Cameroun : les députés réclament un mandat à vie.
Cameroun : les députés réclament un mandat à vie.
Assemblée nationale: Des députés réclament deux ans de plus.
Ils l'ont demandé hier lors des débats de la commission des lois constitutionnelles qui siégeait sur la prorogation de leur mandat.
Les débats étaient houleux à l'Assemblée nationale hier autour de la question de la prorogation du
mandat des députés.
Les membres de la commission des lois constitutionnelles discutaient du projet de loi visant à prolonger le mandat des députés de six mois. Ces débats auxquels participait le vice-Premier
ministre, ministre chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali, ont duré plus de deux heures. La séance qui s'est déroulée à huis-clos a toutefois laissé transpirer quelques
indiscrétions.
Ainsi, selon une source bien introduite, Emmanuel Mbiam, député Rdpc pour la Vallée du Ntem, a fait une proposition fracassante. Il souhaite le prolongement du mandat des députés pour une durée
de deux ans. L'élu qui est avocat dans le civil, a même demandé que désormais la mandature des députés passe de cinq à sept ans «comme celle du chef de l'Etat». Quoique ces propositions ont reçu
une grande adhésion de ses pairs, elle s'est heurtée à un problème. En effet, pour qu'il en soit selon les propositions de Me Emmanuel Mbiam, il faudrait que la Constitution soit révisée.
Pour autant les députés n'ont pas baissé les bras. Plutôt que d'accepter la proposition du chef de l'Etat, ils ont opté pour un amendement du texte. Au lieu d’une prorogation de six mois, ils
souhaitent qu’elle soit d’un an, éventuellement renouvelable.
Le représentant du gouvernement, selon notre source, a pris acte des propositions des députés. Il va les soumettre à l'appréciation du chef de l'Etat, qui, une fois qu'il les aura relues, va donc
rédiger un projet de loi qui sera soumis au vote des députés en séance plénière.
Par Aziz Salatou
Source : Le Jour
Commentaires de Mbombog
Ntohol
Depuis l’annonce de la refonte électorale et l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, les opposants camerounais ont tous criés victoire à quelques exceptions près, comme si cela allait perturber le dispositif mise en place par le régime allait changer. Il est vrai que cette annonce constitue une avancée qui reste encore une déclaration d‘intentions.
Parlons vrai. Pour mettre en marche un système électoral fiable et transparent, on ne commence pas par la biométrie et la refonte des lites électorales. Le faire, c’est un peut comme pour construire une maison, on commence par les murs ou l’électricité.
Pour mettre en place un système fiable et respecté par tous on commence par la fondation qui est le code électoral, qui définit comment les élections seront, dorénavant organisées.
Le problème en somme ici, n’est pas le régime qui lutte pour sa survie. Le véritable problème c’est l’opposition camerounaise qui est paresseuse. Elle ne suit que les initiatives du régime. Ce manque d’initiative est très grave pour la démocratie camerounaise, dans la mesure où elle freine les progrès démocratiques et indirectement le développement économique du pays. Ceci décrit une probable incapacité de l’opposition d’assurer l’alternance et renforce le régime dans ses intentions non démocratiques. Alors qu’elle recèle des hommes capables et fiables.
Le régime est entrain de préparer un coup fourré, j’en suis certain, compte tenu de son passé de démocrate d’apparence. A mon avis le régime voudrait mettre en scelle le Sénat pour disqualifier l’assemblée nationale qui bientôt sera décriée en raison de son statuts de chambre des députés par décret. Ou bien qui n’aura pas beaucoup de pouvoir au cas où le régime organise réellement une élection transparente sous la pression des bailleurs de fonds internationaux.
Or en mettant sur pieds un Sénat avant les élections municipales et législatives, le régime s’assure de l’alternance à la façon d’Ahmadou Ahidjo le premier président du Cameroun. Une alternance constitutionnelle. L’avantage pour le régime est double.
Continuer à contrôler tous les leviers du pouvoir. Puisque contrôlant toutes les mairies (Environ 90%) et toutes les chefferies traditionnelles. Nommer le président de Sénat le remplaçant constitutionnel du président de la république. Ainsi le tour est joué.
Alors que si l’élection est transparente, avec la crise sociale, économique politique et culturelle du Cameroun, Je vois très mal les camerounais leur offrir une majorité même relative.
Il est vrai que le régime est passé maitre dans l’art de l’achat des consciences des politiciens véreux. Mais des que le vote deviendra transparent. Ces politiciens véreux seront sanctionnés par les électeurs qui savent qui est qui.
A mon humble avis, je crois que l’opposition Camerounaise doit réagir intelligemment face à ce régime de malins, qui ne dort pas et ne lésine pas devant les moyens à utiliser pour conserver le pouvoir.
Sauf s’ils sont opposants alimentaires, les opposants camerounais doivent à l’unanimité poser une condition non négociable. Pas de sénatoriales avant les législatives et les municipales.
Ceci est un appel à la vigilance de l’opposition qui doit comprendre que le peuple camerounais joue son destin dans cette affaire.
Le régime est rusé, et possède un avantage certain, le soutien inconditionnel de la France qui agit sous-couvert. Souvenez vous que dans un premier temps la France avait conseillé au régime de Yaoundé avant la présidentielle de 2011 la création du poste de vice-président, cette idée n’ayant pas fait son chemin, elle a par la suite proposée après l’élection présidentielle d’octobre 2011 la mise en place des institutions de la constitution de 1996. Cet appel n’est pas exempt d’intentions. Ces proposition ne sont pas de nature a poser le problème d’une alternance démocratiques mais plutôt d’une alternance constitutionnelle.
A bon entendeur salut
Mbombo Ntohol