LA PREMIERE VICTOIRE POLITIQUE DE L’OPPOSITION CAMEROUNAISE.
LA PREMIERE VICTOIRE POLITIQUE DE L’OPPOSITION CAMEROUNAISE.
Selon une analyse des membres du directoire de l’Union pour l’Alternance Démocratique au Cameroun (UPAD), l’opposition camerounaise, à l’issue du scrutin du 09 octobre 2011, vient de remporter la première victoire politique de son existence.
Depuis le retour du multipartisme au Cameroun à la fin des années 90, l’opposition camerounaise vient, à l’issue du scrutin d’octobre 2011, de remporter la première victoire politique de son histoire.
Pour comprendre le phénomène, il faudrait, débarrassé de toute passion partisane, pouvoir faire une lecture profonde de la situation en se projetant dans la perspective du long terme qui pourrait conduire le Cameroun et les Camerounais à bâtir la société démocratique à laquelle ils aspirent tous.
Le 21 octobre 201, la Cour suprême du Cameroun a proclamé les résultats de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011 attribuant la victoire au candidat M. Biya Paul, malgré les contestations de bon nombre de ses adversaires. Ceux-ci s’étaient auparavant réunis pour dénoncer, à tort ou à raison, les irrégularités et les imperfections qui ont entaché le bon déroulement du scrutin.
Ion peut les compter sur les doigts d’une main, les Camerounais qui pourraient prétendre en toute honnêteté qu’ils ne s’attendaient pas à ces résultats.
Cette victoire de M. Paul Biya, puisqu’il fait l’appeler ainsi, est plus une victoire sur ses 22 compatriotes qui rêvaient devenir président de la République alternatif, que l’homme qui veut incarner l’alternance politique que les Camerounais espèrent pour revivifier une classe politique avilissante et épuisée.
Il apparaît clairement que les électeurs du 09 octobre 2011, s’étant bien gardés de « casser le thermomètre dans l’espoir de faire retomber la fièvre », voilà M. Biya Paul reparti pour un autre septennat.
Seulement, ce nouveau septennat ne s’annonce pas devoir être celui des pérégrinations à travers le monde comme celui de 2004 qu’il avait entamé dans un contexte où son opposition, sérieusement fragmentée par des querelles pré-électorales dues aux tiraillements lors de la tentative de désignation d’un candidat unique, lui a laissé le champ libre pour gérer le Cameroun à sa guise..
Cette fois, n’en déplaise à ceux qui accusent l’opposition de n’avoir pas, une fois encore, essayé avant l’élection de se regrouper autour d’un candidat unique, les principaux leaders de l’opposition, l’on ne sait comment, même si on peut deviner la raison, ont tous enterré leur égo pour se retrouver au lendemain du scrutin pour mener le combat commun de la dénonciation des imperfections électorales listées dans le but d’obtenir l’annulation de l’élection présidentielle.
Dans le contexte politique camerounais, l’idée de faire annuler le scrutin est une vraie aberration. Il en est de même de l’intention irréaliste des malheureux candidats de faire descendre dans la rue le peuple qui a refusé d’aller voter pour eux. Par ailleurs, la Communauté internationale, même si elle reconnait elle-aussi plusieurs imperfections dans l’organisation du scrutin, ne pourra jamais prendre la lourde responsabilité de soutenir une opposition dans sa lutte en vue de l’annulation totale d’un scrutin.
Rappelons-nous, en Côte d’Ivoire, M. Laurent Gbagbo, bien que détenant encore le pouvoir, n’avait même pas réussi en novembre 2010 à obtenir la reprise des décomptes des voix.
Connaissant le régime de Yaoundé, nous doutons de l’efficacité de ces manifestations publiques qui au bout du compte laissent des centaines, voire des milliers de morts sur le carreau.
Le temps est révolu où un homme politique ou un organe de presse puisait sa popularité dans sa forte capacité à nager à contre-courant du pouvoir et à braver la puissance publique.
