Pourquoi Marie Louise Eteki-Otabela pense que le Cameroun a besoin d'une femme comme elle?
"Le Cameroun a besoin d'une femme comme vous" c’est le sous-titre du dernier ouvrage de Marie Louise Eteki-Otabela
Durant plusieurs années, dans le droit fil de mon combat politique pour un Etat camerounais juste et souverain, à l’occasion de mes sorties médiatiques dans la presse nationale et internationale, j’ai entretenu une abondante correspondance avec des Camerounais ; et au-delà, avec des femmes et des hommes d’horizons politiques divers et de toutes conditions sociales.
Les messages de Camerounais que vous lirez n’ont peut-être pas, pour certains, la rigueur formelle nécessaire à l’expression des idées dans la tradition académique classique. Ils ont néanmoins un singulier mérite. En effet, au-delà de la brutalité du ton ou de la force corrosive des mots et des formules, ces messages diagnostiquent les causes du désastre dans lequel le Cameroun s’enfonce depuis plus de cinq décennies. S’exprimant en toute liberté et bravant le couperet de la censure gouvernementale, ces paroles de Camerounais indignés tiennent lieu de sondages d’opinion à l’état brut. Ce concert d’exaspération charrie les espoirs déçus de millions de Camerounais parfois résignés à l’idée de rouler sans cesse leur pierre vers le sommet de la montagne comme Sisyphe, las de privations et de sacrifices.
Ces messages n’expriment pas moins l’exaltation de nombreux Camerounais qui veulent chacun apporter sa part à l’émergence d’un Cameroun qui, enfin, sera bâti à la hauteur de son formidable potentiel humain et créateur.
L’indignation n’étant qu’un moment dans tout processus individuel ou collectif de libération ou d’affirmation de soi, nombre de ces textes sont aussi des esquisses de solutions, des simulations de voies plausibles et efficaces vers l’édification d’un Cameroun dont seront fiers toutes ses filles et fils.
L’idée d’une grande assise nationale qui posera les bases d’un contrat social camerounais véritable entre tous les Camerounais scande ces nombreux messages d’indignation et d’espérance. Ils ont en commun ce fil conducteur que traduit opportunément cette interrogation : « Cameroun : quelles solutions pour éviter le chaos ? ». Et c’est au sein d’une ASSEMBLEE DES PEUPLES CAMEROUNAIS, c’est seulement au sein de cette indispensable Constituante, unique creuset pour que advienne enfin un Cameroun performant, que nous arrêterons la descente tragique aux enfers de notre pays. Attelons-nous, disent nos compatriotes, à poser au préalable les fondations véritables de la maison Cameroun. Pour durer, tout pacte social ou démocratique doit être la traduction formelle et institutionnelle d’une histoire, d’un milieu, d’un moment, d’un avenir souhaité. Depuis 50 ans, au Cameroun, nous empilons des constitutions, des institutions qui ne sont que des coquilles vides dans lesquelles peinent à se reconnaître même les juristes de service qui les conçoivent et en font la propagande.