LA GUERRE POLITIQUE DANS LE NOUN : L’Imam des Bamoun de France pourrait être un homme très dangereux
LA GUERRE POLITIQUE DANS LE NOUN :
L’Imam des Bamoun de France pourrait être un homme très dangereux
Le Site Camer.be a publié le 21 mai 2013 une vidéo-interview (http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Kvae1rOxkCA) d’un certain M. Nsangou Mamouda qui s’est présenté comme étant l’Imam de la Communauté bamoun en France.
C’était un film à ne pas rater qui d’ailleurs a été relayé par plusieurs autres Sites.
Loin d’être un documentaire de détente, la séquence qui dure une dizaine de minute révèle l’attitude d’un homme dont l’expression a exprimé toute la haine qu’un être humain, qui plus est, un prétendu apôtre du prophète Mahomet, peut vouer à un autre.
On a vu un homme portant une barbe plus fournie que celle de feu Ben Laden, le visage déformé par des rictus maléfiques, s’emporter lorsque l’interviewer a évoqué la mésentente entre le Sultan-roi des Bamoun et le Dr Adamou Ndam Njoya, Maire de la ville de Foumban.
Les éclats assassins de ses yeux étaient aussi parlants que le venin que refermaient ses paroles à l’endroit de « Ndam Njoya » qu’il a traité de destructeur du peuple bamoun. « Pourtant c’est bien ce peuple qui l’a toujours élu, s’est étonné le reporter de Camer.be ». « Cet homme n’est pas élu, a rétorqué véhémentement l’Imam, Il truque les élections dans le Noun… ».
Vous faisant fi de toutes les obscénités que M, Nsangou Mamouda a vociféré par la suite, nous avons essayé d’en savoir plus sur ce prétendu homme de Dieu qui a une aussi immense de provisions de haine en lui.
À cette époque où les pays africains de Sud du Sahara redoutent fortement la pénétration d’un islam radical, surtout le Cameroun dont le Boko Haram campe devant la porte, de tels individus sont à surveiller de très près.
Il est certes vrai, la liberté d’expression en vigueur au Cameroun depuis deux décennies donne le droit à chaque citoyen d’exprimer librement ses opinions politiques.
Tout en reconnaissant les nombreuses dérives qu’enregistre notre apprentissage de la démocratie, félicitons-nous de n’avoir jamais atteint les extrémités qui pourraient nous faire basculer dans les guerres fratricides en cours dans nos pays voisins.
Jamais, depuis l’avènement du multipartisme dans notre pays, nous n’avons entendu un de nos compatriotes exprimer autant de haine vis-à-vis d’un autre à cause de leur divergence d’opinion.
En dépit des accrocs, embûches et entraves qui freinent l’avancée sereine de la démocratie au Cameroun, nos compatriotes qui s’impliquent dans la chose politique ont toujours eu ce réflexe d’avoir des retenues remarquables dans leurs différentes déclarations publiques. C’est peut-être ce qui nous vaut le privilège de livrer entre nous un combat politique plutôt pacifique.
Nous nous devons d’être extrêmement vigilants.
Si nous tenons à nous enorgueillir encore longtemps de la paix relative que nous avons pu préserver au Cameroun jusqu’aujourd’hui, méfions-nous de ces genres d’individus qui s’habillent en moine et prêchent la haine et la violence subséquente.
Ils sont dangereux à ces postes délicats qu’ils occupent au sein d’une communauté lorsqu’ils peuvent endoctriner des jeunes excédés par la dureté de la vie.
La divergence d’opinion politique entre M. Ibrahim Mbombo Njoya et M. Adamou Ndam Njoya ne date pas d’hier, même si elle aboutit quelques fois à des violentes altercations plutôt éphémères entre leurs partisans.
Jamais n’a-t-on entendu le Sultan-roi exprimer publiquement une haine aussi profonde à l’endroit de son cousin. Il en est de même du Maire de Foumban qui n’a toujours dénoncé que la très forte implication politique du roi qui met son autorité et ses prérogatives de Chef traditionnel au service du parti au pouvoir.
La sortie médiatique de l’Imam bamoun de France ne semble pas être un fait de hasard.
Pourquoi a-t-il fallu qu’elle suive de quelques jours l’espoir de réconciliation entre les deux hommes que l’on a observé le mois dernier à l’occasion de la grande rencontre de Foumban ?
