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Tonye Bakot-les Bami et le bazar camerounais par Venant Mboua.

24 Juillet 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Tonye Bakot-les Bami et le bazar camerounais par Venant Mboua.

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Je déplore ce débat qui donne du tonus à tous ceux qui désignent les bami comme victimes de la persécution au Cameroun.
Cela me rappelle un fait qui a eu lieu en pleine crise étudiante en 1991, alors que les étudiants contestataires étaient persécutés au campus de ngoa ekellé. J’ai personnellement séjourné pendant une semaine à la PJ, sur instruction de Jean Tabi Manga, mon directeur à l’ÉNS à l’époque, en compagnie de mes camarades Ndam, Dongmo et Keumi.
Le fait : Un groupe de députés s’est rendu à la primature pour défendre les étudiants…originaires de l’ouest. Dans la délégation, il y avait 3 députés de la circonscription …du Wouri. Albert Nzongang, Koloko Levis et Françoise Foning qui s’étaient joints aux députés de toutes les circonscriptions de la province de l’ouest, moins le Noun.
Ces gens-là ont géré un problème national par l’émotion tribale. J’en étais choqué. Mes amis et moi, dont deux bami et Bamoun en étions choqués. Très peu d’articles de presse ont évoqué cette anomalie monstrueuse et dangereuse à l’époque.
Peut-être parce que le Cameroun n’est pas un pays normal
Il n’y a pas un seul espace qui échappe aux anomalies régnantes dans notre pays. La discrimination est un mode de gouvernement chez nous. Faut-il énumérer ici quelques cas de discriminations institutionnelles?
1- Sur le terrain politique, il y a deux catégories de citoyens : les militants et les opposants. Les militants sont ceux qui ne dénoncent pas et qui envoient des motions et des appuis de toutes sortes à son excellence le président à vie jusqu’à la mort. Eux, ce sont des citoyens, soucieux de la paix et du développement de leur pays
Les opposants sont ceux qui dénoncent le système. Ils ont un statut de natifs et résidents camerounais, mais ne sont pas vraiment des camerounais, puisqu’ils prônent le chaos (en français, chaos veut dire la fin du règne de Biya). Ils n’ont presque que pas de droit (puisqu’ils ne sont presque pas dans leur pays).
2- Les femmes ne sont presque pas des citoyennes compétentes, alors on leur fait la faveur de quelques nominations mais elles doivent quand même demeurer des animatrices de meetings politiques plutôt que des actrices politiques
3- Les jeunes sont des écervelés. D’ailleurs c’est quoi un jeune au Cameroun? De 0 50 ans, on n’est toujours pas mur pour les responsabilités. Regardez mon ami Ateba Eyene, bientôt 50 ans, jeune du Rdpc; Ama Tutu Muna, la jeune ministre de la Culture de Biya…Même les Atangana, Aba Aba, Marafa, Olanguena, Yves Michel Fotso ne sont-ils pas des enfants que les responsables comme Cavaye Yeguié, Hamadjoda, Jean Nkuete, Charles Doumba, Ferdinand Oyono, etc., ont admis au sein de la gouvernance? Les jeunes trouveront un emploi quand leur tour viendra!!!
4- Les camerounais de l’étrangers? De véritables zombies, ceux –là? Ils débarquent comme ça dans les affaires qui concernent le pays, alors qu’ils ont des passeports Américains, Canadiens, français, etc. Personne les a invités, personne ne veut d’eux, personne n’a besoin d’eux, personne ne les attend. Mais ils viennent quand même contribuer au chaos que préparent les opposants…
Ces discriminations sont plus graves que ce qu’on soupçonne à Ayene. Franchement, le nombre de réactions que je lis ici, je ne le lis pas quand il s’agit de tout ce que je viens d’énumérer qui englobe pourtant les bami, les wadjo, les bassa, tous les peuples du Mbam, les bakossi, et leurs cousins, etc.
À mon avis, si on veut rester dans le débat, ce qu’il faut dans cette affaire UCAC-Bami- Bakot-Lado et bazar, c’est une bonne enquête de journaliste (style Bobiokono) pour savoir : comment fonctionne cette faculté incriminée?, qu’est-ce qui a pu pousser l’université à évoquer une aussi laide question? Quelle est la réaction des étudiants et profs sur le campus? Que pensent les responsables de l’UCACA originaires d’autres pays ?
Excusez-moi d’écrire comme Serge Banyongen, mais tout ce que les gens disent les uns des autres ici m’a donné envie de vomir ce matin.

 

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M
Il fallait que quelqu'un parle et frappe du point sur la table: Mgr Tonye l'a courageusement fait!
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