En hommage à ERNEST OUANDIE Exécuté LE 15 janvier 1971 à BAFOUSSAM...
En hommage à ERNEST OUANDIE Exécuté
LE 15 janvier 1971 à BAFOUSSAM :
INTERVENTION DE FREDRICK FENKAM
LE 19 janvier 2013
Maison de l’Afrique à Paris
Chers invités et chers compatriotes,
À l’occasion du quarante-unième anniversaire de la mort de Ouandié Ernest, vous l’avez sans doute remarqué, bon nombre de nos compatriotes, regroupés autour de diverses structures, ont tenu à lui rendre hommage.
Ces différentes initiatives sont à féliciter, dans la mesure où, le droit que nous avons aujourd’hui de poser de tels actes nous a été concédé par la loi n° 91/022 du 16 décembre 1991 votée le 27 juin 1991 par l’Assemblée Nationale du Cameroun.
Cette loi faisait de certains de nos compatriotes disparus, la plupart dans des conditions que seule l’histoire éclaircira, des Héros nationaux, parmi lesquels le nommé Ouandié Ernest.
Et comme vous le savez, toute liberté difficilement acquise tend à s’user lorsqu’on ne s’en sert pas.
Il est certes vrai, cette réhabilitation aurait pu être accompagnée de quelques actes symboliques prouvant la volonté du pouvoir exécutif, initiateur de la loi ou du pouvoir législatif qui l’avait votée.
Mais, lorsqu’on se rappelle que cette loi fut votée à une époque où notre pays traversait une crise sociopolitique aigüe, on comprend aisément que ce volet pratique de l’acte ait été omis.
C’est dire combien est louable l’idée qu’ont eue les créateurs de cette structure dénommée Citoyens pour la Mémoire du Cameroun que je remercie de m’avoir invité à me joindre à vous en cette journée commémorative de la disparition de monsieur Ouandié Ernest, le 15 janvier 1971.
Je ne doute pas un seul instant que bon nombre d’entre vous ici présents aient, comme moi, lu de fond en comble tout ce qui a été dit sur la vie de cet homme et comprennent la justesse de l’hommage qui lui ait rendu. C’est la raison pour laquelle, après avoir longuement atermoyé pour trouver un sujet d’intervention, j’ai choisi de ne pas m’attarder sur sa biographie et sur ses activités syndicales dans sa lutte de nationaliste qui font aujourd’hui d’Ernest Ouandié, un Héros national.
Pour que ma modeste contribution ne vous apparaisse pas superfétatoire, j’ai préféré limiter mon intervention aux esquisses des réponses à certaines questions que doivent se poser la nouvelle génération des Camerounais lorsqu’elle entend évoquer le nom de monsieur Ernest Ouandié.
Vous savez, nous sommes dans une ère de nouvelles technologies où les jeunes sont de moins en moins réceptifs à tout ce qui n’est ni scientifiquement, ni moralement, et ni socialement prouvé. Ce qui fait que nos efforts en vue de reconstituer l’histoire de nos Héros devront tenir compte de la perplexité qui les anime. Si non, nous courons le risque de ne laisser en définitive qu’une vulgaire amplification des légendes controversées.
Si votre fils ou un beaucoup plus jeune que vous, vous pose la question de savoir qui fut Ernest Ouandié ? Sachez, avant de lui répondre, que, tout comme vous, il était sur internet où il a probablement lu sa biographie publiée sur de nombreux Sites.
Quand vous lui aurez confirmé ce qu’il sait déjà, ce sont les réponses aux quelques questions embarrassantes qui vont s’en suivre qui lui permettront de se faire une idée sur l’homme, de l’accepter voire d’en faire son propre repère.
La première est donc la suivante :
- Comment un citoyen qui, d’après ce qui ressort de sa biographie, était un fils de paysan, a-t-il pu devenir un héros national au terme de sa brève existence sur terre ?
Pour ce qui est de Ouandié Ernest, retenons déjà qu’il est plus probable qu’il soit né en 1924 comme l’écrivent certains biographes, au lieu de 1914 comme le déclarent d’autres.
