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La Chronique de Mbmbog Ntohol

16 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

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La Chronique de Mbmbog Ntohol

 

Alassane Dramane Ouattara président putschiste reconnu par la communauté internationale et non par la communauté Africaine.

       Depuis janvier 2011 plusieurs président-dictateurs l’ont reconnu. C’est le cas du président à vie Abdoulaye Wade du Sénégal, le dictateur-président  Blaise Compaoré du Burkina Faso vainqueur de la dernière élection présidentielle à 95,5% et du président dictateur du Nigéria Goodluck Jonathan, arrivée au pouvoir suite à la mort mystérieuse du président Yaradua et de Toumani Touré dictateur-éclairé président du Mali.

En dehors de ses quelques pays on doit aussi s’attendre à la reconnaissance de Alassane D. Outtara  dans les prochains jours par une flopée de petits pays économiquement faibles surtout en Afrique de l’ouest (Benin, Togo, Niger  etc..) qui parce qu’ils auront besoin des subsides de l’occident ont intérêts à vite reconnaître sans que la Nébuleuse en face la demande. Si on regarde bien, beaucoup de pays ne se bousculent pas devant la porte pour la reconnaissance de ce gouvernement qui est arrivée en place avec l’aide des chars d’un pays étranger.

L’Afrique compte 54 états « indépendants », si  5 vous reconnaissent et de surcroit de moindre valeur économiquement, votre pouvoir ne vaut absolument rien du tout. Si on pourra en obligé d’autres ceci n’aura qu’une valeur symbolique, et non réelle, car ce qui vient de se passer en Côte d’ivoire est une réouverture d’une blessure de 500 ans, qui était entrain de se ré-cicatriser depuis 50 ans. Pour tout Africain responsable et amoureux du continent c’est très difficile de Gober tout ceci.

Comme le rappelait Jerry Rawlings l’ancien président du Ghana : L'arrestation lundi du président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, de répétition de la tragédie de Patrice Lumumba en République démocratique du Congo en 1960.

Commentant les événements entourant l'arrestation de M. Gbagbo, le Président Rawlings a dit: «Cinquante ans plus tard, avec l'Afrique cherchant encore à tâtons la liberté et la justice, l'Afrique noire répète la tragédie de Patrice Lumumba, alors que juste à côté, nos compatriotes arabes se battent et meurent pour leur liberté."

«Jusqu’à quel point sommes-nous soumis ?», demande-t-il.

Il a déclaré: «La mauvaise gestion violente de l'arrestation de Gbagbo et des membres de sa famille, en particulier l'humiliation de sa femme par les forces rebelles, est un nouvel acte d'accusation à l’encontre de certains membres de la communauté internationale.»

 

Pourquoi les autres pays traînent les pieds pour reconnaître le pouvoir putschiste de Ouattara ?

Avant le putsch de Ouattara, les putschs du passé étaient initiés par les militaires du pays ou une rébellion interne soutenu souvent  ou pas par les forces occultes et rétrogrades de l’occident, ce qui laissait croire à un problème interne au pays. Mais depuis le cas de la Côte d’Ivoire et de la Libye, on assiste à une nouvelle approche des relations politiques entre l’occident économiquement en banqueroute et L’Afrique future moteur de l’économie mondiale.

C’est-à-dire il suffit qu’un individu se lève un jour  avec le soutien des pays occidentaux soit disant qu’il a gagné des élections qui sont reconnues par la Communauté internationale, et cette communauté internationale  ayant des buts cachés engage une opération militaire pour déloger le président élu constitutionnellement.

Les pays Africains en cette année 2011 sont en danger s’ils ne le savent pas. Si les présidents ne se ressaisissent pas l’ensemble des pays risque de rentrer dans une instabilité sans fin, qui risque encore de compromettre le développement du continent pour plusieurs années.

Ouattara sera certainement reconnu par  les pays qui n’ont que faire du progrès social de leur peuple en somme des dictatures où la constitution, on ne connait pas. Que celui du voisin soit bafoué c’est le dernier des soucis.

Heureusement que de plus en plus de nombreux pays en Afrique  mettent l’accent sur la constitution et aimerait que cela serve d’exemple dans les autres.

J’appelle donc les pays Africains à ne pas reconnaître le putschiste Ouattara comme président. Pour plusieurs raisons :

 

1)      On les a menti que la résolution du conseil de sécurité consistait à neutraliser les armes lourdes sur Abidjan, ils ont assisté au bombardement des supermarchés, les maisons de la radio et de la Télévision, le palais présidentiel et la population civile en utilisant même des gaz asphyxiants très toxiques.

2)      On a renvoyé d’un revers de main toutes leurs proportions sur une sortie de crise pacifique sans effusion de sang.

3)      On refait la même chose avec la Libye ou leurs propositions sont tournées en dérision.

4)      La liste est longue.

Ce pendant L’UA  a toujours une carte dans ces mains, si elle le veut l’utiliser, surtout si elle souhaite se faire respecter dans le futur.

Cette carte c’est le refus de reconnaître le putschiste  Alassane D.Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire. Si une grande majorité de pays arrivait à le faire, alors, cela relancerait son image  auprès de la population Africaine qui l’assimile à un tonneau vide outil des occidentaux contre l’Afrique.

En revanche la reconnaissance d’Alassane Ouattara sonnerait la fin de l’UA et l’arrivée massive des forces étrangères sur le sol Africain, l’occupation de la Libye par les forces étrangères, la déstabilisation économique de L’Afrique du Nord et le bordel dans le reste des pays d’Afrique surtout francophone, où la constitution deviendrait un chiffon de papier ; A BON ENTENDEUR SALUT.

 

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Grande messe à la mémoire de nos parents victimes de la guerre post-électorale ivoirienne et la Paix en Côte d'Ivoire en la Paroisse Saint-Eustache sise au 2, rue du jour,75001 Paris

15 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

St-eustache.jpgGrande messe à la mémoire de nos parents victimes de la guerre post-électorale ivoirienne et la Paix en Côte d'Ivoire en la Paroisse Saint-Eustache sise au 2, rue du jour,75001 Paris

 Paroisse-St-Eustache-paris.gif

En deux étapes :

                1. Dimanche 17 avril 2011 à partir de 18h00

       Petite messe publique

                           annonce de l'objet suivi d'une prière (le Prêtre).

           2. GRANDE MESSE :

en semaine prochaine, date et heure à convenir avec tous les mouvements

ivoiriens, panafricains, amis et sympathisants, désireux d'y participer.

Cette grande messe sera présidée par le Prêtre de la Paroisse Saint-Eustache

accompagné par un ou deux Prêtres africains. La quête de cette grande messe

sera entièrement reversée à une oeuvre caritative ivoirienne.

Vous êtes toutes et tous invités aux deux messes. Pour la mémoire de nos parents.

Pour la Paix en Côte d'Ivoire !

Dieu bénisse la Côte d'Ivoire !

Raymond Ayivi

Pascal Bonin,

Sylvestre d'Alméida

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Les bombardements par les «alliés de l’OTAN», avec des munitions à uranium appauvri se sont succédés sous l’égide de la résolution du Conseil de sécurité l’ONU votée pour sauver le pe

15 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

 

MI24

France — Libye 

Éditorial

En France, dès le départ du conflit libyen, la quasi-totalité de la gauche – partis et organisations de tous genres – ont cru qu’il était de leur devoir sacré de soutenir les opposants – dits «démocrates» – de condamner inconditionnellement le régime Kadhafi – taxé de «dictateur» –, et corolairement, soutenir le «peuple» libyen épris de «démocratie» et de «liberté».

Sur le terrain du conflit, en y regardant de plus près, on s’apercevait que le peuple libyen épris de «démocratie» et de «liberté» n’était pas si mal loti. Il bénéficiait même de nombreux avantages non seulement supérieurs à ceux de nombreux autres peuples d’Afrique, mais même de celui de France, et qu’il risquait de les perdre dans l’éventualité d’une «démocratisation à l’occidentale». En conclusion, une partie significative de la population avait tout intérêt à préserver le régime et l’état actuels. Cette unité d’intérêt d’une partie significative de la population, de l’état et des dirigeants s’est traduite dans un premier temps un block loyaliste ou de défense du régime.

De l’autre côté un mouvement contestataire s’est développé, qui au départ donnait l’impression de manifester pacifiquement à l’instar des mouvements de Tunisie et d’Égypte. Mais celui de la Libye arborait le drapeau du roi déchu Idris et était accompagné de slogans théocratiques. Mais tout cela n’a pas empêché notre gauche bienpensante de considérer les opposants comme des «démocrates».

