L’affaire Strauss-Khan Dominique (suite)
L’affaire Strauss-Khan Dominique (suite)
Les résultats ADN
confirmeraient la présence de sperme sur les vêtements de la femme de chambre.
"L'affaire Strauss-Kahn
n'a pas seulement fait perdre à la gauche le candidat qui avait le plus de chances de battre Nicolas Sarkozy. Elle a surtout placé celle-ci devant ses contradictions. Qui est Strauss-Kahn dans
cette affaire ? Le représentant d'une élite riche, puissante et qui, parce qu'elle est riche et puissante, se croit tout permis. Et en face de lui ? Une femme, modeste employée, africaine
immigrée, une représentante type du nouveau prolétariat. Pour la gauche, on est presque dans un cas de figure idéal : la pauvre face au riche, la femme face au mâle, l'immigrée face au patron.
Or, changement complet, renversement des valeurs : voilà que depuis une semaine, en France, tout ce qui compte à gauche a pris le parti de DSK, c'est-à-dire du riche contre la pauvre, du puissant
contre la malheureuse. Robert Badinter, l'avocat, le pourfendeur de la peine de mort, tout à la défense de son ami, n'a pas eu un mot de compassion pour la présumée victime.
Jack Lang, l'homme qui avait vu en mai 1981, la France passer des ténèbres à la lumière, déclare : Il n'y a pas mort d'homme, laissant ainsi deviner le mépris dans lequel il tient cette femme qui a osé s'en prendre à un homme aussi puissant. Jean-François Kahn, pourtant critique avisé des élites françaises, compare ce qui est peut-être le viol d'une femme de ménage au troussage d'une domestique nous renvoyant par ses seuls mots aux temps de l'Ancien régime. Partout, on s'en va répétant comme une litanie : présomption d'innocence, présomption d'innocence. Et il faut que des féministes rappellent qu'il y a aussi une victime qui a droit, elle, à une présomption de vérité."
L éclair des Pyrénées (Patrice Carmouze)
Les résultats ADN confirmeraient la présence de sperme sur les vêtements de la femme de chambre.
C'est ce qu'indiquent les éléments transmis par la police new-yorkaise aux autorités françaises dimanche 22 mai 2011 au soir.
EXCLUSIF ATLANTICO : La police new-yorkaise aurait transmis aux autorités françaises ce dimanche les résultats des tests ADN qui devraient être rendus publics dans les heures qui viennent. Selon ces informations, des traces de sperme de Dominique Strauss-Kahn auraient été retrouvées sur les vêtements de la femme de chambre. Ces tests ont été réalisés sur les prélèvements effectués par la police après l'agression sexuelle dont dit avoir été victime la femme de chambre du Sofitel le samedi 14 mai.
Le Daily Beast rapporte ce dimanche 21 mai que la victime présumée de l'agression sexuelle, la femme de chambre du Sofitel, était "dans un état désespéré" au moment des faits. Plusieurs membres du personnel se sont succédés à ses côtés, après qu'elle a été retrouvée prostrée près d'un placard dans un couloir de l'hôtel. Elle aurait à plusieurs reprises craché et essayé de vomir. C'est la raison pour laquelle la direction de l'hôtel n'a pas appelé la police immédiatement, le temps nécessaire pour appréhender les faits, et la gravité de la situation.
Selon le JDD, plusieurs fluides corporels ont été prélevés par les agents de la "Special Victims Unit", aussi bien sur Dominique Strauss-Kahn que sur la plaignante dans les heures qui ont suivi l'interpellation de l'ancien directeur général du FMI, et l'audition de la femme de chambre.. De même, "chaque centimètre de peau présentant des marques de violence, chaque trace sous les ongles, chaque vêtement, ont été inspectés" et un carré de moquette sur lequel elle aurait craché a été découpé pour analyse, ajoute encore le JDD.
Dominique Strauss-Kahn: sa carrière au service de l'ultralibéralisme
International news
Quelques rappels utiles sur Dominique Strauss-Kahn
par Jérome Duval
21 mai 2011
Il a occupé les fonctions de ministre de l’Industrie et du Commerce international de 1991 à 1993, période
durant laquelle il a participé aux négociations commerciales de l’Uruguay Round préparatoire à la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
En 1994, il participe avec Raymond Lévy, alors PDG de Renault, à la création du Cercle de l’Industrie,
cercle spécialisé dans la défense de l’industrie française à Bruxelles, dont il devient le vice-président et où il côtoie des grands patrons.
En 1997, Lionel Jospin, nouveau Premier ministre, le nomme ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
Il est l’artisan de privatisations massives, notamment celle de France Télécom, alors que le programme de Lionel Jospin excluait expressément cette dernière. Sous son impulsion, le
gouvernement Jospin (1997-2002) a privatisé davantage que les gouvernements de droite Balladur et Juppé réunis (31 milliards d’euros contre 25,7), notamment quelques fleurons de l’économie
française qui échappent ainsi au contrôle public : Air France, Aérospatiale (EADS), Thomson, Autoroutes du Sud de la France, France Télécom, Eramet, des compagnies d’assurances (GAN, CNP),
des banques (Crédit Lyonnais, CIC, Marseillaise de Crédit, Crédit Foncier de France)…
En mai 2005, il sort un DVD en faveur du « oui » au projet de traité établissant une Constitution pour
l’Europe. Le « non » l’emportera en France à plus de 54%.
Le 17 septembre 2006, il déclare : « Les universités françaises sont en train de plonger dans les palmarès
internationaux. Il faut créer une concurrence entre les établissements et mettre fin à l’hypocrisie du diplôme unique. Ce qui n’empêche pas de garder le système dans le
public et de conserver une vision égalitaire ». Il ajoute : « Pour moi, il n’y aurait pas de scandale à ce que la chaire de physique nucléaire de Paris-VI
soit financée par EDF, si EDF trouve que c’est bon pour son image. Mais ce n’est pas dans les mœurs |1| ».
Le 18 novembre 2008, il est décoré des insignes de Grand officier de l’ordre de la République par le dictateur
tunisien Ben Ali. A cette occasion, M. Strauss-Kahn déclare : « l’économie tunisienne va bien, malgré la crise, (...) la politique économique qui est conduite est
saine, et je pense que c’est un bon exemple à suivre pour beaucoup de pays (...) le jugement que porte le FMI sur la politique tunisienne est très positif (...) les choses continueront de
fonctionner correctement |2| ».
En novembre 2008, à l’issue de sa visite en Libye, il déclare : « Le Maghreb a connu des progrès remarquables et
son potentiel est considérable. (…) J’ai félicité les participants à la Conférence de Tripoli d’avoir adopté le plan d’action pour accélérer les réformes en matière de facilitation des
échanges, d’intégration financière et de la promotion du secteur privé et des projets communs. (…) Le défi principal est de maintenir le rythme des réformes en cours visant entre autres
à réduire la taille de l’État. Dans ce contexte, le Programme de distribution de la richesse comporte à la fois une bonne occasion et certains risques. S’il est structuré et
mis sur pied convenablement, ce programme pourrait promouvoir le secteur privé tout en minimisant les risques posés pour l’offre de services publics
essentiels |3| ».
« On vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans » (Le Figaro, 20
mai 2010). Le ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, le remercie publiquement pour sa position en faveur de la réforme des retraites |4|.
Source: http://www.cadtm.org