Ce que j’affirme ici pour les départager et qui m’est inspiré par ma vision de l’adolescent qui assista à l’événement macabre du 15 janvier 1971, c’est que l’homme que je me souviens avoir vu ce jour-là attaché au poteau et donc la tête tomba sur la poitrine après une rafale du peloton d’exécution, m’était apparu plus proche de la cinquantaine que de la soixantaine. Pour autre preuve, les photos prises lors de son procès montrent l’image d’un homme d’apparence athlétique frisant à peine la cinquantaine.
Pour en revenir à l’embarrassante question, je pense pour ma part qu’il faudra revenir plus loin dans la vie du jeune Ernest Ouandié pour tirer quelques éléments de réponses. Il faudra chercher à savoir ce qu’il fut, pour essayer de comprendre comment il put devenir plus tard ce qu’il a été. Nous allons pour ce faire le remplacer dans l’environnement où il est né et où il a grandi. Ensuite, rechercher les raisons et les opportunités qui l’ont amené à se démarquer des enfants de son âge pour devenir très tôt, un personnage hors du commun et doué d’un courage dans un environnement qui ne tolérait pas le moindre écart de comportement de la part de ceux qui étaient traités d’indigènes.
La région de l’Ouest du Cameroun d’où Ouandié fut originaire, sur le plan de la maltraitance, avait dû subir un traitement spécial du fait que toutes les communautés (ou tribus) qui la constituaient étaient tellement attachées à leurs cultures ancestrales et leurs traditions qu’elles n’avaient pas voulu se plier à la domination de l’autorité coloniale. Sans pour autant être belliqueuse ou révoltées, ces communautés paysannes avaient su exprimer leur rejet de la nouvelle autorité.
Ces tribus que nous appelons aujourd’hui les bamiléké sont restées un vrai mystère du fait de leurs origines qui demeurent obscures.
Le premier livre d’histoire que nous avons lu dans les écoles primaires et qui n’était en réalité qu’un pamphlet d’une cinquantaine de pages dénommé « Histoires du Cameroun » nous livrait dans le petit chapitre consacré aux tribus du Cameroun que les Bamiléké sont d’origine semi-bantoue.
Je ne me souviens pas qu’un seul de nos maîtres d’école ait réussi à nous expliquer clairement ce que voulait dire « semi-bantou ». Au moment où je parle, je suis sûr que bon nombre d’entre nous se demandent encore ce que signifie le terme semi-bantou.
Permettez-moi de vous révéler ce que j’avais fini par comprendre.
Les bamiléké comme nous les appelons, demeure dans notre pays la seule tribu n’ayant dans aucune des nombreuses langues parlées par les différents groupes ethniques qui la composent, un nom qui les désigne dans l’ensemble. Ceci signifie que le mot « bamiléké » n’a aucune traduction littérale dans aucune seule de leurs langues locales.
Le nom qui fut adopté et qui satisfait tout le monde aujourd’hui est « graffi » ou graffis » ou encore « galapiss » qui dérive du terme anglo-saxon « Grassfields » dont les colons britanniques avaient baptisé toute la région de la savane qui s’étant d’Eboudou au Nigéria à la vallée de l’Adamaoua au Cameroun.
Quelle est donc l’origine du mot « bamiléké » ? Et qui sont les bamiléké ?
L’origine du mot est effectivement lié à leur origine « semi bantoue ».
En fait cette tribu « bamiléké » serait composée des peuples d’origine bantoue qui vinrent s’installer sur les hauteurs de la rivière Nkam et qui virent arriver progressivement vers les débuts du 17ème siècle des communautés d’origine tikar qui, fuyant l’armée du roi Nchare Yen, fondateur du royaume bamoun, franchirent la rivière Noun et vinrent s’installer sur les montagnes.
Parce qu’ils sortaient d’une vallée, les autochtones d’origine bantoue les appelèrent « Ba Mleke ». Entendez : « les gens sortis du trou ».