Les rebelles, dotés désormais d’armes ont attaqué et pris des casernes, des commissariats de police, un dépôt d’armes, libéré des prisonniers, pourchassé les noirs considérés comme des mercenaires de Kadhafi. Puis les manifestants devenus maintenant rebelles, se sont dotés d’une direction, un comité composé des anciens ministres de l’Intérieur et de la Justice du gouvernement, alors que plusieurs hauts fonctionnaires, diplomates et ambassadeurs du régime retournaient leur veste en faveur des «démocrates». Dès lors cette étrange insurrection prenait une allure de révolution de palais, royaliste et théocratique, dont l’étendue du suivi populaire restait à démontrer. Mais ces considérations n’ont guère perturbé notre gauche bienveillante dans son attitude à considérer les opposants comme des «démocrates».

Clairement dès lors, deux camps s’opposaient: le camp loyaliste et le camp de la «démocratie et de la liberté», chacun avec une population, un état ou un état en devenir, et une direction politique, autrement dit: une guerre civile.

Prises par surprise les forces gouvernementales ont perdu du terrain, puis l’ont repris. Les forces rebelles n’étaient pas de taille. Néanmoins, ils proclamaient haut et fort refuser l’intervention des forces occidentales. Tout le monde savait qu’ils étaient approvisionnés en armes par l’étranger et petit à petit des instructeurs occidentaux – français, anglais et étasuniens, par centaines, leur ont été envoyés pour de les entrainer. La zone d’exclusion aérienne a été établie, puis le Congrès étasunien a autorisé la CIA à intervenir…. Graduellement l’insurrection qui se présentait comme une guerre civile est devenue, avec l’introduction d’instructeurs, d’agents de tout genre et d’armes occidentales, une guerre d’intervention et de conquête, entre autre, celle du pétrole. Une guerre coloniale tout ce qu’il y a de plus classique. Dans le bloc des opposants au régime, les voix de ceux qui refusaient l’intervention étrangère s’entendaient de moins en moins.

Pendant ce temps, dans le camp des rebelles, s’introduisaient de plus en plus d’instructeurs occidentaux, de troupes et d’amis d’Al-Qaïda, d’anciens «talibans» libérés de Guantanamo et relâchés en Libye, de membres de l’AQMI, du Groupe combattant islamiste libyen (GCIL) contrôlé par la CIA…. et bien sûr avec le soutien militaire, matériel et «humain», des royaumes d’Arabie saoudite, du Qatar, de Suède, d’Espagne, de Grande Bretagne et de France. Mais cela n’a guère gêné notre gauche républicaine de considérer les opposants comme des «démocrates».

Les bombardements par les «alliés de l’OTAN», avec des munitions à uranium appauvri se sont succédés sous l’égide de la résolution du Conseil de sécurité l’ONU votée pour sauver le peuple libyen. De tels bombardements, auxquels les forces armées françaises participent tuent les populations quel que soit leur camp et empoisonnent l’environnement pour des longues années, voire des siècles. Après tout s’ils bombardent c’est à la demande des rebelles pour sauver la population et par conséquent ce n’est pas trop cher payer, ce qui n’arrête pas notre gauche éprise de moralité de considérer les opposants comme des «démocrates».

Désormais force est de constater qu’un camp se conforme au droit du peuple libyen à se déterminer lui-même, tout en défendant sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale, alors que l’autre s’allie et se subordonne à des puissances étrangères.

Défendre le droit des nations à disposer d’elles mêmes, sert finalement à défendre le droit à notre nation de disposer d’elle-même. C’est surtout aux moments critiques des conflits qu’il est primordial d’intervenir sans hésitation ni ambiguïté pour défendre la cause que nous soutenons. Ce n’est alors pas le moment de se poser en juge, ni d’adopter une position de neutralité. C’est ce qu’a très bien compris notre gauche, gauchisante, communisante, sensible et morale… en défendant le camp de la réaction.

Situés dans un pays agresseur, le moins que l’on puisse faire est d’élever notre voix, protester, condamner et décrédibiliser l’adversaire, dans l’opinion publique. L’impact d’une déclaration dépend de l’importance de l’auteur, de la pertinence du message, de l’étendue de sa diffusion et de la mobilisation de son audience. Nos moyens sont très limités, ceux de l’adversaire immenses, mais cela ne nous arrêtera pas parce que nous défendons des principes humains, face à la réalité de l’impérialisme qui dévoile de plus en plus sa nature hideuse, et par là même nous donne raison.

Il n’y a pas de camp de droite ou de gauche, mais des camps pour ou contre l’impérialisme. Si ce dernier existe il faut le renforcer, sinon il faut le créer.

Article d’Alex Moumbaris

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Le président Blaise Compaoré a fui Ouagadougou, recherché par le peuple et les militaires

15 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

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Blaise Compaore a gauche sur la Photo.

 


 Le président Blaise Compaoré a fuit Ouagadougou, recherché par le peuple et les militaires  

OUAGADOUGOU - Le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré a fuit Ouagadougou la capitale en proie à une mutinerie de soldats de sa garde présidentielle qui ne veut plus de lui, pour une destination inconnue, selon nos sources a Ouagadougou

Arrivée au pouvoir en 1987 en assassinant le héros panafricaniste Thomas Sankara Le président-dictateur Blaise Compaoré, gère  le pays depuis 24 ans sans partage. Avec des résultats aux élections présidentielles frôlant  les 99.9%.

Il est l’un des artisans de la d éstabilisation de la Cote d’ivoire et partisan de son attaque militaire par L’ECOMOG (Une bande armée officialisée ayant commis des atrocité filmée en Sierra Leone) pour faire partir son président élu démocratiquement, Laurent Gbagbo.

Des centaines de militaires du régiment présidentiel répartis dans deux casernes de la capitale, se sont mutinés jeudi soir pour protester contre sa dictature qui devient de plus en plus sanglante et pour des problèmes de  non-versement de salaires depuis au moins un an.

Il ya aussi la question de la participation des soldats Burkina dans le contingent des mercenaires venus attaqués la Cote d’ivoire et payé avec des faux billets de CFA sans valeur.

Sachant que son sort est scellé, ce dernier en ce moment se cache, mais pour combien de temps selon les dire il  irait de maisons en maisons. On le croyait dans son village natale, mais après une descente musclée de militaire, la maison a été trouve vide.

Tous les jours les militaires  descendent dans les rues en tirant en l'air  ou pour piller les honnêtes citoyens qui n’ont rien, et qui n’ont jamais demandé à attaquer la Cote d’Ivoire.

Article de B. Ouadraogo

Afrohistorama n’est pas responsable de l’article

 

VOIR LA COLERE DU PEUPLE NE PARDONNE PAS

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Jacques Vergès : « Alassane Ouattara est le chef d’une bande d’assassins ».

15 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

      Alassane Ouattara est-il le chef d’une bande d’assassins?

 


Alain-Toussaint.jpgAlain Toussaint, Conseiller du président de la Cote d'Ivoire.

et

Jacques_Verges-copie-1.JPGMe jacques verges


D’une même voix, ils condamnent l’attitude de la France et de l’Onuci qu’ils accusent d’être complices des massacres découverts dans l’Ouest de la Côte d'Ivoire. Par Sarah Diffalah.

Etes-vous en contact régulier avec Laurent Gbagbo ?

Jacques Vergès : - J’ai, par ses amis, des communications indirectes, et je peux vous dire qu’il est calme et va très bien. Ses ministres sont autour de lui et les jeunes protègent sa résidence présidentielle. De mon côté, j’organise des conférences de presse avec son porte-parole en France, Monsieur Toussaint, dans mon cabinet.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a annoncé mercredi vouloir ouvrir une enquête sur des "massacres commis de façon systématique ou généralisée". Que risque Laurent Gbagbo ?

Jacques Vergès : - Pour l’instant, il n’est pas encore poursuivi même si tout le monde le voit déjà devant les tribunaux. C’est une hypothèse que je n’envisage même pas. Car je pense qu’en ce moment, les choses tournent à l’avantage de Laurent Gbagbo.