L’Union pour l’Alternance Démocratique au Cameroun (UPAD) qui, bien que ne soutenant pas entièrement les raisons du regroupement autour de M. Fru Ndi, s’est réjouie de ce qu’elle appelle « la retrouvaille des leaders de l’opposition », et les en félicite.
Pour l’UPAD, l’opposition camerounaise regorge de femmes et d’hommes courageux, d’anciens grands commis de l’’État, de grands juristes internationaux, de grands économistes, etc. Ces hommes qui, à cause du contexte politique camerounais malsain, ont été longtemps vus méprisés, maltraités et traités de tous les mots dédaigneux par des pseudo-intellectuels, flagorneurs du régime, qui n’ont pour mérite reconnu que leur profonde servilité vis-à-vis de l’homme au pouvoir.
La retrouvaille des leaders d’opposition qui survient à l’issue du scrutin du 09 octobre 2011 peut être annonciatrice d’une nouvelle ère et de nouveaux rapports qu’ils devront entretenir : des rapports basés sur le dialogue et le consensus.
La nouvelle ère mettra fin à la longue période d’une campagne de dénigrement, de suspicion, de mépris et d’intoxication dont toute l’opposition camerounaise a été victime tout au long du précédent septennat de M. Biya.
Le nouveau départ qui sera donné dès que les uns et les autres auront surmonté les douleurs d’une défaite présidentielle qui, en réalité, n’est que le déclic qui va donner un vif éclairage à toutes les forces vives et démocratiques du changement.
Cet éclairage dessillera les yeux de tous ceux de nos compatriotes qui, sous le choc de l’échec de la coalition en 2004, ont tourné le dos à une opposition camerounaise disloquée, la même raison, se sont retrouvés chacun de son côté à mener sa propre lutte pour la démocratie.
Reconnaissons-le le septennat de M. Biya qui s’achève pour lui la période luxurieuse où il a pleinement et librement joui de beaucoup d’avantages, au-delà des privilèges que lui confère son poste, profitant même de la non réaction d’un véritable contrepoids politique jusqu’à faire réviser la constitution pour s’éterniser au pouvoir.
Ce qui s’est passé pendant toute cette période, jusqu’à ce jour du 21 octobre où, événement unique au monde, il aura fallu toute la journée à la Cour suprême pour proclamer les résultats ferait un bon scénario pour le réalisateur des prochains « guignols de l’info ».
COMMENT PAUL BIYA S’EST JOUE DE TOUT LE MONDE
Le scénario de la succession de M. Paul Biya monté par lui-même.
Sous la pression de la Communauté Internationale, sous la pression des États-Unis d’Amérique, de la France et du Commonwealth, depuis un an, M. Biya se voit tous les jours poussé vers la porte de sortie.
Suivant attentivement les changements qui s’opèrent dans le monde et tout autour de lui, et surtout l’étau qui se resserre sur lui, il se voit progressivement poussé vers la porte de sortie.
C’est bien après avoir épuisé toutes les tentatives de négociation diplomatique qu’il se décide à réfléchir profondément sur le scénario d’un départ avec toutes les garanties de sa sécurité.
Il se rend en Suisse pour un long séjour pendant lequel il peaufine le processus devant aboutir à son départ du pouvoir avec tous les honneurs, toutes les garanties pour sa sécurité, celle de sa famille et celle de tous ses proches collaborateurs.
Le scénario, à quelque chose près, était le même que celui qui avait abouti au départ de son prédécesseur, avec la différence que cette fois, il tenait compte du contexte multipartite du Cameroun.
Avant son retour au Cameroun, il en a discuté avec M. Ban Khi Moon, le Secrétaire général des Nations-Unies qu’il a rencontré à Genève pendant son séjour.
De passage à Paris, il en parle à M. Nicolas Sarkozy, le Chef de l’État français. Ce dernier, après l’avoir écouté très attentivement, approuve son programme l’en félicite tout en l’assurant aussi qu’il se chargerait personnellement de tout expliquer aux responsables de la Communauté européenne, ainsi qu’à Mme Hilary Clinton, la Chef du Département d’État américain.