Comme je l’ai dit plus haut, ces peuples, très pacifiques, fortement attachés à leurs traditions et qui ne voulaient se soumettre qu’à la seule autorité de leur roi, déclaraient sans le savoir, une guerre à l’autorité coloniale qui allait leur faire subir les pires des atrocités. Et, parce qu’ils avaient auparavant réfuté toutes les religions monodéistes, leurs enfants furent privés d’éducation et les plus solides des adultes furent déportés dans les plantations coloniales.
En effet, sous le régime colonial de l'indigénat, les colonies françaises suivaient le Code de l’Indigénat, qui octroyait un statut légalement inférieur aux populations des colonies françaises.
Ces travaux forcés faisaient partie du système des Taxes, corolaires aux Amendes et Peines, dont le but véritable était de tirer le maximum de profit des populations locales.
La plupart des grands projets coloniaux en termes d’infrastructure, que ce soit les créations des routes, l’exploitation des minerais et des plantations, étaient basés sur les travaux forcés obtenus par une forme plus subtil d’esclavagisme. Des hommes accusés d’avoir enfreint les lois coloniales purgeaient de ce fait des peines arbitraires spéciales que les colons estimaient être le tribut à payer par les indigènes pour la pacification, l'accès à la « civilisation » et à la protection qu’ils leur offraient.
Dans la même perspective, l'impôt apparaissait comme « la juste rétribution des efforts du colonisateur, l'application normale du droit absolu d'obliger les populations noires, auxquelles il apporte la paix et la sécurité, à contribuer dans la mesure de leur moyen aux dépenses d'utilité générale ».
Selon moi, ces histoires anciennes qui ressortent les premiers contacts entre certaines tribus camerounaises et l’autorité coloniale sont d’une importance capitale, Nous devons revenir dessus pour expliquer, ajuster et éclaircir certains événements qui jusqu’à ce jour sont des embuches à nos efforts d’intégration nationale qui passent par la solidarité entre les peuples de la même nation.
C’est la raison pour laquelle j’ai évoqué le volet des rapports entre les tribus et l’autorité coloniale.
Ce qu’il faut commencer par comprendre, c’est que l’homme auquel nous rendons hommage aujourd’hui et que bon nombre de nos compatriotes connaissent comme le dernier président de l’Union des Populations du Camerounais exécuté le 15 janvier 1971 commença sa lutte nationaliste bien longtemps avant la création du mouvement qu’il dirigera plus tard.
Nous avons vu l’environnement dans lequel Ernest Ouandié a vu le jour. Voyons maintenant le contexte social dans lequel il a grandi.
Si, comme disent ses biographes, Ernest Ouandié dont les parents étaient originaire du village Bangou dans la Mifi, était né à Ndumla, un village de l’arrondissement de Bana dans le Haut-Nkam, qui à l’époque n’était pas la porte d’à côté, on peut supposer que sa famille dut s’y rendre pour des raisons de survie.
Malheureusement, alors qu’il n’était encore âgé que de 3 ans, son père fut déporté dans les plantations de café à Djimbong dans le Haut-Nkam et contraint aux travaux forcés. Il y restera trois longues années pour finir par tomber gravement malade. La famille, désespérée et surtout sans aucune ressource, est donc obligé de rentrer à Bangou.
Ernest Ouandié est déjà âgé de neuf ans quand son oncle, Kamdem Samgo vient le chercher et l’amène à Bafoussam où une école publique vient enfin d’être créée.
Pendant trois ans, il va côtoyer des camarades d’école tels que feu le Médecin Tagny Mathieu, feu M. Feyou de Happy et d’autres adolescents dont les convictions se forment progressivement au contact des dures réalités de la colonisation.
Ses camarades se retrouveront à Dschang, ville capitale de la région bamiléké où se trouvait l’unique cycle d’études en vue de l’obtention du CEPE.
Retenu parmi les meilleurs de sa promotion, Ernest Ouandié sera orienté à l’École Primaire Supérieure de Yaoundé, section enseignement, où il obtiendra en novembre 1943, le Diplôme des Moniteurs Indigènes (DMI).
Nous avons là le double portrait d’un garçon dont les parents ont été victimes de l’extrême dureté du système colonial, et celui du jeune homme de 19 ans instruit qui, avec ses camarades, ont cultivé un amour profond pour leur pays.