Luis Moreno-Ocampo avait assuré à la demande d’Alassane Ouattara qu’il enquêterait sur les crimes commis depuis septembre 2002. S’il avait trouvé quelque chose, on le saurait. Par contre, si la CPI joue son rôle c’est Alassane Ouattara qui sera mis en cause. L’Onu et la Croix rouge internationale ont clairement reconnu des crimes contre l’humanité à Duékoué.

 Alain Toussaint: - Le procureur Ocampo utilise la CPI à des fins politiciennes et comme outil de pression. On a jamais brandi ce chiffon rouge à Ouattara alors qu’il est largement impliqué dans les récents massacres de l’ouest et d’autres plus anciens dans le Nord du pays.

 

Si les massacres à Duékoué sont bien réels, on ignore encore les responsables…

Alain Toussaint : - On a des témoignages qui accusent clairement le camp d’Alassane Ouattara que nous transmettrons à la justice. On a présenté les massacres dans l’Ouest comme des affrontements intercommunautaires mais il s’agit bien d’épuration politico ethnique. Ce sont des partisans du président Gbagbo qui ont été assassinés. Le choix de Duékoué n’est pas innocent d’ailleurs, puisque ses habitants avaient refusé qu’Alassane Ouattara fasse campagne chez eux alors qu’il attendait aux portes de la ville. Les tueries sont une manière de leur faire payer cet affront. On ne peut pas renvoyer dos-à-dos les deux camps. Alassane Ouattara est le principal responsable, voire le seul responsable.

Jacques Vergès : - Alassane Ouattara dit dans la presse que sur la totalité des morts comptés, il est peut-être responsable de la moitié. C’est fantastique comme aveu ! Il dit aussi que les personnes tuées étaient des combattants. Ce qui est encore plus grave parce qu’on ne tue pas des combattants, on les fait prisonniers.

 

Vous, Jacques Vergès, avez exprimé votre intention de porter plainte contre la France pour crime contre l’humanité et crimes de guerre. Sur quels éléments vous reposez-vous ?

Jacques Vergès : Je dis que la France aide et inspire. C’est le patron. Quand Alassane Ouattara est en difficulté à Abidjan, il en appelle à sa force. Si la complicité de la France avec la bande d’assassins s’avérerait prouvée, je serais le premier à porter plainte et à plaider pour les victimes contre les militaires qui se seraient rendus coupables. Pour l’instant je n’ai pas d’éléments.

Alain Toussaint : Nous, nous avons des témoignages vidéos et audio. Nous avons la preuve que la France est la complice active de ces massacres-là. Souvent même elle regarde, elle assiste et elle ne dit rien. Elle passe sous silence tous les crimes.

 Je ne peux pas croire à l’excuse de leur sous-effectif. La force Licorne, sous mandat de l’Onu, est une autorité, il suffit qu’elle s’interpose pour que les velléités s’arrêtent. La France a même pris part aux combats aux cotés de la rébellion à Abidjan. À Yopongon (un quartier d’Abidjan pro Gbagbo NDRL), les hélicoptères français ont ouvert le chemin aux rebelles engendrant des dommages collatéraux.

 

Laurent Gbagbo critique aussi le rôle de la France...

 Jacques Vergès: - Qu’est-ce qui permet à la France de juger ce qui se passe ailleurs ? Je ne comprends pas du tout ses méthodes. Elle se comporte comme le gendarme du monde. On se demande vraiment ce qu’elle fait là-bas. L’époque du colonialisme est passée. Il y a eu un contentieux électoral qui concerne un pays indépendant, à lui de régler son problème en recomptant les voix comme je l’avais proposé. On a critiqué le Conseil constitutionnel qui a établi la victoire de Laurent Gbagbo, mais cette institution est organisée sur le modèle français ! La France est prise dans un tourbillon de folie. On se croirait au début du XIXe siècle. On conteste le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire comme on conteste la Cour suprême de Mexico dans l’affaire Cassez.

Si j’étais à sa place, je serais gêné, parce qu’en ce moment Ouattara passe pour le candidat de l’étranger.

 

Laurent Gbagbo est acculé dans son bunker, Alassane Ouattara affirme qu’il est soumis à un blocus. La fin du président sortant ne fait plus trop de doute…

Alain Toussaint : - Tout ceci est faux. D’abord Laurent Gbagbo ne vit pas dans un sous-sol comme je l’entends dire partout. Simplement, comme dans toute résidence présidentielle il y a des abris.

Ensuite, je peux dire qu’il est libre de ses mouvements puisqu’il est sorti de sa résidence vendredi pour aller enregistrer un discours à la Radio télévision ivoirienne(RTI) (la RTI se situe à deux pas de la résidence dans le périmètre de sécurité du camp Gbagbo NDLR). Nous tenons tous lescamps militaires, le palais présidentiel et les programmes de la télévisionont été rétablis par nos soins. Franchement quand on tient tout cela, qu’est-ce que nous ne contrôlons pas ? Les liens avec la population vont être renoués grâce à la réparation de la RTI, on peut donc dire que Laurent Gbagbo tient les rênes du pouvoir.

Le discours de Ouattara jeudi était destiné à apeurer la population pour qu’elle reste terrée chez elle. Ce qui arrange les forces d’Alassane Ouattara et les forces françaises c’est qu’il y ait le moins de monde possible dans les rues pour maintenir à Abidjan ce climat de peur. Le retour à la normal ne les arrange pas. Ce que nous subissons, c’est une guerre de la communication avec une forte propagande menée par les forces françaises et onusiennes. La France a construit pour Alassane Ouattara une télévision pour qu’il puisse prononcer ses discours. Alassane Ouattara est dans le mensonge, il voudrait renvoyer l’image d’un démocrate, d’un homme épris de liberté alors que c’est un chef de guerre.

 

Alain Juppé a pourtant assuré que Laurent Gbagbo négociait son départ…

Jacques Vergès : - Il n’est pas interdit aux dirigeants français de rêver. Malheureusement leurs rêves sont des cauchemars pour les autres. Les Français expliquent qu’Alassane Ouattara exige de Laurent Gbagbo une reconnaissance écrite de sa victoire électorale. Pour moi cela signifie clairement qu’Alassane Ouattara doute de sa victoire prétendue et qu’il a besoin d’une reconnaissance authentifiée pour assurer ses arrières. Quand le général De Gaulle arrive en 1944, il n’exige pas que Pétain crie vive De Gaulle !

 

Mais comment Laurent Gbagbo compte-il s’en sortir ?

Alain Toussaint : - Lorsque Alassane Ouattara a fait son discours jeudi soir, aucune liesse ne s’est produite dans le pays. C’est bien la preuve que le pays ne le soutient pas. Il y a une vague populaire notamment à Abidjan où l’on défend Laurent Gbagbo.

Jacques Vergès : - La Russie vient de protester contre la manière dont a été faite l’entrée à Abidjan des pro-Ouattara, l’Angola vient de reconnaître Laurent Gbagbo comme seul chef légitime. Manifestement, la situation est en train de changer et l’opinion internationale est en train de renverser la tendance.

Alassane Ouattara était présenté jusqu’à maintenant comme une icône : le démocrate parfaite qui attend qu’on lui donne raison aux urnes. Aujourd’hui, on voit un homme qui appelle l’armée française à tirer sur les troupes de son pays. Un homme qui est le chef, au moins nominal, d’une bande d’assassins qui a tué à la machette et au pistolet 600 ou 700 personnes dans l’ouest du pays. Son image s’est clairement dégradée.

Propos recueillis par Sarah Diffalah

(Entretien réalisé le vendredi 8 avril)

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POURQUOI L'ONU NE VEUT PAS RECONNAITRE LE GENOCIDE DE DUEKUE

15 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

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Pour dédouaner Alassane devant la justice internationale, l’Onu justifie le massacre de 800 personnes à Duékoué

Alors que la Croix-Rouge accuse les hommes de Ouattara d’avoir exécuté au moins 800 personnes à Duékoué le mardi 29 mars dernier, l’Onu fait tout pour justifier ces graves violations des Droits de l’Homme.

 

800 personnes tuées à Duékoué, un seul jour. Le génocide du peuple Wê se poursuit. Sous les yeux de la communauté internationale. Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) est formel. Il a affirmé que « les Forces républicaines » (nouvelle appellation de la rébellion des Forces nouvelles) d’Alassane Dramane Ouattara, se sont rendues coupables de graves exactions et violations des Droits de l’Homme dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. 

