Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de afrohistorama.over-blog.com

Cameroun : Madame Eteki-Otabela Marie Louise appelle tous les Camerouno-francais à Soutenir François Hollande.

27 Avril 2012 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 Madame Eteki-Otabela Marie Louise appelle tous les Camerouno-francais à Soutenir François Hollande.
Marie louise Eteki1Eteki_Otabela.jpg

Hollande, je vous ai compris !

En quelques années, l’évidence d’une crise profonde de la démocratie s’est imposée dans les esprits, puis dans le mouvement social, et aujourd’hui dans le débat politique. De la violation du vote des Français, émis le 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen au passage en force de la « réforme » des retraites, les institutions comme la vie politique révèlent toute leur dérive liberticide.

De la présidentielle de 2012...

Facteur aggravant, la Gauche semble elle aussi incapable d’affronter le problème. Pire, elle s’englue dans des stratégies politiciennes aussi opaques qu’inefficaces. Ainsi, la recherche, lors de la présidentielle de 2007, d’un candidat du « non de gauche » a réussi la prouesse d’émietter les très nets 55% exprimés le 29 mai et de créer un candidat à 2%. Ce résultat doit peu au hasard et tout à la logique de nos institutions qui, très personnalisantes, ne sont pas en mesure de traduire un mouvement collectif. Une chance historique a sans doute été manquée à ce moment car la nature profonde du 29-Mai était, au-delà du clivage droite/gauche, de révéler l’incurie du système politique et la crise de la représentation démocratique. L’affirmation de revendications d’intérêt général aurait été plus appropriée que la précipitation à participer aux jeux pipés de la Ve République : dissolution de l’Assemblée nationale, démission du Chef de l’Etat et surtout appel à l’élection d’une Assemblée Constituante au suffrage universel.

La même erreur d’analyse qu’en 2007 affecte ceux des candidats à la présidentielle de 2012 qui revendiquent l’élection d’une Assemblée constituante. Rien n’est en effet plus contradictoire que de participer à un jeu que l’on prétend renverser. Le risque paraît en outre très grand de soumettre la réaffirmation de la souveraineté populaire aux aléas des négociations d’entre deux tours. Tant les institutions que le jeu des partis politiques qu’elles génèrent empêchent l’expression réelle de la souveraineté populaire.

Si la conscience de la dégénérescence de la démocratie constitue toujours un progrès, la détermination des solutions à lui apporter se présente souvent de manière délicate. De toute part, fleurissent les propositions pour revivifier, voire refonder notre République : instauration d’une VIe République, remise en cause du bipartisme, etc.

...à l’Assemblée constituante

Ces solutions ne sont pas équivalentes à l’objectif d’une Assemblée constituante. En effet, la destruction de la démocratie n’est pas un problème strictement « institutionnel » auquel il suffirait de donner des solutions techniques (changement de procédure, répartition des pouvoirs, modes de scrutins, etc.). Il s’agit d’un problème éminemment politique, voire philosophique, puisqu’il met en jeu les racines de nos libertés elles-mêmes. C’est la place que la société réserve à l’être humain qui est en cause en même temps que la capacité qu’il détient intrinsèquement, selon les Lumières, de construire et maîtriser son destin, de rendre chaque jour un peu plus concrets les principes de liberté, d’égalité et de fraternité. La dimension culturelle de la démocratie n’a jamais été aussi perceptible que dans nos sociétés ultra technicisées où les nouvelles technologies de la communication remodèlent les rapports sociaux, pratiquement à notre insu.

Toute initiative qui ne prendrait pas en compte ces dimensions de la décomposition de nos libertés manquerait son objectif.

Des révoltes/révolutions arabes au martyr du peuple grec, des mouvements populaires en Amérique latine à la mise en coupe réglée des sociétés européennes par un ultralibéralisme psychopathe avalisé par des élections apparemment « démocratiques », une seule question émerge : la souveraineté populaire est-elle toujours le principe actif de l’exercice de nos libertés ? La réponse est évidemment non : la légitimation des pouvoirs publics par le suffrage universel n’est plus qu’une théorie sans mises en œuvre pratiques. L’usurpation du pouvoir par une Union européenne qui reconnaît elle-même son « déficit démocratique », la généralisation d’un parlementarisme dit « rationalisé » qui s’efface devant des exécutifs d’ailleurs réduits à un rôle de gouvernail sans pilote, la cooptation d’une classe politique enfermée dans un monde irréel, etc. transforment la démocratie en un théâtre d’ombres. En outre, la pression exercée en permanence sur la conscience des électeurs oblitère l’expression libre de leur volonté : sondages, médias, expertocratie, terreur sociale engendrée par le chômage et la destruction des droits sociaux…

Le retour à la souveraineté populaire ne saurait se faire par le biais d’une VIe République négociée dans quelque cénacle et octroyée d’en haut, ni par l’élection d’un homme ou d’une femme « providentiel » qui, par sa seule volonté, débloquerait tout comme par magie.

Seul le peuple peut reprendre ce qu’on lui a volé. C’est pourquoi l’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel se révèle le meilleur outil de la reconquête de sa liberté. Le processus électoral qui y conduit constitue en effet en lui-même un exercice de souveraineté et de repolitisation sur des bases intellectuelles et philosophiques, et non sur des enjeux personnels ou partisans.

