Cameroun : Crash avion de la Cameroon airlines en 1995. L’aspect mafieux du dossier enfin mis à jour.
Cameroun : Crash avion de la Cameroon airlines en 1995. L’aspect mafieux du dossier enfin mis à jour.
Crash avion de la Camair en 1995: Des commissions perçues
Où est passé l'argent payé par Transnet Saa? Cette compagnie sud-africaine a payé plus de 40 milliards de FCFA pour indemniser la Cameroon Airlines du contrat qualifié de mafieux, signé en son nom en 1994 par le trio Issa Tchiroma (alors Ministre des Transports), Joseph Bélibi (Pca de la Camair) et Louis Paul Motazé (Directeur commercial).
Où est passé l'argent payé par Transnet Saa? Cette compagnie sud-africaine a payé plus de 40 milliards de FCFA pour indemniser la Cameroon Airlines du contrat qualifié de mafieux, signé en son
nom en 1994 par le trio Issa Tchiroma (alors Ministre des Transports), Joseph Bélibi (Pca de la Camair) et Louis Paul Motazé (Directeur commercial). En effet, les pertes causées par le mauvais
entretien des aéronefs de la défunte Camair ont provoqué le crash du Nyong et l'accident en bout de piste en France du 747 Combi. Il s'agissait de dédommager la défunte Camair et régler les
droits des victimes du crash de décembre 1995. Face à la léthargie qui semble caractériser les leaders d'opinion de la société camerounaise, en particulier les dirigeants des Ong qui se
revendiquent de la société civile, quelques Camerounais parmi lesquels les ayants droits des victimes résidant hors du Cameroun, ont décidé de porter l'affaire devant les instances judiciaires
françaises.
Avec l'achat foireux du Bbj II et de l'Albatros, la mafia connexion s'illustre dans ses accointances avec des grandes Banques étrangères, en l’occurrence la Société générale en France. Car la
méthode utilisée, si elle se confirmait, ne relève ni plus ni moins, que du blanchiment effectué par certaines personnalités qui se sont entendus pour distraire 40 milliards de FCFA, prix du sang
de 71 victimes du crash. Comme nous l'a révélé l'un des membres de l'association Crash Camair 1995, ce procès aboutira sans aucun doute à retrouver la traçabilité de l'argent détourné et son
utilisation. Il ne restera plus, a-t-il ajouté, qu’à d'autres Camerounais de prendre la relève en matière de dénonciation de biens mal acquis. Pour lui, en tout cas, au regard de certaines
informations dont disposerait déjà l'association, il ne fait pas l'ombre d'un doute que certains biens plus ou moins déjà identifiés et appartenant à des pontes du régime, tirent leur origine de
cet argent.
Après la plainte jugée recevable de Me Yen Eyoum Lydienne en France, y compris celle en cours déposée par Yves Michel Fotso auprès de la Cour suprême de l'Orégon aux Usa, cette nouvelle affaire
pourrait avoir des effets dévastateurs pour un pouvoir dont le discrédit est à son comble sur le plan international. Souvenons-nous: «En mai 1994, des accords écrits avaient été conduits à Paris
en France, par lesquels la South african airways (Saa) s'engageait à assurer la maintenance des Boeings 737 et 747 appartenant à la Camair. Du fait de la défaillance et de la grossière négligence
dans l'exécution de ces contrats, le Boeing 737-200 immatriculé Tj-Cbe et baptisé Le Nyong s'est écrasé à Douala le 3 décembre 1995, coûtant la vie à soixante et onze personnes. De même, en 1997,
le Boeing 747-200 Combi, le Mont Cameroun, a perdu un réacteur en plein vol, aux environs de Paris».