 

Elles ont tué au moins 800 personnes à Duékoué, dans la seule journée du mardi 29 mars 2011, le lendemain de la prise de cette ville. Et comme le tollé de cette information a commencé sur les chaines des télévisions internationales, l’Onu, force d’occupation aux côtés de la rébellion d’Alassane Dramane Ouattara à travers l’Onuci, a cru devoir relativiser les choses. Selon les propos de Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci, propos rapportés par l’Afp le samedi 2 avril 2011, "Il y a eu 330 personnes tuées à Duékoué de lundi à mercredi", "lors des combats" entre forces pro-Ouattara et combattants soutenant le président sortant Laurent Gbagbo ». 

 

Il ajouté que "sur les 330 morts, la plupart ont été exécutés par les « dozos » (chasseurs traditionnels) des Frci" (Forces républicaines de Côte d'Ivoire, pro-Ouattara) ». Mais il avoue que les chiffres de l'Onuci seront "revus à la hausse", car "une équipe sur place continue d'enquêter". Et il est dit « qu’un jour ne suffirait pas à évacuer les cadavres ». Mais pour l’instant, il parle que de 330 morts. Une façon de dire : « ce n’est pas si grave que ça ! Ce n’est pas 800, c’est 330 morts seulement… ». Guillaume N'Gefa ne se limite pas à son bilan partiel. Il tente même de justifier ce drame en affirmant sur France 24 que la violation des Droits de l’Homme dans cette zone du pays, est le fait des deux parties en conflit. Et qu’avant l’offensive des forces de Ouattara, les partisans de Laurent Gbagbo auraient tué 100 Dioula à Duékoué. 

 

Or, le monde entier sait que le seul drame qui a mobilisé la solidarité nationale à Duékoué avant cette agression, est le massacre d’une trentaine de personnes début janvier 2011 par les mêmes rebelles pro-Ouattara. A la suite de cette barbarie, le peuple Wê n’avait manifesté aucune intention de vengeance et la cohabitation a repris sous la médiation des cadres de la région. Si un seul Dioula avait été tué par la suite à Duékoué, les médias nationaux et internationaux, promptes à créer des scandales au profit de Ouattara, auraient secoué la planète. On sait comment à Abobo, les combats et les douleurs ont été théâtralisés pour émouvoir l’opinion internationale. D’où vient-il donc que Guillaume N'Gefa de l’Onuci parle de 100 Diouala tués à Duékoué ? Pour justifier le massacre de plus de 800 tués par les hommes d’Alassane Ouattara, l’Onu fabrique des morts à attribuer au camp Gbagbo. 

 

Ce comportement n’est pas surprenant. Pendant que ses Casques bleus aux côtés de la rébellion et de la Licorne, se battent pour renverser le Président Laurent Gbagbo à Abidjan, l’Onu ne veut pas affaiblir le père de la rébellion ivoirienne, par une affaire encombrante de violation de Droits de l’Homme sur le peuple Wê. Il faut le secourir par un mensonge grossier, qui est à la limite une insulte à la mémoire du millier de civils tués par les hommes de celui qu’elle veut coûte que coûte installer au pouvoir en Côte d’Ivoire. La ville de Duékoué est coutumière des tueries perpétrées par les hommes d’Alassane Dramane Ouattara. 

 

On se souvient qu’à Guitrozon et Petit Duékoué, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2005, une bande de « dozos » a fait irruption dans ces villages pour tuer par balles, machettes et incendie, une centaine de personnes. Malheureusement, toutes ces personnes n’ont pas de valeur aux yeux de la communauté internationale pour que les auteurs fassent l’objet d’une enquête de la justice internationale. Comme si les crimes de Ouattara seraient-ils légitimes parce qu’il défend les intérêts de la France et de ses alliés ? L’Onu veut continuer à couvrir les violations des Droits humains commises par les hommes de Ouattara justifier le massacre de plus de 800 civils à Duékoué.

 

 

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Plus de 40 interventions militaires françaises en Afrique depuis 1961

15 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Plus de 40 interventions militaires françaises en Afrique depuis 1961

Depuis l’indépendance de ses anciennes colonies, la France est intervenue militairement une quarantaine de fois en Afrique en vertu d’accords de défense et de coopération ou afin de venir en aide à ses ressortissants. Voici un rappel chronologique des principales interventions.

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Depuis l’indépendance de ses anciennes colonies, la France est intervenue militairement une quarantaine de fois en Afrique en vertu d’accords de défense et de coopération ou afin de venir en aide à ses ressortissants. Voici un rappel chronologique des principales interventions.
 
1961 – Opération « Bouledogue » (ensuite appelée « Charrue longue ») pour le maintien de la base navale de Bizerte, en Tunisie.
 
1964 – Intervention au Gabon pour rétablir le président Léon M’ba dans ses fonctions après le putsch d’une partie de l’armée.

 

1968-1972 – Opérations « Limousin » et « Bison » au Tchad contre la rebéllion du Tibesti.
 
1977 – Opération « Verveine » au Zaïre montée par le Maroc, avec le soutien de la France, pour soutenir le maréchal Mobutu contre la rébellion du Shaba.

1978 – Les légionnaires du deuxième régiment étranger de parachutistes sautent sur la ville minière de Kolwezi, au Zaïre, pour libérer quelque 3.000 civils des mains des rebelles katangais du Front de libération national du Congo (FLNC).

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1978-1980 – Opération « Tacaud » au Tchad contre la progression du Front national de libération du Tchad (Frolinat) de Goukouni Oueddei.
 
1979-1981 – Opération « Barracuda » en Centrafrique pour destituer l’empereur-président Bokassa et le remplacer par David Dacko.
 
1983 – Opération « Manta » au Tchad pour soutenir le président Hissène Habré face aux rebelles de Goukouni Oueddei
 
1985 – Des avions de combat Jaguar bombardent la base aérienne libyenne de Ouadi-Doum dans le nord du Tchad. 1986 – Quelque 150 parachutistes français arrivent en renfort au Togo après une tentative de coup d’Etat contre le président Gnassingbé Eyadéma.
 
1986 – Opération « Epervier » au Tchad (900 soldats) contre les forces libyennes venues soutenir Goukouni Oueddei.
 
1989 – Opération « Oside » aux Comores après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle de l’archipel par les mercenaires de Bod Denard
 
1990 – Opération « Requin » au Gabon. Quelque 2.000 soldats évacuent 1.800 ressortissants étrangers et apportent leur aide au régime, confronté à des émeutes à Libreville et à Port-Gentil.
 
1990-1993 – Mission « Noroit » au Rwanda pour assurer la protection du président Juvénal Habyarimana contre les rebelles du Front patriotique rwandais.
 
1991 – Un millier de soldats sont envoyés à Kinshasa après des manifestations anti-Mobutu
 
1992-1994 – Opération « Oryx » en Somalie, placée ensuite sous le commandement américain de la mission « Restore Hope ».
 
1993 – Opération « Bajoyer » au Zaïre pour évacuer des ressortissants français après des émeutes lancées par les militaires à Kinshasa, au cours desquels l’ambassadeur de France, Philippe Bernard, a été tué.
 
1994 – Opération « Amaryllis » au Rwanda pour évacuer les ressortissants européens. Le président Habyarimana vient d’être assassiné et le génocide débute. Il fera 800.000 morts.
 
1994 – Opération « Turquoise », impliquant 2.500 hommes, au Zaïre et dans l’ouest du Rwanda, formellement pour protéger les populations civiles.
 
Le pouvoir rwandais a depuis reproché aux militaires français d’avoir secouru des miliciens hutus responsables du génocide ou de leur avoir permis de fuir vers le Zaïre voisin.
 
Le président Nicolas Sarkozy a reconnu en 2010 que la France avait commis de « graves erreurs d’appréciation » lors du génocide rwandais.
 
1995 – Opération « Azalée » aux Comores pour neutraliser Bob Denard et ses mercenaires et faire échec à un coup d’Etat contre le président Saïd Mohamed Djohar.
 
1996-1997 – Opérations « Almandin » I et II, avec 2.300 hommes, pour neutraliser des mutineries de militaires et rétablir l’ordre à Bangui après l’assassinat de deux militaires français.
 
1997 – Opération « Antilope » au Congo. Evacuation de 6.500 étrangers de Brazzaville.
 
1996-2007 – Opération « Aramis » au Cameroun pour soutenir l’armée camerounaise en lutte contre le Nigeria pour le contrôle de la presqu’île pétrolière de Bakassi.
 
1998 – Opération « Malachite » en République démocratique du Congo pour évacuer 2.500 étrangers de Kinshasa.
 
