Réflexion sur le statu quo politique au Cameroun suite à la victoire de Macky Sall au Sénégal. Les camerounais sont-ils un peuple endormi ?
Réflexion sur le statu quo politique au Cameroun suite à la victoire de Macky Sall au Sénégal. Les camerounais sont-ils un peuple endormi ?
PUISQUE LES CAMEROUNAIS SONT PLUS INTELLIGENTS QUE TOUS LES AUTRES AFRICAINS, MAIS INCAPABLES DE CHASSER MBIYA - AH ADAPTONS MARX ICI POUR NOUS AIDER UN PEU (RE-POST DU 24 NOV 2011):
Très peu d'Africains comprennent pourquoi ce pays dont la population est si bavarde, débat de tout, a
été aux premiers rangs de la bataille ivoirienne, avec Calixthe Beyala qui est allée jusque dans la RTI quand tout ...le monde fuyait, pour dire qu'elle aime Gbagbo et Simone, pourquoi ce pays,
le Cameroun, qui compte des intellectuels a en revendre en Afrique - Achille Mbembe, Jean-Marc-Ela, Eboussi Boulaga, Ambroise Kom, Mongo Béti, Bernard Fonlon, qui font l'admiration de tous les
pays d'Afrique, pourquoi ce pays si intelligent ne peut pas se débarrasser d'une tyrannie qui l'étrangle depuis 1956, en est a son deuxième président seulement alors que les Ivoiriens en sont a
leur cinquième (même si sous-préfet de Paris comme Mbiya), pourquoi ce pays, le Cameroun, montre des résultats d'élections a 80% quand partout ailleurs on éclate de rire devant telle sottise,
pourquoi les Camerounais qui sont si intelligents ne peuvent pas se séparer de la tyrannie et capturer leur tyran comme les Maliens, ou même le mettre devant un peloton et l'exécuter comme les
Ghanéens l'ont fait jadis, ou simplement le bouter hors du pouvoir par des élections comme les Béninois. Le seul pays avec qui nous faisons la compétition dans la tyrannie, c'est la Guinée
Equatoriale voisine. Il suffit de voir Yaoundé pour comprendre pourquoi le Cameroun fait pitié - ou rire - tous les Africains.
Ah, personne ne comprend ce paradoxe qu'est le Cameroun! Personne ne comprend cette honte africaine qu'est le Camerounais! Il se passe qu'un pays a traverse ce dilemme en Europe jadis, et c'est
l'Allemagne. Cette situation a le mieux, je trouve, été analysée par Karl Marx dans son article de 1843, 'Critique de la philosophie du droit de Hegel', ou il analysait le fait que les Allemands
aient produit de grands philosophes (Kant, Hegel, Schopenhauer, etc.), des grands écrivains (Goethe, Schiller, etc.) mais a la différence des Français dont la philosophie était mineure, n’aient
jamais eu de révolution quand Paris en revendait, des révolutions: 1789, 1830, et bientôt 1848, etc. Nous savons que les Allemands se rattraperont, mais en commettant deux guerres mondiales et un
génocide! Qu'en sera-t-il des Camerounais alors? L'histoire nous apprend ceci: ayez peur d'un peuple qui est endormi, car son réveil sera brutal, sera toujours brutal! Je cite Karl Marx ici, en
adaptant un peu ses propos à la situation camerounaise: 'De même que les anciens peuples ont vécu leur préhistoire dans l'imagination, dans la mythologie, nous autres Camerounais nous avons vécu
notre posthistoire dans la pensée, dans la philosophie. Nous sommes les contemporains philosophiques du temps présent, sans en être les contemporains historiques. La philosophie camerounaise est
le prolongement idéal de l'histoire camerounaise. Lorsque, au lieu des œuvres incomplètes de notre histoire réelle, nous critiquons donc les œuvres posthumes de notre histoire idéale, la
philosophie, notre critique est en plein milieu des questions dont le présent dit : that is the question. Ce qui, chez les peuples avancés, par exemple les Ivoiriens, les Maliens, les Tunisiens,
les Malgaches, constitue un désaccord pratique avec l'ordre social moderne, cela constitue tout d'abord au Cameroun, où cet ordre social n'existe même pas encore, un désaccord critique avec le
mirage philosophique de cet ordre social.
La critique de la post colonie et du néocolonialisme est ainsi la seule histoire camerounaise qui aille de pair avec le présent moderne officiel. Le peuple camerounais est forcé de lier son
histoire de rêve à son ordre social du moment et à soumettre à la critique, non seulement cet ordre social existant, mais encore sa continuation abstraite. Son avenir ne peut se limiter ni à la
négation directe de son ordre juridique et politique réel, ni à la réalisation directe de son ordre juridique et politique idéal. La négation directe de son ordre réel, il la possède en effet
dans son ordre idéal, et la réalisation directe de son ordre idéal, il l'a déjà presque dépassée dans l'idée des peuples voisins, Ivoiriens surtout. C'est donc à juste titre qu'au Cameroun le
parti politique pratique réclame la négation de la philosophie et demande de 'cesser de rêver'. Son tort consiste, non pas à formuler cette revendication, mais à s'arrêter à cette revendication
qu'il ne réalise pas et ne peut pas réaliser sérieusement. Il se figure effectuer cette négation en tournant le dos à la philosophie et en lui consacrant, à mi-voix et le regard ailleurs,
quelques phrases banales et pleines de mauvaise humeur. Quant aux limites étroites de son horizon, la philosophie ne les compte pas non plus dans le domaine de la réalité camerounaise, ou bien va
jusqu'à les supposer sous la pratique camerounaise et les théories dont elle fait usage. Vous demandez que l'on prenne comme point de départ de réels germes de vie, mais vous oubliez que le
véritable germe de vie du peuple camerounais n'a poussé jusqu'ici que sous le crâne de ce même peuple.'
Je sais que ce texte de Karl Marx est complexe, mais puisque les Camerounais sont si intelligents, je suis sur qu'ils vont le comprendre. Et d'ailleurs, le paradoxe camerounais est aussi complexe
que sa solution est simple, mes amis. Nous ne nous en sortirons que par l'action, l'action, l'action! Fini le temps de jouer au malin! Mbiya est cuite! Allons la cueillir!
Lire le texte:
http://www.marxists.org/francais/marx/works/1843/00/km18430000.htm
P. Ngagnang