Cameroun: Crimes rituels à Mimboman: La vérité des faits
Cameroun: Crimes rituels à Mimboman: La vérité des faits.
photo archive
Pour dissiper la psychose qui s'est emparée des populations camerounaises au sujet de la pléthore de meurtres perpétrés à travers le pays, le Mincom qu'accompagnaient le Sed et le Dgsn est venu
donner «sa vérité» des faits.
Il est 19h ce mercredi, la salle de conférences du Ministère de la Communication grouille de monde. On peut apercevoir en grande partie des journalistes, mais aussi quelques hommes en tenue qui
essaient de se fondre dans cet univers lié à la communication. Encore 2 heures d'attente, les uns et les autres commencent à s'impatienter. On ne sait pas ce qui se passe, on va de supputations à
allégations pour essayer de deviner l'objet de cette rencontre nocturne avec la presse nationale et internationale. Soudain apparaissent Issa Tchiroma Bakary, Jean baptiste Bokam et Martin Mbarga
Nguéllé. Après les convivialités d'usage le porte parole du gouvernement prend tout de suite la parole et annonce enfin l'objet de la communication. «Depuis le 02 décembre 2012 jusqu'au 10
janvier 2013 seulement 07 cas de victimes ont été enregistrées, dont 04 identifiées et 03 non identifiées du fait de leur état de putréfaction avancé. Ces victimes ont toutes été violées,
amputées de certaines parties de leur corps et âgées entre 16 et 30 ans». Voilà enfin la version officielle du gouvernement sur cette histoire qui aura eu le mérite de tenir en haleine et ce
pendant plusieurs semaines les populations de la ville aux sept collines. «Une psychose qui a entretenue des commentaires de tous genres au sein de l'opinion», selon le Mincom.
Pourtant, il aura fallu du temps, soit un mois et demi, pour qu'enfin ces autorités dites «compétentes» sortent de leur mutisme. Une déclaration qui, loin de faire l'unanimité est plutôt venue
raviver la colère des populations conscientes de leur abandon à leur triste sort par le gouvernement. Des mesures tardives pour «endiguer le fléau par un renforcement de la surveillance». Une
véritable ironie au regard du désarroi qui se lit désormais sur les visages des populations du quartier Mimboman. Même pas un mot des deux autres compères présents à cette annonce. Un autre signe
fort qui aura montré l'extrême prudence de ces derniers chargés de la sécurité des hommes et des biens. Des interrogations des uns et des autres, on a pu relever que: qui mieux du Sed ou du Dgsn
peut rasséréner dans ces cas de figures où l'on a vécu des meurtres en série? Une certitude demeure: pas le Mincom! Et pourtant!
Or cela était devenu un secret de polichinelle, tout le monde sait qu’à travers tout le pays on aura largement dépassé les chiffres annoncés par le Mincom. Le quartier Mimboman seul en est au
dessus de ces statistiques. Pour ne pas citer les autres cas parsemés dans la République. Malheureusement, cette sortie médiatique est venue rappeler à l'opinion nationale qu’être porte parole du
gouvernement au Cameroun signifiait jurer de ne point dire la vérité. On se souvient encore de «Il y a eu zéro mort», phrase célèbre qui était devenue la désignation de son auteur, ou encore de
«l'argent se trouve entre la France et les Etats unis. L'unique note positive de cet entretien portait sur la mise aux arrêts de deux dizaines de personnes de nationalité camerounaise et
étrangère en précisant que «nombre d'entre elles sont déjà passées aux aveux complets.» En espérant qu'au moins à ce niveau survit encore la vérité, «les criminels seront arrêtés et traduits en
justice.» on attend!
JEM