1999 – Mission « Khor Anga » à Djibouti. Protection aérienne devant l’extension du conflit armé entre l’Ethiopie et l’Erythrée.
 
2002 – Début de l’opération « Licorne », force de maintien de la paix en Côte d’Ivoire, après une rébellion qui menace le pouvoir du président Laurent Gbagbo. Envoi de 4.000 soldats pour protéger les Européens dans la guerre civile.
 
2003 – Opération « Artémis » à Ituri (RDC). La France fournit l’essentiel du contingent déployé par l’Onu.
 
2004 – Destructions des appareils de l’armée ivoirienne après le bombardement de Bouaké dans lequel neuf soldats de la force Licorne ont été tués. Les ressortissants français sont évacués.
 
2008 – Protection de l’aéroport de N’Djaména et évacuation de ressortissants français au Tchad.

 

2011 - Intervention en Côte d'ivoire pour déposer le president elu démocratiquement par les

ivoiriens.

 

Article Cameroonvoice

 

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LA RESISTANCE CONTINUE:LE GENERAL DOGBO BLE UN HERO DES TEMPS MODERNES

14 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

Dogbo-ble.jpgLE GRL EST ASSI A L'EXTREME GAUCHE

 

                        LA RESISTANCE A L'OCCUPATION CONTINUE!!!!

 

Les FDS diriges par Dogbo ble continuent a se battre


Les FDS diriges par Dogbo ble continuent a se battre..Il parait qu'ils ont fouttu une de ses raclees aux rebelles hier au plateau donc ils s'ont encore alles appeler l'aide des francais.!!Il faut forcement un soulevement du peuple!sinon ca n'ira pas..mais le moment n'est pas propisce pour cela..Actuelement,le peuple est affaiblit et a peur surtout a cause des rebelles qui pilulent partout..Desalterez vous,mangez,gagnez un d'abord et reflechissez a comment faire ce .......,communiquez cela entre vous..Faites attention aux traitres..La vengeance est un repas qui se mange tiede..Je comprend que le sang bouillonne actuellement mais calmez vous un peux d'abord..attendez encore peu.

Un message d'un Abidjanais

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Qui était Ernest Ouandié ?Pourquoi a-t-il été tué?

14 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

ouandie_ernest.jpgERNEST OUANDIE

 

Man pass man » :


Honneur et gloire à l’immortel Ernest Ouandié !
 


    Le 15 janvier 1971, Ernest Ouandié est assassiné à Bafoussam en application d’une décision cynique, froidement préméditée d’Ahmadou Ahidjo, président choisi puis imposé aux Kamerunais par la France. 15 janvier 2009, trente-huit anniversaire, tous les upécistes, ainsi que les patriotes véritables commémoreront cet événement.Dans son article « Citoyens libres ou esclaves » Ernest Ouandié écrivait le 20 mars 1962 : « Les chances de succès demeurent toujours grandes pour le peuple kamerunais(...)La gravité de la situation de même que l’amour que nous portons tous à notre pays à son peuple commandent que tous les enfants Kamerunais se donnent la main et serrent les rangs pour porter le coup décisif au régime néocolonialiste agonisant. »
[Paris - France] - 19-01-2009 (Beng Yves)


Le 15 janvier 1971, Ernest Ouandié est assassiné à Bafoussam en application d’une décision cynique, froidement préméditée d’Ahmadou Ahidjo, président choisi puis imposé aux Kamerunais par la France. 15 janvier 2009, trente-huit anniversaire, tous les upécistes, ainsi que les patriotes véritables commémoreront cet événement. Commémorer c’est avant tout se référer à une mémoire commune. C’est-à-dire, non seulement partager le récit authentique d’un événement, mais également l’intelligence de son contexte, sa signification historique. Pour les militants, les démocrates, c’est aussi puiser dans l’exemple pédagogique du résistant vertical, la force intime de continuer le combat pour la liberté et le développement. Si le lieu parait ici étriqué d’une chronologie d’événements (liés au procès d’Ernest Ouandié) en partie méconnus, face au foisonnement de mémoires antidatées où fermentent le doute et l’intention malveillante, il est utile de revenir sur trois questions essentielles :

1° Qui était Ernest Ouandié ?
2° Pourquoi Ahmadou Ahidjo, ses complices et ses maitres ont-ils assassiné Ernest Ouandié?
3° Quel intérêt revêt l’évocation de sa mémoire dans le Kamerun d’aujourd’hui ?


1° Qui était Ernest Ouandié ? Le site « upc-kamerun.com », rubrique « Nos héros » répond en partie à cette interrogation. Nous invitons d’emblée le lecteur à s’y reporter.

Trois caractéristiques émergent de tout portrait d’Ernest Ouandié : l’universalité de ses convictions ; la fidélité à ses engagements, un exceptionnel courage politique et physique. Il a été peu dit qu’Ernest Ouandié parcourt le monde et est reçu par de très importants dirigeants de la planète dès que la répression l’éloigne momentanément du Kamerun. Inlassablement il plaide le dossier kamerunais, affirme le sens de son combat contre le néocolonialisme et l’impérialisme. Moins d’un an après l’assassinat du président Moumié à Genève (3 novembre 1960) il rejoint clandestinement le Kamerun en 1961 pour relancer la lutte d’une UPC à la recherche d’un second souffle, jusqu’en 1970, année de son arrestation. Ahmadou Ahidjo, pour mieux truquer l’injuste procès qu’il intente à Ouandié, refuse à ses avocats le visa d’entrée au Kamerun, en infraction des accords bilatéraux entre la France et le Kamerun.

A l’ouverture de son procès, le 26 décembre 1970, Ernest Ouandié déclare : « Je me suis présenté ici ce matin pour dire aux juges qu’en l’absence des avocats que j’ai légalement constitués, il n’est pas possible que je sois jugé. Un de mes avocats se trouve à Londres, l’autre à Paris. J’ai essayé de les contacter par l’intermédiaire du gouvernement depuis le 12 novembre. Un avocat que j’ai choisi sur place s’est récusé. Vu les intentions du gouvernement dans cette affaire, vous comprenez aisément que je ne puisse accepter les servitudes d’un avocat commis par lui. » Plus loin il ajoute : « Etant donné l’hostilité du gouvernement à mon égard, il n’y a pas d’autre alternative. Je dois choisir mon avocat et non en accepter un sur mesure. Si vous ne me permettez pas de le faire, alors vous aurez à répondre un jour de cette forfaiture de condamnation devant l’Histoire.

En ce qui me concerne, je suis prêt, dans ces conditions, à aller au poteau d’exécution. Autant ne pas faire un procès de pure forme. » Pendant son procès, Ernest Ouandié est enchaîné, pieds et poings. Il aura été sauvagement torturé plus de six mois durant par Jean Fochivé 1. Son dos est « balafré de blessures ». Il ne se défendra plus. Contrairement aux mensonges du régime, il n’introduira pas de recours en grâce après sa condamnation à mort. Le 15 janvier 1971, jour de son exécution, il refuse de se faire bander les yeux. « Man pass man ».

2° Les raisons d’un assassinat

2.1 Les pressions françaises :


2.1.1 L’une des questions en débat en cette année 1971 est l’élargissement de la CEE à la Grande Bretagne. Elle suscite des inquiétudes parmi les dirigeants africains soumis à la France qui craignent déjà que les avantages souvent personnels qu’ils tirent de la coopération ne s’estompent. De son côté, la France se préoccupe du maintien sinon du renforcement des liens avec ses vassaux africains dès lors qu’interviendra cet élargissement.

2.1.2 1971 encore, cela fait quarante ans que le dossier du transcamerounais, ce chemin de fer qui doit relier la capitale Yaoundé au Nord du Kamerun, dort dans les tiroirs. Ahmadou Ahidjo ne l’en sort pas, hostile à toute synergie entre le Sud et un Nord qu’il considère comme son monopole. L’intérêt renouvelé de capitalistes Français et Américains pour la réserve de bauxite (un milliard de tonnes) du massif de l’Adamaoua, réputée contenir 44% d’alumine relance le dossier du transcamerounais. Son aboutissement pourrait corrélativement affaiblir le pouvoir de Sékou Touré, le président guinéen dont l’économie fournit la matière première transformée en aluminium par la société Pechiney à Edéa.

