MESSAGE DE LA PRÉSIDENTE AUX TRAVAILLEURS DU CAMEROUN A L’OCCASION DE LA FÊTE DU TRAVAIL EDITION DU 1er MAI 2020
MESSAGE DE LA PRESIDENTE
AUX TRAVAILLEURS DU CAMEROUN
A L’OCCASION DE LA FETE DU TRAVAIL EDITION DU 1er MAI 2020
Créée le 10 avril 1948
Travailleurs du Cameroun, Chers Compatriotes,
Vous commémorez en ce 1er mai 2020, la 134ème édition de la fête du travail. C’est une célébration qui, tous les ans, vient rappeler à la mémoire collective les victoires remportées de haute lutte par les travailleurs pour la restauration de leur dignité, l’amélioration de leurs conditions de travail et de leur traitement.
Ce jour vous est consacré. Il devrait susciter chaque fois une réflexion plus poussée sur le travail que vous exercez ; vous permettre d’évaluer le chemin parcouru dans le processus de restauration de la dignité du travailleur, d’identifier les poches de résistance et d’envisager des actions en re-médiation. Malheureusement, il a été détourné au profit du patronat, avec la complicité des syndicalistes véreux, à la solde du régime. Ainsi, au lieu de célébrer le travailleur, c’est l’entreprise qu’on célèbre.
La présente édition, par la force des choses, revêt un caractère particulier, puisque se déroulant dans un contexte de crise sanitaire aigüe à l’échelle planétaire. Elle vous donne l’occasion d’interroger, loin du faste trompeur habituel, le travail que vous exercez quotidiennement. Vous procure-t-il la juste rémunération ? Vous permet-il de vous épanouir ? Préserve-t-il votre dignité ? En êtes-vous satisfaits ?
Il n’est pas évident que les réponses à ces questions seront affirmatives. Depuis belle lurette vous avez été jetés sans défense dans la gueule des employeurs qui
vous considèrent non comme des humains au centre de leurs activités et de leurs préoccupations, mais comme de simples outils de production.
Ma pensée va également vers cette catégorie de travailleurs qui se retrouvent en situation de privation d’emploi. Vous êtes pour la plupart jeunes et souvent formés. Mais, victimes d’un système qui broie la jeunesse et d’une économie extravertie qui fait de notre pays un comptoir post-colonial, vous êtes des chômeurs, réduits à exercer des petits métiers pour survivre. Tous les prétextes sont bons pour
Vous maintenir dans cette situation. La fonction publique est un cadre réservé aux privilégiés. Exercer une profession qui soit en rapport avec le métier qu’on a appris est un privilège réservé à une minorité. Les recrutements suivent les canaux tribaux ou les réseaux obscurs. D’où la dépréciation de l’emploi et la rareté du travail dans notre pays. Il manque du travail dans un pays où quasiment, tout est à faire. C’est là un paradoxe, une grande incongruité
Chers Compatriotes,
L’U.P.C a été créée par des syndicalistes. Son existence se justifie par la lutte qu’elle
a de tout temps menée pour les masses laborieuses et aux côtés de celles-ci. Elle ne
saurait rester insensible face à la dégradation de l’emploi, à la dépréciation du
capital humain et à la précarisation des travailleurs au Cameroun.
Pour créer et protéger les emplois, nous avons toujours préconisé de faire des PME et des P.M.I une niche d’emplois, le levier d’une économie de souveraineté. Cela nécessite bien entendu que des missions allant dans le sens d’une véritable promotion soient assignées au ministère de tutelle et que toutes les facilitations soient accordées aux promoteurs.
C’est notre économie qui doit être repensée, en sorte qu’elle repose sur un socle formé par les PME et P.M.I diverses et complémentaires, bénéficiant à leur création de la générosité d’un Etat partenaire et assurant une production régulière et en quantité suffisante des biens et des services liés aux besoins des camerounais et de la sous-région.
Je ne terminerai pas cette adresse sans rappeler à la conscience de tous, pour dire toute ma compassion, les ravages que cause sur notre population la pandémie du COVID-19. Les effets destructeurs de cette grippe sur notre tissu économique, notamment sur l’emploi seront durablement ressentis. Le ralentissement des activités et, dans certains secteurs leur arrêt sont un frein imposé à une économie déjà moribonde. C’est aussi le bouc-émissaire idéal pour justifier les contre performances à venir d’une gouvernance calamiteuse.
Travailleurs du Cameroun,
Vous comprendrez que je ne vous souhaite pas « Bonne fête ». L’heure n’est pas à la fête. Alors je vous souhaite « Bon courage ».
HABIBA ISSA
Présidente de l’UPC
L’UPC est l’Âme immortelle du peuple camerounais
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