécurité, la violation de ses libertés fondamentales et autres fléaux portant préjudice à son épanouissement ;
Soucieux d’aller à la rencontre des Congolais, dans une démarche d’ouverture, chaque fois que le besoin se fait sentir et que cela est possible, pour les écouter, discuter avec eux, évaluer sous toutes les coutures les préoccupations communes partagées de notre condition, afin de les rassembler, de tenter de les convaincre de cheminer avec nous dans une action de nature à matérialiser plus efficacement le projet de la Convention des Congolais de l’Etranger ;
Eu égard à notre condition diasporique ainsi qu’à la situation générale de notre pays, après réflexion, analyse et débat entre nous, épris d’esprit démocratique et d’amour patriotique, faisons, autour de nos ministres de culte, invités pour la circonstance, le constat ci-après :
1.La mauvaise gouvernance de notre pays par ses fils et ses filles – ayons le courage de le dire –, cumulée à l’action maléfique des puissances extérieures depuis son accession à l’indépendance en 1960, constitue la cause majeure du sous-développement et des souffrances innombrables du peuple congolais ;
2.Cette mauvaise gouvernance met en évidence, en première ligne mais à des degrés divers, la responsabilité des dirigeants politiques nationaux et locaux, qui ont coutume de prendre impunément des libertés avec le pacte social républicain qui soude notre peuple autour de la Constitution, d’où pour nous la nécessité de revendiquerl’émergence d’une nouvelle classe politique au Congo ;
3.Il est quasi certain que les élections n’auront pas lieu cette année 2016 dans les délais constitutionnels, ce qui constitue une preuve patente, si besoin était encore, de cette mauvaise gouvernance dont nous venons de parler ;
4.La dictature, depuis longtemps, a favorisé la culture des antivaleurs qui rongent notre société, nous empêchant d’œuvrer à la construction d’un Congo de justice pour tous et de prospérité matérielle qui profite à tous, d’un Congo digne du XXIe siècle, vu notre taille critique et nos potentialités ;
5.Une forte conviction nous habite que le « mal congolais » étant avant tout un problème d’ordre éthique, la solution de la refondation du vivre-ensemble à l’échelle nationale, pour nous en sortir, passe par une démarche de réappropriation des principes et valeurs éthiques ancestrales que nous foulons aux pieds jusqu’à présent ; cette réappropriation doit devenir une priorité de l’action gouvernementale, à travers notamment les programmes éducatifs, car elle seule est capable de donner un « supplément d’âme » à nos institutions ;
6.La diaspora congolaise, en tant que telle, n’échappe pas aux fléaux qui paralysent la société congolaise tout entière : peu encline à la rencontre et à l’échange, elle est éclatée, divisée, suspicieuse à fleur de peau, minée en son sein par les théories du complot et la diabolisation systématique ;
7.Les corps de métiers, dont les pasteurs et prêtres d’origine congolaise, constituent à nos yeux une piste non négligeable à exploiter, parmi d’autres, autour desquelles il est possible de réfléchir aux stratégies que la diaspora peut et doit mettre en place pour affronter les problèmes engendrés par son intégration et les soucis qu’elle nourrit d’organiser une solidarité avec la mère-patrie ;
En tenant compte de tout ce qui précède, raffermis moralement par le discours sur les valeurs entendu de la part de nos ministres de culte, invités du jour, édifiés par nos échanges et nos discussions, nous nous engageons en notre âme et conscience à ce qui suit :
1.Travailler en étroite collaboration avec nos ministres de culte comme corps de métiers, pour la recherche de solutions aux problèmes que pose notre intégration diasporique, les termes de cette collaboration organisée restant à définir chaque fois au plus près du terrain par les structures autorisées de la Convention des Congolais de l’Etranger, en accord avec ses statuts et son règlement intérieur ;
2.Profiter pleinement de cette opportunité pour nous forger nous-mêmes un avis authentique des objectifs réels poursuivis par la Convention des Congolais de l’Etranger, au-delà des clichés défavorables ressassés souvent à son encontre et, conséquemment, soutenir ses actions avec énergie et conviction ;
3.Œuvrer à recréer la confiance entre nous, qui manque tant et, grâce à notre combativité, travailler à prolonger l’action de la société civile au pays, qui milite sans ménagement, à côté d’autres forces vives nationales acquises au changement, pour la tenue des élections crédibles, transparentes, apaisées et conformes aux standards internationaux, et pour que notre pays ne s’enfonce pas de manière irréversible dans une dérive autoritaire du pouvoir ;
4.Contribuer de toutes nos forces à la renaissance morale de l’homme congolais, par la réactualisation de nos valeurs culturelles aujourd’hui bafouées, mais qui restent incontournables pour le développement de notre pays et son émergence dans le monde, afin de redorer le blason perdu de la fierté d’être Congolais ; car l’éthique est la voie royale à emprunter si nous voulons vivifier nos institutions, leur permettre de fonctionner normalement, dans le but de les engager à appliquer les différents instruments juridiques nationaux et internationaux qui aident à construire réellement au Congo un Etat de droit que nous appelons tous de nos vœux.