2.1.3 Dans les milieux informés, l’on sait que le pays possède des réserves de pétrole, au moins dans sa partie occidentale dite « anglophone ». Le Kamerun est alors une république fédérale. L’exploitation de l’or noir par la seule France pourrait susciter des velléités de séparatisme, dans un contexte de tensions croissantes. En effet, malgré certaines prescriptions rassurantes de la Constitution fédérale de 1961, on s’est aperçu côté « anglophone » qu’un simple inspecteur fédéral, nommé par Ahidjo, disposait de plus de pouvoirs que les élus. Prévoyants, les Français vont donc suggérer à Ahmadou Ahidjo une réforme constitutionnelle. Après un referendum douteux, l’Etat unitaire est proclamé le 20 mai 1972.

L’adversaire acharné de l’Indépendance et de l’unité du pays savourera désormais en solo sa double trahison. Progressivement, les commémorations du 1er janvier 1960, date de l’Indépendance du pays, seront négligées au profit de celles du 20 mai 1972 dans une subversion historique qui modifiera les traditionnelles données de la corruption (naissance de la nouvelle corruption ou la proli-corruption 2). Les trois motifs précédents, ajoutés à une forte tentation d’exotisme, convainquent le Président Français d’alors, Georges Pompidou, de passer par le Kamerun lors de sa tournée africaine. Le pays est alors le troisième potentiel industriel économique en Afrique Noire francophone, derrière le Sénégal et la Côte d’Ivoire, avec des perspectives de développement qu’on considère prometteuses à Paris. Ernest Ouandié et l’UPC gênent les projets franco-camerounais.

Il est arrêté le 19 août 1970. Son dossier d’instruction dont on dit qu’il comporte plus de huit cents pages fait l’objet d’un traitement d’une inhabituelle rapidité. Ahidjo, sous le conseil de ses maîtres, cherche à transformer le procès politique du dirigeant révolutionnaire en procès criminel de droit commun. Une partie de l’opinion internationale s’émouvant des mauvais traitements infligés au célèbre prisonnier, des pressions sont exercées sur Georges Pompidou pour qu’il annule son voyage au Kamerun. Elles émanent entre autres du Comité International Ernest Ouandié et d’un certain nombre de gens de bonne volonté, de partis, d’Etats pas seulement de gauche ou progressistes. Pour d’autres procès en Europe des pressions semblables ont permis de sauver la vie de militants (Burgos, Leningrad…). Pompidou intime l’ordre à Ahidjo de régler le problème Ouandié avant son arrivée à Yaoundé le 9 février 1971.

A l’instar de son mentor Charles de Gaulle qui décida l’assassinat du docteur Moumié, Pompidou pense que « le sang sèche vite », surtout celui des Africains… La suite est connue : Ernest Ouandié sera fusillé au terme d’un simulacre de procès le 15 janvier 1971, en compagnie de Tabeu Gabriel et Fotsing Raphaël.

2.2 D’autres pressions extérieures :

2.2.1 Le journal français « le monde », daté du 30 janvier 1971 rapporte : « Condamnant l’assimilation des procès de Yaoundé à ceux de Burgos et de Leningrad, le président de la République sénégalaise a défendu avec chaleur M. Ahidjo, président du Cameroun, « qui a sorti son pays de l’anarchie et de la rébellion ». Enfin, M. Senghor a proposé la réélection de M. Tombalbaye, président du Tchad, à la tête de l’OCAM. »

Le propos de Senghor n’est que la pensée amplifiée de tous les proconsuls africains de la France. Quand on songe qu’aucun dirigeant français d’envergure ne trouva le temps d’assister aux obsèques du chantre de la Négritude de surcroît membre de l’Académie française, il est permis de douter du respect dû par la France à ceux qui contribuèrent à mettre l’Afrique à genoux.

2.2.2 On doit également s’interroger sur l’attitude des dirigeants chinois d’alors qui après l’assassinat d’Ernest Ouandié offrirent au régime d’Ahidjo une aide financière importante.

2.3 Les pressions intérieures :

2.3.1 Issue de l’improbable alliance concoctée par l’administration coloniale, entre les chefs d’un certain Islam rétrograde et une hiérarchie catholique conservatrice, la classe dirigeante illégitime « camerounaise » jubile. Enfin elle tient celui qu’elle considère comme le dernier chef historique de l’UPC, son pire ennemi. Le discours d’émancipation de l’UPC en faveur de l’Indépendance du pays, de son unification, de l’égalité des citoyens, du droit de vote des femmes, de l’élévation du standard de vie des Kamerunais heurte certaines féodalités archaïques. Elles réclameront sa mise à mort. Ahmadou Ahidjo déteste les bamilékés. Ou plutôt, hait les upécistes bamilékés.

Dans cette posture indigne, il dispose d’alliés infréquentables : le tortionnaire et sanguinaire Jean Fochivé, aux mains pleines du sang de patriotes ; Andzé Tchoungui, l’un des organisateurs kamerunais aujourd’hui disparu de la répression des upécistes dans l’Ouest. Il faut également mentionner des personnages sinistres comme Ekwabi Ewané Jean, député de l’union camerounaise, le parti unique fasciste d’Ahidjo, qui attise les haines dans le Mungo, à propos de terrains querellés entre des bamiléké et certaines populations locales. Dans une vision de courte perspective, Ahidjo offrira à certains bamiléké qui acceptent de trahir des upécistes des facilités économiques ou commerciales. Parallèlement, comme il l’a constamment fait dans le reste du pays, il fera exécuter nombre de ses adversaires politiques.

2.3.2 Bien qu’alliés contre l’UPC et les progressistes Kamerunais, une sourde lutte n’oppose pas moins hiérarques catholiques et musulmans. Ahmadou Ahidjo juge excessif le développement des établissements scolaires confessionnels, particulièrement catholiques. Par des mesures sournoises, il manifeste que l’Etat Kamerunais ne peut pas « indéfiniment » subventionner ces établissements. Son attitude traduit sa crainte de voir l’Islam reculer, d’autant que cette dernière religion couvre essentiellement les régions parmi les moins scolarisées du pays.

Dans ce conflit qui ne le concerne pas au premier chef, Ernest Ouandié bruyamment accusé de marxisme par une certaine presse occidentale aura-t-il fait les frais de l’alliance qu’à tort Ahidjo lui prête avec l’évêque de Nkongsamba ?

2.3.3 L’assassinat d’Ernest Ouandié c’est enfin « la revanche manquée d’un humilié » que la femme d’un haut commissaire français gifla en public. Sous une ébriété avancée notre homme venait de lui abandonner sur la robe un indélicat reflux d’origine gastrique. Humiliante vexation parmi de nombreuses autres qui, sans doute, attisèrent la féroce haine d’Ahmadou Ahidjo pour ses compatriotes farouchement combattus mais néanmoins respectés par « les blancs »… Pour mesurer à quel point l’homme qui longtemps terrorisa le Kamerun était entravé, il suffit de consulter l’extrait en annexe de l’annuaire officiel du Cameroun pour l’année 1969, pages 68-69 4.

Enfin, il semble que le réquisitoire contre Ernest Ouandié fut rédigé par un coopérant français.

3° Ernest Ouandié aujourd’hui


Dans son article « Citoyens libres ou esclaves » Ernest Ouandié écrivait le 20 mars 1962 : « Les chances de succès demeurent toujours grandes pour le peuple kamerunais ; mais aussi longtemps que nous ne saurons pas réaliser l’unité, nous ne saurons pas aussi tirer le maximum de profit des chances qui nous sont offertes. La gravité de la situation de même que l’amour que nous portons tous à notre pays à son peuple commandent que tous les enfants Kamerunais se donnent la main et serrent les rangs pour porter le coup décisif au régime néocolonialiste agonisant. » La mémoire de L’homme qui s’exprimait ainsi sera dans quelques jours, à l’occasion de l’anniversaire de son assassinat, sollicitée pour toutes sortes de procès, les uns légitimes contre le régime de Paul Biya, les autres pleins de mauvaise foi contre ceux qui le plus fidèlement poursuivent son combat.

Le pouvoir de Paul Biya fera silence, considérant que par sa loi n° 91/022 du 16 décembre 1991 il aura réhabilité Ernest Ouandié, proclamé Héros National par l’Assemblée Nationale du Cameroun le 27 juin 1991. Une réhabilitation du bout des lèvres, non suivie d’effet car, sauf erreur de notre part,aucune indemnité n’aura été versée à la famille du disparu. Aucun monument, pas une stèle ne rappellent son action. En revanche la mémoire de son assassin, Ahmadou Ahidjo, survit à travers diverses institutions. Dans ce contexte de confusion généralisée quel sens faut-il donner à la commémoration de l’assassinat d’Ernest Ouandié ?

