Cameroun:Le préfet d’Ebolowa encore appelé le préfet tortionnaire a encore frappé. Cette fois sur un journaliste.
Le préfet d’Ebolowa encore appelé le préfet tortionnaire a
encore frappé. Cette fois sur un journaliste.
Le
préfet d'Ebolowa.
IL S'EN AURAIT PRIS AU JOURNALISTE DU JOUR QUI AVAIT RÉVÉLÉ L'AFFAIRE DU GARDE DU CORPS TABASSE. SI TEL EST LE CAS QU'ATTENDENT LES AUTORITÉS POUR LE SUSPENDRE?
"Ebolowa: Jérôme Essian, Reporter du quotidien Le Jour, séquestré par le Préfet
Irené Galim Ngong accuse le journaliste d'avoir relayé l'incident qui le divise avec son garde du corps.
La nouvelle s'est répandue dans la ville comme une traînée de poudre. Jérôme Essian, correspondant du quotidien Le Jour à Ebolowa, ne s'est pas totalement remis des traumatismes à lui causés par
la séquestration dont il a été victime de la part du préfet de la Mvila, mercredi, 4 avril 2012 dernier. Le chef de terre qui avait tabassé son garde du corps, le gardien de la paix Dieudonné
symphorien Olouna, a voulu en découdre avec le journaliste qui, de son aveu personnel, a détruit sa vie et sa personnalité en relayant l’incident en question dans son journal.
Jérôme Essian, qui poursuivait ses investigations dans cette affaire qui continue à alimenter les débats dans la ville, s'est rendu à la préfecture, à l'effet de recueillir la version des faits
de M. Galim Ngong. Des sources concordantes, ce dernier aurait rejeté en bloc les accusations portées contre lui par son ancien garde du corps devant le gouverneur du Sud. Mais, contre toute
attente, notre confrère a été conduit au bureau du préfet manu militari: «à cause de tes articles, on m'appelle de partout même en Europe comme si j'étais devenu la seule actualité de la ville»,
se plaignait-il.
Enervement
Après avoir fait venir de toute urgence dans son bureau le régisseur de la prison centrale d'Ebolowa, le commandant de compagnie de gendarmerie de la Mvila, le commissaire central, le commissaire
spécial, les sous-préfets d'Ebolowa I et II, le délégué régional de la communication et ses proches collaborateurs, le préfet a soumis le journaliste à un rude interrogatoire qui aura duré trois
heures d'horloge, révèle notre confrère. «A maintes reprises, il m'a obligé à lui révéler mes sources d'informations et l'origine de sa photo qui accompagne mes articles», explique le
journaliste.
Les trois articles à l'origine de la séquestration ont, par ailleurs, fait l'objet d'une lecture solennelle au cours de cette séance de torture psychologique, où menaces et intimidations ont été
servies à chaud au journaliste. «Il m'a dit que si jamais il voyait les articles concernant mon interpellation dans les journaux, il m'enverrait en enfer. J'en profite pour prendre l'opinion
nationale et internationale à témoin. Car, je n'ai fait que mon travail. Cela dit, si quelque chose m'arrive un de ces quatre matins ou à un membre de ma famille, c'est le préfet qui en sera le
premier responsable», a avisé Jérôme Essian.
Dans son état d'énervement, l'envie de molester le journaliste a amené celui qui a la réputation de terroriser les autres responsables de l'administration d'Etat, notamment les délégués régionaux
en service à Ebolowa, à taper violemment du poing sur la table à chaque prise de parole, en signe de désespoir. Une attitude qui n'a pas empêché Liliane Florence Bobé, déléguée régionale de la
communication du sud, dont la présence à ces assises a été exigée par le journaliste, à lui cracher la vérité.
Pour elle, la démarche du préfet était maladroite en ce sens qu'elle constitue une atteinte à la liberté de la presse et d'expression. Samedi matin, Saint Luc Tchaga, journaliste à Crtv-sud, et
son chef de station, Alain Fouba Tonyama ont, à leur tour, copieusement été menacés et intimidés par le préfet Galim Ngong. Lequel les accusait d'avoir relayé la séquestration de Jérôme Essian à
l'émission «Thermosta» du poste nationale.
Après Emmanuel Eba Bekale, secrétaire général de la communauté urbaine d'Ebolowa, Jérôme Essian est la deuxième personne à être séquestrée par ce professeur de droit à qui la hiérarchie de la
police vient de retirer le troisième garde du corps depuis son arrivée à Ebolowa en 2010."
Par Guy Roger MVONDO
Source : Mutations