À ce stade de début de la vie d’Ernest Ouandié, tous les ingrédients sont réunis pour qu’il choisisse librement le chemin sa destinée.
Il doit choisir : entre poursuivre la brillante carrière de fonctionnaire colonial qui s’ouvre devant lui et grâce à laquelle il pourra aider sa pauvre famille, et apporter sa modeste contribution à la lutte pour la libération de son pays dont les populations ploient sous la force d’occupation colonial.
Sans aucune hésitation, Ernest Ouandié choisit de mettre ses connaissances et les opportunités de contacts que lui offre sa profession pour contribuer à la libération des consciences de ses compatriotes.
La doctrine qu’il va diffuser n’échappe pas à longtemps l’autorité coloniale qui découvre très vite qu’au fil du temps, le jeune fonctionnaire se construit des convictions basées sur le nationalisme.
Il en subira de nombreuses sanctions disciplinaires sous forme d’affectations incessantes. C’est ainsi qu’il passera par Edéa, Dschang, Douala quartier New-Bell Bamiléké, Doumé, Yoko, Batouri, Bertoua et encore Douala. Ces allées et venues, au lieu de le ramener à l’ordre établi, favoriseront la diffusion de ses idées.
Son cas devient plus préoccupant lorsqu’en 1944, parallèlement à son travail d’enseignant, il s’engage à l’Union des Syndicats Confédérés du Cameroun, affiliée à la CGT française.
Je vous prie de remarquer avec moi, qu’à cette époque, l’Union des Populations du Cameroun (UPC) n’existe toujours pas encore.
Il faudra attendre 1948 pour qu’au grand désespoir de ses employeurs qui auront tout fait pour le « récupérer », Ernest Ouandié commence à militer à l’UPC nouvellement créée dans la nuit du 10 avril 1948 dans un café-bar de Douala-Bassa dénommé « Chez Sierra ». [
Les sanctions administratives qui vont s’en suivent sont loin de freiner la détermination du jeune homme. Et ses plus fréquentes affectations lui permettent même à implanter l’UPC dans le Mbam.
Les carottent s’avèreront cuites lorsqu’en 1952 au 2ème Congrès tenu à Eséka, il sera élu vice-président de l’UPC, chargé de l’organisation et de la direction de l’organe d’information du mouvement, « La Voix du Cameroun ».
À ce titre, devenu de plus en plus populaire au sein du mouvement, il assistera au Congrès Mondial de la Jeunesse Démocratique en Chine, et voyagera aussi à Paris et à Moscou.
Bravant tous les interdits, il ira jusqu’à critiquer publiquement Léopold Sedar Senghor que la France va appeler pour tenter de convaincre les Camerounais d’abandonner leur revendication d’indépendance nationale.
Ernest Ouandié est de plus en plus convaincu qu’il contribue à la marche du Cameroun vers un destin plus reluisant pour le Cameroun.
La suite de l’histoire, nous la connaissons tous, si non, je crois, selon le programme de la soirée, que des voix plus autorisées vont nous informer des détails de l’interdiction de l’UPC survenu en 1955, et de la cavale de ses dirigeants qui débutera à Kumba, au Cameroun britannique et se poursuivra au Soudan, au Caire, en Guinée et au Ghana. Nous devrons savoir comment, revenu au Cameroun, Ernest en viendra à passer devant un peloton d’exécution après un procès que, n’étant pas un juriste, je ne pas peux me permettre de qualifier.
Si vous le permettez, je vais plutôt vous livrer un témoignage concernant l’atmosphère à Bafoussam lors de l’exécution d’Ernest Ouandié, Fotsing Raphaël et Wambo le courant auquel j’avais assisté, bien qu’étant encore très jeune.
