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Le blog de afrohistorama.over-blog.com

Cameroun: COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'UPC

8 Novembre 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 

 

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COMITE DIRECTEUR/STEERING COMMITTEE

SECRETARIAT/SECRETARY

L’ELECTION PRESIDENTIELLE ET APRES

DECLARATION

 

Les Kamerunais se sont-ils rendus aux urnes dimanche 09 octobre 2011 ? La réponse est NON !

 

Dans tous les pays où les élections marquent des moments importants dans la marche des peuples, on dirait du scrutin tel qu’il a eu lieu au Kamerun, qu’il fut calamiteux.

 

Mais, les autorités kamerunaises savent recourir à la rengaine rendue célèbre par le Chef de l’Etat, celle par laquelle la moindre objection est aussitôt balayé d’un revers de la main : « le Kamerun c’est le Kamerun ». Soit ! Mais, c’est en ce contentant des répliques comme celle-là que nos misères ne prendraient jamais fin.

 

Car, c’est bien une terrible misère que celle d’un pays où l’on est dans l’obligation d’annuler le déroulement du scrutin le matin même du vote, alors que les Kamerunais avaient déjà commencé à voter ; le chef de l’Etat faisant ainsi l’aveu que l’organisation était défaillante et qu’il venait seulement d’en être informé. C’est ce que nous avons vu aux élections législatives et municipales de 2002 !

 

Etant donnée que les leçons n’ont pas été tirées, et comme en haut lieu l’on est convaincu qu’on peut continuer dans l’improvisation et la manipulation, et que les Kamerunais se contenteraient de répéter : « on va faire comment ? », nous nous retrouvons, neuf ans plus tard, à rééditer ce Grand n’importe quoi.

 

A propos du scrutin présidentiel que le pays vient de vivre, nombre de bureaux de vote n’étaient pas ouverts avant dix (10) heures, d’autres pas avant douze (12) heures, d’autres encore pas avant seize (16) heures. Et cela, dans les grandes villes du pays. Que dire des villes secondaires et de l’arrière pays ? Le transport du matériel électoral s’est fait parfois sous les yeux de quelques votants qui attendaient depuis longtemps l’ouverture des bureaux de vote. En maints endroits, il y’avait même pas ce matériel. Et partout la présence ostensible des forces de sécurité, des quartiers entiers bouclés, alors que les forces de sécurité ne devraient être appelées que si, justement, cette sécurité étaient menacée. Le scrutin fut entaché de fraudes diverses perpétrées par le régime, la plus visibles étant celle des personnes qui détenaient plusieurs cartes d’électeur et qui votaient autant de fois qu’elles avaient mission de le faire.

 

Préalablement, on a pris soin que l’encre supposée indélébile ne le soit pas du tout. Un petit coup de chiffon et le doigt était aussi propre qu’avant, et on revenait voter ! Les portraits de Paul BIYA trônaient partout le jour même de l’élection, les banderoles appelant à voter pour le président avaient été tendues par les autorités municipales et les chefs traditionnels. Le jour du vote, pendant que se déroulait le scrutin, le clip appelant à voter BIYA passait en boucle dans certaines chaînes de télé.

 

En dépit de cela, le taux de participation fut à l’exemple de celui du bureau de vote de Bastos à Yaoundé où le Président-candidat lui-même a déposé son bulletin : 88 votants sur environ 400 inscrits, soit un (1) votant sur cinq (5) inscrits !

 

 

Comparaison n’est pas raison, mais ce taux de participation devrait s’appliquer aux supposées 7,5 millions d’inscrits d’ELECAM, nous aurions l’élection la plus nulle qui n’ait jamais eu lieu. Dans tout pays où l’on respecte les populations et où leur vote a un sens, on annulerait sans délai le scrutin du 09 octobre 2011.

Ceux de nos concitoyens qui se sont prêtés à cette mascarade doivent aussi rendre des comptes aux Kamerunais qu’ils ont entrainés dans une opération qui, objectivement, fut une caution au régime en place. En effet, les observateurs étrangers ont beau jeu de s’accrocher au spectacle d’une compétition supposée ouverte et contradictoire (vingt trois candidats, où a-t-on vu un pluralisme aussi « large » ?) pour absoudre le pouvoir RDPC d’une élection qui s’est passée tel qu’aucun de ces observateurs étrangers n’en voudrait dans son pays.