La situation du Kamerun est catastrophique à tous égards. Sur le plan symbolique, les figures d’hier que le régime offrait en exemple sont déconstruites. Le modèle du fonctionnaire milliardaire, narguant le petit peuple s’est effondré avec des arrestations y compris de ministres, accusés de corruption. Des hommes d’affaires dont on célébrait volontiers le dynamisme se révèlent eux aussi piètres prévaricateurs de la fortune publique.

Paul Biya, après le meurtre politique de son « père » Ahmadou Ahidjo, et les non moins déchirants sacrifices de ses enfants parmi les plus proches, ne s’imagine pas d’autre destin que de s’accrocher jusqu’à la mort au pouvoir, pour s’éviter un sort encore plus cruel. Il sait, qu’au sein même de son pouvoir, et contre lui, se trament désormais les complots les plus terribles. ; Dans un climat de haine dangereux pour le Kamerun. La plupart des privilégiés, devant l’explosion des insécurités, ne rêvent que de renverser leur président. En attendant ils affectent de le magnifier pour ne pas démolir sans garantie le dernier et fragile rempart de leurs illicites profits.

Combien de temps supporteront-ils encore son contrôle d’Etat, lequel indistinctement frappe les uns, épargne les autres, dans un climat qui semble davantage relever du règlement de comptes que d’une sage, nécessaire et juste épuration à laquelle même leur mentor n’échapperait pas ? Face à cette décomposition d’un Etat qui cherche à masquer son incurie par la multiplication brouillonne de provocations et de brimades contre le peuple, l’opposition, peine à dégager un projet cohérent, à nouer des alliances salutaires. La raison profonde de cet immobilisme est à rechercher dans les conditions d’apparition du multipartisme d’abord, dans l’éclatement de l’économie ensuite, dans l’appropriation symbolique de l’Etat par les populations enfin.

Plusieurs éléments démontrent très clairement qu’au retour du pluralisme, les partis politiques reconnus par l’Administration ne remettent pas en cause la forme de l’Etat. Tout d’abord, ils n’en contestent pas les fondements et axent leur protestation sur des plans qualitatifs ou moraux. En cas d’accession au pouvoir à l’occasion d’élections qu’ils croient « gagnables » ils feraient mieux. C’est le temps de la promotion des concepts flous comme la bonne gouvernance. En second lieu, ils ne se battent pas ou très peu pour qu’une Administration partisane ne soit pas, en premier recours, l’arbitre de la démocratie. Précisément ils ne protestent pas lorsqu’une interdiction frappe l’un d’eux car ils y voient l’occasion d’une promotion personnelle.

Troisièmement, ils entretiennent des rapports d’une étonnante proximité avec le pouvoir, ce qui ouvre la voie à des corruptions personnelles. On assiste alors à des va-et-vient d’hommes politiques prétendus de l’opposition qui du jour au lendemain se retrouvent ministres. Enfin dans un débat récent sur la modification constitutionnelle on a entendu des opposants affirmer qu’il ne fallait pas « toucher à notre constitution ». Comme si jamais le peuple kamerunais fût appelé à s’exprimer sur le texte fondamental.

En réalité le temps actuel exige que soient formulées les conditions institutionnelles politiques et culturelles de la première république démocratique du Kamerun. Ce travail réclame de tous les opposants un effort intellectuel sans précédent, des débats sans complaisance, au terme desquels des accords majoritaires seraient dessinés. Sur ce chemin le premier obstacle est paradoxalement la dispersion et le délabrement de l’économie nationale qui obèrent les visions macroéconomiques et le sens à donner au développement. Il y a aussi les différentes perceptions clientélistes de l’Etat, nullement menacées par des féodalités locales qu’on veut protéger tout en réclamant pour le pays une démocratie moderne.

L’effondrement souligné plus haut des icônes du régime et d’autres s’est traduit ces derniers temps par la volonté effrénée de rechercher des repères. Au lieu que ce souci louable participe d’un approfondissement de l’idée nationale, on a assisté à une insurrection de feymen de la pensée, pratiquant le tri sélectif des mémoires aux fins de manipulations.

Examinons quelques-unes de leurs plus infectes vomissures. Deux éléments les caractérisent :

1° ils affirment tous que l’UPC a échoué ; 2° lorsqu’ils évoquent des personnages historiques comme exemples à suivre, ils choisissent invariablement des upécistes morts ou assassinés, mutilent leur mémoire c’est-à-dire passent sous silence l’essentiel de leur combat pour tenter de les transformer en emblèmes tribaux.

Dire que l’UPC a échoué (pourquoi pas ?) c’est laisser entendre que l’on a réussi soi-même. Mais puisque Paul Biya est toujours en place,force est de constater que l’ultime objectif de nos feymen n’est pas de renverser le régime néocolonial mais d’insulter l’UPC. Dans la galerie des héros nationaux pourquoi seuls les upécistes intéressent nos feymen de la pensée ? Par un effort somme toute modeste, ils pourraient exhumer un frère du village, une sorte de Don quichotte tropical destiné à stimuler le courage des frères.

Que non ! Il faut qu’ils aillent chercher le grand Ernest Ouandié, qu’ils nient ou presque son indissoluble lien avec l’UPC, qu’ils le réduisent au périmètre du village et fassent commerce de sa popularité au bénéfice d’inavouables causes abusivement qualifiées de démocratiques. Les feymen de la pensée affirment que l’UPC collabore avec le régime Biya cependant qu’eux prônent l’insurrection. En dehors d’une farce d’un goût douteux, consistant à pendre, dans les rues de Londres, un amas de chiffons bien inoffensifs censés représenter le dictateur, on ne les a jamais vus, même une simple lame de rasoir à la main s’attaquer à la pelouse d’Etoudi. Aller jusqu’à se livrer à des pitreries pour solliciter d’un pays hôte le maintien du statut subventionné d’exilé politique est une forme de délinquance qui n’a jamais fait partie de la culture upéciste.

Quand en plus, on sait que ces donneurs de leçons omettent de critiquer leurs proches, élus d’une assemblée dite nationale mais fermée par principe aux upécistes authentiques, quand on sait que ces proches gagnent des marchés publics juteux sous Biya, il est permis de douter des intentions politiques de nos feymen, à supposer qu’on feigne de croire à leur probité. Les feymen de la pensée conseillent aux upécites de mourir au combat. N’ayant pas eu la chance d’être upécistes, eux continueraient de vivre dans le regret et la commémoration de leurs frères disparus, les prébendes en plus. Les feymen de la pensée revendiquent le caractère national des héros. L’UPC ne s’y est jamais opposé. Mais l’expérience prouve que cette revendication s’est traduite par le piratage des mémoires upécistes.

A partir de la confusion faite entre les instances symboliques (propriété de tous) et les simples droits attachés à toute production matérielle on a organisé des commerces. On ne peut pas revendiquer un état de droit au Kamerun et s’emparer du nom, des écrits, des photos de Moumié sans posséder le moindre droit à l’image, la moindre autorisation de ses ayants droits ou de ses camarades vivants ; surtout si c’est pour saboter le combat de ses continuateurs. Nos artistes sont régulièrement piratés, ils en crèvent ; Kodock a protégé le nom UPC au profit de Biya. Tous ces actes qui relèvent de la délinquance intellectuelle peuvent un jour ou l’autre se retourner contre leurs auteurs. Par provocation il est tout à fait concevable qu’un citoyen s’empare, à titre de contre-exemple il est vrai, des écrits du nom et des photos d’un feyman de la pensée.

