Cameroun : Deux milliards détournés à la Campost.
Cameroun : Deux milliards détournés à la Campost
Au tribunal. Quatre accusés ont comparu devant le Tgi du Mfoundi lundi dernier.
Rim Lamine, Eric Mekoumou, Toguem Tagne et Feuzeu comparaissent devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi pour « malversation financière à hauteur de plus de 2 milliards Fcfa à la Campost ». Après plusieurs renvois, les débats se sont ouverts lundi 18 octobre dernier, à la grande satisfaction des avocats de la défense.
A la suite d’une information judiciaire ouverte au Tribunal de grande instance du Mfoundi, après qu’une plainte eut été déposée par le ministère public, il est établi, selon la conclusion du juge d’instruction, que les quatre individus ci-dessus nommés sont les véritables commanditaires de la malversation. L’accusation s’appuie, après enquête préliminaire, sur le vaste réseau bien ficelé et qui a été démantelé par la gendarmerie. Réseau qui prenait sa source à la Béac, lieu de décaissement, avec comme destination finale des caisses fictives et non celles de la Campost, légitime bénéficiaire. Pour l’accusation, il n’y a aucun doute quant à la participation directe de ces quatre prévenus dans la distraction des sommes décaissées.
Pour la défense et selon Me Hachette, les nommés Rim Lamine, propriétaire d’un parc automobile, Mekoumou Eric, Toguem Tagne, chauffeur et Feuzeu ne sont rien d’autres que des boucs émissaires livrés à la vindicte populaire alors qu’ils ne sont pas employés à la Campost, mais de simples prestataires de services dans ladite entreprise. Selon l’avocat, c’est un véritable procès en sorcellerie parce que les véritables commanditaires de la banqueroute sont connus et se nomment, accuse l’avovat, Jean-Louis Esposito, l’ex- Dg de la Campost, Noko Ndjand, Ngaaje et Bertin Esposito, tous employés dans l’entreprise au moment des faits. Tous ces individus sont aujourd’hui introuvables, ils ont pris la clé des champs « avec la bénédiction des autorités qui ont facilité leur sortie du pays ».
Pour la défense, aucune preuve matérielle n’existe dans le dossier d’accusation susceptible d’incriminer les « pauvres affamés » que l’on brandit comme trophées de guerre. Un appel à la relaxe pure et simple a été lancé à l’endroit des membres de la collégialité « car les accusations sont non fondées », soutient la défense. L’affaire a été renvoyée au 31 octobre 2011.
Article par Moise Moundi
Source : Le jour