Adoptée le samedi 18 juin 2016, à Cologne
Assemblée délibérante :
Abbé
Constantin
Panu-Mbendele
Landau
Apôtre
Danyo
Ilunga
Gummershach
M.
Tubipata
Mujanayi
Vienne
M.
Jules
Makofo
Allemagne
M.
Gracien
Mukanana
Allemagne
M.
Dédé
Kiamba
Allemagne
M.
Nsonja
Diasikila
Kerpen
M.
Yves Ndagand
Badosanye
Goma (RDC)
M.
Alain
Muntumosi
Köln
M.
Nicaise
Mboma
Wuppertal
M.
Charles
Ntuité
Köln
M.
A. Félicien
Muembia Ilounga
Allemagne
M.
Guy Lambert
Santimi
Bruxelles
M.
Elvis
Tshilumba Nsenda
Renens (Suisse)
M.
Didier
Tshilumba
Köln
M.
Paul
Sedzro Kodjovi
Wesseling
M.
Prenz
Nsongo
Kerpen
M.
Merlrunor
Kapaga
Allemagne
M.
Paul
Krause
Köln
M.
Hippolyt
Mondo
Köln
M.
Mbay
Boze
Bonn
M.
Martens
Nyumba
Allemagne
M.
Kerwin
Mayizo
Paris
M.
Guillaume
Kalombo
Allemagne
M.
Sébastien
Muamba Bakafua
Bruxelles
M.
Adam
Kabasele Bantu
Belgique
M.
Jean-Claude
Dienena
Allemagne
M.
Ibrahim
Diallo
Köln
M.
Ange
Kraftig Kikuni
Köln
M.
Mattope
Ghi’Piany
Allemagne
M.
Sebastien
Franc
Allemagne
M.
Raymond
Pasi
Cologne
M.
Cikara
Mukengere
Allemagne
M.
Pat
Patoma Gboya
Belgique
M.
Blaise
Batatabo
Austria
M.
Albert
Malekera Cirimwami
Belgique
M.
Pontien
Kayumba
Allemagne
M.
Edy Mify
Nsembo
Allemagne
M.
Lumbamba
Kanyiki
Allemagne
M.
Lwakale Mubengay
Bafwa
Genève
M.
Dieudonné Dido
Lakama
Bruxelles
M.
Kasidi
Makilutila
Bruxelles
M.
Merlin
Matudidi
Allemagne
M.
Sylvin
Kapongo
Allemagne
M.
Drau
Ngoma
Allemagne
Mme
Espérance
Sumbu
Kerpen
Mme
Marie
Köhler
Köln
Mme
Deborah
Makieleka
Köln
Mme
Gisèle
Mandaila Malamba
Bruxelles
Mme
Suzanne
Monkasa
Ruisbroek
Mme
Emma
Bibikulu Kumbela
Bruxelles
Mme
Séverine
Tshimini Mbuyi
Genève
Mme
Marianne
Krause
Köln
Mme
Becky
Azossie Fanko
Köln
Mme
God
Okitembo
Strasbourg
Mme
Arsène
Bondjuka Djamba Machu
Amneville
Mme
Angela
Mayrhofer
Austria
Mme
Magali
Tshitungu Tshibuabua
Allemagne
Mme
Philomène
Muamba
Bruxelles
Mme
Jeannine
Moninga
Bruxelles
Mme
Mafi
Mkakieleka
Allemagne
Pasteur
Affo
Mudiadambu
Wuppertal
Pasteur
Odon
Beteyo
Allemagne
Pasteur
Fidèle
Mushidi
Allemagne
Pasteur
Simon-Pierre-Richard
Tshitungu Kapinga Mupompa
Allemagne
La mauvaise gouvernance de notre pays par ses fils et ses filles – ayons le courage de le dire –, cumulée à l’action maléfique des puissances extérieures depuis son accession à l’indépendance en 1960,