 

Les Kamerunais se souviennent de tel candidat qui ne maîtrisait aucun maillon du processus électoral et qui les invitait pourtant au scrutin, la main sur le cœur, déclarant que cette fois-ci, c’est le scrutin qui scellerait sa victoire. C’est par le miracle du Saint Esprit peut-être que ces candidats qui avaient si peu de scrutateurs dans les bureaux de vote pouvaient empêcher le bourrage des urnes ! A présent, ces candidats blackboulés d’avance, dressent une longue liste d’irrégularités qu’ils semblaient découvrir alors qu’elles sont courantes depuis que BIYA fait des élections dans ce pays.

 

Ignoraient-ils ces messieurs et dames, candidats et candidates à l’élection selon BIYA, qu’ELECAM n’était pas un organisme indépendant et qu’il n’avait pas les moyens de sa politique ? ELECAM, qui s’était vanté  d’avoir récupéré le vieux fichier du MINATD et de l’ONEL I et II, comptait cinq millions d’inscrits, n’en put faire le ménage. Résultat, de nombreux inscrits y figuraient deux, trois et parfois jusqu’à vingt fois ! Quel crédit dès lors, accorder à un scrutin où le fichier électoral était aussi faux à ce point ?

 

Ignoraient-ils encore ces messieurs et dames, candidats et candidates à l’élection selon BIYA, que les réseaux administratifs du MINATD jusqu’aux sous préfets opéraient à l’affût derrière ELECAM pour commettre des irrégularités dont ils sont coutumiers ?

 

D’ailleurs, dans les réunions administratives qui s’étaient multipliées peut avant le scrutin, les autorités déclaraient sans ambages qu’ELECAM était incompétent, justifiant ainsi sa mise hors jeu par le MINATD.

 

Qu’est ce qui a changé pour que ces partis d’opposition qui ont présenté des candidats et qui en d’autre occasions dans le passé avaient appelé au boycott alors que le scrutin était organisé dans des conditions un peu moins aventureuses qu’en octobre 2011 ?

 

Qu’est ce donc qui a changé pour que ces mêmes partis appellent maintenant à aller voter ?

 

C’est ce qu’ils doivent expliquer aux Kamerunais.

 

Car aller au vote, c’est implicitement reconnaître et vouloir en convaincre les populations, que les conditions étaient acceptables à défaut d’être bonnes. On les entend à présent ces messieurs et dames, candidats et candidates à l’élection selon BIYA, demander aux Kamerunais de descendre dans la rue pour exiger un organisme indépendant pour la direction des élections. A la bonne heure. Mais c’est faire preuve d’un raisonnement passablement embrouillé que d’avoir accepté d’aller au vote dans les  mauvaises conditions qu’ils décrivent maintenant.

 

« Nul n’est prophète en politique, disait Ruben UM NYOBE, mais les hommes de cœur peuvent prévoir des situations difficiles et prendre des mesures nécessaires pour éviter le pire ».

 

L’UPC  avait dit depuis longtemps que le scrutin présidentiel, tel qu’il se préparait à Yaoundé cette fois encore, est une mystification poursuivant le but de donner une apparence de légitimité à la présidence de Paul BIYA.

 

Nous avons refusé en conséquence de nous prêter à cela. Notre Congrès tenu du 12 au 15août 2011 à Douala a réaffirmé solennellement cette position. Cette mystification est apparue pour que ce qu’elle est le 09 octobre 2011 ; le forfait fut visible même pour ceux qui en doutaient.