Il n’a eu aucune difficulté à convaincre ses différents interlocuteurs que la situation au Cameroun, marquée par une grande division ethnique qui crée déjà une inquiétante effervescence autour de son éventuelle succession, nécessite qu’il pilote personnellement l’opération devant aboutir à l’alternance politique.
Il leur présente en passant son éventuel successeur en la personne du Secrétaire général de son Parti, M. René Sadi, qui, étant originaire d’une des tribus minoritaires du Cameroun, serait accepté sans trop de difficulté. Il ne leur pas caché qu’il a déjà mis en place tout un dispositif sécuritaire en vue de préserver la paix au Cameroun après le scrutin électoral.
Il semblerait que l’idée de M. Biya dont l’aboutissement est son départ souhaité par les chantres de la démocratie avait été bien accueillie par toute la diplomatie de la Communauté internationale.
Les Américains, d’ordinaire toujours prompts à encourager toutes les initiatives pouvant déboucher à l’instauration de la démocratie, se sont félicités de cette initiative du Président Biya et le lui ont fait savoir par un émissaire spécialement dépêché auprès de lui.
Lorsque la question a été posée à M. Biya, à savoir ce que les États-Unis pourraient faire pour l’aider dans son opération de transition politique pacifique afin de la rendre le plus démocratique possible, le Président camerounais n’a pas hésité une seule seconde. Il a demandé aux Américains de l’aider à convaincre son opposition la plus radicale d’accepter de participer à l’élection présidentielle.
Il les assurait d’avoir pris toutes les dispositions et dégager les moyens nécessaires pour que « Elections Cameroon » fasse son travail dans toute la transparence et une totale impartialité.
Les Américains parviennent à convaincre l’opposition d’aller à l’élection
C’est donc ainsi que, déployant sa forte armada diplomatique, le Département d’État américain a convaincu les grands leaders de l’opposition camerounaise d’aller à la présidentielle.
A la question qu’ils posent de savoir quelle garantie M. Biya leur avait donné sur la transparence d’une élection organisée par une structure acquise à sa cause, les diplomates américains ont dû révéler qu’il y avait une forte probabilité pour que M. Biya ne se porte pas candidat si les leaders de l’opposition lui garantissaient toute sa sécurité et tous ses droits d’après règne.
Ceci est fait sans hésitation.
Comment M. Paul Biya pense pouvoir s’en aller sans que le pays coure le risque de plonger dans une lutte de clans pour sa succession.
Rappelons-nous cet événement des plus inédits qui avait marqué les Camerounais lors du Congrès ordinaire du parti les 16 et 17 septembre 2011 à Yaoundé : la plus que surprenante candidature de M. René Zé Nguélé à la tête du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Beaucoup de choses ont été dites pour essayer d’expliquer l’audacieux geste qui avait tout l’air d’une envie de suicide du vieux ancien ministre. Bien de nos compatriotes se sont accordés sur la version selon laquelle l’homme avait simplement accepté de se porter candidat pour jouer ce rôle principal dans une comédie montée de toutes pièces en vue d’un simulacre de démocratie.
Mais, si tel avait le cas, les metteurs en scène n’auraient-ils pensé à lui pourvoir quelques voix pour tenter de convaincre les observateurs le plus sceptiques ?
La vérité qui ressort de certaines indiscrétions dans l’entourage du Chef de l’État est la suivante. M. René Zé Nguélé avait, plus tôt était reçu par le Chef de l’État qui l’avait informé de son intention de se retirer définitivement de la vie politique et lui avait signifié qu’il comptait sur lui pour prendre la tête du parti. M. Biya lui avait donc demandé de se porter candidat contre lui lors du Congrès et qu’avant l’opération du vote, il se désisterait afin que son dauphin soit élu.
Quelle n’a été la surprise du vieil homme lorsqu’ au cours du Congrès, les choses ; non seulement ne s’étaient pas passées comme prévu, mais que sorti de sa retraite, mais aussi, il s’est fait ridiculisé comme il ne l’a jamais été de toute sa vie.
