La chronique - Sénatoriales au Cameroun : Entre compromission et opportunité, Le symbole d'une "opposition " aux abois.
La chronique - Sénatoriales au Cameroun : Entre compromission et opportunité, Le symbole d'une "opposition " aux abois.
Pour une première au Cameroun il fallait la marquer d'une pierre blanche et chacun y est allé de sa sensibilité mais surtout avec ses moyens. Les élections sénatoriales du 14 avril dernier
qualifiées d'historique ont ainsi révélé au grand jour une autre manière de faire la politique. Et les principaux acteurs de ce tourbouillon sont les jusqu'ici plus farouches partis politiques
les plus opposées, du moins le croyait-on jusqu'à l'alliance nouée à l'occasion de ce scrutin. Le rassemblement démocratique du peuple camerounais RDPC et le social democratic front SDF se
sont officiellement dits oui pour ce chassé croisé aux sénateurs.
Si l'enjeu est si grand et porteur en matière de poursuite de la mise sur pied des institutions républicaines afin de permettre une transparence dans l'animation des processus électoraux en
particulier et la gestion de la respublica en général, il convient tout de même de relever que l'alliance RDPC- SDF sonne plutôt faux. De façon beaucoup plus imagé ou métonymique Paul BIYA
et John FRU NDI viennent de transformer la politique en business ; un terroir où seul la logique du profit prévaut ; toute autre considération ne rentrant pas en ligne de compte.
Seulement en jetant un regard rétrospectif sur la démarche du RDPC La plate forme nouée avec l'UNDP en 1997 nous rappelle que ce parti est coutumier du fait ; Du rassemblement tel que
prônée par sa dénomination. Toute chose qui oriente les interrogations et autres analyses du côté du SDF en perte vertigineuse cataclysmique et graduelle de crédibilité dans l'opinion
publique camerounaise.
Dès lors que doit-on comprendre ? Que le sdf est au abois et prêt à tout pour sauver la face au point de pactiser avec son ennemi juré? Le soupçon d'hier d'une promiscuité de la
haute hiérarchie du sdf avec le RDPC a finalement fait jour.
Autre observation le chairman avait-il pressenti sa défaite face à Simon ACHIDI ACHU aux sénatoriales dans la ville de Bamenda , la manœuvre vise t-elle à bénéficier de la mesure
discrétionnaire du chef de l'état qui doit nommer 3 sénateurs dans la région du nord ouest ? Dans cette combine et combinaison est ce la démocratie qui en sort grandit Quel lendemain pour
le sdf dans l'univers politique camerounais? Quelle(s) incidence(s) sur les autres partis de l'opposition et bien sur le jeu politique au Cameroun ?
A ces différents questionnements le RDPC semble avoir dénichée la formule convenable pour expliquer et justifier cet amour soclé sur des calculs et des intérêts clientellistes. Ainsi
pour le parti de Paul BIYA son l'idylle avec celui de son désormais ami FRU NDI relève du conjoncturel comme pour dire qu'après le scrutin chaque obédience politique pourrait ou
devrait reprendre la place qui est sienne dans la nomenclature politique nationale.
Une explication ou justification étriquée car quelques soient les raisons fussent- elles conjoncturelles il reste et demeure que celles vont inexorablement entrainer des conséquences
structurelles dans la configuration du sénat au niveau micro et partant susciter une redéfinition du paysage politique camerounais avec davantage un réaménagement dans le camp de
l'opposition ou de ce qu'il en reste sur le plan global
En attendant quel comportement va adopter le sdf? va t-il à l'instar de l'UNDP rentrer au gouvernement ? Quelle sera la nouvelle cartographie du champ politique camerounais? L'avenir très proche
nous édifiera...
Par
Ghislain Koungang,
Source:Camnews24/Hit FM Radio 103