Cameroun : Les causes de l’extinction de l’opposition gouvernementale au Cameroun. Par Enoh Meyomesse.
Cameroun : Les causes de l’extinction de l’opposition gouvernementale au Cameroun. Par Enoh Meyomesse.
La plus grande réussite du régime du renouveau, les Camerounais n’en sont pas suffisamment conscients, aura été la manière avec laquelle celui-ci a corrompu toute l’opposition camerounaise, toutes chapelles confondues. Il n’existe, à ce jour, aucun leader de l’opposition, nous insistons bien sur AUCUN, qui n’ait, à un moment ou à un autre, avalé des morceaux de soya bien aromatisés du régime. Le jour, ils abreuvent le président de la République des pires injures qui soient. La nuit, ils se remplissent les poches de l’argent du régime. Que l’on se souvienne de la manière dont Mgr Tonye Bakot, l’Archevêque de Yaoundé, avait éclaboussé tous les chefs de partis politiques qui s’étaient retrouvés, avec lui, au mois de décembre 2006, au Premier ministère. A la sortie de la concertation avec les autorités gouvernementales, il s’était étonné, devant la presse, d’avoir reçu une enveloppe contenant la somme d’un million de francs cfa, en guise de « frais de carburant ». « De la cathédrale au Premier ministère, 1 kilomètre à peine, un million de francs, n’est-ce pas exagéré ? », telle avait été sa question. Mais, pendant que lui s’indignait ainsi devant la presse, aucun, nous insistons de nouveau sur AUCUN des présidents de partis politiques qui avaient pris part à la rencontre n’avait ouvert la bouche. Eux qui sont habituellement si prompts à dénoncer, dans la presse, « le régime corrompu, jusqu’à la moelle, de Paul Biya », étaient tous devenus subitement muets comme des carpes.
Devenus des prestataires politiques véritables du régime, ils n’œuvrent aucunement plus à sa chute, et, pis encore, crédibilisent plutôt la contre-vérité monumentale diffusée par le régime actuel et selon laquelle la démocratie est effective au Cameroun. C’est ainsi qu’ils participent à tous les scrutins dans l’unique but de négocier une entrée au gouvernement, et/ou d’obtenir de volumineuses enveloppes. Pour leur malheur, la population, depuis plus d’une décennie, a découvert cette supercherie. C’est pourquoi, d’un scrutin à l’autre, ces opposants véreux et corrompus à souhait, voient leur audience péricliter, au point où ils sont passés de 92 députés en 1992, à 18 en 2007. Signification : la population les a vomis.
A ce jour, lorsque le grand public se plaint de l’inexistence de l’opposition, il ne se rend pas compte, dans le même temps, qu’il a pris, lui-même, la seule décision qu’il lui restait à prendre face à ces politiciens félons et corrompus : leur tourner résolument le dos, en guise de punition. L’opposition, au Cameroun, a été mise k.o. par le peuple, parce qu’elle a trahi les immenses espérances placées en elle, du temps où il n’était pas encore aisé de découvrir qu’elle était au service du régime. Le peuple, qui n’est aucunement dupe, attend, à présent, quelque chose de neuf, une opposition nouvelle, une opposition pure, une opposition authentique qui pourra renverser ce régime, et non ce ramassis d’anciens rdépécistes qui se sont empressés, en 1991-1992, de créer des partis d’opposition, ou qui continuent à le faire à ce jour. Quiconque a été, l’espace d’un seul jour, rdépéciste, est totalement impur aux yeux des Camerounais en lutte pour leur liberté. Cette opposition nouvelle et authentique qu’attend le peuple, celui-ci lui fournira des troupes pour monter à l’assaut du régime, et, au bout du compte, Paul Biya sera renversé.
Source : http://enoh-meyomesse.blogspot.com/