Se pourrait-il qu’il y ait des gens dans l’entourage du Sultan-roi qu’une telle situation de calme ne semble pas plaire ?
Se pourrait-il que ce soit ces mêmes personnes, flagorneuses auprès du roi, qui le poussent à « débamouniser » systématiquement tout Bamoun qui montre ouvertement sa sympathie pour Adamou Ndam Njoya et l’UDC ?
Telles sont les questions qui nous ont poussés à chercher à en savoir plus sur la véritable personnalité de l’Imam Nsangou Mamouda de Paris.
L’homme est loin d’être un affabulateur ou un imposteur.
Il avait été nommé il y a presque deux décennies au poste d’Imam de la communauté bamoun de France par le Sultan-roi en personne, au même moment qu’un chef et une reine de la communauté. Tous trois avaient pour mission de veiller à la bonne harmonie spirituelle et sociale et à la fraternité entre les Bamoun de France.
Il faut souligner en passant que l’Imam Nsangou Mamouda ne doit pas sa nomination royale à sa bonne connaissance de l’enseignement coranique un subtilement décriée. Il ne doit d’ailleurs le simulacre de respect que les Bamoun lui donnent que grâce à celui qu’ils ont pour leur roi, par ricochet.
Il n’est secret pour personne, cette nomination au poste d’Imam de la communauté, il la doit à son feu père.
L’Imam Nsangou Mamouda est le fils aîné d’un ancien valet du roi Njimoluh Seidou, originaire du Njitet à Foumban, feu Nsangou Aboubakar, surnommé « Kbetkebou » pour sa bravoure. Au début des années quarante, le feu roi l’amena à Yaoundé et l’installa à côté de son palais du quartier Briquèterie à Yaoundé
Comme notre fameux Imam déclare dans son interview, il est effectivement né à Yaoundé où il a grandi. Pendant toute son enfance, nul ne se souvient l’avoir jamais vu à Foumban sauf une ou deux fois pour quelques jours de vacances lorsqu’il était encore un adolescent.
À la mort de son père, son deuxième petit-frère fut désigné pour à leur parent ; ce que notre Imam ne lui a jamais pardonné et ne lui a jamais adressé le moindre mot depuis une trentaine d’années. La tension au sein de la famille est si grande qu’il a expédié le corps de sa mère décédée entre ses mains en France et n’a pas mis au Cameroun qu’il a quitté depuis plus de trente ans.
Pour exprimer son mécontentement de n’avoir pas succéder à son père, Nsangou Mamouda quittera le Cameroun au début des années 70 pour se rendre à Bangui en RCA où il s’exercera au métier de boulanger. Plus tard, il se retrouvera à Libreville au Gabon d’où il partira pour la France.
Lorsque notre homme arrive en France à cette époque de vaches grasses, il manœuvre habilement et obtient le statut de réfugié. Ensuite, il exerce de nombreux métiers pour joindre les deux bouts et se distingue au sein de la petite communauté en lisant quelques sourates à l’occasion de certains tristes événements.
Très opportuniste, il comprendra très vite que l’ouverture était d’un Islam dont les racines poussaient dans rapidement l’hexagone. Il emprunta virtuellement ce chemin qui lui paraissait plus lucratif.
Sa désignation plus tard au poste d’Imam des Bamoun de France par le Sultan-roi Ibrahim Mbombo Njoya fut un véritable sacre.
Très mercantiliste, cet homme qui n’a qu’un fils unique qu’il abandonna en RCA alors que l’enfant n’avait que deux ans et qu’il n’a jamais revu, a vu un nouveau filon dans la division politique que vivent les Bamoun à l’heure qu’il est. Lui qui, ayant opté pour la nationalité française n’a pas mis les pieds au Cameroun depuis trente-cinq ans, sait que la fortune est du côté de Paul Biya et du RDPC. Il a ses entrées à l’Ambassade du Cameroun, et même, a-t-il été reçu au Pavillon d’honneur de l’aéroport d’Orly par le président Paul Biya lors de son dernier séjour en terre Française.
L’Imam a déclaré haut et fort que le Sultan sera nommé Président du Sénat. Ne nourrirait-il pas le rêve que son roi le nommerait aussitôt Grand Imam du Sénat camerounais ?
Par Paul AYI