Cameroun: Une crise anglophone en gestation au sein de la FECAFOOT
La commission électorale de la FECAFOOT a fait savoir aux clubs de la région du Nord-Ouest qu’ils ne prendront pas part au prochain processus électoral qui doit permettre la désignation du futur président.
Une manœuvre dangereuse d’ostracisassion qui risque de braquer les amoureux du ballon rond de la région et donnée des arguments aux ambozonniens dans leur quête de la séparation.
Pourquoi Seidou Mbombo Njoya le «acting» ou actuel président de la FECAFOOT chercherait-il à écarter la région du Nord-ouest du processus électoral sous un tel fallacieux prétexte que le championnat national de football est au point mort depuis un certain temps dans la région, et en prétendant également qu’aucun club de cette région n’a été enregistré au système FIFA-CONNECT clôturé au 31 Juillet 2021?
On appelle une telle manœuvre le coup d’Etat scientifique. Car il sait très bien qu’une telle décision aura des conséquences sur le plan politique et social. Lorsqu’on sait qu’aujourd’hui le football reste un lieu de refuge et de rassemblement de nombreux camerounais même en zones en conflit. On est autorisé à croire que les dirigeants actuels de la FECAFOOT veulent déclencher autre chose que la victoire du football camerounais. Des vrais apprentis sorciers.
Une telle initiative prouve si besoin est que le football camerounais est géré par les bras cassés.
Pourquoi la fédération ne s’assure t’elle pas à temps que toutes les équipes remplissent les conditions exigées par les instances internationales du football.
Personne n’est dupe et ne pourra croire à de tels arguments. Beaucoup dans le milieu footballistique suppute que en essayant d’écarter la région Nord-ouest, l’actuel président de la FECAFOOT nommé par les amis de la FIFA et le réseau local veut s’assurer des régions fidèles pour garantir son élection au poste de président de la FECAFOOT par tous les moyens, même s’il faut envenimer la crise dans la région du Nord-ouest.
Siège de la FECAFOOT sis quartier Tsinga à Yaoundé
Depuis quelques jours les clubs exclus du processus électoral, ont immédiatement réagit en saisissant un cabinet d’avocats pour attaquer cette décision de la commission électorale.
Selon les textes de la Fédération Camerounaise de Football en son article 15, la commission électorale de la FECAFOOT n’a pas les pouvoirs inhérents et n’a pas la capacité légale de fixer des clubs pour non-participation car ce pouvoir appartient à l’Assemblée Générale. Mieux il précise d’ailleurs que les membres qui ne participent pas aux activités sportives de la FECAFOOT au cours d’une saison sportive voient leur droit de vote suspendu à l’Assemblée générale et leurs représentants ne sont élus ou élus qu’après avoir rempli leurs obligations. Il en est de même pour toute ligue n’ayant pas organisé de compétitions durant la saison ou les associations professionnelles n’ayant pas tenu leur Assemblée Générale.
De plus ces bras cassés doivent comprendre que le Cameroun leur pays et notamment ces clubs vivent une situation exceptionnelle et ne peuvent pas être traités comme les clubs des autres régions.
Selon cette disposition la commission électorale n’a donc pas qualité de disqualifier ou de dépouiller un club de ses droits de vote. Le pire dans cette histoire c’est qu’au lieu de faire avec les clubs qui existent, Seidou Mbombo Njoya et son gang ont choisi de faire dans l’entourloupe en publiant en catimini une liste de 42 clubs inéligibles devant prendre part au processus électoral. Un scandale et un véritable coup d’Etat scientifique à quelques mois de la coupe d’Afrique des nations qui aura lieu au Cameroun.
Tant que le nettoyage n’est pas effectué au sein de la FECAFOOT, le football camerounais risque demeurer dans l’impasse encore pour longtemps.
Par Paul Iya