La première écriture scientifique inventée par le Roi Njoya
LE SULTAN NJOYA
ROI DES BAMOUN (CAMEROUN) Il est le 17è de la dynastie et accéda au trône à 15 ans. Véritable génie, il demeure pour toute l'Afrique noire une figure originale. !!
L'ALPHABET INVENTE PAR LE SULTAN NJOYA(1)
LE SYSTEME D'ECRITURE D'ORIGINE(2)
LE PALAIS DE
FOUBAN (CAMEROUN)
Vue de face du palais construit par le Roi Njoya
C'est un Palais unique dans tout le Cameroun qui abrite aujourd'hui les services de l'administration royale et le Musée royal. Le Roi, grand amoureux des Arts et des Lettres, est à l'origine de
l'Islamisation du royaume à l'issue de laquelle il prend le titre de Sultan que porteront désormais ses successeurs.
En 1896, le roi NJOYA met sur pied un système d’alphabet composé de 510 signes qui sont des pictogrammes (sorte de dessins significatifs qui pourraient soit dire un mot ou une expression). Quelques années après NJOYA entreprend une série de signification de son alphabet.
Passant à 70 signes composés de 5 voyelles et des phonèmes syllabiques.
Il faut rappeler que ces phénomènes étaient obtenus sur la base de la langue Shü - pambèn et du Shü – Mom, lorsque le Roi a eu contact avec les autres langues
étrangères. Les phénomènes de son alphabet étaient devenus insuffisant pour faire de son écriture une écriture universelle. C’est alors qu’il continua à analyser et à étudier son système
d’écriture. Il a donc jeté la base d’une grammaire qui devrait lui permettre d’obtenir d’autres phonèmes et représenter des sons nouvellement découverts dans d’autres langues. Cette base de
grammaire comporte tous les éléments qui peuvent permettre à toutes les générations de développer l’écriture au fur et à mesure qu’elles sont en contact avec de nouvelles langues et qui
présentent des sons nouveaux.
La plupart des langues africaines sont des langues à ton. La grammaire de Njoya tient compte de tout cela. Des accents et des signes ont été crées pour marquer les différentes intonations
( Haut, bas modulé haut-bas, modulé bas-haut etc.…). Sans hésitation, nous pouvons confirmer que cette écriture est scientifique.
La langue Shü-Mom quant à elle a été à un certain moment donnée vivante et utilisée par une grande partie de la population entre 1912 et 1914. Njoya avait donc créé sur l’étendu
du royaume 48 écoles et avait amorcé une espèce de colonisation en instaurant d’autres écoles dans les régions Bamilékés avec une inspection scolaire à Ban dans le Haut-Nkam. C’est cette sorte de
colonisation qui, à partir de 1920 commence à inquiéter l’administration coloniale Française. Aussi faut-il savoir que l’action coloniale qui passait par les écoles était un peu compromise par
celle de Njoya, au détriment des écoles françaises. L’administration française ferma donc les portes à toutes les écoles de Njoya et interdit l’enseignement du Shü –Mom sur toute l’étendue du
territoire. Voilà comment le Shü Mom est entré dans le musée.
Le roi Njoya meurt en 1933.Son successeur le Sultan NJIMOLUH NJOYA Seidou ne croise pas les bras. Il fera enseigner clandestinement le Shü-Mom dans l’enceinte du palais royal aux notables, aux
princes et aux serviteurs.
En 1978, un groupe d’élèves du Lycée de Foumban contactera le Sultan et manifestera son désir d’apprendre le Shü-Mom. Une conférence fut organisée à cet effet et a donné naissance à une
association post et périscolaire dénommée Club Shü-Mom dont le but principal était l’apprentissage et la vulgarisation de l’écriture et de la langue Shü-Mom.Le Club a bien fonctionné jusqu’à la
mort du Sultan NJIMOLUH Séidou.
A travers ce Club, un certain nombre de jeunes parmi les quels l’actuel Directeur de l’Ecole a été formé. Le véritable problème actuellement est celui de la continuité. Tous ceux qui viennent
apprendre le Shü-Mom ( membre du Club Shü-Mom ) sont des élèves.
Après l’obtention du Baccalauréat, ils quittent la ville L’on ne sait plus ce qu’ils deviennent à Yaoundé, à Douala ou ailleurs. Ceux parmi eux qui ont tenté d’instaurer l’enseignement du
Shü-Mom au sein de la communauté Bamoun de leur ville se plaignent de ne rencontrer le soutien de personne.