Encore heureux pour lui que son propre vote lui ait été crédité.
La surprise fut générale, quand, au sortir du Congrès du RDPC, tous les intervenants dans le processus devant aboutir au départ volontaire de M. Biya réalisèrent qu’ils avaient été victimes d’une imposture.
Face aux menaces des leaders d’opposition rompre avant la date de l’élection du 09 octobre 2011, l’accord qu’ils avaient pris, la France, les États-Unis et l’Union européenne leur signifièrent qu’il n’en était plus question et que leur intérêt était d’y participer pour encourager M. Biya à aller jusqu’au bout de sa logique afin de donner à toute la Communauté internationale la preuve patente de sa mauvaise foi et de sa volonté de s’accrocher éternellement au pouvoir.
Ce n’est pas Ni John Fru Ndi ou Adamou Ndam Njoya, pour ne citer que ces deux-là, qui nous démentiront d’avoir reçu, chacun, un message émanant de la chancellerie USA, et rédigé en ces termes : « Bien que ne pouvant vous donner la moindre garantie de la transparence de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011, nous continuons d’insister sur votre participation. Néanmoins, nous vous assurons de mettre tout en œuvre en vue de l’observation du déroulement du scrutin. Nous voulons avoir des preuves patentes pouvant nous permettre de nous faire aider à mieux orienter l’aide que Les USA pourraient apporter au peuple camerounais dans la lutte pour sa liberté ».
L’insistance des Américains pour que l’opposition aille à l’élection pourrait expliquer pourquoi les leaders candidats de cette opposition, bien que convaincus de la non crédibilité d’Elécam et de la force de fraude des apparatchiks du régime, se sont finalement décidés à participer à cette mascarade. Ce sont les méandres de la politique internationale que ne peut aisément assimiler le citoyen lambda.
Qu’a-t-il bien pu se passer pour que M. Biya change d’idée ?
Il se murmure dans l’entourage proche du Chef d’État que, deux jours avant la tenue du Congrès du RDPC, une vive altercation dans l’intimité opposé les membres de la famille Biya qui, semble-t-il, n’étaient pas unanimes sur l’éventualité d’un départ du pouvoir de Paul Biya.
Si cette hypothèse était confirmée, on comprendrait la portée la portée des déclarations de Mme Germaine Ahidjo : « Mon mari n’avait informé personne de son intention de quitter le pouvoir, même pas moi, son épouse. Je suppose qu’il redoutait les fortes pressions qu’il aurait reçues de part et d’autre. Tous ses proches auraient sans aucun doute essayé de l’en dissuader. Nul doute que moi-même, je ne l’aurais pas laissé faire ».
Ce qu’il faut comprendre dans le jeu politique de M. Biya, c’est qu’il s’inspire du Songo’o son divertissement favori dont il est un des maîtres incontestés. Le Songo’o s’apparente au jeu d’échec où le joueur déplace les pions et les place conformément à la stratégie qu’il adopte pour gagner.
Il est universellement connu, le bon joueur d’échec, dans toutes ses actions, peut avoir une capacité de manipulation hors du commun. Dans la vie courante, il lui suffit, pour ce faire, de considérer les individus comme des simples pions du Songo’o et il finit par ne plus se rappeler lui-même quelle était sa véritable intention lorsqu’il faisait, peu de temps avant, la promesse de ce qu’il envisageait de faire dans la suite.
Par exemple, il pourrait jurer de ne s’être porté candidat que pour répondre aux nombreux appels du peuple camerounais souverain.
Ce qui diffère l’homme de la plupart de dictateurs des pays du Sud désireux de s’éterniser au pouvoir, c’est qu’il ne va jamais personnellement au front. Il ne s’implique jamais personnellement. Sous ses apparences d’homme facile à manipuler, il parvient aisément à manipuler tout le monde. Même sa diplomatie internationale a ceci d’extraordinaire qu’elle est représentée par un Homme dépourvue de tout pouvoir de décision et de tout droit à une quelconque initiative.