 

Depuis, à la suite du Président-candidat, les hommes du régime évoquent « la jeunesse » d’ELECAM et tentent de trouver des excuses à cet organisme pour le déroulement calamiteux du scrutin. De quelle jeunesse parle-t-on ? ELECAM a été crée en 2006, le décret d’application est de décembre 2009 ; les membres d’ELECAM sont mis en place en 2010 ; Outre cela, ELECAM vient après ONEL I et après ONEL II. Ces deux précédentes expériences auraient dû suffire pour savoir, enfin, ce qu’il faudrait faire dans ce pays ; c’est-à-dire mettre en place une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Et, surtout, ces précédentes expériences jusqu’à ELECAM montrent clairement ce qu’on ne devrait plus faire : BIYA doit cesser de s’entêter à nommer des organismes qui sont à son seul service et non au service du Kamerun. Le dernier mot appartient au peuple kamerunais. Aussi longtemps qu’il n’aura pas arraché, par sa mobilisation, par sa lutte comme ce fut le cas pour l’indépendance dans les années cinquante, comme ce fut encore le cas pour le multipartisme à la fin des années 80 et au début des années 90, par sa constance à exiger une CENI, aussi longtemps qu’il n’aura pas arraché, disions-nous, les conditions pour de bonnes élections : libres, justes et transparentes, les élections dans ce pays ne serviront qu’à donner une façade de légitimité au régime. Mais rien ne changera dans le pays. Il demeurera bloqué ! Car, le régime RDPC a décidé de se reconduire indéfiniment en truquant constamment toutes les élections (municipales, législatives et présidentielles…)

 

Les « quitus » hypocrites de quelques organismes internationaux, qui mettent en exergue le calme relatif de la période, reléguant au second plan la conformité de l’élection, cachent mal l’embarras des observateurs sensés être impartiaux. La proclamation annoncée de Paul BIYA n’en sera que plus burlesque.

 

Le blocage actuel, nié du bout des lèvres par le régime, expose le Kamerun à des lendemains incertains et périlleux. Les appels incessants pour la « paix », tout en trichant outrageusement, tout en terrorisant la population, ressemblent étrangement à ces pyromanes qui, réalisant leur forfait, crient : Au feu ! Au feu ! Pour notre part, nous persistons à penser que les Kamerunais peuvent encore obtenir des élections justes, libres et transparentes, non pas comme un cadeau de Paul BIYA, mais en acceptant de porter comme une de leurs revendications majeures, la proposition en six points que l’UPC a formulé depuis 1999.

 

Seule la lutte paie et songeons qu’en 2012, nous aurons des élections législatives et municipales. L’UPC appelle toutes les organisations de progrès (partis, syndicats, associations, etc.) à rejoindre l’espace de débat ouvert avec d’autres forces  patriotiques ; Ce Forum National Démocratique (FND) est nécessaire pour poser les bases nouvelles pour l’avenir de notre cher pays, notamment en ce qui concerne les élections. Comme dans les années 50, comme à la fin des années 80 et au début des années 90, mobilisons-nous, battons-nous !

 

L’Union des Populations du Cameroun (UPC) invite avec encore plus de forces, les patriotes à s’emparer comme un outil de lutte pour la démocratie, afin d’obtenir des élections libres, justes et transparentes, les six propositions suivantes :

 

1.     Une Commission Electorale Indépendante (CENI) ;

2.     L’élection au scrutin majoritaire à deux tours ;

3.     Le droit pour toute Kamerunaise et tout Kamerunais de se porter candidat à toute élection sans obligation d’appartenir à un parti politique ;

4.     La majorité civile et le droit de vote à 18 ans ;

5.     Le droit de vote effectif pour toute Kamerunaise et tout Kamerunais vivant à l’étranger ;

6.     Au moins 12 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales avec remise immédiate de la carte d’électeur à l’inscription.

 

Un autre Kamerun est possible ! D’autres choix sont nécessaires.

 

Douala, le 20 Octobre 2011

 

         Pour le Secrétariat du Comité Directeur

 NDEMA SAME Alexis                                                       

  Président de l’UPC                         MOUTOUDOU Albert

                                                          Secrétaire Général de l'UPC

  MANG III Louis-Marie                NGOUALEU HAM EKOUE Hilaire 

Vice Président chargé de l’Organisation       Secrétaire National à la Presse

                                                          et Communication

 

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