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Cameroun : La Diaspora camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite.

24 Janvier 2013 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Cameroun : La Diaspora camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite.

 

Cameroon flag

Il y a quelques mois dans nos colonnes, nous évoquions le bilan négatif de plusieurs associations des Camerounais de la diaspora. Nous montrions d’un doigt quasiment accusateur sur plusieurs dirigeants de ces associations qui confondent quelque fois l'association qu'ils sont censés diriger à une activité personnelle et isolée.A ce jour, que l'on soit à Washington, New York, Paris Moscou, Rome, Bruxelles ou Cologne, la diaspora Camerounaise tarde à se départir de la spontanéité et de la faillite. Toujours est-il que les récentes informations parvenues à notre rédaction témoignent de cet échec. 

Si les Maliens, les Sénégalais, les Ghanéens.. pour ne citer que ceux là réussissent à s'unir autour des projets en direction de leur pays respectif, qu'est ce qui expliquerait le fait que le même son de cloche ne soit pas entendu du côté de la diaspora Camerounaise ? 

Germain Eding, étudiant doctorant en sociologie à la VUB de Bruxelles circonscrit l'échec au sein des associations camerounaises en Belgique dans trois axes. 

Selon cet éminent chercheur camerounais, il existe plusieurs catégories de personnes issues de l’immigration, constituant ainsi la diaspora de leur pays d'origine.

Il existe une diaspora estudiantine venue étudier pour retourner ou pour rester. Il existe également une diaspora constituée des demandeurs d'asile et en dernier lieu, la diaspora constituée des enfants nés sur le territoire dans lequel vivent leurs parents. Il circonscrit la faillite au sein des associations de la diaspora africaine dans le statut et le rang social de chacun de ses membres. Un candidat demandeur d'asile ou un réfugié membre d'une association constituée des médecins formés par exemple en Belgique ne se sentirait pas à l'aise au sein de ce regroupement associatif car n’étant pas issu de la même génération d’immigrant et vis versa.

De même, les enfants nés des parents issus de l'immigration ne partagent pas les mêmes visions de la réalité quotidienne avec leurs parents et sont même pour la plupart éloignés du pays d’origine de leur géniteur conclu notre source.

Léolin Patrick Djapa le président du cercle des étudiants Camerounais de Mons évoque pour sa part l'égoïsme de certains présidents associatifs qui excellent dans le "one man show" tout en reléguant dans les calendes grecques toutes les autres associations ou regroupement avec qui ils partagent tous les mêmes objectifs. Situation qui contribue quelque fois à la multiplication des regroupements ayant les mêmes buts.

Avec la visite de 2009 en France de Monsieur Paul Biya , président de la république du Cameroun, l'on a une fois de plus pu constater l'échec des initiatives communes mises sur pied par le Collectif des organisations démocratiques du Cameroun (Code), pendant qu'une faction promettait des tomates et des oeufs pourris pour contrecarrer la présence du chef de l'Etat camerounais du côté de la place d'Auteuil, une autre tendance pour faire barrage à la visite du chef de l'Etat camerounais s'est retrouvé le même jour devant les locaux abritant les services de l'assemblée nationale française. Les deux Codes si nous pouvons les qualifier ainsi n'ont pas réussi à se mobiliser autour d'un projet fédérateur, synonyme d’un manquement indicible.

Prenant l’exemple de la communauté camerounaise de Aachen en Allemagne dont il a été membre pendant plus de deux ans avant de déposer sa valise en Belgique, Léolin Patrick D. ajoute qu’il convient de souligner ici que les associations camerounaises de la diaspora sont devenues pour la plus part des regroupements truffés des dirigeants qui préfèrent fonctionner en tant que leader en privilégiant leur ego personnel.

Plutôt que de reconnaître les limites dans la gestion d'une association culturo politique Camerounaise de la diaspora, notre source évoque également un refus d'alternance à la tête de plusieurs associations camerounaises de la diaspora. Une fois élu, chacun cherche à s'accrocher pour l'éternité à la tête de l’organisation qu'il est sensé diriger.

L’on a même quelque fois découvert au sein de la diaspora camerounaise des associations portant les mêmes noms et partageant les mêmes objectifs. Quand on regarde de près les causes de cette situation, l’on se rend très vite compte que ces associations existent du fait de leur scission.

La diaspora camerounaise devrait s’inspirer de l’exemple des Maliens, Mauritaniens, Guinéens qui ont réussi à travers leurs organisations respectives au sein de leur diaspora. Plus proche de nous l’exemple de la Nigerian Community Association de la Hollande en est la plus édifiante. Les nigérians de la Hollande sont organisés en de petits regroupements fédératifs à l’image de leur pays avec des objectifs clairs et des projets pour leur pays qu’ils réalisent chaque année.

Au lieu de verser dans les insultes et des critiques stériles à travers les messages électroniques qui circulent dans les boites à lettres des uns et des autres, la diaspora camerounaise gagnerait à s’organiser, à se structurer et à s’unir. Plus elle est divisée, moins elle est efficace et leurs différentes activités vouées à l’échec.

 

Par Hugues Seumo

Source : Camer.be

 

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