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Cameroun:Surpopulation - Prison centrale de Douala: 86 gardiens de prison pour 4000 détenus.

15 Février 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Surpopulation - Prison centrale de Douala (Cameroun): 86 gardiens de prison pour 4000 détenus.


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             L'actuelle prison centrale de Douala est si sollicitée qu'elle s'écroule sous le poids de la surpopulation carcérale et l'insuffisance drastique des gardiens de prison. Soit un ratio de 2,15 gardiens de prison pour 100 détenus.

De 2524 détenus il y a un an, la prison centrale de Douala abrite à ce jour 4000 prisonniers pour 86 gardes prisonniers (compris dans les 120 individus au total que constitue le personnel), a-t-on été informé au journal de 7h du jeudi le 7 février 2013 sur les ondes de Radio Equinoxe. Une différence très importante qui inéluctablement rend difficile les tâches des gardes prisonniers dont, un doit être en principe a-t-on appris en charge de 5 détenus. Or, pour le cas de la prison de New-Bell, un garde prisonnier a au mois 42 captifs à surveiller. Ce qui est impensable et peut justifier des évasions. On se souvient que les 17 et 20 septembre de l'année précédente, trois internés avaient tenté de s'évader (même si deux ont échoué). On ne le dira jamais assez, les prisons ont besoin d'être réfectionnées, de nouvelles infrastructures sont toujours attendues ainsi que les personnels pénitenciers au rang desquels les gardiens de prison. Lesquels ont récemment saisi le Président de la République pour lui signifier leur malaise.


Mouvement d'humeur latent

Les gardiens des prisons vont mal. Ils pensent et repensent aux tribulations qui sont les leurs dans l'accomplissement de leur devoir régalien en dépit de leur insuffisance. Il faut faire face à la violence des malfrats. Digérer leurs propos injurieux et calomnieux. S'exposer à des agressions voire des assassinats. «Nous n'avons plus le moral de travailler avouent les futurs grévistes au patron du Cameroun, depuis la signature des avancements au choix. Notre tâche d'encadrer, de réinsérer et de rééduquer les détenus est énorme. Vous savez que vivre au quotidien avec les grands bandits de toutes sorte c’est pas chose facile», affirment-ils dans la correspondance adressée au Chef de l'Etat. Les habitués qui côtoient les détenus toutes catégories confondues au quotidien disent être victimes d'une injustice hors échelle. L'insuffisance et la vétusté des matériels de travail, le mauvais traitement salarial puis professionnel, l'absence des primes d'escorte et de technicité sont des facteurs qui noircissent la vie déjà sombre des concernés. Par ailleurs, les mauvaises conditions d'hygiène et de salubrité, les problèmes de détention préventive qui s'étalent sur de très longues durées, les violences faites aux femmes et aux jeunes filles dans ces milieux carcéraux, laissent à désirer. La promiscuité, la vétusté, l'électrification archaïque, la cuisine qui se fait dans ce milieu carcéral de manière incontrôlée avec des réchauds et des fours de fortune, sont autant d'ingrédients suffisants qui montrent la précarité ambiante à New-Bell.

On en est à se demander pourquoi les pouvoirs publics n'ont pas encore accéléré le projet de construction d'une nouvelle prison dans la ville de Douala. Pourtant de plus en plus, les personnalités des plus hautes sphères de l'Etat qui croyaient que la prison était pour les autres se retrouvent nombreuses à en devenir des pensionnaires Et un responsable des organisations de défense des droits de s'étonner que «les choses pourtant prioritaires sont repoussées aux calendes grecs sans raison apparente, même lorsque tous les moyens sont réunis.» Une inertie maintes fois dénoncée par le Chef de l'Etat, mais qui a allègrement fait son lit dans la gestion des affaires publiques.


Par Linda Mbiapa

Source : Aurore Plus

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