Il est difficile de le croire, mais, M. Paul Biya, ne s’est pas contenté de laisser ses « amis de la Communauté internationale tenter de convaincre son opposition de participer à sa mascarade électorale. Dans le secret le plus absolu, il a rencontré bon nombre d’entre eux auxquels il a fait la promesse de les propulser au sommet de l’État, s’ils acceptaient de l’accompagner vers le chemin de sa sortie qu’il souhaite être des plus honorables et des plus pacifiques.
Si dans notre monde en pleine évolution, les dictateurs se donnent encore la peine de battre campagne en brandissant des programmes politiques et des et des projets politiques qu’ils savent bien ne jamais exécuter, M. Biya, lui, fidèle à sa formation d’antan du bon séminariste, ne fait pas de fallacieuses promesses au peuple.
Son programme et son projet politiques se résument autour d’un leitmotiv creux qui accroche : Le renouveau, la rigueur et la moralisation, les grandes ambitions…
Le 09 octobre 2011, il a été élu sur la base des « grandes réalisations »…
Comment M. Paul Biya en est-il arrivé à cet extrémisme ?
Pour qui connaît bien le Président camerounais, il n’est pas homme à faire ostentation de son pouvoir et de sa super intelligence dans ses relations avec les puissances occidentales. Même au plus fort des moments où le State department ne passait par quatre chemin pour transmettre des mises en garde aux dirigeants des pays africains qui veulent s’éterniser au pouvoir, M. Biya, comme s’il ne se sentait pas concerné, laissait réagir ses collaborateurs qui ne se retenaient pas d’accuser les uns et les autres d’ingérence dans les affaires intérieures du Cameroun.
D’où vient-il donc qu’après avoir réussi à convaincre les Occidentaux de le laisser préparer son retrait à sa guise, en les amenant même à lui porter secours, qu’il revienne au Cameroun mettre en marche la machine qui, selon lui, devrait lui permettre de s’éterniser au pouvoir ?
- Machiner pour tenter de convaincre la Communauté Internationale qu’il est et demeure l’homme politique le plus sollicité et le plus populaire dans son pays ;
- Machiner pour faire croire qu’il est l’apôtre de la paix et que, sans lui, le Cameroun plongerait dans le Chaos ;
- Machiner pour faire croire qu’une élection à un tour en ce troisième millénaire peut encore légitimer le pouvoir d’un homme qui est l’incarnation de Dieu le Tout-puissant à la tête de son parti politique ;
- Fabriquer lui-même plus de 50% des candidats à la présidentielle.
La liste n’étant pas exhaustive, tout ceci prouve que M. Biya n’a absolument rien compris à la tournure que prennent les choses depuis l’accession de Barack Obama au pouvoir en Amérique.
L’Homme avait pourtant été assez clair dans son discours devant les parlementaires ghanéens le 11 juillet 2009 à Accra : « …Il ne s’agit pas simplement d’organiser des élections – Il faut voir ce qui se passe entre les scrutins. La répression revêt de nombreuses formes et trop de pays, et même ceux qui tiennent des élections, sont en proie à des problèmes qui condamnent leur peuple à la pauvreté. Aucun pays ne peut créer des richesses si les dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue… »
Il est à noter, pour ceux prompts à accuser les autres d’ingérence, qu’au moment où Obama prononçait ce discours, il ne savait peut-être pas encore dans quel coin du monde se trouve le Cameroun.
Certes, par peur de répression, le peuple camerounais, pour cacher son apathie, va prétexter la préservation de la paix sociale pour accepter le verdict des urnes du 09 octobre 2011, bien que sachant qu’il n’y a jamais de paix véritable sans unité nationale.
Et, le seul fait de rejeter des citoyens accusés d’être des promoteurs du désordre social à cause de leurs idées et opinions est une forme de division qui n’augure pas des lendemains meilleurs. Autant les pseudos préservateurs de la paix se multiplient, autant les pseudo promoteurs de désordre social se multiplient. Ce qui revient à dire que le pays vivra éternellement sous la division tant que n’émergera pas une classe d’hommes capables de promouvoir le consensus par le dialogue.
