LETTRE DE PROTESTATION CONTRE L’INTERDICTION DE LA 1ère MARCHE DES PATRIOTES CAMEROUNAIS
LETTRE DE PROTESTATION CONTRE L’INTERDICTION DE LA 1ère MARCHE DES PATRIOTES CAMEROUNAIS
A Son Excellence Monsieur René Emmanuel SADI, Ministre de l’Administration
Territoriale et de la Décentralisation
A YAOUNDE,
s/C de Monsieur le Préfet du Mfoundi
A YAOUNDE,
s/c de Monsieur le Sous-Préfet de YAOUNDE 3ème
A Efoulan YAOUNDE ,
Monsieur le Ministre,
Par lettre n°000048 du 3O Décembre 2013 dont copie est jointe, Monsieur le Sous-Préfet de Yaoundé 3ème nous a notifié l’interdiction de notre Première Marche des Patriotes du 1er Janvier 2014.
Nous élevons une vive protestation contre cette interdiction qui tient de l’arbitraire et attirons votre haute attention sur son double caractère illégal.
Primo Jusqu’à nouvel ordre, les manifestations publiques dans notre pays au régime de la déclaration et non à celui de l’autorisation. Or, Monsieur le Sous-Préfet répond négativement à une demande que nous n’avons jamais formulée : nous l’informions et déclarions la manifestation prévue pour recevoir, en retour de courrier « un récépissé de déclaration ».
Sommes-nous dans un Etat de droit ou dans un simulacre d’Etat de droit ?
Secundo Probablement mal inspiré par la hiérarchie, Monsieur le Sous-Préfet s’est lancé dans une argumentation scabreuse et erronée pour justifier l’interdiction de la Marche. Le Minat prétendrait donc écarter résolument le referendum du champ du législatif, pour nous imposer la voie de l’Assemblée Nationale pour des raisons que vous connaissez, et que nous connaissons aussi.
Or, Excellence, LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN dispose explicitement en son Article 36 (1) que :
« Le Président de la République, après consultation du Président du Conseil Constitutionnel, du Président de l’Assemblée Nationale et du Président du Sénat, peut soumettre au référendum tout projet de réforme qui, bien que relevant du domaine de la loi serait susceptible d’avoir des répercussions profondes sur l’avenir de la Nation et des institutions nationales ».
Excellence, vous qui laissiez poindre l’espoir d’une gouvernance plus intelligente, en demandant qu’il n’y ait plus plusieurs UPC – ce qui nous a permis de demander au Chef de l’Etat de ne plus nommer de Ministre upéciste tant que subsiste la division de l’UPC, REFUSERIEZ-VOUS DESORMAIS D’APPLIQUER LA CONSTITUTION POUR IMPOSER L’ARBITRAIRE et ramener le pays à l’ère de la répression de triste mémoire ?
Monsieur le Ministre,
Notre démarche précisait bien qu’il ne s’agissait pas pour nous de privilégier un point de vue, mais de demander que L’ON DONNE LA PAROLE AU PEUPLE CAMEROUNAIS. Ne serait-il pas paradoxal que ceux qui « voulaient entrer dans l’Histoire comme ayant apporté la Démocratie aux Camerounais s’effraient à ce point de cette modeste revendication ? De quelle démocratie s’agit-il alors ?
Il nous est revenu enfin, que le Chef de l’Etat en personne s’était impliqué dans la mise en place du dispositif d’une répression « sans états d’âmes » de notre marche. Nous avons donc préféré éviter pour le moment tout risque de confrontation prématurée de nos camarades avec les forces de l’ordre.
Ngouo Woungly-Massaga, Cdt Kissamba
Yaoundé, le 6 janvier 2014