Pendant la période post-indépendance où la répression des rebelles faisait rage dans la région de l’ouest, je n’étais encore qu’un enfant certes, mais un enfant d’un genre spécial qui, à l’âge depuis l’âge de cinq ans, appréciait ce seul spectacle macabre qui animait notre ville : deux à trois fois par semaine nous allions au carrefour maquisards, nouvellement dénommé carrefour des martyrs, regarder les nouvelles têtes des maquisards que les militaires traquaient et tués dans les zones rurales. Les survivants étaient ramenés vivants. Et, comme les prisons étaient toujours bondées, on leur tranchait les deux oreilles avant de les laissaient dans la nature.
Si vous croyez que l’exécution d’Ernest Ouandié et compagnie avait suscité la moindre émotion dans la ville, détrompez-vous. Ce n’était pas un événement unique en son genre.
Aussi loin que mon cerveau de gamin peut me ramener, je me souviens d’avoir assisté avant cette date à la mise à mort par fusillade, des nommés, Tangatsi, Simo Pierre, Momo Paul, Kamdem Ninyem Pierre, chef supérieur Baham qui fut à l’âge de 23 ans le plus jeune ministre de la santé du Cameroun, etc.
N’allez surtout par croire à une quelconque insensibilité des populations, il se passait simplement qu’elles étaient bien préparées à travers une véritable campagne de dénigrement et de parfaite mise en scène qui leur laissait croire que ces maquisards étaient des assassins ou des bandits qui sévissaient dans toute la région.
Imaginez donc quelle devait être la joie des paysans d’apprendre que le chef de ses maquisards était finalement appréhendé et allait être exécuté.
Je pense que nos parents qui n’étaient pas tous des analphabètes savaient de quoi il retournait, mais le niveau de terreur dans lequel ils vivaient ne leur permettait pas d’exprimer visiblement la moindre émotion.
Cette terreur était telle que, prononcer l’acronyme UPC, c’était comme parler du diable dans la maison.
Je vais, pour terminer, passer à la deuxième question tout aussi embarrassante.
Que répondrez-vous à ce jeune qui voudrait savoir ce qui fait d’un homme un héros national ?
Vous savez, une question que vous pose un plus jeune que vous, malgré son apparente naïveté, revêt un intérêt important dans son éducation.
Le jeune que nous avons tous été est dans une situation permanente de recherche de repère et souhaiterait en trouver un parmi les hommes que nous honorons. Ils les connaitront mieux à travers ce que nous disons d’eux, et surtout ce qu’ils pourront retenir de leur personnalité intrinsèque depuis qu’ils avaient leur âge.
Ce qui caractérise généralement les Héros nationaux, c’est le très peu d’intérêt qu’il accorde à leur vie lorsqu’ils doivent la risquer pour l’intérêt de leur pays.
Par ailleurs, ce sont des gens qui, face à la mort certaine, ont toujours lancé un appel pour la poursuite de la lutte pour la cause qu’ils ont défendue. Je n’en connais pas un seul qui ait prescrit à la génération future la traque pour venger sa mort.
D’ordinaire, et partout dans le monde, la personnalité d’un héros national survit à la disparition de la structure sur laquelle il s’est reposé pour mener la partie active de son combat. Ceci pour dire combien il est déplorable que bon nombre de nos compatriotes ne voit à travers Ernest Ouandié que l’UPC.
S’il est de bonne guerre pour les nostalgiques de l’idéologie upéciste de vouloir s’accaparer de la mémoire de tous les nationalistes qui ont milité dans ce mouvement pour contribuer à la libération de Cameroun, il n’est par contre pas logique que les Camerounais continuent à laisser une telle assimilation se perpétuer.
Un peu comme si les supporters du Canon de Yaoundé cherchaient à s’approprier de toute la mémoire du regretté Théophile Abéga.
Je ne peux pas conclure sans soulever cet autre point de très grande importance qu’est l’évolution du tribalisme institutionnalisé que nos Héros n’ont pas connu. Ce virus est le véritable frein pour le décollage de notre développement. Au point où, simplement en participant à la lutte contre ce fléau, chacun d’entre nous court le risque de devenir plus tard un Héros national camerounais.
C’est le dur combat auquel nous devons tous participer.
Je vous remercie pour votre attention.
Par Frédéric Fenkam
Source : Citoyens pour la mémoire du Cameroun