Après le pétrole, le pillage de la forêt congolaise.
C'est de notoriété
publique, les écosystèmes forestiers du bassin du Congo, deuxième poumon écologique mondial après ceux de l'Amazonie, jouent un rôle déterminant pour l'équilibre du climat mondial,
....
C'est de notoriété publique, les écosystèmes forestiers du bassin du
Congo, deuxième poumon écologique mondial après ceux de l'Amazonie, jouent un rôle déterminant pour l'équilibre du climat mondial, pour la biodiversité et constituent un cadre de vie unique pour
plusieurs peuples autochtones. Après la mise en place des sociétés écrans à travers lesquelles Sassou et son clan siphonnent le pétrole congolais, ils s'attellent désormais à une gestion opaque
de la forêt congolaise.
En effet, les forêts du Congo, ce sont plus de 22 millions
d'hectares repartis en trois grands massifs forestiers à savoir la forêt du nord Congo avec 17 millions d'hectares, la forêt du Mayombe (3 millions ha), le massif du chaillu (2millions ha).
Avec 22 millions d'hectares, le massif forestier congolais représente 10% des forêts du bassin du Congo et 12 %des forêts denses d'Afrique centrale.
Après son retour au pouvoir à l'issu d'une guerre civile qu'il a
provoqué et gagné avec l'aide des puissances étrangères en 1997, M Sassou et son ministre de l'économie forestière se sont inscris dans une véritable dynamique de pillage systématique des
ressources de ce petit pays immensément riche. Ils ont activement recherché les sociétés multinationales d'exploitation forestières pour exploiter les forêts non encore octroyées précédemment.
Ainsi, ce sont plus de 70% de l'ensemble des forêts qui ont fait l'objet des concessions. En conséquence, une véritable dynamique de pillage a été mise en œuvre par ces sociétés avec la
bénédiction du clan Sassou. Les retombées de cette exploitation qui devraient faire le bonheur et la fierté des congolais se sont retrouvées entre les mains d'une poignée d'individus qui ont juré
par Satan de respecter scrupuleusement les trois commandements du pouvoir de Sassou à savoir : tu voleras, tu pilleras et tu détruiras le Congo, pendant que le peuple continue de tirer le
diable par la queue
Pour comprendre comment s'organise ce pillage il faut tout
simplement analyser le comportement de nombreuses sociétés qui exploitent la forêt au Congo, de décrypter les liens mafieux qui existent entre ces sociétés et le clan Sassou. Dans le nord Congo,
la Congolaise industrielle de bois en sigle CIB du groupe tt Timber rachetée récemment par le DLH, société dont le clan sassou dispose de plus de 50% du capital dispose de trois
concessions ; Pokola (480.000ha) ; Kabo ( 280.000 ha ) loundougou ( 390.000 ha ), se comporte comme un véritable Etat de substitution et a totalement versé dans la corruption et les
activités illégales à savoir : les coupes en dehors des limites de la zone d'expansion autorisée , coupes d'arbres dont le diamètre est inférieur au diamètre minimal
d'exploitation , fausses déclaration de production de bois, faux inventaires de volume de bois dans les concessions. Cette société ne laisse aucun individu extérieur enquêter dans ses
concessions. Rappelons tout simplement que M joseph MELLOH, écologiste qui en 2002 a tenté d'enquêter sur les activités de cette société a été arrêté et accusé d'atteinte à la sureté extérieur de
l'Etat par M henry Djombo en personne. Comme les enquêteurs sont susceptibles de jeter un pavé dans la marre, la CIB et M Djombo redoutent leurs actions. Pour essayer de gommer cette image
négative la CIB a mis en place une stratégie visant à obtenir le fameux certificat du Forest stewardship concil (FSC) pour sa concession de Kabo.
Personne n'a oublié le séjour en 2004 au Congo par invitation du
ministre Henry Djombo d'une personnalité très controversée du monde de l'exploitation forestière en la personne de Gus kovenhowen qui a contribué au pillage des forêts libériennes et a armé l'ex
président Charles Taylor.
La plus grande menace qui pèse sur les forêts congolaises
vient des activités croissantes des sociétés asiatiques qui bénéficient de la complicité de la famille présidentielle. Ces sociétés s'installent au Congo sans respecter la convention
d'aménagement et de transformation qu'elles signent (cahier de charges).
Parmi ces sociétés on peut citer Taman Industries, Trabel, China
overseas development etc dont les pratiques peu orthodoxes ont été dénoncées par de nombreux observateurs. Concernant la société China overseas development, le gouvernement a été contraint de
sauver sa face en effectuant quelques saisies de grumes et d'autres droits de cette société. C'était de la poudre aux yeux, car nonobstant ce fait, cette société a été rachetée par Sino Congo
Forêt (SINOFOR) une autre chinoise, née de la volonté de M Sassou et des autorités chinoises dans le but de consolider leur liens d'amitié.
Comme si cela ne suffisait pas, les autorités Chinoises multiplient
des opérations de séduction à l'égard de clan Sassou dans le seul but de s'approprier des forêts congolaises. La dernière opération en date est l'annulation en juillet dernier de la moitié de la
dette du Congo vis-à-vis de la Chine qui s'élève à plus de 64 millions de dollars. L'argument évoqué est la volonté des autorités Chinoises à vouloir aider le Congo à atteindre le point
d'achèvement de l'initiative PPTE.
Les pratiques du pouvoir de Brazzaville en matière d'environnement
se résument à une violation permanente de la nature, dans le seul but de satisfaire les ambitions bassement matérielles d'une poignée d'individu autour du général Président. Forum après forum, on
décrie l'état des droits de l'homme au Congo, ainsi que la dilapidation des biens, publics. Il y a pourtant lieu de regretter le peu d'enthousiasme que les médias mettent à dénoncer la pollution
et la déforestation. L'apparition de nouvelles pathologies et l'augmentation vertigineuse de la mortalité infantile sont symptomatiques du chaos écologique dans le quel s'enferme de façon
irréversible notre pays, du fait de l'absence d'une véritable politique de gestion de l'environnement.
Au moment où la France qui a tant investi dans les politiques
de santé publique, a placé la protection de l'environnement parmi ses priorités, aux cotés de la lutte contre le terrorisme, on peut s'étonner que par simple mimétisme notre pays n'en fasse pas
autant.
Le Congo Brazzaville se meurt. Ses bourreaux sont évidemment connus.
Leurs complices aussi.
Les milliards qu'ils ramassent à la pelle ont une odeur de notre
sang. Réagissons ! En occident, de nombreuses ONG soutiennent gracieusement toutes les luttes pour l'environnement. D'expérience, je sais qu'elles sont avec nous. Alors mobilisons nous
autour de cette question qui dépasse largement nos clivages ethniques habituels pour la sauvegarde de notre patrimoine et le salut de notre terre.
Plus qu'un engagement intellectuel, il s'agit d'une action de salut
public.
Sylvestre KENZO
Source
http://www.congo-internet.com/dossiers/dossiers.php?val=376_apres+petrole+pillage+foret+congolaise
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article