Il pourrait alors diffuser, dans des medias sans contrôle, toutes sortes de venins ethnicistes. Ces médias où Um Nyobe le patriote, côtoie Ahidjo son bourreau dans la même affabilité. Alors, l’histoire du Kamerun et particulièrement celle de l’UPC se réduirait à une série de génocides tribaux au lieu de dire l’honneur de populations qui offrirent leurs meilleurs enfants à la nation en construction. Ernest Ouandié, dans l’article cité plus haut, écrivait encore : « On ne peut pas parler honnêtement de l’unité en suscitant en même temps de véritables guerres de tribus, on ne peut pas parler d’édification de la nation dans la paix et la concorde alors qu’on trouve un malin plaisir à l’entretien de toutes les causes de frictions et de désordres dans les masses populaires. »

La vocation de l’UPC n’est pas d’entretenir des polémiques sans principes dont la conséquence serait de diviser durablement ceux qui affirment combattre le régime de Paul Biya. Pour autant ceux qui par calcul s’activent à jeter l’opprobre sur son action recevront désormais la réponse qu’ils méritent. Elle sera redoutable car ce dangereux calcul vise à ruiner tout espoir de construire un vaste mouvement démocratique. Ce qui aurait pour conséquence en cas de disparition de Biya ou d’effondrement de son régime de limiter le choix pour l’avenir du Kamerun à un face à face entre les successeurs alors divisés du disparu et certaines forces économiques assez puissantes pour entretenir une solide rébellion.

En revanche la fraternité s’imposera à l’égard des esprits sincères qui par ignorance des pages parmi les plus belles de notre histoire s’interrogent sur l’UPC. Parce que la violence et la propagande du régime Ahidjo-Biya ont traumatisé une grande partie de notre peuple. Que l’on songe que la plupart des Juifs s’unissent lorsqu’il est question de la Shoah tandis que les Kamerunais se déchirent quand il s’agit d’upécisme. Cette situation résulte d’abord de ce que les survivants de la plus grande catastrophe de notre histoire et leurs héritiers politiques ont produits peu de textes, que les textes qui existent sont mal diffusés.

Mais plus encore, il faut y voir la violence de la répression qui a éloigné nombre d’intellectuels du devoir de dire la vérité historique. Payés par l’Etat kamerunais ou subventionnés par des institutions étrangères et par crainte pour leur propre vie, ces derniers ont souvent privilégié l’exégèse de textes inoffensifs, souvent étrangers au vécu des Kamerunais, hermétiques à souhait. Contre un régime à bout de souffle, privé de figures de proue et adepte de la confusion politique, raviver la mémoire d’Ernest Ouandié aujourd’hui c’est s’imposer un triple défi :
- rétablir la vérité historique de son combat et de celui de ses camarades upécistes, combat qui fut aussi celui du peuple kamerunais ;
- continuer ce combat dans la fidélité et le courage de valeurs actualisées ;
- bâtir dans une fraternité exigeante de lutte un vaste mouvement démocratique et populaire destiné à renverser le régime Ahidjo Biya.

Or, un certain nombre de compatriotes, parfois adeptes de tontines politiques, dans une vision sublimée de leurs aventures claudicantes, affirment pouvoir construire un chemin de liberté pour le peuple. Il leur faut constamment tuer l’UPC, dans une imitation caricaturale du régime néocolonial qu’ils prétendent abhorrer. Condamnés à s’affranchir de l’examen rationnel de leurs propres turpitudes, à rechercher en dehors d’eux-mêmes les raisons de leur immobilisme, ils dérivent inéluctablement vers la contre-révolution. Aucune entreprise à vocation anti-upéciste n’a de véritable chance de succès au Kamerun car, inévitablement, elle finit par se dresser contre les intérêts supérieurs du peuple. Un peuple dont on dénonce à l’occasion le tribalisme ou le régionalisme en oubliant qu’à l’occasion de l’élection présidentielle de 1992 il avait préféré un « anglophone » à l’actuel président, qu’il avait auparavant suivi massivement Um Nyobe non en raison de l’importance numérique de son ethnie d’origine mais parce qu’il dirigeait fort justement la lutte pour l’indépendance du Kamerun.

Obama a proposé aux communautés américaines de dépasser le racisme. Elles l’ont cru et lui ont confié les responsabilités parmi les plus importantes au monde. Ernest Ouandié était de ces enfants du Kamerun, trop grands pour une petite époque, qui ont incarné au plus haut point le rêve upéciste du « vivre ensemble », celui de construire l’émancipation de tous, dans le semis de nos différences transcendées.

« Man pass man » : honneur et gloire à l’immortel Ernest Ouandié.

Le 14 janvier 2009 1 Des témoignages nous ont appris que Jean Fochivé organisait la torture sauvage d’Ernest Ouandié en présence d’un médecin chargé de le ranimer quand il s’évanouissait ou qu’il sombrait dans un coma plus ou moins profond. Et cela arriva à de multiples reprises. Après la mort de Fochivé un livre tentera d’expliquer combien il aimait les Bamiléké alors que sa haine farouche de l’évêque Ndogmo attestait le contraire. 2 « Lutte contre la corruption au Cameroun : l’ultime soubresaut d’un insipide crépuscule » (Beng Yves). 3 Cette phrase fut prononcée à Djibouti par le Général de Gaulle en route vers le Canada où il devait proclamer son fameux « vive le Québec libre ». Djibouti n’était pas encore indépendant et y stationnaient en proportion plus de militaires français qu’il n’y avait de soldats américains au Vietnam.

Ces militaires tuèrent plusieurs manifestants qui croyaient pouvoir profiter de la présence du résistant anti nazi pour réclamer leur propre libération. Quelques années plus tard le commandant Prouteau démarrera une carrière en fanfare à la tête du GIGN en faisant abattre un commando qui avait pris des enfants de militaires français en otage. François Mitterrand lui confiera sa sécurité personnelle. 4 « Ministère des Forces Armées camerounaises : - Directeur du Service Liaisons et coordinations : le colonel (français) Desgratoulet ; - Directeur de l’administration et de la logistique : L’intendant colonel (français) Bodet ; - Chef du service de santé : le médecin commandant (français) Garcin ; - Chef-adjoint : le médecin-capitaine (français) Brien ; - Chef du service logistique : le chef de bataillon (français) Durand ; - Chef du service de la justice militaire : le lieutenant-colonel (français) Stephan ; - Directeur de l’Ecole militaire interarmes : le capitaine (français) Bouvresse ; - Armée de terre : chef du service d’état major : le lieutenant de vaisseau (français) Marlot ; - Commandant de la marine nationale camerounaise : le lieutenant de vaisseau (français) Blanc ;- Commandant de l’Armée de l’Air : le capitaine (français) Courtieu ; - Conseiller technique à la direction de la gendarmerie : le chef d’escadron (français) Saletes ; - Commandant de l’Ecole de gendarmerie : Laurent Anguand ; - Chef du service de coordination : le capitaine (français) Bignonneau ; - etc »

Par Beng Yves
Professeur de mathématiques
Rouen, France.

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FED La banque centrale Américaine en faillite technique

14 Avril 2011 , Rédigé par afrohistorama, Toute l'histoire sans histoire

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FED (BANQUE CENTRALE AMERICAINE)

C’est une première dans l’histoire de la finance américaine, voire mondiale. La Réserve fédérale américaine, la puissante FED, est, elle aussi, en faillite. Raison pour laquelle elle a été placée depuis le 6 janvier sous la protection du Trésor, qui prend désormais en charge ses pertes. Cette situation, annoncée discrètement par les pouvoirs publics américains, signifie que la Banque centrale des Etats-Unis n’est plus en mesure d’honorer ses engagements.

Cette faillite technique s’explique par un facteur précis : la FED a acquis auprès des banques privées tellement de titres «pourris» de créances immobilières au moment de la crise qu’une modeste baisse de la valeur faciale de ces derniers lui serait fatale. La seule solution consistait donc à trouver un autre organisme pour payer les pots cassés. Et c’est le Trésor qui a été choisi, autrement dit le contribuable américain.

Pour ne parler que des fameux subprimes (créances hypothécaires à risque), la FED en a acquis pour 1 250 milliards de dollars depuis le printemps 2008. Elle les a achetés à leur valeur nominale, et non à leur valeur de marché, et comme personne en Bourse ne veut de ces titres, leur valeur a fortement diminué.

Or, la Banque centrale américaine dispose seulement de 50 milliards de dollars de fonds propres. Ses engagements liés à ces titres hypothécaires (1 250 milliards) représentent donc 23 fois ses capitaux. Ceci veut dire qu’il suffit que le portefeuille de ces titres perde 4% de sa valeur pour que l’équivalent des fonds propres de la FED soit absorbé. Avec les réserves, il suffirait d’une baisse de 10% du portefeuille pour que la Banque centrale soit totalement à sec. Et 10% de baisse, cela risque de se produire rapidement, à voir les prix immobiliers américains qui n’ont pas progressé depuis 2008 malgré le triplement de la masse monétaire du pays.

Souhail Nhaili. La Vie éco2011-03-21

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