Cependant, la reconquête de sa souveraineté par le peuple français se trouve confrontée à deux écueils : d'un côté, le Front national propose une solution xénophobe et raciste qui fait de l’étranger la cause de tous les maux. Inacceptable, cette solution est en outre impraticable ; de l'autre côté, la solution par la refondation de la gauche n'est pas plus réaliste et cohérente. Elle s’appuie d’abord sur une incohérence : le pouvoir collectif du peuple ne saurait dépendre de l’élection d’une seule personne dans le cadre d’un système par ailleurs dénoncé par cette personne. De plus, cette voie fait de la souveraineté populaire un objectif « minoritaire ». La refondation de la démocratie (qu'on appelle en France la République) concerne aussi bien une certaine gauche qu'une certaine droite sauf à rendre incompréhensible la lutte commune des Gaullistes et des communistes dans la résistance.

Il est probable que la refondation de la démocratie entraînera logiquement la refondation de la gauche (de la droite aussi d’ailleurs) : les choses se feront d'ailleurs probablement dans un même mouvement en limitant au passage les effets de personnalisation typique de l'acceptation des règles du jeu institutionnel. La refondation de la gauche, question évidemment essentielle, ne saurait donc devenir un dérivatif à l’objectif fondamental : la réaffirmation de la démocratie, c’est-à-dire le rétablissement de la souveraineté populaire, bien commun à tous les citoyens.*

Pour une Assemblée des peuples camerounais

C’est avec un grand intérêt que les Africains suivent cette campagne présidentielle tout comme celle du Sénégal... et c’est aussi avec un grand intérêt que je soutiens personnellement les efforts et les travaux pour la réconciliation de l’UPC**, pour la relance effective de son activité politique. Je suis une citoyenne consciente de l’énorme travail qui a été abattu par les uns et les autres depuis quelque temps et j’en suis fière car tout patriote « Kamerounais » rêve de la reconstitution de ce grand mouvement de résistance  qui a marqué l’histoire de notre pays  et même du Continent africain tout entier...Hélas, tout se passe aujourd’hui comme si, à la pêche, nous mettons les crabes dans un panier percé: plus nous travaillons, plus le panier se vide !

 

Parce que cela fait 60 ans que l’on nous refuse une Assemblée Constituante (1952). Parce que cela fait 50 ans que le parti-Etat confisque tout  notre pays (1962). Parce que cela fait  40 ans que ce régime politique a assassiné le nationalisme (1972). Parce que cela fait 30 ans que le Premier Egocrate « démissionné» est enterré en terre étrangère (1982). Parce que cela fait  20 ans que l’on nous refuse la démocratie (1992). Parce que cela fait 10 ans que le second Egocrate a lui-même constaté que son régime ne peut pas organiser de véritables élections au Cameroun (2002). J’aurai tellement souhaité que ce 8 mars 2012 les femmes camerounaises vous montrent la voie...

Et vous réapprennent que l’on ne fait pas l’unité pour faire la force mais pour libérer un Peuple !

 

Nous voulons libérer le peuple camerounais de la mainmise impérialiste depuis cinq siècles ! Nous voulons libérer le peuple camerounais du totalitarisme, un régime politique qui a tout confisqué dans notre pays depuis cinq décennies y compris  les femmes de ce pays et en fait un étalage folklorique chaque année, en guise de journée internationale de commémoration des luttes des femmes ! Le Candidat Hollande veut supprimer le mot « race » de la Constitution française : ce  serait une véritable révolution qui peut nous sortir des tribus, nous libérer du tribalisme et enfin de la Françafrique...

 

Mes chères compatriotes, enfants de ce pays, je vous tends la main en ce 8 mars pour constituer  une véritable alternative au Pouvoir actuel.

Au nom de tous nos martyrs, au nom de toutes nos mères qui nous ont tant donné et sont parties sans rien demander en retour, je vous en supplie : montrons leur (qu’ils et) qu’elles ne sont pas mortes pour rien.

Parce que l’UPC est et restera l’âme immortelle du peuple Kamerounais, parce que le peuple français  a institué la liberté et l’égalité  depuis 1789, je parie que vous, nous sommes capables de ce sursaut fraternel qui nous permettrait de renégocier notre Souveraineté populaire à tous.

 

Au nom de toutes les femmes camerounaises.             

Marie Louise Eteki-Otabela

Présidente de la Coordination des Forces Alternatives

mle_otabela@hotmail.com      Info line: www.forces-alternatives.com

--------------------

(*) Un texte (La Constituante et la Présidentielle) de Anne-Cécile Robert, Vice-Présidente de l'Association  (française) pour une Constituante qui nous a été envoyé par Mr. André Bellon et qui, une fois encore, nous a servi à fonder notre demande d’une Assemblée des peuples au Cameroun en 2012...

(**) Union des Populations du Cameroun, parti politique nationaliste créé en 1948 et qui est à l’origine du mouvement de résistance camerounais : tous ses leaders furent assassinés.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article