Combien de temps pourra durer le jeu de M. Paul Biya ?
Pas aussi longtemps qu’il le voudrait, comme le pense notre compatriote, l’historien Achille Mbembe.
S’il est facile de dominer tout un peuple vulnérabilisé, il lui sera plus difficile, à M. Biya, de contrecarrer les actions de la diaspora camerounaise qu’il vient, par inadvertance due à la précipitation et l’improvisation qui le caractérisent, de jeter dans l’arène politique qu’il contrôle toujours grâce à son processus de paupérisation générale.
Nous assistons de plus en plus à la chute programmée des dictateurs légendairement puissants qui, ayant longtemps ignoré l’appel de la Communauté international à la démocratisation de leur pays préfèrent user de toute forme de subterfuge et montages médiatiques pour faire croire à leur popularité afin de s’éterniser au pouvoir.
Mais aujourd’hui, le problème n’en est plus là. Peut-être, coupés du reste du monde comme semblent l’être M. Biya et sa clique ne se rendent-ils pas compte que le déni de démocratie jadis dénoncé, et de plus en plus facilement comblé par le façonnage des alibis démocratiques, ne trompe plus personne.
De nos jours les dirigeants africains qui s’éternisent à la tête de leurs pays sont devenus les cibles des Américains qui déclarent qu’une décennie est assez pour un homme qui a la volonté de changer la vie de son peuple.
Conclusion : Comment concrétiser la victoire de l’opposition et en tirer des éléments susceptibles de favoriser le processus d’une alternance politique ?
Le Scrutin controversé du 09 octobre 2011 qui a accompli l’exploit de rapprocher des hommes qu’on ne pensait plus jamais voir ensemble, aura aussi fait apparaître les forces réelles politiques des uns et des autres, puisqu’ils ont tous été victimes des mêmes obstacles.
Le scrutin controversé du 09 octobre 2011 aura opéré le miracle de mettre à découvert le vrai visage du paysage médiatique camerounais qui est loin d’aspirer au rôle du quatrième pouvoir dévolu à toutes les presses du monde démocratique.
Le scrutin controversé du 09 octobre 2011 et ses turpitudes aura excédé l’Ambassadeur des États-Unis au point de l’amener à dénoncer publiquement l’inefficacité, voire l’incompétence des nombreuses ONG locales ayant pourtant bénéficié du sérieux encadrement des États-Unis d’Amérique.
Enfin, Le scrutin controversé du 09 octobre 2011 et ses imperfections aura listé, par ordre prioritaire, les dispositions qu’une opposition organisée et responsable devrait réclamer progressivement dans le but d’améliorer et rendre plus crédible les élections au Cameroun.
Compte tenu de ce qui précède, les organisations associatives de la diaspora voient clairement apparaître le rôle qui leur sera dévolu quand elles auront compris l’inefficacité de leur combat stérile qui consiste à interpeler la Communauté internationale sur les nombreux abus du régime de Yaoundé.
À propos de la diaspora camerounaise, l’Union pour l’Alternance Démocratique au Cameroun (UPAD) ne peut que féliciter notre compatriote Célestin Djamen, ce jeune juriste de carrière, prédestiné à une brillante carrière professionnelle en Occident qui aura tout sacrifier pour rentrer dans son pays rejoindre ses camarades du Social Democratic Front et apporter sa modeste contribution à ce combat qui aura au moins permis au SDF de préserver sa place de principal parti d’opposition, malgré tout ce qui a été dit de son leader Ni John Fru Ndi.
Forts de cet exemple, les membres de l’Union pour l’Alternance Démocratique au Cameroun (UPAD) s’engagent à œuvrer le plus efficacement possible à la consolidation de l’unité retrouvée des forces vives de l’opposition camerounaise.
Source : www.upacameroun.com