40 milliards pour 71 victimes en fumée
Un documentaire diffusé actuellement sur You tube et Facebook, intitulé «crash Camair 95» fait état du versement de ces indemnisations sur un compte qui fut ouvert à la Société générale à Paris,
Bd Haussmann, par M. Foumane Akame pour le compte de l'Etat camerounais. En effet, la compagnie sud-africaine Transnet a été condamnée et le Cameroun a été indemnisé. Mais écrira l'ex-Minadt,
Marafa: «A ma grande surprise, aucun des bénéficiaires connus des fruits de cette corruption n'a été inquiété, ni sur le plan pénal, ni sur le plan administratif». S'adressant au Chef de l'Etat,
Marafa Hamidou Yaya écrit: «Je vous avais alors proposé que le gain financier que notre pays devait tirer de l'action engagée en Justice, puisse être utilisé de la manière suivante:
a) Indemniser les ayants-droit des victimes de l'accident du Boeing 737
à hauteur de cent millions (100.000.000) de FCFA par personne.
b) Renflouer la Camair avec la différence afin de consolider les fonds propres de cette compagnie.
On sait aujourd'hui que ni les ayants droit, ni la défunte Camair n'ont reçu un kopeck de cet argent. L'argent ayant été retiré subrepticement de la Société générale. Pour qu'une banque puisse
agir de la sorte en France, il y eu automatiquement des complicités à un certain niveau de sa hiérarchie. Selon Issa Tchiroma gravement mis en cause sur un pan de l'affaire concernant les
Commissions sud-africaines, l'argent spolié au détriment de la Camair et des victimes du crash, est versé dans les caisses de l'Etat. Pourtant en Afrique du Sud, l'on parle d'un virement de 40,5
milliards de FCfa au profit de la Camair et des victimes. Pierre Mila Assoute aujourd'hui en exil en France, a fait savoir sa part de vérité dans l'affaire de l'indemnisation du crash du Boeing
737 de la défunte Camair. Il met en lumière, documents à l'appui, des éléments de cette affaire pour laquelle une enquête judiciaire n'a pas encore été officiellement ouverte, depuis sa
révélation par une des lettres de Marafa Hamidou Yaya, l'ancien Ministre d'Etat aujourd'hui en prison.
«Il est incontesté qu'au terme du procès, un virement de Transnet/Saa de 40.5 milliards, est arrivé sur le compte n°: 000 78 01 39 14 -53 ouvert par Monsieur Foumane Akame Jean, dans les livres
de la Sgbc 29, boulevard Haussmann 75009 Paris (France) au nom de: Etat du Cameroun/présidence de la République, compte sur lequel il est le seul signataire». Le 25 septembre 2012, le Ministre de
la Communication a évoqué le sujet des indemnisations des victimes du crash du Boeing de la Camair en 1995. Issa Tchiroma avait affirmé entre autres, que le personnel navigant commercial n'était
pas couvert par l'assurance pour expliquer pourquoi l'hôtesse de la Camair dame Welissanè, une des rares personnes rescapées de ce crash de triste mémoire, n'a pas été dédommagée. Mais l'opinion
n'a pas été renseignée sur les mobiles l'ayant poussé à percevoir des Commissions sur l'entretien des aéronefs de la Camair alors qu'ils n'étaient pas du tout entretenus. S'adressant alors au
journal Le Messager, Albert Dzongang s'était interrogé: «Mais qui a causé l'accident? Le tribunal de Paris a dit que l'auteur de l'accident c'est l'Afrique du Sud qui n'avait pas entretenu
convenablement l'avion, et l'a condamné à payer des dommages et intérêts. Ils appartiennent donc aux accidentés et aux propriétaires de l'avion, et non à l'Etat. Donc quand quelqu’un dit que
l'argent de l'Etat est confidentiel, il enfonce l'Etat parce qu'il nous pousse à nous demander où sont passés les 40.000.000.000 de FCFA».
C'est ce que l'Avocat des victimes, Me Gardères (voir l'interview ci-contre) essaye de savoir, afin que les ayants-droit soient indemnisés. Le seront-ils un jour? L'affaire va-t-elle
s'internationaliser avec le dépôt et la disparition de cet argent des comptes de la Société générale à Paris?
Douala, 16 Avril 2013
Par EDKING
Source : Le Messager