Pourquoi Mme Simone Ehivet Gbagbo ne sera pas vendu à la CPI comme ce fut le cas de son époux, le président Laurent Gbagbo?
Pourquoi Mme Simone Ehivet Gbagbo ne sera pas vendu à la CPI comme ce fut le cas de son époux, le président Laurent Gbagbo?
Pour comprendre les raisons, nous avons contacté le stratégiste Luc Banemeck.
AfrohistoramaNews : Vous avez envoyé un email à notre rédaction pour nous dire que vous pensez que Madame Simone E. Gbagbo ne sera livrée à La CPI ? Quelles sont les raisons qui vous permettent de l’affirmer ?
Luc Banemeck : Je ne l’affirme pas, Je ne suis pas dans le secret des «satans», je procède par analyse géostratégique. En 2012 un événement majeur a eu lieu sur le continent et c’est ce dernier qui me permet d’y croire et non l’affirmer.
AfrohistoramaNews : Quel est cet événement ?
Luc Banemeck : Le départ du francafricain Jean Ping de la présidence de la commission de l’Union Africaine et l’arrivée de Madame Dlamani Zuma qui a des idées progressistes et panafricanistes [LIRE LA DECLARATION DE MADAME ZUMA].
AfrohistoramaNews : Pourquoi beaucoup d’Africains n’ont pas pris la mesure de ce changement ?
Luc Banemeck : Parce que les Africain sont servis quotidiennement par l’intoxication médiatique des medias occidentaux et leurs auxiliaires africains.
Aujourd’hui avec cette affaire de madame Gbagbo, Je crois que l’on assistera à un affrontement entre deux africaines.
La Procureur d’origine gambienne Mme Ben Souda complètement acquise aux intérêts de l’occident en Afrique, et la présidente de la commission de l’Union Africaine d’origine Sud-africaine (Azanienne) Mme Dlamani Zuma acquise aux intérêts de l’Afrique.
Madame Dlamani Zuma dans une intervention, nous dit clairement que dans les textes constitutifs de l’Union Africaine il n’est inscrit nulle part qu’on doit livrer les Africains à la CPI.
Ce qui veut dire en d’autres termes, d’une part que les Africains qui y sont, ont été illégalement livrés et y sont illégalement détenus. Surtout sous sa présidence, elle n’approuvera pas de tels actes qu’elle considère anti africaines.
Le droit n’a pas été respecté. Maintenant que je suis présidente de l’U.A, il le sera.
AfrohistoramaNews : Et si les représentants occidentaux de la Côte d’ivoire passaient outre les textes de l’Union Africaine comme ils l’ont fait par le passé, qu’adviendra-t-il ?
Luc Banemeck : Si Mr Jean Ping a perdu les élections face à madame Zuma, il faut tenir compte de l’avis des présidents francafricains, ses suppos naturels qui n’ont pas appréciés sa gestion de la guerre en Côte d’ivoire et en Libye. Justement parce qu’ils pas officieusement accepté la livraison du président Gbagbo.
Je crois que les représentants de l’occident en Côte d’ivoire, ne sont pas aussi bêtes que certains pourraient le croire. Avant d’engager une telle épreuve de force, ils devront s’assurer d’un soutient absolu de leurs mentors, qui ne souhaitent pas pour aujourd’hui engager une épreuve de force avec madame Zuma et indirectement avec l’Afrique du sud. La realpolitik imposerait donc des arguties du genre, la justice ivoirienne est indépendante et compétente.
Souvenez-vous des déclarations du président Laurent Gbagbo avant le coup d’état qui l’avait évincé du pouvoir en 2011.
«Lorsqu’on est dans une réunion de l’Union Africaine, on a souvent l’impression d’être dans les couloirs de l’Union Européenne ou l’on rencontre des tas d’espions venu défendre les intérêts de l’Europe. C’était sous Jean Ping un Franceafricain ».
Or Que dit madame Dlamani Zuma lors d’un banquet en son honneur il y a quelques mois ?
Elle dit ceci : « Je ne comprends pas comment des africains ont accepté le financement extérieur de l’institution unitaire sur des postes stratégiques engageant l’avenir du continent»[LIRE].
Vous pouvez donc comprendre que madame Dlamani Zuma ne veut pas être une marionnette aux mains de qui que ce soit.
Si les représentants de l’union occidentale en Côte d’ivoire passent outre sa mise en garde, ils engageront un conflit avec elle, donc indirectement avec la commission de l’Union Africaine.
C’est la raison pour laquelle, les occidentaux veulent agir avec la CEDEAO plutôt que l’Union Africaine. Or la CEDAO ne peut pas être au dessus de l’Union.
Madame Zuma saura faire valoir le droit au moment opportun. J’en suis sur. Il y va de sa crédibilité et de la crédibilisation de l’institution et de son pays membre des BRICS.
A suivre…
Interview réalisé par jean Ayi